
Une seconde chance
-Tu es complétement folle !
Après la fuite de Conrad, ils avaient tous transplané. Il était d’usage de ne pas se dire entre eux où ils allaient, cela évitait que les Mangemorts y trouvent une certaine logique. Léwina avait alors ouvert les yeux au beau milieu d’un parc de jeux pour enfants désert. Elle était bien loin de chez elle, mais seulement à quelques villages du manoir Malfoy. Elle venait parfois ici lorsqu’elle était enfant. Elle lança un bref regard à la vieille balançoire, une pointe de nostalgie sur le cœur. Or, elle préféra chasser ces pensées et disparut de nouveau car il était également d’usage de ne jamais transplaner directement à sa destination finale. Cette technique, bien que fatiguante et difficile à maîtriser, permettait de facilement perdre n’importe quel ennemi qui les aurait suivis. Néanmoins, transplaner se révélait déjà être un exercice compliqué, le faire deux fois d’affilée relevait presque de l’impossible pour certains sorciers.
Quand elle ouvrit une nouvelle fois les yeux, elle se trouvait cette fois-ci sur le pas de sa maison. Or, elle n’était pas seule : Owen était déjà là, bras croisés sur le torse et le regard qui aurait pu tuer. Mais Léwina ne baissa pas les yeux. Son père avait toujours insisté pour qu’elle courbe l’échine devant lui et donc elle avait appris à faire l’inverse quelle que soit la situation. Elle tourna le dos à Owen et vint déverrouiller la porte. Sirius n’était pas encore rentré, ce n’était qu’une question de temps, se rassura Léwina. D’ailleurs, c’était peut-être mieux qu’il n’ait pas à assister à ce qui allait se dérouler.
En effet, le Poufsouffle avait à peine fermé la porte derrière lui qu’il avait crié :
-Tu as perdu la raison ?
Léwina savait que cela ne servait à rien de se défendre, pour l’instant, alors elle endura la rage de son ami pendant quelques minutes. Le visage d’Owen était fermé par la colère : ses sourcils froncés et ses lèvres tirées lui donnait un air sévère. Il bombait tellement le torse qu’il semblait avoir pris encore quelques centimètres, lui qui était déjà si grand, et il dominait complètement Léwina par sa taille. Mais celle-ci n’était nullement impressionnée par lui : il était dans le caractère de Léwina de n’être impressionnée par personne. Elle le fixait de ses yeux noirs et Owen trouvait ça d’autant plus énervant.
-Tu veux crever c’est ça, lui crie Owen au visage ? Qu’est-ce que tu as cherché à faire ? T’avais des ordres, des putains d’ordres à respecter. C’était pas bien dur mais dans quelles putain de langue faut te le dire : aucune raison n’est assez bonne pour justifier une sortie de formations. T’aurais pu tous nous faire tuer ! T’aurais pu crever et ton chéri que tu cherches tant à protéger avec toi. Mourir à la première mission, on n’aura jamais fait un aussi mauvais palmarès. Ne refais jamais, mais alors jamais ça, Léwina.
Le regard azur d’Owen ne s’était jamais posé sur elle de façon aussi dur :
-La prochaine fois, je n’aurais d’autres choix que de te demander de t’écarter des missions.
Cette phrase fit réagir Léwina. Elle était presque prête à ne rien répondre à Owen, à ravaler sa fierté, ce qui lui aurait demandé un important effort mais cette phrase était de trop. Elle fit un pas vers le frère d’Arthur mais celui-ci ne bougea pas : elle ne l’effrayait pas. Les bras croisés sur le torse, il la toisait de haut, elle ne lui avait jamais paru aussi idiote que maintenant.
-T’as vraiment rien compris, lui lance-t-elle.
Léwina s’énervait facilement, il était très facile de la faire sortir de ses gongs, mais à cette instant elle fulminait. Sa voix était franche, son ton agressif, et son visage fermé semblait témoigner de son entêtement.
-Qu’est-ce que t’aurais préféré : qu’un mec complètement instable à la vue de sa cousine lui saute dessus et se fasse tuer et nous avec ou plutôt que j’intervienne avec sang-froid et intelligence, malgré qu’effectivement je casse rapidement la formation pour la reformer juste après !
-Là n’est pas la question Léwina, les ordres sont les ordres.
-Et bien si on avait suivi tes putains d’ordres, on serait mort ! Les ordres sont là pour être adapter à chaque situation.
Elle retint de justesse le fond de sa pensée. Owen était un homme juste et qui aimait pardonner mais elle n’était que peu sûre qu’il passerait au-dessus de son insulte : « t’es vraiment un chef merdique si tu ne comprends pas ça ».
Le Poufsouffle détournera le regard et souffla en fixant un point invisible : ses épaules se détendirent et ses bras retombèrent le long de son corps. En voyant cela, Léwina se recula à son tour et adapta une posture plus détendue : il n’était maintenant plus le temps de crier. En effet, Owen raccrocha son regard et déclara d’une voix calme :
-Je fais tout ça pour te protéger car je tiens à toi. Désobéir aux ordres et rompre la formation t’apportera des problèmes pour toi en premier. Mais mon rôle en tant que responsable de la mission et de faire en sorte que si l’un de nous meurt, les autres rentrent en vie. Je veux bien chercher à te protéger Léwina, mets-toi en danger si ça te fait plaisir mais fais le seule.
A l’instant où il avait prononcé les derniers mots de sa tirade, ils entendirent le grincement de la porte d’entrée et rapidement après cela, Sirius apparut dans le salon. La scène qu’il découvrit ne le surprit que très peu. Léwina lui adressa un faible sourire.
Owen s’approcha ensuite de lui et Sirius se tendit légèrement : qu’allait-il lui reprocher ? Néanmoins, il ne fit rien de cela. Il posa lourdement une main sur son épaule, le regarda dans les yeux et déclara :
-Pas besoin de lui faire la morale, dit-il en adressant un petit coup de tête vers Léwina, je le lui ai déjà fait. Ravi de t’avoir rencontré mec mais à l’avenir après à mieux contrôler des émotions.
Il le dépassa alors sans regard en arrière et quitta la maison en claquant la porte.
Le regard de Sirius qui avait suivi le trajet d’Owen se reposa sur celui de sa copine et il souffla un grand coup. Le stress et l’adrénaline de la mission étaient en train de finir de retomber et il se sentait horriblement mal : il avait honte. Honte de s’être fait avoir par les provocations médiocres de Bellatrix, honte d’avoir réagi à son contact, honte de ses réactions, honte de tout. Il avait agi comme un enfant nargué par un autre dans le bac à sable. Il avait agi déraisonnablement et les conséquences auraient pu être funestes, il en avait bien conscience.
Les bras de Léwina l’attirèrent sans même qu’il ne s’en rende compte et une partie de son mal-être disparue immédiatement. La chaleur du corps de Léwina et la rythmique de son cœur avaient toujours su le détendre, comme ses mains qu’elles passaient dans ses cheveux ou les baisers qu’elle offrait à ses joues. Il se permit d’oublier pendant quelques secondes cette mission, qui malgré sa réussite avait un goût amer, et profita du contact doux de celle qu’il aimait.
Mais la réalité le rattrapa bien trop vite et il ne put s’empêcher de déclarer :
-Désolé d’avoir agi comme ça.
-Ne t’excuse pas de quelque chose qui a eu si peu de conséquences : tout le monde va bien, Conrad a pu rejoindre sa famille sans problème et personne n’a été blessé, c’est le plus important.
-Quand même j’ai été pire qu’un enfant, se lamente le Gryffondor.
-Tu diras ça aux autres, Sirius. Je n’ai pas besoin d’entendre tes excuses ou tes explications, le plus important c’est que tu sois là dans mes bras et que tu ailles bien.
-Merci d’être intervenue.
Ce n’était qu’un murmure mais la bouche de Sirius était si proche de l’oreille de Léwina qu’elle l’avait entendu parfaitement. Ils restèrent plusieurs minutes dans cette position sans que l’un ou l’autre ne parle. Ils aimaient juste sentir le contact de l’autre et aujourd’hui ils en avaient particulièrement besoin, bien plus que n’importe quel autre jour. Cette mission les avait épuisés, autant physiquement que mentalement.
Ils ne regrettaient pas de s’être engagés dans l’Ordre du Phénix, ils savaient pourquoi ils se battaient et pourquoi cela était si important pour eux mais à cet instant précis, ils avaient juste envie d’une bonne nuit de sommeil pour tout oublier et reprendre des forces.
Léwina finit par commencer à s’agiter mais Sirius la garda dans ses bras encore quelques instants. Il en profita pour déposer ses lèvres sur les siennes et l’embrasser doucement. C’était un baiser de réconfort. Ils cherchaient tous les deux à ressentir l’amour de l’autre. Ils finirent néanmoins par se séparer.
-Je vais aller faire réchauffer les crêpes d’hier, déclare Léwina.
-Bonne idée, rien de mieux pour me réconforter que des crêpes, plaisante Sirius. Je vais mettre la table.
*****
Le temps avait alors filé. Léwina et Sirius n’avaient pas soupçonné que les activités de l’Ordre leur demanderaient autant de temps. A peine étaient-ils levés qu’il était question de stratégie, traque et jeux d’informations. Les hiboux allaient et venaient de leur maison, transportant des messages codés ou des bouts de journal. Le jeune couple n’avait jamais été aussi fatigué que pendant ces deux semaines. Aussi, ils avaient des réunions chaque jour mais l’endroit changeait à chaque fois ce qui était devenu réellement compliqué à suivre. Le seul avantage était qu’ils avaient appris à connaître la plupart des membres : James et Sirius avaient pris pour modèles les jumeaux Prewett et Elphias Doge commençait enfin à ne plus confondre Marlène et Mary. Les relations entre Owen et Léwina étaient revenues à la normale et on ne parla plus de cette histoire malgré que tout le monde eût été mis au courant.
Si seulement, seules les réunions rythmaient les journées de Sirius et Léwina. Mais non, Remus et Peter avaient pour une raison inconnue, à Léwina, presque élu domicile chez leurs amis. James allait et venait comme dans sa propre maison. Arthur aimait passer à l’improviste. Tout cela sans parler d’Alastor Maugrey qui faisait peur à Sirius, de Mondingus Flechter que Léwina surveillait dès qu’il s’approchait de quelque chose de valeur et de Caradoc Dearborn qui avait un goût trop prononcé pour l’alcool, qui venaient en prévenant rarement. Léwina souhaitait juste rentrer chez elle, préparer un plat réconfortant et se glisser dans son lit douillet. Malheureusement, cela ne semblait pas être pour aujourd’hui puisqu’ils se retrouvèrent embarqués dans une nouvelle mission. Cette fois-ci, elle faisait équipe avec Arthur et Emmeline. La rupture entre Dorcas et Emmeline ainsi que les nombreuses activités de l’Ordre avaient amené les trois Serpentards à se rapprocher : ils formaient maintenant un véritable trio de choc. Peut-être qu’être les seuls représentants de la maison des verts et argent jouait fortement dans cette histoire.
Leur mission était simple : ils devaient arrêter une transaction frauduleuse qui devait prendre place dans un bar moldu. Cette fois-ci, ils ne s’attaquaient pas directement à des Mangemorts mais plutôt à des trafiquants d’objets maléfiques qui étaient tout de même, d’une manière ou d’une autre, affiliés au camp de Voldemort. Ce n’était pas la première mission des trois jeunes mais ils restaient novices en la matière. Léwina avait d’ailleurs été très surprise lorsque Maugrey lui avait annoncé qu’elle ferait partie de cette mission : elle pensait devoir militer avant d’être renvoyée sur le terrain. Mais il fallait croire que l’Ordre était en nombre bien trop restreint pour se permettre cela.
Ils s’étaient alors rendus dans ce bar et avait commandé à boire pour se fondre dans la masse. Ils avaient troqué leurs robes de sorciers contre des habits de moldus. Léwina eut le sourire aux lèvres en imaginant la honte qu’aurait ressenti ses parents s’ils l’avaient vu dans une telle tenue. Attablés, la conservation se créa naturellement entre eux :
-Romain est bizarre en ce moment, vous ne trouvez pas, demande Arthur ?
Ils avaient pris pour habitude de ne jamais utiliser le véritable prénoms de leur collègue lorsqu’ils étaient de sortie. On disait que les espions du camp de Voldemort se cachaient de partout et que la moindre information ne leur échappait pas. Ainsi, ils utilisaient des prénoms commençant par la même lettre que celui dont il souhaitait parler, bien que cela créait parfois des malentendus.
-Bizarre, répond Léwina en levant les sourcils, je ne trouve pas, pourtant je le vois le matin, le midi et le soir.
-Je sais pas, il agit bizarrement avec moi je trouve.
-Je n’ai pas remarqué non plus, assure Emmeline.
Arthur se tut alors et laissa son regard courir sur les murs du bar. Lui et Remus avaient toujours été de bons amis et ils étaient très proches, dans tous les sens du terme. Mais depuis quelques jours, le loup-garou semblait vouloir prendre ses distances et cela ne plaisait nullement au Serpentard qui ne tarderait pas à lui faire une réflexion, surtout maintenant qu’il avait appris qu’il était le seul à subir le traitement du silence.
-Et toi, demande Léwina en se tournant vers son ancienne camarade de dortoir, pas de soucis avec Dominique ?
-La conversation est toujours un peu compliquée, confie Emmeline d’une petite voix, mais ça va de mieux en mieux !
-Et toi avec S….
Arthur eut un moment d’arrêt, il n’arrivait pas à trouver un prénom en S qui ne fasse pas trop « sorcier » :
-Avec Sophie !
Les deux filles explosèrent de rire et Léwina déclara, un grand sourire aux lèvres :
-Pas super comme je dois le partager avec Julie, Rose et Pétunia.
Cela fit rire les deux autres et Léwina garda son sourire. Malheureusement, il disparut vite lorsqu’elle remarqua un homme entrer dans le bar : il portait une cape noire. Les sorciers avaient toujours un chic pour ne rien comprendre aux moldus. C’était un homme pas bien grand et assez courbé. Ses yeux parcouraient frénétiquement le bar et son expression laissait penser qu’il avait peur. Léwina tapa discrètement du coude Emmeline qui s’arrêta net de rire. Arthur, en voyant le regard sérieux des deux filles, s’arrêta à son tour et ils repérèrent vite leur suspect. Ils tentèrent de suivre ses moindres faits et gestes tout en restant le plus discret possible : il n’était pas dans leur intérêt de se faire remarquer. Léwina et Emmeline étaient du bon côté de la table pour l’observer discrètement, tandis qu’Arthur aurait dû se retourner. Il regardait alors devant lui, faisant confiance aux deux autres pour ne pas le perdre du regard. Il vit une femme se lever et se diriger vers les toilettes. Or, avant d’y rentrer, elle glissa un regard à travers le bar et émit un faible sifflement qu’Arthur n’entendit pas à cause du bruit ambiant.
-Ca va se passer aux toilettes, chuchote-t-il aux deux autres.
Et il avait raison. L’homme à la cape traversa le bar et s’engouffra lui aussi dans les toilettes. Léwina, Emmeline et Arthur n’eurent pas besoin de se consulter et se levèrent tous les trois. Rapidement, ils dépassèrent le pas de la porte et découvrir les deux suspects en train de se faire face. Les meilleurs amis s’approchèrent d’eux et Emmeline verrouilla la porte pour qu’on ne vienne pas les déranger.
Les deux suspects se retournèrent vers eux et Arthur fut sûr qu’ils avaient attrapé les deux hors-la-loi. L’homme avait cette mine apeuré et ses yeux étaient grands et globuleux. Le Serpentard tourna ensuite son regard pour analyser sa collègue. Il n’était pas sûr d’avoir déjà vu quelque chose de plus beau. Ses cheveux rouges étincelants retombaient en cascade sur ses épaules, ses longs cils papillonnaient lui laissant découvrir par instant ses yeux bleus envouteurs et ses lèvres roses étaient pulpeuses. Arthur ne sut comment détacher son regard de cette magnifique créature. Son visage, seul, aurait pu rendre la vue à un aveugle, la voix à un muet et l’ouïe à un sourd. Arthur dut réaliser tous les efforts du monde pour empêcher son regard de glisser plus bas sur son corps pour découvrir quels trésors s’y cachaient. La femme se mit à sourire ce qui fit apparaitre ses dents blanches qu’Arthur ne put s’empêcher de regarder avec attention. Mais ce fut à cet instant qu’il le vit : ses lèvres étaient tordues d’une manière… Sadique. Le Serpentard raccrocha soudainement à la réalité : elle était son ennemi. Face au choc de s’être fait prendre dans ses techniques de séduction, il recula d’un pas comme s’il cherchait à mettre davantage de distance entre lui et cette dangereuse créature. D’un regard, il remarqua que Léwina et Emmeline semblaient elles aussi sorties de leur admiration. Sentant son pouvoir en perdition, la femme aux cheveux rouges tenta un nouveau sourire charmeur tout en esquissant un mouvement discret. Or, les membres de l’Ordre du Phénix venaient de retrouver toutes leurs facultés et ne se laissèrent donc pas berner par cette technique de drague de bas étages : il était clair qu’elle allait les attaquer. Alors quand elle sortit sa baguette, Léwina fut plus rapide et lui plaça son morceau de bois sous le menton. Elle lança un regard menaçant à l’homme :
-Tu vas nous donner ce que tu t’apprêtais à lui passer sinon je la fais exploser, menace-t-elle.
Ses menaces semblaient avoir fait mouche car les yeux de l’homme s’écarquillèrent davantage et il ouvrit et ferma la bouche comme s’il souhaitait dire quelque chose mais qu’il n’arrivait pas à trouver les mots. Léwina entendit un ricanement et reporta son regard sur son otage. Elle roula les yeux au plafond et soupira, encore une qui ne semblait pas tenir à la vie.
-T’auras pas le cran, blondinette, lance la femme aux cheveux rouges, pleine de défi.
La beauté de son visage surprit une nouvelle fois Léwina, comme si elle l’avait oublié en à peine quelques secondes. Il faisait preuve d’une symétrie parfaite et sa peau semblait si douce. Cela devait être une vélane, pensa Léwina. Personne d’autre ne pourrait se vanter d’être aussi ensorcelante. Néanmoins, la Serpentard finit par croiser son regard bleuté : il était mauvais, rien qu’en le regardant on pouvait facilement deviner que cette femme était du côté des forces du mal. Léwina se reprit et déclara :
-Tu veux tester ?
-Je suis sûr qu’on peut trouver un arrangement, déclare Arthur d’une voix calme, souhaitant apaiser la situation.
Mais cela n’arrangea rien. Le sourire qui se trouvait au bout de sa baguette commençait à fortement agacer Léwina et plus les secondes avançaient plus elle trouvait des défauts à ce visage qui lui avait semblé parfait. Alors elle appuya davantage, quitte à bloquer la respiration de sa cible. La femme recula alors mais son dos finit par taper le mur et la pression sur son cou ne diminua nullement, elle perdit son sourire. Le visage de Léwina faisait peur à voir : il ne laissait transparaître aucune émotion, il était froid, presque sans vie. Son adversaire finit par comprendre qu’elle n’aurait aucune pitié, Léwina Malfoy ne ressentait pas la pitié.
Arthur souffla un coup, lui qui aurait voulu régler cette situation sans violence devait bien se rendre à l’évidence : c’était loupé. Alors il dégaina sa baguette à son tour et imita son ami sur le cou de l’homme qui se retrouva l’instant d’après bloqué entre la paroi sale des toilettes du bar et le corps imposant d’Arthur. Le dernier enfant Lei pouvait se montrer très compréhensif et gentil mais il ne perdait jamais l’objectif de vue : c’était un Serpentard après tout et cela ne l’embêtait absolument pas de le prouver.
La panique envahit le corps de l’homme dont la respiration se fit sifflante, ses yeux partirent dans tous les sens et ils semblaient plus qu’agité. Emmeline s’approcha alors de lui et sans rien demander, il lui confia un petit paquet. Arthur relâcha alors sa prise et l’homme se laissa alors glisser contre le mur, reprenant difficilement sa respiration. Les deux Serpentard se retournèrent vers Léwina qui acculait toujours la femme contre le mur. Son visage ne laissait rien présager de bon.
-Viens, lui demande Arthur, on n’a plus rien à faire, ils n’en valent pas la peine.
Il vit sa meilleure amie grincer des dents avant de finalement se retirer en soufflant. Elle lança un dernier regard noir dont elle avait le secret à la femme et s’éloigna définitivement d’elle. Le trio quitta ensuite les toilettes et enfin le bar, leur mission réussie.