Deux soirées pour tout détruire

Harry Potter - J. K. Rowling
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Deux soirées pour tout détruire
Summary
A leur sortie de Poudlard, Léwina, les maraudeurs et leurs amis n’hésitèrent pas avant de se jeter corps et âme dans la guerre contre les forces du mal qui faisait rage. Cependant, protégés pendant trop longtemps par les murs de Poudlard, la réalité du terrain fut bien différente de celle qu’ils s’imaginaient. Peut-être étaient-ils trop jeunes, trop faibles ou bien trop naïfs ? Mais cela n’avait plus d’importance, car une fois engagés dans l’Ordre du Phénix, plus aucun retour en arrière n’était possible. Alors, il ne tenait plus qu’à eux d’honorer leur promesse à Dumbledore et de prendre tous les risques pour la victoire du bien. Ou bien préféreront-ils se tourner vers le mal après avoir été confrontés à la souffrance, à la torture, à la mort de leurs amis et à leur propre sacrifice ? Car « La colère, la peur et la souffrance peuvent transformer le plus raisonnable des Hommes en monstre. ». Sept minutes suffisent pour s’aimer.Mais deux soirées suffisent pour tout détruire.
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Première mission

-Enchanté, Sturgis Podomore.
Le dénommé n’était pas particulièrement grand ni particulièrement imposant. Néanmoins, les traits de son visage étaient durs et sa mâchoire carrée. Cela contrastait avec le sourire amical qu’il leur lança. Il avait des cheveux jaune paille en bataille et des importantes cernes sous les yeux. Il semblait être assez jeune quoique légèrement plus âgé qu’eux. Son voisin se présenta à son tour :
-Owen Lei pour ceux qui n’ont pas encore eu la joie de me rencontrer.
Sturgis divergeait d’Owen en tout point. Le frère d’Arthur était grand et ses bras croisés sur sa poitrine faisaient ressortir l’immensité de ses muscles. Sur ce point-là, sa ressemblance avec son frère était déjà avérée mais cela était encore plus marqué lorsqu’on croisait son regard : ses yeux bleu azur étaient les mêmes que ceux d’Arthur. Enfin, malgré qu’ils aient été envoyé dans des maisons différentes, Owen et Arthur avaient des ressemblances caractérielles que quiconque qui les connaissait ne pouvaient ignorer.

-Léwina Malfoy, déclare cette dernière en regardant le seul homme qui ne la connaissait pas ici, Sturgis.
Celui-ci releva imperceptiblement les sourcils. Bien sûr, il avait déjà eu l’occasion d’apercevoir celle qui s’était retournée contre sa famille alors que son propre frère avait rejoint les Mangemorts. Elle avait ce regard supérieur propre aux familles nobles et sa longue chevelure platine était parfaitement lisse. Tout cela ne la différenciait aucunement de sa famille. Mais il y avait quelque chose qui la sortait du lot, que ce soit le rictus à ses lèvres ou bien sa manière de s’asseoir qui était bien loin des codes de la bourgeoisie. Le regard de Sturgis se porta ensuite sur le jeune homme qui se tenait à sa droite : des cheveux noirs légèrement bouclés et cet air noble, ce ne pouvait être que…
-Sirius Black.
Un léger sourire tordit les lèvres d’Owen. Voilà qu’il rencontrait enfin celui dont il avait tant entendu parler. Léwina passait tellement de temps chez les Lei que l’ainé de la famille avait fini par la considérer comme sa sœur et voilà maintenant plus de deux ans que le prénom de Sirius passait la barrière de ses lèvres avec cette intonation si particulière qu’on réserve à la personne que l’on aime. Owen observa le Gryffondor sous toutes les coutures comme s’il espérait trouver quelque chose qui pourrait lui faire dire si c’était quelqu’un de bon ou de mauvais. Malheureusement pour lui, il ne trouva rien.
-Dorcas Meadowes, lance la brune.
-Mary McDonald, se présente finalement la dernière personne de leur petite équipe.
Ni Owen, ni Sturgis n’avait déjà rencontré l’une de ces filles avant leur réunion où Dumbledore leur avait présentés les nouvelles recrues. Elles affichaient toutes deux de grands sourires et semblaient motivées. La deuxième était en formation pour devenir une magicomage. Il était toujours essentiel d’avoir une personne qui maîtrisait l’art des soins lorsqu’on partait en mission.

-Maintenant que les présentations sont faites, reprend Owen. Il est temps de vous présenter la mission pour laquelle vous avez été sélectionné. En tant que votre capitaine, sachez que je ferais tout pour vous ramener sain et sauf mais cela ne peut fonctionner que si vous vous donnez à cent pour cent donc écoutez bien ce que je vais vous dire.
Podomore leva les yeux au ciel en attendant la voix faussement ferme et directive de son ami. Il se laissa alors retomber contre le dossier de sa chaise. Les six membres de l’Ordre étaient assis au tour d’une table afin de discuter des détails de la mission qu’ils venaient de se faire confier par Dumbledore. Pour Léwina, Sirius, Dorcas et Mary c’étaient leur première mission au sein de l’Ordre du Phénix. Leurs yeux finirent se tourner vers le frère d’Arthur qui se lança dans ses explications :
-Pour votre première expérience au sein de l’Ordre, Dumbledore nous a confié une mission dont les instructions sont simples. Nous devons protéger et permettre à un homme du nom de Conrad Riviere de quitter le pays par portoloin sans qu’il ne se fasse attraper par des Mangemorts qui cherchent à le tuer…
Owen était quelqu’un d’imposant que ça soit par sa taille ou bien sa carrure. L’air sérieux qu’il prit soudainement en commençant à parler de la mission constatait énormément avec le large sourire qu’il affichait la minute précédente. Seule Léwina le regardait avec un petit sourire en coin connaissant parfaitement le vrai visage du frère d’Arthur. D’une manière assez naturelle, Owen avait pris la place de Lucius dans son cœur. Elle avait bien conscience qu’ils ne partageaient pas le même sang mais elle avait bien plus de points communs avec lui qu’elle n’en aurait jamais avec l’aîné de la famille Malfoy.

-Dernièrement, Conrad a déjà croisé des Mangemorts alors qu’il était en vacances avec sa femme, qui est une moldue, et ses trois enfants, notamment Rodolphus Lestrange. Sa femme et ses enfants ont déjà quitté le pays et Conrad doit les rejoindre. Il est donc impératif que les Mangemorts perdent sa trace lorsqu’il emprunte le portoloin.

Owen fit une pause et regarda tour à tour chaque membre de son équipe. Cette mission lui tenait particulièrement à cœur et il ne devait ne faire aucune erreur. C’était un gros risque de le nommer dirigeant de cette mission surtout en plaçant dans son équipe quatre personnes qui débutaient à peine dans l’Ordre. Mais ce n’était pas la seule raison qui le poussait à prendre cette mission à cœur :
-Il est enfin essentiel que vous sachiez que Conrad n’est nullement un étranger pour moi et Sturgis.
Dorcas regarda à sa gauche pour découvrir le dénommé, la tête dans les mains, la jambe tressautant. La Serdaigle fut surprise d’observer une réaction aussi marquée. En effet, il lui paraissait logique que toute trace d’émotion était un talon d’Achille très facilement identifiable pour l’ennemi. Or, elle reporta son attention sur Owen et malgré que ce dernier le cachait mieux, il semblait, lui aussi, terriblement stressé.
-Conrad, Sturgis et moi avons fait tout Poudlard ensemble, dans la même maison, la même année, le même dortoir. Nous étions un trio inséparable. Mais Conrad vient d’une famille de sorciers et s’est marié à une moldue et depuis les forces du mal l’ont dans leur ligne de mire.

Lorsqu’il eut fini, Owen prit une longue inspiration comme pour calmer le rythme incessant des battements de son cœur. Il lança un regard en coin à Sturgis et ce dernier fit de même. La complicité entre ces deux-là était évidente : ils semblaient réussir à se comprendre en un regard. En effet, Sturgis Podomore et Conrad Riviere n’étaient pas des noms inconnus pour Léwina qui avaient entendu de nombreuses fois Owen raconter leurs aventures à table ou au coin du feu le soir. Les trois amis étaient leurs aînés de sept ans et étaient allés à Poufsouffle. Léwina tiqua en pensant à cela et regarda successivement chaque personne assise autour de la table. Etait-ce un hasard qu’ils représentaient les quatre maisons de Poudlard ? Elle n’eut néanmoins pas le temps de réfléchir à la question car Owen leur montra immédiatement des plans de l’endroit où était placé le portoloin. Il leur expliqua chaque détail sous le regard attentif des quatre nouvelles recrues qui désiraient ne faire aucune erreur pour leur première mission.

-Nous allons évoluer en formation. Vous n’aurez le droit de la rompre que si je vous l’ordonne, reprend Owen d’une voix encore plus dure que celle qu’il avait emprunté précédemment. Mary, tu seras avec Conrad au centre et nous vous entourerons. Mary est la seule personne capable de vous sauver si vous êtes blessés, alors protégez-là, avec votre vie s’il le faut…
La Gryffondor déglutit lourdement et lança un regard aux autres. Personne n’avait quitté Owen des yeux et ils buvaient toujours autant ses paroles. Avait-il vraiment demandé aux autres de mourir pour elle ? Une sorte de boule vint se loger dans sa gorge et une enclume se déposa dans son estomac. La dangerosité de ce qu’ils allaient entreprendre ne lui avait jamais paru aussi réelle. Ils partaient en mission à six, mais peut-être qu’ils ne reviendraient pas tous.

-Sturgis et Sirius vous serez à l’arrière, il faudra être attentifs les Mangemorts attaquent rarement par devant. Dorcas tu seras à côté de Sturgis et moi je serais à tes côtés Sirius. Léwina -son regard se planta dans le sien -c’est toi qui vas mener le cortège.
En vérité, Owen n’avait pas envie de placer Léwina à l’avant, cela faisait reposer trop de responsabilités sur ses épaules. Malheureusement, c’était la seule solution compte tenu des forces et faiblesses de chacun. Il savait que Léwina était forte en combat, il était sûr qu’elle saurait se frayer un chemin entre les lignes ennemies. Mais à quel prix ?

Owen leur donna ensuite quelques précisions puis ils se levèrent tous. Afin de rejoindre la maison où séjournait temporairement Conrad, ils emprunteraient des balais. En effet, comme il faisait nuit, il était peu probable que des moldus les remarquent. Les balais seraient détruits à la fin de la mission, alors pour limiter les dépenses, il avait été décidé qu’ils monteraient deux par deux sur les balais, malgré le peu de confort que cette solution offrait. Les duos furent rapidement décidés : Sirius et Léwina avaient fait un pas l’un vers l’autre à l’annonce de la méthode de transport, Owen avait attrapé Sturgis par les épaules et Mary et Dorcas avaient terminé ensemble.

Le trajet fut rapide et ne posa aucun problème. Léwina avait laissé à Sirius le plaisir de diriger le balai comme elle savait qu’il adorait voler et elle profitait du paysage lumineux de la ville qui s’offrait à ses yeux. Ils avaient fini par atterrir au beau milieu d’un lotissement en prenant soin d’éteindre les lampadaires afin que personne ne les remarque. Dans un silence plus qu’étrange, tout le monde semblait être sur ses gardes, les balais furent détruits et Owen les guida vers une maison en particulier. Sirius jeta un regard à Léwina. Son regard droit et son visage fermé ne pouvaient que témoigner de sa concentration. Elle avait parfaitement conscience du rôle qu’on lui demandait de jouer dans cette mission et c’était maintenant sa priorité de le remplir à merveille. Le Gryffondor sentait lui aussi l’adrénaline affluer dans ses veines : se battre pour la cause du bien était ce qu’il avait toujours voulu et il n’allait pas faire machine arrière maintenant.

Ils se plantèrent ensuite devant l’entrée de la fameuse maison. Owen s’approcha de la porte et toqua trois fois, il fit une pause et toqua de nouveau quatre fois. Rapidement, la porte s’entrouvrit juste assez pour qu’ils puissent s’y faufiler un par un. Le regard des nouveaux arrivants ne se posa que très brièvement sur les murs dépeints ou le faible mobilier, ils le plantèrent plutôt sur leur hôte. Conrad Riviere était si grand qu’il fallait qu’il se baisse pour passer dans le salon et malgré sa carrure imposante, il tremblait de la tête aux pieds. Ses yeux passèrent sur chacun d’eux mais ils semblaient vides comme s’ils les regardaient sans jamais vraiment les voir. Néanmoins, ils reprirent de la vie en s’arrêtant sur Sturgis. Le plus petit lui sauta dans les bras.

-Putain, j’arrive pas à croire qu’on va être séparé après toutes ses années, souffle-t-il.
S’en suivi une véritable scène d’adieu et les autres préfèrent porter leur attention sur autre chose afin de leur laisser un peu d’intimité.

Owen posa sa main sur l’épaule de Sturgis, toujours dans les bras de Conrad à qui il parlait en murmurant.
-Vous m’écrirez, hein, demande Conrad ?
-Tu sais ce qu’on a dit, réplique Owen avec une voix triste qu’il essayait désespérément de rendre ferme, pas de lettres, au moins pour les premiers mois, jusqu’à ce qu’ils t’oublient. Et surtout, ne fais jamais mention de ta localisation, sous-entend toujours que tu bouges beaucoup mais sans jamais préciser où.

-Merci de m’avoir accompagné pendant toutes ces années les gars, finit par déclarer Conrad d’un ton larmoyant. Merci Sturgis d’avoir toujours su m’écouter et de m’avoir toujours aidé. Merci Owen de m’avoir toujours défendu et de m’avoir permis de rencontrer Mélina. Je vous serais éternellement reconnaissant et je sais que nos chemins se recroiseront, peut-être pas demain, mais un jour, j’en suis sûr.
-Peu importe ce qu’il se passe après Conrad, fuis et protège ceux qui te sont chers, ne te retourne pas, lui demande Owen.
Les autres ne surent ce qu’il se passa réellement, ayant le dos tourné, mais l’émotion de la scène le toucha plus qu’ils ne l’avaient prévue.

Après cela, le deux groupes se rejoignirent de nouveau et Conrad fut présenté aux nouvelles recrues de l’Ordre. Leur responsable de mission leur rappela une nouvelle fois toutes les consignes. Il semblait avoir repris toute sa contenance. Ce n’était pas le cas de Sturgis, qui, malgré son air concentré, continuait de serrer Conrad contre lui.

Ensuite, tout se passa très rapidement. Ils sortirent de la maison et prirent le bus qui était désert à cette heure tardive. Les moyens de transport moldus étaient, pour l’Ordre, un bon moyen d’échapper à la surveillance des Mangemorts. En effet, ces derniers recherchaient toujours les signes de magie et n’en faire aucune permettait d’échapper temporairement à leur radar. Dans le bus, Conrad semblait avoir trouvé un peu de sa joie de vivre même si sa jambe qui tressautait prouvait que son stress était toujours présent. Lui et ses deux amis évoquaient leurs bons souvenirs de Poudlard. Léwina avait passé son bras autour de Sirius qui sourirait bêtement en pensant aux maraudeurs. L’amitié forte qui régnait entre les trois Poufsouffle ne pouvait que lui faire penser à ses propres amis qu’il avait rencontré par hasard, avec qui il avait partagé sept ans de sa vie et avait fait les quatre cent coups.

Ils descendirent quelques arrêts plus tard au bord d’une route déserte. Le bus repartit et disparut au coin de la rue aussi rapidement qu’il n’était arrivé et ils se retrouvèrent seuls. Sur leur gauche, on apercevait les lumières éparses du village et seulement à quelques mètres devant eux se tenait une imposante forêt, éclairés seulement par la lune. A l’image de cette campagne silencieuse, toute discussion s’interrompit. Sans besoin de le dire, tous comprirent qu’il était l’heure de se mettre en formation. Personne dans l’Ordre ne savait trop quels moyens employaient les Mangemorts pour traquer quelqu’un mais ils arrivaient souvent à leur fin. Or, il était grand temps de mettre un terme à tout ça et pour cela, chaque membre de cette mission était plus que déterminé à permettre à Conrad de rejoindre sa famille sain et sauf. Owen avait fourni à Léwina le plan de l’endroit et lui avait laissé le temps de le mémoriser : c’était elle qui guidait le groupe à travers les arbres. Mais leurs yeux commençaient déjà à s’habituer à l’obscurité alors ils pouvaient se déplacer rapidement. Ils étaient tous sur leurs gardes, la baguette fermement tenue dans la main. C’était également le cas de Conrad même s’il avait reçu l’ordre de ne rien faire sans l’aval d’Owen. Le frère d’Arthur maitrisait cette mission d’une main de maître. De nature travailleur, il n’avait pas hésité à passer des heures à réfléchir aux différentes possibilités et comment en sortir en vie. Owen était dévoué corps et âme à l’Ordre, il faisait preuve d’une loyauté sans pareille et ainsi on le récompensait, par exemple en le nommant responsable de cette mission.

Mais rapidement, ils se rendirent compte qu’ils n’étaient pas seuls à côté de cette forêt. C’était Sturgis qui avait en premier remarquer une ombre bouger de façon trop humaine pour la confondre avec celle d’un animal. Dorcas eut ensuite l’occasion de l’observer aussi. Ils les narguaient et les encourageaient à rompre leur formation. Or, il ne fallait pas craquer, malgré la peur qui s’infiltrait dans leur corps.

Le cortège avançait toujours mais leur allure avait ralenti : ils préféraient se concentrer sur l’attaque imminente de leurs adversaires. Il était difficile de se contenir sachant que l’ennemi était à, à peine, quelques mètres d’eux. Sirius serrait les dents et se forçait à rester parfaitement entre Owen et Dorcas. Rompre la formation, il le savait, était comme signer leur arrêt de mort. Le Gryffondor prit donc son mal en patience en se disant que leurs ennemis ne tarderaient pas à attaquer.
Néanmoins, il ne pensait pas que cela arriverait si vite.

L’instant d’après, les premiers sortilèges s’envolèrent d’entre les arbres. Sturgis et Dorcas, qui étaient de ce côté, réagirent immédiatement en protégeant le reste du groupe. Rapidement, ils furent attaqués de toutes parts. Leurs ennemies étaient dissimulées sous des capes noirs et des masques argentés. Il leur était impossible de connaître l’identité de leurs assaillants, mais en vérité, ils n’en avaient que faire.

Léwina tentait de tirer le groupe vers l’avant. Cela était particulièrement difficile car les autres portaient bien trop d’attention à la création de sortilèges. La difficulté de sa tâche lui apparut immédiatement. Il était nécessaire pour elle de trouver le bon rythme : trop lent et ils n’avanceraient jamais, trop rapide et la formation se casserait et merlin seul savait quelles conséquences funestes cela pouvait entraîner. Elle avait d’ailleurs d’autres préoccupations. En effet, un groupe de quatre Mangemorts s’étaient placés devant le cortège. Alors, elle arrêta de se défendre et attaqua. Les sortilèges fusaient dans sa bouche avec une facilité déconcertante. Elle commença avec des Expelliarmus et des Stupefix. Mais, il fut rapidement clair pour elle que l’effet de ces sortilèges étaient trop léger face à la situation. Alors, peu à peu, elle glissa vers des sorts plus violents mais cela ne l’importait que très peu, l’essentiel était de survivre et de réussir la mission.

Il eut soudainement une pause dans les sortilèges où les Mangemorts et l’Ordre du Phénix se firent face. Les membres se jetèrent des regards en coin en reprenant difficilement leur souffle. Ils avaient parcouru seulement quelques mètres depuis l’arrivée des Mangemorts. Ils étaient maintenant entourés par ces figures encagoulées. Mais l’une avança et dépassa la lisière de la forêt. Sa démarche était bancale et son corps semblait se faire traîner par ses pieds. Son habit peinait à cacher son importante chevelure noire. Sirius fronça les yeux, cela ne pouvait être…
Le suspens fut rapidement rompu quand la Mangemort fit disparaitre son masque d’un coup de baguette. Les présentations n’étaient pas nécessaires : tout le monde connaissait le bras droit de Lord Voldemort : Bellatrix Lestrange. Les membres s’étaient tendus à cette révélation, ils avaient tous déjà entendu parler de cette femme dont le nom seul suffisait à faire trembler les opposants de Vous-savez-qui. On disait qu’elle était sa plus fidèle suiveuse et qu’aucun n’ennemi ne résistait jamais à ses sorts. Léwina la trouva changé depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu, elle était définitivement tombée dans la magie noire. Ses joues s’étaient creusées, son teint avait pali et ses cheveux ne semblaient pas avoir été brossés depuis une éternité. Mais la Serpentard ne la regarda que très brièvement. Non, inconsciemment, son regard s’était accroché sur Sirius. Le Gryffondor s’était tendu à la vue de sa cousine et son regard ne saurait mieux transmettre sa haine. Léwina sentit que son souffle, qui ralentissait peu à peu, accéléra de nouveau. Elle n’avait pas pensé à la réaction de Sirius. Il était impulsif, imprévisible et réfléchissait toujours aux conséquences trop tardivement. Les mouvements de Léwina se figèrent, un peu à l’image du corps immobile de Sirius qui fixait avec horreur sa cousine. Cette dernière, d’ailleurs, prit la parole de sa voix moqueuse, un grand sourire sur le visage, qui laissait entrevoir ses dents sales :
-Je ne pensais pas tomber sur le traite à son sang, à sa famille, aux Black en venant ici. Tiens donc, Sirius, combien de temps cela fait-il que tu as rejoint le camp des perdants ?
Le dénommé eut un rictus avant de contrer :
-Bellatrix… La surprise n’est pas partagée, tu es parfaitement à la place où je t’imaginais, à ramper derrière Voldemort.
Elle se mit à rire. Son rire était effrayant, il glaçait le sang et transpirait de sa folie. Elle mit quelques instants à se reprendre avant de passer sa langue sur ses dents et de déclarer :
-Ignorant que tu es de prononcer son nom. Tu n’es qu’une miette sur le chemin du Seigneur des Ténèbres, toi et tes petits amis : traites à leur sang, traites à leur statut et sang-de-bourbe…

Tout se passa alors très rapidement. Sirius fit un pas en avant sous la colère mais Léwina le devança. Elle bouscula Owen et sauta devant Sirius. Elle venait de rompre la formation.

Elle mit le feu à la forêt, attaqua de face Bellatrix, et lança une explosion dans les arbres en feu. Plusieurs Mangemorts se retrouvèrent au sol sous la puissance de la bombe. Elle se retourna et immobilisa les deux de l’arrière. Ses coéquipiers s’étaient occupés des autres. Alors, en lançant un regard en coin à Sirius, elle reprit sa place à l’avant du cortège et courut. Ils l’imitèrent. Ils n’étaient pas bien loin de leur destination. Owen fit tomber une pluie de flèches pour ralentir les Mangemorts. Sturgis créa un important bouclier qui les protégea. Dorcas n’hésita pas à mettre le feu à la végétation et Sirius stupifixait quiconque s’approchait.

Alors ils coururent pendant plusieurs instants. Les Mangemorts n’étaient maintenant plus visibles. Et soudainement, Léwina s’arrêta. Conrad n’hésita pas à se faufiler à côté d’elle. Il sauta pour attraper le ballon de foot et disparut, sans un regard en arrière.

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