Les rats et les fées

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
Gen
M/M
R
Les rats et les fées
Summary
"Snape a toujours été fasciné par la magie noire, il était réputé pour ça quand il faisait ses études. Un type répugnant, avec ses airs doucereux et ses cheveux gras. Quand il est arrivé à l’école, il connaissait plus de sortilèges que les élèves de septième année et il faisait partie d’une bande de Serpentard qui sont presque tous devenus des Mangemorts."Récit de la quatrième année scolaire de Severus Snape à Poudlard, qui tournera au Cluedo macabre.Nouveau chapitre : Le joueur de flûte de Hamelin.
Note
Remarques importantes :- Quand j'ai commencé à écrire cette histoire, en 2003, je venais de finir de lire le tome 4, et le 5 n'était pas encore sorti. Elle est compatible avec le canon jusqu'au tome 6 inclus (à l'exception d'éléments concernant l'âge des personnages, leur généalogie, les Mangemorts, vu que j'avais dû imaginer pas mal de choses). On pourrait dire qu'il s'agit d'une sorte d'UA dans lequel Lily Evans et Severus Snape ne se connaissaient pas avant Poudlard.(Mais j'avais tout de même eu la vision d'un Malefoy pleurant dans une salle de bains et d'un intello avec une besace sans fond avant que ça n'apparaisse dans les livres, s'il-vous-plaît !)- Elle suit la forme des livres, avec un héros (ici, Severus Snape jeune), et son année scolaire. On pourrait d'ailleurs presque l'appeler "Severus Snape et la Potion de Gloire"... Elle devrait comporter 21 chapitres en tout (soit trois parties de sept chapitres chacune).- J'ai suivi l'orthographe originale des noms, à l'exception de Crouch/Croupton et Malfoy - je trouve "Malefoy" plus joli.
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Médipsychomagie

 

S'il était très populaire à Poudlard, le préfet n'avait jamais fait l'unanimité dans sa propre Maison, tant il était décrié par les toujours Purs-et-durs.

Sa disparition lui apporta néanmoins un plébiscite posthume. Ceux qui l'avaient toujours apprécié se plaisaient à égrener ses nombreuses qualités de cœur et d'esprit, les jeunes Serpentard répétaient qu'il avait été « toujours là pour aider », la gente féminine vantait sa galanterie et sa grande ouverture. Les voyous eux-mêmes vinrent à se rendre compte que le disparu était « un drôle de chic type » ; quant à Avery, qui trouvait encore une semaine auparavant que depuis septembre son camarade Gussie devenait parfois « très con », il avait fait taire toutes ses réserves à l'encontre du défunt.

Il n'y avait qu'une irréductible.

- L'année commence par une très bonne nouvelle en fait, déclara Bellatrix un matin. Nous n'aurons plus cette fourmi fouineuse dans nos pattes.

- Arrête, fit Wilkes. Moi j'ai jamais souhaité que Balai-dans-le-cul... je veux dire que Russell crève.

- Moi non plus, dit Rosier.

- Il faut croire qu'un préfet de Serpentard qui aime les Moldus n'est pas un être viable.

- Bellatrix, t'es vraiment qu'une pauvre fille, cracha la préfette.

- Vraiment, Perlimpoponelle ? Russell était un Traître-à-son-sang et méritait de mourir, nous devrions tous fêter sa mort.

Rodolphus Lestrange, ce grand garçon aux traits réguliers et au teint mat que Severus avait déjà remarqué du fait de sa conduite inhabituelle, hocha la tête, gardant le menton bas comme à son habitude, ce qui donnait l'impression que ses yeux clairs étaient toujours lourds de reproches.

- Voilà qui ne manque pas de clairvoyance, Bella, murmura Lucius en se tournant vers elle. On s'épouse ?

Sous les vociférations contenues de Pimprenelle Diggory, et les airs dégoûtés de ses camarades de classe, il croqua dans son dernier toast à la confiture rouge, plus pâle que jamais.

 


 

« Suicidé ? Mais pourquoi ? »

Un brouhaha anxieux avait envahi la grande salle après l'annonce de Dumbledore.

« Quand c'est arrivé ? » « Je n'aurais jamais cru... » « Il était tout le temps si joyeux... » « Il a dû avoir un problème sentimental, je ne vois rien d'autre. » « Pas lui, attends... » « C'est qui ? » « Lui ? » « Le préfet de Serpentard, tu sais, le brun aux cheveux courts qui est mignon. » « Mince. »

À la table des Serpentard, c'était le silence. La préfette se faisait consoler par sa meilleure amie, et Wilkes à la vue de cette scène émouvante réprima une petite larme.

- Quelle comédienne celle-là, murmura Bellatrix. Je suis sûre que dans trois jours elle n'y pensera même plus.

À droite, les plus jeunes étaient partagés entre l'excitation du happening et une réelle tristesse émanant de ce premier constat de ne jamais revoir une personne qu'on appréciait, surtout lorsqu'elle est spéciale donc difficilement remplaçable. À gauche, Avery regardait Parkinson et Sanchez avec insistance. Severus essaya de comprendre ce qu'ils se disaient.

- Finalement, il ne s'est pas loupé cette fois, lâcha Parkinson.

- Pourtant je croyais que ça ne l'intéressait plus, dit le gardien de Quidditch en caressant sa barbiche noire.

- C'est tout ce que vous trouvez à dire... siffla Avery dont les yeux de myope s'agrandirent derrière les verres de ses lunettes.

- Que veux-tu qu'on dise d'autre ? C'est pas nous qui avons tenu le couteau pour lui ouvrir les veines. C'était à toi de le dissuader, pas à nous.

- Bien sûr, vous êtes de petits innocents.

- Si ça te plaît de te faire flageller en public, Avery, ne te gêne surtout pas. Moi c'est pas mon truc.

- Quand vous en aurez assez de vos querelles de gamins vous m'enverrez un hibou, lança Lucius avec hauteur, stoppant la réduction en purée de ses petits pois.

- Je le savais... marmonna Macnair en regardant Severus qui regardait Lucius.

- Tu savais quoi ? demanda Julius, curieux.

- Rien, répondit Macnair l'air confus.

- C'est triste qu'il soit mort, dit Ollivander. Il était sympa.

- J'aime pas les premiers de la classe, dit Baxter, mais faut avouer qu'il est souvent venu m'aider à faire mes devoirs.

Severus se demanda s'il devait se sentir visé. Il lui reprochait de ne pas l'aider... et quoi encore ?

- C'est pas Diggory qui va nous aider, poursuivit Baxter. C'est le genre ma sœur, elle ne peut plus se regarder dans un miroir si elle a moins de 80 sur 100...

- Ce type c'était une encyclopédie sur pattes, dit Macnair. Diggory elle ne sait rien comparée à lui. Et vous avez vu ? Dumbledore a fait venir des psys.

- Vous allez y aller ? demanda brutalement Bellatrix en se tournant vers eux.

Macnair ne répondit pas. Baxter dit qu'il se demandait à quoi ça servait, les psys.

- « Médi-psycho-magie » : ça sert à soigner l'âme, dit Ollivander.

- Rha, vous les filles et vos histoires d'âme...

Le ventre noué, Severus Snape soupira, le caquètement de ses camarades de classe le fatiguait. Il fut soulagé de quitter la table en même temps que les autres.

- Severus, il faut que je te parle, murmura Macnair lorsqu'ils furent sortis de la Grande Salle.

Mais son camarade ne l'entendit pas : Peeves venait de faire irruption comme une bombe.

« Il est moooort... Le petit gusse Gussie est mort ! Mort-mort-mort ! Angustus Russell... Degustus Russell... Russell le Boiteux ! Anguille Russell !!! ...Par Merlin, s'il s'était dessoudé ici, on aurait eu une nouvelle Mimi Geignarde ! On l'a échappé belle. »

Mais d'où sortaient donc ces surnoms ? L'attitude de Peeves fut quoiqu'il en soit jugée fortement déplacée, et le Baron Sanglant intervint pour que l'esprit frappeur cesse son oraison funèbre.

- Severus, répéta l'adolescent. Tu as dix minutes ?

 

 


 

 

Le collectionneur de Chocogrenouilles l'avait emmené dans une salle de classe déserte, avait fermé la porte puis s'était assis malaisément sur un siège de lutrin.

À présent ses grands yeux maussades louvoyaient entre les meubles et les objets divers qui les entouraient ; ils vinrent finalement se poser sur Severus. Les cheveux de Walden, raides, courts et sombres, étaient coiffés au bol, coupe manifestement rafraîchie pendant les vacances... Lui aussi avait grandi d'un coup ; il fallait dire qu'il était bien arrosé.

- Franchement Severus, tu y crois à cette histoire de suicide, toi ? dit-il quand Severus fut assis.

- Pourquoi me poses-tu cette question ? Il s'est suicidé, non ?

- C'est ce qu'on te dit. Mais réfléchis : ce type avait tout, il avait aucune raison de se suicider ! Y'a forcément autre chose.

Severus repensa à ce matin du dernier jour de cours avant les vacances où il l'avait vu assis dans un fauteuil, le regard si éteint. Qui sait ?

- Et s'il n'était pas mort de mort naturelle, Severus ?

- Que...

- Et si on l'avait suicidé ? Et à qui profiterait le crime ? comme disait... ce type romain dont je ne me rappelle plus le nom ?

- Qu'est-ce que tu cherches à me dire ? demanda Severus de sa voix la plus veloutée.

- Bon sang mais à ton avis ?

- Tu crois que le préfet a été assassiné ?

Macnair haussa les épaules.

- Bien sûr que je le crois, c'est trop clair !

- Par qui ?

- Lucius Malefoy, chuchota Macnair en se penchant.

- C'est faux.

- Réfléchis, ils peuvent pas se supporter. C'est la guerre entre eux, à qui gouvernera Serpentard ! Et puis, Malefoy éprouve de la rancune envers Russell, il s'est fait doubler plusieurs fois par lui... D'abord, la distribution des badges en cinquième année. Malefoy n'y a pas le droit, alors qu'il est d'une famille très riche et très respectée, et qu'il se prend pas pour une merde en plus... Bref, la honte pour lui. Après, l'humiliation scolaire. Russell devient premier de sa classe cette année alors que d'habitude, c'est lui. Et ce n'est pas tout Severus... Récemment, j'ai appris ce qui s'était passé pour son magistère de potion. Tu sais qu'il a pris ça en première matière pour ses ASPIC ?

Severus dit que oui. Lucius était comme lui, passionné par la préparation des philtres.

- Hé bien au début de l'année, il est venu proposer son projet à Agni. Hyper difficile le truc. Et tu sais quoi ? Agni a refusé qu'il le fasse tout seul... Ouais. Il l'a obligé à se mettre avec Russell !

Alors c'est pour cela que Russell était toujours en train de lui dire de travailler... Et Méliès qui disait qu'ils ne devraient pas avoir de mal... « tous les deux »...

- En gros il lui a dit : c'est Russell ou rien. T'rends compte ? Ultra humiliant. Et la troisième humiliation... L'humiliation Amoureuse. Ça fait depuis l'année dernière que Malefoy veut sortir avec Bellatrix. Compréhensible : c'est une Black et elle est... elle est plutôt bien quoi. Mais elle, elle préférait Russell, Russell l'éternel rival... Et tu sais quoi ? Il paraît que pendant les vacances, sa mère les a surpris en train de baiser.

Severus faillit tomber du lutrin.

- Quoi !

- Je savais que tu allais être surpris, dit Macnair avec un sourire de fierté. Je l'ai appris de filles de cinquième année.

- Ce n'est pas possible, murmura son camarade, les yeux écarquillés.

Ce n'était pas possible que Bellatrix et Angus aient couché ensemble, et ce n'était pas possible non plus que Macnair utilise le verbe « baiser » à ce sujet.

- Je le tiens de source sûre. Elles l'ont entendu de la bouche de Russell lui-même.

- Mais ils se détestaient.

- C'est souvent comme ça au début, professa Macnair avec un sérieux de confucéen.

Devant l'air incrédule de Severus, il crut bon de compléter : - D'ailleurs tu n'avais pas remarqué que chaque fois qu'ils se disputaient, elle avait les joues toutes rouges?

Par Merlin, Walden Macnair aussi se faisait chier au point d'observer tout ce que faisaient les autres ?

- Parce qu'elle était en colère.

- Non, non, Severus, la réalité c'était qu'elle était « enflammée »... Après, toi comme tu es innocent tu expliques que c'était de la colère.

Snape fut étonné de constater que Macnair semblait avoir un cerveau en état de marche finalement. Ce qu'il disait était loin d'être idiot. Mais qu'entendait-il par « innocent » au juste ?

- Russell a dit que lui et Bellatrix... ?

- Pour être exact, il a dit qu'il était maintenant son petit copain, que la mère de Bellatrix les avait surpris, que ça avait été chaud, et qu'elle avait dit à sa fille qu'elle n'était qu'une pute.

- Attends une minute... Quand Russell leur a dit ça ?

- En fait il ne leur a pas dit, elles l'ont entendu sans qu'il le sache... Il paraît qu'il parlait à quelqu'un d'autre. Ah oui... je me rappelle maintenant. C'était le matin de Noël. Elles écoutaient dans l'escalier.

Severus réprima un ricanement. Je ne suis pas si innocent que ça...

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? grogna Macnair en fronçant les sourcils.

- Tu connais le téléphone arabe, Walden ? C'est à moi qu'Angus parlait ce matin là. Il a dit que quand il était allé voir Bellatrix pour lui faire signer des papiers, sa mère l'avait pris pour son « petit copain », l'avait jeté dehors et avait traité Bellatrix de... hum, « tu vois quoi »... Et je crois qu'il a dit que la dispute entre les deux femmes, c'était « chaud ».

- Ben ça alors... fit Macnair l'air très déçu.

Depuis ce jour là Severus Snape n'accorda guère plus de crédit aux « informations » de Walden Macnair, surtout si elles aboutissaient à accuser Lucius Malefoy de meurtre.

 

 


 

 

La nuit qui suivit l'annonce du suicide vit se dérouler dans son esprit un songe bizarre sans nul doute influencé par les divagations de Macnair.

Dans ce rêve, un vaste amphithéâtre réunissait les élèves de Serpentard en un grand orchestre ; tous remuaient de gros pompons en crépon vert argent ; au poste de maestro, son insigne de préfet bien en évidence, Angus Russell dirigeait l'assemblée avec sa baguette. Tout allait pour le mieux dans la meilleure des symphonies lorsque surgit brusquement derrière lui Lucius Malefoy : vêtu d'une grande robe noire, un sourire torve sur les lèvres, sa main gauche cachait derrière son dos un énorme pic à glace. Le blond l'enfonça avec violence dans le dos du préfet, lequel s'écroula sur son pupitre, dégoulinant de sang.

Severus se réveilla la bouche pâteuse et les cheveux plus gras que la veille, ouvrit sa table de nuit pour en extraire son flacon de potion contre le mal de tête et en but une bonne lampée.

« Mon pauvre Severus... La bêtise de Macnair va finir par te contaminer, choisis mieux tes fréquentations. »

Il enfouit ses pieds nerveux dans ses vieilles savates – avant de recevoir ses extrémités en pleine croissance, elles avaient appartenu à un membre de sa famille indéterminé plus ou moins lointain –, traversa le dortoir ses vêtements et son savon sous le bras.

L'itinéraire le fit passer devant le bureau de Russell. Il n'y avait pas grand chose dessus, le jeune homme avait embarqué son crâne et ses fournitures scolaires avant de partir en vacances, mais il restait le portrait de Paracelse accroché au mur avec des épingles.

Severus revit le désordre qui l'occupait jadis, Angus assis à son bureau entre deux piles de livres, s'adressant à ses lectures comme si elles avaient été des camarades de conversation, s'écriant brusquement « Non, non, non ! », puis commençant alors à écrire rageusement. Parfois il s'arrêtait de lire et d'écrire, se grattait le menton en fixant un point indéterminé, les sourcils sérieux, puis avait l'air amusé et poursuivait sa lecture.

Le quatrième année plissa les yeux et pénétra dans la salle de bains où il s'aperçut que Saline la salamandre avait tenu à l'accompagner ; il lui intima de rejoindre le baldaquin, puis se mit à songer dans la douche en se frottant les cheveux avec du savon que la mort de Russell ne lui rendrait sûrement pas la vie plus agréable. Après tout, il ne savait pas qui allait être nommé pour le remplacer. Russell avait été préfet trois années à la suite, et durant ces trois années il l'avait protégé à plusieurs reprises contre Potter et Black, et il n'y avait eu aucun grave problème à Serpentard... 

Il sortit de la douche et prit place aux lavabos. Dire qu'il y avait quelques mois, il s'y était retrouvé nez à nez avec Lucius Malefoy qui lui avait demandé « s'il voulait sa photo ». Depuis, tout cela avait bien changé. Il s'était même retrouvé dans son lit... Non, sur son lit. Quoiqu'il en soit, aurait-il été capable de songer en septembre que quelques mois plus tard sa complicité avec Lucius Malefoy serait telle ? L'avenir est toujours plein de surprises, songea Severus. Cela s'était souvent vérifié en mal, cela pouvait-il aussi se vérifier en bien à présent ?

Lucius sortit d'une des cabines de douche, contourna quelques uns de ses bruyants camarades à demi nu et se tourna vers lui. Il ne dit rien. « Peut-être que c'est moi qui aurait dû lui dire bonsoir hier. Peut-être qu'il m'en veut », songea Severus, brusquement envahi par l'angoisse. Le Sang Pur s'approcha du lavabo voisin.

- Nous devrions avoir des vestiaires... tu ne crois pas ? Mes vêtements sont encore mouillés.

- Oui. Ce n'est pas très pratique.

Il commença à se peigner lentement, mollement ; aujourd'hui il semblait avoir renoncé au gel. Était-il à nouveau malade comme au mois d'octobre ? Il était en tout cas trop pâle. Severus commençait à bien connaître son visage... lui qui ne pouvait s'empêcher de le contempler. Mais Lucius, celui qui se serait trouvé à la place de Lucius, qu'aurait-il vu ? Un adolescent qui fixait sur lui deux mares d'eau sombre pointées d'une lueur tremblante, vulnérable comme un mendiant attendant qu'on lui jette un morceau de pain. De la rudesse dans la minceur noueuse et blafarde du corps, mais aussi une préciosité féminine dans le contraste entre la noirceur des cheveux, des cils, des yeux, et la pâleur du teint, une cire de cierge qui rendait ses yeux particulièrement perçants... une gaucherie enfantine, enfin, dans les joues tâchées d'une rougeur diffuse entre les deux rideaux de cheveux noirs. Oui, comment ce grand jeune homme sûr de sa force aurait-il pu avoir pitié de cette chose fragile et dérisoire qui le quémandait ?

- La fin des vacances s'est bien passée Snape ?

- Oui.

Lucius ferma les yeux un instant.

- Tu as du mal à les supporter n'est-ce pas ?

- Qui ?

- Tes camarades de classe...

- Je dois avouer que je ne me plais pas beaucoup en leur compagnie.

- Je te comprends. Tu as de surcroît le droit à des spécimens d'après ce que j'ai cru comprendre...

 

 


 

 

« Ce sont toujours les meilleurs qui partent », grogna Agni, passablement énervé en ce lundi. Cela n'empêcha pas Sirius Black de tenter un avion de parchemin à destination du lointain pupitre de Remus Lupin. Par malchance la missive atterrit sur celui de Severus Snape. Il l'ouvrit avec un sourire mauvais : brillant... Une blague sur les Gobelins.

Monsieur et Madame Borbôg ont un chien grassouillet. Comment s'appelle t-il ?

La réponse était écrite à l'envers. Il retourna le papier.

réponse : Bouledôg

Severus tourna vers Sirius un regard navré et leva la main.

« Et vous M. Black, vous n'avez jamais songé à vous jeter par une fenêtre ? » conclut Agni.

J'aime cet homme, pensa Severus.

 

 


 

 

Après les cours, la directrice de Serpentard, l'air toujours aussi somnambulique (« stone » disaient les fils de Moldus), vint dans la salle commune et chargea Diggory de rassembler tous les étudiants.

Cette situation rappela à Severus Snape les propos qu'avait tenu le père de Lucius au sujet de Russell, et notamment de sa famille...

- Walden, murmura Severus, le père de Malefoy a l'air de détester Russell.

- Vraiment ?

- Oui. Peut-être parce que c'était un Sang-de-bourbe.

- Oh non. Il est d'une très vieille famille. Une famille de sang pur, celte et anglo-saxonne, apparentée aux Potter et aux Croupton majoritairement... J'avais demandé à ma mère. Par contre, c'est une famille très pauvre. Elle a subi un revers de fortune au siècle dernier, et depuis, même s'ils ont toujours leur château, ils sont presque aussi pouilleux que les Weasley. En plus, il y a plein de maladies et de tares chez eux. La rumeur dit que la famille Russell a été victime d'une malédiction au XIXème siècle, et depuis, elle court toujours.

- La rumeur ?

- Non, la malédiction. Le père de Malefoy doit mépriser tous les sorciers pauvres. Son fils, on connaît déjà son opinion. Un prétentieux ce type, il se croit le meilleur en tout. Alors tu vois, ça ne m'étonnerait pas que ce soit lui qui...

Ça y'est, il recommence.

- ...l'ait supprimé. Franchement, ça fait peur. Qu'on tue les Moldus, les Sang-de-bourbe et les loups garous, moi je suis d'accord, mais qu'on tue d'autres sorciers, faut pas exagérer non plus, y'a des limites à tout.

Lorsque tout le monde fut réuni, Méliès fit apparaître une boîte en bois. Sur le côté une grosse étiquette indiquait : S'il advienne que je meurs durant l'année scolaire 1974-75.

- D'après ce qu'on m'a dit... il en avait préparé pour la dizaine d'années passées et mettait à jour celle de l'année en cours régulièrement.

Rosier et Wilkes se regardèrent, l'air effrayé.

- Je vais commencer par vous lire la lettre qui était à l'intérieur, annonça Melle Méliès.

Elle commença à lire d'une voix hautaine et sans émotion aucune. On aurait dit qu'elle s'ennuyait...

Mes chers confrères à Poudlard,

Si vous me lisez aujourd'hui, c'est que mon odyssée aura pris fin. Avez-vous déjà touché vos jambes lorsqu'elles ont été envahies par les "fourmis" ? Le sang n'y circule plus. Ce doit être le cas pour tout mon corps aujourd'hui. Oui, il doit être comme ses pieds de pierre qu'on chausse parfois, la chaleur du sang en mouvement l'a quitté... Mais je m'égare.

Je ne sais quelle raison m'a fait passer de vie à trépas, mais toujours est-il qu'il y a des détails pratiques à régler si cela est advenu (mais c'est advenu, puisque vous lisez cette lettre). Premièrement, vous trouverez ci-joint dans cette boîte de petits aide-mémoires ma foi fort utiles.

Deuxièmement, je vous charge de vous occuper de mon familier, l'inconscience de ma mère n'étant plus à prouver.

Je le sais, vivre sans moi sera difficile, douloureux, mais pour les vaillants blocs tout d'une pièce que vous êtes, cette épreuve ne devrait pas être trop pénible à surmonter. J'ai confiance.

Feu A. O. Russell.

- Il avait vraiment tout prévu... murmura Crabbe.

- C'était un esprit organisé, dit Mme Méliès en repliant la lettre.

Elle sortit des paquets de la boîte.

- Faites-les passer, dit-elle. Je pense qu'il faut les accrocher dans la salle commune.

C'étaient des cadres portant des conseils, munis de photos illustratives. La plupart montraient des élèves en train de travailler. Sur ceux qui passèrent entre ses mains, Severus put ainsi lire : « La première chose à faire ? Apprendre le manuel de base ! », « Le travail d'équipe, voilà la solution » (on y voyait un Angus Russell au front dégagé et bombé, encore enfantin ; il était entouré de camarades de classe à la bibliothèque et souriait comme un bébé à qui on a fait une fleur), « Les bons élèves sont toujours récompensés ».

- La vache, même mort, il va continuer à nous fliquer... dit Rosier.

Avery sembla hésiter puis leva la main.

- Oui, fit Mlle Méliès.

- Il n'a pas laissé de lettre... expliquant son acte ?

- Non, répondit le professeur.

Parkinson leva les yeux vers le plafond ; mis à part la voûte en pierre nue, il n'y avait que des crochets et des morceaux de chaînes, vestiges d'on ne sait quels instruments de torture.

- Et comment... comment s'est-il tué ? demanda Parkinson.

- Vous ne lisez pas la presse ? répondit le professeur d'astronomie.

- Ils ne disent pas grand chose à ce sujet dans la Gazette. Juste qu'on l'a retrouvé suicidé chez lui.

- Je n'en sais pas plus que vous, désolée, dit-elle. Au fait... Chacun de vous devra rencontrer les médipsychomages à l'infirmerie. Sur la décision du professeur Dumbledore.

- Chacun ?! s'exclama Bellatrix.

- Oui Mademoiselle Black. Chacun.

Bellatrix n'ajouta rien.

- Mais cela va prendre des jours... fit remarquer Diggory.

- C'est possible. ...Je m'en vais au planétarium. Si vous avez besoin de quelque chose, venez me voir.

Une fois qu'elle fut partie, Severus jugea bon de fuir la compagnie de Macnair et les conclusions qu'il allait tirer de tout cela... Il se rendit donc à la bibliothèque, lieu où son camarade mettait rarement les pieds.

Une table était libre près de celle où était installé Alan Jodorowsky, le préfet-en-chef. Le Serpentard s'assit, en observant le dernière année du coin de l'œil. Celui-ci portait son origine moldue sur ses cheveux (une rare boule afro), et semblait préoccupé : il ne tournait pas les pages de son livre et se mordillait la lèvre inférieure.

Arriva Eric Salinger, le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, grand ami de Sirius Black. Pitié, j'espère que Black ne va pas venir...

Il s'installa à côté du Serdaigle.

- Ça va ? murmura-t-il.

- J'arrive pas à me concentrer.

- À cause de lui ? demanda Salinger.

Le Préfet-en-chef hocha la tête.

- Ouais... J'arrive pas à me rendre compte qu'Angus est mort...

- Pareil pour moi.

- Plus j'y réfléchis, dit le Serdaigle en essayant de ne pas parler trop fort, plus je ne comprends pas qu'il ait fait ça... Angus, il plaisantait tout le temps... Avec lui, tu ne t'ennuyais jamais. Et depuis deux mois, il rayonnait tu vois. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui m'échappe. Je sais bien qu'il n'a pas eu une enfance géniale... Il m'avait parlé de son père, mort d'avoir trop bu quand il était môme... de sa vieille maison « pleine de solitude et d'antiquités pourries »... Mais, tous ces projets qu'il avait fait, et dont il parlait... Il disait qu'il allait voyager après ses ASPIC, passer les épreuves d'entrée à Oxford, faire les courses de régate et ridiculiser tous ces fils à papa pleins aux as...

- A ce sujet, tu te rappelles quand il a foutu une raclée à Malefoy au début de l'année ?

- Comment oublier un tel impérissable souvenir... soupira Jodorowsky, rêveur.

« Une raclée, n'exagérons rien », pensa Severus en se rappelant la scène en question.

Au début du mois d'octobre [NDLA : soit peu avant le début de l'histoire], il avait assisté à une séance du cours de duel donné par le professeur Flitwick dans la grande salle.

 

 


 

 

- Y'a t-il un volontaire pour affronter M. Malefoy ? demanda le maître d'enchantements à la foule d'élèves massée dans le Hall.

Lucius était debout sur l'estrade, attendant les commandes de Flitwick – comme chacun le sait, le professeur le plus petit de Poudlard avait été champion de duel dans sa jeunesse. Éric Salinger semblait fortement tenté par la chose, il s'agitait dans le parterre comme un chien tirant sur sa laisse.

- Pourquoi pas Salinger ? souffla McGonagall à Flitwick.

Celui-ci n'eut pas le temps de répondre ; Mlle Méliès s'était interposée, sarcastique.

- Salinger ? Malefoy n'en fera qu'une bouchée. Soyez raisonnable Minerva et évitez le massacre.

- Elle n'a pas tort, approuva Marlene McKinnon, la vieille dame qui enseignait la Défense contre les Forces du Mal (une combattante aussi redoutable que Flitwick... malgré son physique de grand-mère gâteau, c'était une spécialiste de sorts anti-magie noire).

Méliès frappa dans ses mains.

- Russell ?

Le garçon s'avança vers les trois professeurs en souriant.

- Oui ?

- Minerva, avez vous d'autres élèves à me proposer ?

McGonagall répondit l'air vexé que Russell ferait très bien l'affaire.

- En lice mon garçon, dit Méliès.

- Avec plaisir professeur, répondit Russell.

Il monta sur la terrasse.

« Saluez-vous », déclara Flitwick.

Ils se saluèrent puis reculèrent pour se retrouver à une dizaine de mètres l'un de l'autre.

Russell fut le plus rapide avec un sort de désarmement, mais Lucius réussit à l'éviter et répliqua immédiatement.

« Lagardum Inflamae ! »

La cape de Russell prit feu ; celui-ci lança sur le champ une incantation : un petit cumulus apparut au dessus de sa tête et éteignit le feu d'une trombe d'eau. C'était un sortilège facile à lancer qui permettait de lui adjoindre une courte barrière de protection. Flitwick semblait s'amuser comme un petit fou.

Un peu piteux dans ses vêtements trempés, sa frange assombrie balayant ses yeux couleur de lagune mourante, le jeune homme brun pointa sa baguette sur son adversaire.

« Petrificus Totalus ! »

« Niger Ophiuchus ! »

L'un brisa l'autre, et un brouillard noir entoura le préfet comme une spirale. Les élèves poussèrent des murmures d'admiration : sans doute n'avaient-ils jamais vu ce sortilège.

Russell semblait ne plus pouvoir mouvoir sa baguette. Mais il prononça quelques syllabes obscures, et les nuées de Lucius s'évanouirent instantanément.

McGonagall et Flitwick applaudirent, tandis que Mlle Méliès les dominait d'un petit sourire qui disait « C'est dans ma maison qu'ils sont. »

Quant à Angus Russell, il toisait maintenant Lucius d'un air désolé. Un éclair de rage amère traversa alors le visage du blond Serpentard. Il brandit sa baguette et lança un sort très puissant.

« Algos Guiôn ! »

Il y eut un éclair blanc, et Russell tomba sur les genoux ; il semblait avoir la lèvre fendue, sa bouche saignait. Lucius eut alors un moment d'hésitation qui lui fut fatal… À l'instant même où Flitwick sifflait un arrêt, le préfet saisissait sa baguette et lançait un dernier sort - le même. « Génération pleine de promesse »... Son adversaire fut projeté contre le mur du fond et retomba à sur l'estrade à plat ventre, tenu en joue.

Il n'était pas blessé, mais il avait perdu.

 

 


 

 

- Severus Snape ! appela le médipsychomage. C'est à vous.

Manifestement, c'était l'assistant qui s'occupait des plus jeunes. Gwénolé Kouign-aman fit entrer le Serpentard dans l'infirmerie, puis le dirigea vers une pièce annexe.

- Asseyez-vous.

L'adulte s'installa derrière un bureau. Ses longs cheveux blonds étaient coiffés en catogan et il portait une chandelle magique de médicomage au front.

- Alors... Severus Snape... Quatrième année... Serpentard... Très bon élève... Félicitations.

Il lui sourit.

- Merci.

- Vous connaissiez bien... Angus, Severus ?

- Beaucoup de gens l'appelaient par son nom de famille en fait, mentit Severus. Pour ma part, je ne le connaissais qu'en tant que préfet.

Il m'agace avec sa gentillesse professionnelle dégoulinante... Il essaie de t'amadouer Severus, ne te laisse pas faire.

- Dites-moi alors ce que la perte d'Angus, votre préfet, vous fait ressentir.

- Je le regrette. C'était quelqu'un de sérieux.

- Hum... Nous allons procéder à un rapide examen. Cela ne te dérange pas ?

Il le tutoyait maintenant... Mais pour qui se prenait-il ?

- Non.

Gwénolé Kouign-aman se leva et alluma sa chandelle de médicomage. Il fit le tour du bureau et se pencha au dessus du Serpentard.

- Détends-toi... ça ne durera pas longtemps.

Il souleva le menton du garçon de sa baguette et plaqua ses yeux sur les siens. Cette attention était si forte que son regard sembla s'éclaircir. Une étrange impression envahit Severus, et ce n'était pas la première fois. Il avait envie de s'abîmer dans ce regard, de s'y plonger comme dans les bras d'une mère secoureuse. Une petite sensation désagréable, ce que doit ressentir un quartier de mandarine qu'on pèle, mais de la brièveté d'une piqûre. Il pouvait vraiment lui faire toute confiance et se confier, ses peurs, ses doutes... Le pouvait-il ? Non, il ne fallait pas qu'il voie tout cela, ses peurs et ses hontes !

Un bruit de fenêtre qui se referme en claquant.

Severus sursauta ; l'assistant avait reculé et le dévisageait avec des yeux stupéfaits. Il parut alors contrarié.

- Vous êtes rétif à l'introspection, on dirait... J'ai l'impression que je vais encore me faire disputer. Mes techniques ne sont pas encore parfaitement au point. Hum, Severus... Vous êtes quelqu'un de sensible et de renfermé, vous gardez tout pour vous. Ce n'est pas bon pour votre santé. C'est très dommage, car je suis persuadé que vous êtes une personne dont la fréquentation peut être très enrichissante, et qui a de fortes potentialités d'épanouissement.

- Je peux partir ?

Le jeune homme soupira.

- Si vous le voulez vraiment... Mais si vous avez besoin de parler à quelqu'un, n'hésitez pas à venir me voir, moi ou mon chef.

Severus quitta l'infirmerie dégoûté de lui-même, à nouveau, mais sur un autre plan. Il était en tout cas décidé à lire l'autre livre que lui avait prêté Russell sur les expressions faciales, afin de pouvoir lui aussi percer les pensées secrètes de ses congénères et ne plus se faire lui-même piéger.

Il était plus de minuit qu'il y repensait encore, dans l'obscurité du dortoir. Il songeait alternativement à cette expression d'étonnement dans les yeux bleus du médipsychomage, à la richesse dans laquelle on les faisait vivre à Poudlard, à cette impression d'être « à découvert » qu'il avait ressenti lorsque le jeune homme l'avait examiné, au fait que dormir dans un lit à baldaquin ne changeait rien au fait qu'il était pauvre et portait des vêtements de dessous à la couleur plus que fanée. Mais l'emballement de son monologue intérieur, irrité par la fatigue et l'énervement conjugués, fut rompu par la constatation cette fois lucide qu'il y avait quelqu'un dans la salle de bains. L'eau coulait… Quelqu'un était en train de rendre.

Le Serpentard compta trois vomissements, qu'il devina douloureux ; on aurait dit que le malade essayait de se cracher.

Puis plus rien.

Severus écouta. Tant que la personne vomissait, il ne voulait pas intervenir, mais ce silence l'inquiétait, d'autant qu'il pensait à Lucius... Lucius était peut-être très malade, il avait peut-être besoin d'aide... L'angoisse le conduisit jusqu'à la salle de bains.

C'était lui en effet. Au fond de la vaste pièce, l'une des cabines de toilette était ouverte. Le jeune homme blond était assis sur le sol, le visage cadavérique, les yeux rouges, les joues mouillées par la douleur.

- Tu ne vas pas bien ?

- Laisse-moi, répondit Lucius en détournant la tête.

L'adolescent vit alors la bouche du Sang Pur se crisper, le vit basculer et vomir à nouveau. Il ferma les yeux et s'écarta pour ne pas être indiscret. Severus Snape ne ressentait que rarement de la pitié pour ses semblables, mais voir Lucius Malefoy souffrir ainsi lui était insupportable.

Haletant, ce dernier cessa de se vider.

- Je vais aller chercher l'infirmière, conclut Severus.

- NON, répliqua Lucius, les yeux durs, la main sur le ventre.

- Alors j'ai des médicaments...

Son aîné fixa alors sur lui son terrible regard gris clair de drakôn.

- Mais il faut te le dire en quelle langue Snape pour que tu comprennes ? articula-t-il. Occupe-toi de ce qui te regarde ! Fous-moi la paix MERDE ! Dégage ! Fous le camp !

Severus recula lentement et Lucius ferma la porte.

Le cœur du garçon aux cheveux noirs battait à toute vitesse, il sortit de la salle de bains comme dans un rêve. De la pièce qu'il venait de quitter, un sifflement indistinct lui parvenait encore, entrecoupé de hoquètements.

Des larmes, des larmes aussi pures que ses yeux... L'abdomen rongé par une vague de chagrin, il se rappela la cérémonie de répartition... Le chapeau qui parle. La silhouette inquiétante de McGonagall. L'amas anxieux des élèves de première année. Cette voix dans sa tête...

« Où t'envoyer mon garçon ? À Serdaigle ? À Serpentard ? »

Les premiers visages à la table de la maison du Grand Salazar... Une fillette brune au regard malin qui le jaugeait tandis que le Choixpeau délibérait.

« ...le désir de prouver ta valeur... »

Deux blondinets à ses côtés auxquels elle parle...

« ...l'intérêt pour les Arts sombres... »

Un peu plus loin, le garçon qu'il avait croisé cinq minutes plus tôt dans le couloir alors que le préfet de l'époque les guidait vers la Grande Salle. Très mince, des cheveux comme il n'en avait jamais vu, presque blancs. Un autre garçon, brun avec de grosses lunettes, et son voisin, qui ressemblait à un Romain, avec ses boucles plaquées sur le front et son bandeau vert.

« A Serpentard ! » trancha le Choixpeau.

C'était sans nul doute un voyage merveilleux, encore scintillant de rêves et d'à-venir, qui avait commencé...

 

 

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