Les rats et les fées

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
Gen
M/M
R
Les rats et les fées
Summary
"Snape a toujours été fasciné par la magie noire, il était réputé pour ça quand il faisait ses études. Un type répugnant, avec ses airs doucereux et ses cheveux gras. Quand il est arrivé à l’école, il connaissait plus de sortilèges que les élèves de septième année et il faisait partie d’une bande de Serpentard qui sont presque tous devenus des Mangemorts."Récit de la quatrième année scolaire de Severus Snape à Poudlard, qui tournera au Cluedo macabre.Nouveau chapitre : Le joueur de flûte de Hamelin.
Note
Remarques importantes :- Quand j'ai commencé à écrire cette histoire, en 2003, je venais de finir de lire le tome 4, et le 5 n'était pas encore sorti. Elle est compatible avec le canon jusqu'au tome 6 inclus (à l'exception d'éléments concernant l'âge des personnages, leur généalogie, les Mangemorts, vu que j'avais dû imaginer pas mal de choses). On pourrait dire qu'il s'agit d'une sorte d'UA dans lequel Lily Evans et Severus Snape ne se connaissaient pas avant Poudlard.(Mais j'avais tout de même eu la vision d'un Malefoy pleurant dans une salle de bains et d'un intello avec une besace sans fond avant que ça n'apparaisse dans les livres, s'il-vous-plaît !)- Elle suit la forme des livres, avec un héros (ici, Severus Snape jeune), et son année scolaire. On pourrait d'ailleurs presque l'appeler "Severus Snape et la Potion de Gloire"... Elle devrait comporter 21 chapitres en tout (soit trois parties de sept chapitres chacune).- J'ai suivi l'orthographe originale des noms, à l'exception de Crouch/Croupton et Malfoy - je trouve "Malefoy" plus joli.
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Facéties en tout genre

 

Dans la tour de Gryffondor, affalés dans des fauteuils d’antiquaire, trois Maraudeurs discutaient du déroulement de leur journée.

« Tu as vu comment il se pavanait ? Tout ça pour une misérable note ?... » cracha le jeune Sirius Black en lançant un caramel dans sa bouche.

« Je ne crois pas que cela vaille la peine d’en parler », opina Remus Lupin.

« Un Serpentard humble est un monstre », rappela James Potter, occupé à astiquer son Nimbus 1974 dernier cri.

La cloche du dîner entérina le terme de la discussion ; les trois garçons prirent leurs affaires et dirigèrent vers la Grande Salle.

Dans l’atmosphère bruyante du vaste hall médiéval, à un bout de la table des Serpentard, les élèves de dernière année étaient occupés à débattre de la probabilité qu’ils avaient de gagner la coupe des quatre maisons.

« Gryffondor a une nette avance pour l’instant… » déplora Pimprenelle.

« On a une très bonne équipe de Quidditch », argumenta Alexandre Avery, « mais c’est aussi leur cas... Ils ont deux joueurs très doués qui sont également d’excellents élèves. Sans compter un certain Rebus Lutin. »

« Remus Lupin », corrigea Severus Snape, d’un murmure doucereux entre deux cuillérées de petit pois.

« Mais nous avons aussi d’excellents élèves », rétorqua avec hauteur Lucius Malefoy. « Et sans vouloir nous vanter, bien au-delà du savoir-faire en Farces et Attrapes, dont les Gryffondor sont les spécialistes comme nous le savons tous. »

Un concert de ricanements accueillit cette observation. Quelques sièges plus loin, le terne Severus Snape hochait la tête avec des yeux haineux.

« Hé bien, je vois que les Serpentard s’amusent toujours autant », constata Dumbledore en se tournant vers McGonagall.

« Surtout quand il s’agit de se moquer des autres », souligna-t-elle en s’essuyant la bouche avec sa serviette, le sourcil gauche dressé.

« Comme vous êtes partiale, Minerva », tempéra le vieux Dumbledore d’un oeil complice. « Hum... ce poulet au curry est un régal. »

« Les petits pois ne sont pas mal non plus », répondit McGonagall.

Mais au même moment, à l’autre bout de la salle, les camarades de Lucius Malefoy avaient fini de rire. L’un d’eux se pencha brusquement vers son voisin en montrant un autre élève du doigt : « Regarde... Snape. »

Parkinson, Avery et Malefoy tournèrent la tête vers leur cadet assis deux mètres plus loin ; celui ne faisait rien d’autre que de contempler avec stupeur les petits pois de son assiette. Ce qui n’avait rien d’étonnant vu qu’ils s’étaient mis à sautiller dans cette dernière en poussant des petits cris aigus. Walden Macnair, qui était à sa gauche, ouvrait grand les yeux.

« Ce n’est pas moi... » fulmina Severus.

Macnair saisit sa fourchette et tenta d’en écraser un ; celui-ci sauta juste à temps et alla se perdre dans un coin quelconque de la salle.

« Aide-moi Julius », dit-il le sourire aux lèvres en jetant un regard enflammé à son vis-à-vis.

Julius tendit le bras pour participer à l’écrasement des petit pois, mais ceux-ci esquivèrent son attaque puis allèrent se loger en un bond supersonique dans les narines et les oreilles des élèves qui les entouraient, élèves qui se mirent alors à riposter de manière désordonnée en tentant d’écraser les petites boules vertes qui sautaient sur la table et dans les airs en hurlant.

« Qu’est-ce que c’est que ce chahut ?! » s’écria McGonagall en se levant et en neutralisant les aliments colériques d’un coup de baguette.

Les belligérants se rassirent, dix petit pois tombèrent du nez de Snape. Il crut entendre des rires étouffés derrière lui.

« Chien de Black », siffla-t-il. « Tu me le paieras... »

 

 

La confrontation ne tarda pas à avoir lieu. 

James Potter, Remus Lupin et Sirius Black avaient suivi Severus Snape lorsqu’il était sorti seul de la salle un peu avant le dessert, le Serpentard ne tenant pas à avoir à commenter la scène qui venait de se produire.

« Magie nouâââre, magie nouââare... ! »

Severus se retourna ; il avait reconnu la voix de Sirius. Celui-ci était en train de scander son « incantation » en remuant ses grands bras. Le comble était que ses yeux gris et ses cheveux noirs le rendaient presque crédible dans son rôle, n’était-ce son ton railleur…

« Alors Black, tu t’es lancé dans les sortilèges culinaires à ce que j’ai vu ? Et tu as le projet de te transformer en légume ou en animal ? Magie noire... Je ne crois pas que cela soit la bonne formule. De toute façon, il n'y a plus grand chose à faire pour que la transformation soit complète. »

« Ah-ah ! » répliqua Sirius. « Et toi Snape, tu les cachais où tous ces petits pois ? Ne me dis pas que tu avais la place de les mettre… »

« …dans ton nez », termina James.

« Arrêtez », souffla Remus.

Le Serpentard crut un instant qu’il prenait sa défense… Puis il se rendit compte que McGonagall arrivait. Elle se dirigea tout droit vers Severus, tandis que Black et ses amis s’étaient mis en retrait.

« Alors monsieur Snape, on s’amuse à faire danser ses petit pois ? »

« Ce n’est pas moi », répondit-il, « c’est lui ! »

Il désignait Sirius. Sa voix se radoucit brusquement lorsqu’il poursuivit : « Vous n’avez qu’à demander aux personnes qui l’entouraient, Professeur. Je suis sûr qu’on a dû le voir se servir de sa baguette... »

« Vous croyez sincèrement que cette personne le dénoncerait ? Rien ne pourra prouver vos assertions, monsieur Snape. Mais si c’est réellement vous... cela me décevrait de votre part. »

Elle tourna les talons. Severus baissa la tête, jeta un regard noir à Sirius. Celui-ci avait ramené ses cheveux devant son visage et se lançait dans une nouvelle imitation, devant un James hilare.

« Professeur, ô Professeur », fit-il d’une voix doucereuse. « C’est lui ! C’est lui Professeur ! Pff... »

Il redevint Sirius et jappa : « Si vraiment c’était moi qui avait doté de vie tes légumes, Snape, je n’aurais pas choisi des pois mais des FAYOTS ! »

Severus bondit sur lui et l’empoigna. Remus et James s’écartèrent par réflexe.

« Espèce de gamin débile ! Je te hais ! » siffla-t-il en tentant de le frapper.

« Argh, tire-toi, tu vas me salir ! » cracha Sirius en le repoussant violemment.

Ce fut le moment que choisirent les Serpentard pour sortir de la Grande Salle. Quand ils virent ce qui se passait dans le couloir, les élèves les plus âgés s’avancèrent vers la bagarre. Ils entourèrent Sirius et Severus de leur haute taille.

« Sirius Black »... vomit Evan Rosier en toisant son jeune camarade.

« Répertorié dans l’encyclopédie officielle des parasites... » acheva Malefoy.

James et Remus se jetèrent entre eux.

« Parasites vous-mêmes ! » s’exclama James.

« Et voilà Lutin et Potter qui viennent à sa rescousse », ricana Avery.

« Ça fait longtemps que nous n’avons pas écrasé de Gryffondor, pas vrai Avery ? » ajouta Rosier.

Crabbe et Goyle, qui étaient restés avec les autres, se frottèrent les mains en songeant à cette heureuse perspective.

« Allons, les amis », dit Malefoy. « Nous n’allons tout de même pas nous salir les mains avec cette vermine. »

Rosier fit signe à Severus de venir vers lui.

« Accio ! » s’exclama Lucius Malefoy en brandissant sa baguette.

Une énorme marmite apparut entre ses mains.

« Stupefix ! » répliquèrent James et Remus, de concert.

Mais Avery et Rosier avaient contré leur sortilège d’immobilisation, et le contenu de la marmite qui se trouvait entre les mains de Lucius, sous l’impulsion de ces dernières, se déversa lentement sur la tête de Sirius, le couvrant de petit pois en jardinière.

Les Serpentard éclatèrent de rire, sauf Severus Snape qui était resté coi.

 

 


 

 

Finalement, c’était quand même une superbe journée...

Ce fut ce qu'il pensa un peu plus tard alors qu’il s’enfouissait dans les draps de son lit.

 

 


 

 

« Chien de Black... te transformer en animal... tu crois qu’il sait que nous voulons devenir animagi, et qu’il a compris pour Remus ? » se demanda Sirius en sortant de la douche.

« T’es parano mon vieux », répondit James, qui ne voulait pas inquiéter Remus.

En vérité Severus Snape n’en savait rien, mais par une étrange ironie du sort il avait involontairement touché le point faible de l’Ennemi…

 

 


 

 

Quoiqu’il en soit, le rat de bibliothèque eut du mal à dormir ce soir-là, sans savoir pourquoi. Il s’était assoupi à minuit puis s’était réveillé vers trois heures, dans un état de demi-torpeur. Une heure plus tard, il finit par retourner sur la douce pente du sommeil, mais c’est alors qu’un cri retentit.

Les lampes des tables de chevet s’allumèrent immédiatement ; tous les élèves du dortoir s’étaient redressés dans leur couche, tournant leur regard autour d’eux, cherchant à comprendre ce qui s’était passé. Excepté Malefoy.

Lui aussi s’était redressé, mais était pâle, haletant. Ses cheveux tombaient devant ses yeux grands ouverts.

« Lucius ? Ça va ? Tu as fait un cauchemar ? »

« Je crois bien », dit-il en se calmant. « Ne vous inquiétez pas. Ce n’est rien. »

« Hé regarde Goyle, un petit pois de tout à l’heure... Regarde il avait réussi à venir jusque là... »

« Epargne-nous les détails, Crabbe ! » gémit Wilkes.

« Bon moi j’éteins et je me rendors », dit candidement Macnair.

« Bonne idée. Bonne nuit les gars ! »

« Bonne nuit ! »

Les lumières s’éteignirent. Severus entendit l’horloge de la grande chambre verte battre doucement la mesure. Il ne dormirait donc vraiment jamais ? Pourtant il avait bien des heures de sommeil à rattraper... La lumière de la lune et des étoiles passait par la fenêtre dont les rideaux n’étaient pas tirés, éclairant faiblement la pièce, devenue bleue et noire. L’adolescent entendit le coup de la demi-heure sonner ; il ne dormait toujours pas. Une poignée de minutes s’écoulèrent, il perçut le bruit d’un froissement de draps. Des pas sur le plancher. Une silhouette traversa la pièce. Severus l’entendit entrer doucement dans la salle de bains.

Il avait décidé de ne pas faire l’effort d’écouter, car il s’agissait sans doute de l’un de ses camarades parti aux toilettes. Des sons inattendus parvinrent cependant jusqu’à ses oreilles à travers la paroi du mur : on aurait dit que quelqu’un vomissait. L’élève demeura peut-être un quart d’heure dans la salle de bain, puis Severus le vit sortir et se rediriger vers son lit.

Il essaya de distraire son esprit afin de se rendormir. Quatre heures du matin. Il y avait une drôle de lueur à la fenêtre. Le Serpentard essaya discrètement de percevoir ce qu’il en était.

La même personne qui était malade tout à l’heure se tenait à présent devant les hautes vitres. C’était incontestablement elle.

 

Debout et le regard ailleurs, Lucius Malefoy tirait sur une cigarette dont la fumée bleue, s’élevant en volutes, éclairait le visage fatigué. Derrière lui, les étoiles de la nuit scintillaient faiblement.

 

 

 

 

à suivre

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