The Cadence of Part-time Poets

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
NC-17
The Cadence of Part-time Poets
Summary
“Ils sont… chaotiques,” déclara fermement Remus. “Et le chaos, c’est—”“Rock and roll.”Il lança un regard perçant à Sirius et, pour une fois, lui rendit son sourire. “Ouais.”“Alors peut-être que c’est mon excuse,” dit Sirius. “Je sème un peu de chaos maintenant, et peut-être qu’un jour, ça deviendra du rock and roll.”Après avoir perdu sa mère à onze ans, Remus a passé la majeure partie des quatre dernières années à faire le tour des écoles ou à courir dans Londres en prétendant ne pas être le garçon bien élevé que son père l’avait éduqué à devenir. Maintenant que toutes ses chances se sont épuisées, il est envoyé à Hawkings Independent School dans une ultime tentative pour redresser la barre. Là-bas, il rencontre les personnes qui marqueront le reste de sa vie et est forcé d’affronter les morceaux de lui-même qu’il pensait avoir perdus depuis longtemps.
Note
Coucou! Voici ma traduction de l’œuvre incroyable qu’est TCOPTP, écrite par la merveilleuse mostwolo!J’ai vu qu’il y a déjà une traduction en français mais il n’y a a que 8 chapitres donc je me devais de continuer, pour le bien des francophones ;)N’hésitez pas à me notifier de quelconque faute d’orthographe ou de grammaire, je jongle entre études et traduction donc je suis parfois HS hahaBonne lecture!PS:Certaines phrases sont en français dans la version originale, car quelques personnages parlent français. J’ai décidé de les laisser en français mais de les souligner afin que ça reste compréhensible, car c’est important dans certains passages.J’espère que vous comprenez ce que je veux dire :)
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Jour Un

Life’s the same and it always will be;
Hey! Hey! Hey!
Easy picking foxes from a tree;
Hey! Hey! Hey!
I can’t get no satisfaction,
All I want is easy action, baby!

- “Solid Gold Easy Action” T. Rex, 1972

 

Mercredi 3 Septembre 1975

Remus s’endormît en écoutant les Doors et se réveilla avec T. Rex. Le tourne-disque n’avait pas cessé de tourner depuis qu’il avait été déballé la nuit précédente et il semblait que Sirius était déterminé à écouter chaque album qu’il avait sorti du coffre de Peter avant d’être satisfait. Ça aurait pu être agréable, si Sirius avait su qu’il existait un autre niveau de volume que “TRÈS FORT”.

Plus surprenant encore, James et Peter ne semblaient pas dérangés. Remus avait imaginé qu’après la troisième lecture d’In Rock, l’un des garçons craquerait ; mais non. Ils avaient continué leur soirée comme si un concert de rock n’avait pas lieu au centre de leur chambre. Ils prenaient leur douche, débarrassaient leurs assiettes (ou plutôt, Peter s’en chargeait), et continuaient à ranger livres et vêtements dans leurs places respectives avant de se coucher. C’était comme si ignorer la musique était la clé, mais Remus était tellement perplexe face à tout ça qu’il avait, pendant les premières heures, oublié d’être en colère à ce sujet. Sirius avait du bon goût, même si son amour pour Bowie commençait à faire de Ziggy Stardust et Aladdin Sane un cinquième et sixième colocataire.

La musique continuait sans fin, même lorsque le soleil d’été se couchait derrière les arbres dehors et disparaissait. Remus restait principalement seul sur son lit, tripotant son manuel d’histoire et laissant sa tête bouger en rythme avec les chansons qu’il connaissait. Sirius ne lui lançait même pas un regard lorsqu’il savait que Remus le regardait, mais plus d’une fois, il l’avait vu jeter un coup d’œil par-dessus ses genoux alors qu’il était allongé dans son lit. Chaque fois que leurs regards se croisaient, Sirius détournait brusquement les yeux, et généralement, la chanson suivante passait un peu plus fort que la précédente.

Pour sa défense, Sirius baissa un peu le volume de la hi-fi juste avant dix heures. Les garçons s'étaient tous changés et avaient pris leur douche d’ici là, Remus s’assurant de prendre la sienne pendant un morceau acoustique pop-rock particulièrement bruyant, juste pour pouvoir mettre une porte fermée entre lui et la musique. Lorsqu’il sortit de la salle de bain, portant ses pantalons de nuit Hawkings et un t-shirt gris, James était en train de mettre des bouchons d’oreilles. Il surprit Remus en train de le regarder et lui fit un sourire désolé avant de se tourner pour attraper quelque chose sur sa table de nuit. En se retournant, James lui fit le signe de ‘attraper’ au-dessus de la musique et lui lança sa propre paire de bouchons en caoutchouc avant de lui faire un pouce en l’air, d’enlever ses lunettes et d’éteindre sa lampe de chevet.

En retournant à son propre lit, Remus jeta un coup d’œil à Sirius qui était toujours dans ses vêtements de jour, allongé moitié sur, moitié hors de son lit, chantant en même temps que l’album. Il était ailleurs, perdu dans la chanson comme la musique pouvait vous faire. Peter passa en pyjama pour éteindre les lumières, les cheveux encore humides de la douche, portant des cache-oreilles d’hiver pour bloquer le bruit. “Bonne nuit, Remus,” Remus pensa qu’il avait dit, avant que la lumière ne disparaisse et que le dortoir ne plonge dans une obscurité bruyante.

Les bouchons d’oreilles ne coupaient pas tout le bruit, mais c’était mieux que rien. Remus s’était toujours considéré comme un couche-tard, mais après avoir passé une nuit dehors avec Tomny et les autres et la suivante dans un train traversant le pays, il était épuisé. Demain, il devrait se lever et assister à son premier jour de cours, ce qui signifiait uniforme, emploi du temps et professeurs qu’il aurait probablement dévorés pour le goûter, pas six mois auparavant. Juste au moment où il se résignait à se lever et jeter ce putain de stéréo par la fenêtre—il ne pouvait plus écouter une nouvelle fois Slayed?—le disque s’éteignit, et le dortoir tomba enfin dans un silence décalé. Remus regarda la toiture de son lit, attendant le grincement des planchers qui signalait le changement de disque de Sirius—ou pire, la rediffusion—mais rien ne vint. Sirius s’était endormi, toujours dans ses vêtements, juste après 2 heures du matin.

Il avait été assez idiot pour retirer ses bouchons d’oreilles après ça, ce qui le fit sursauter dans son lit à 7 heures du matin au son de T. Rex hurlant “HEY ! HEY ! HEY !” à travers la chambre. Un disque tournait sur le tourne-disque, mais le lit de Sirius était vide et James était déjà habillé, fouillant dans un sac de matériel de football pendant que Peter restait une forme informe sous ses couvertures. Remus grogna et se frotta les yeux, brûlants du manque de sommeil habituel. Irrité parce que—merde, il adorait cette chanson—il attrapa son oreiller et le lança aux pieds de James, ce qui fit sursauter le garçon et lever les yeux.

“IL EST OÙ?” cria Remus, au-dessus du bruit.

“SALLE DE BAINS !”

Il n’était même pas dans la pièce pour écouter et pourtant il les torturait ?

Jettant ses couvertures et traversant la pièce, Remus leva le bras pour retirer le bras du tourne-disque et instantanément la musique rock assourdissante s’arrêta.

Peter se redressa dans son lit, se frottant les yeux, les cache-oreilles de travers. “C’est fini ?”

“Ouais,” répondit Remus, “c’est putain de fini.”

James lança un regard mal à l’aise à Remus, qu’il ignora, mais Peter sourit simplement. “C’est un nouveau record.”

Il aurait peut-être demandé ce qu’il voulait dire, si la porte de la salle de bains ne s’était pas ouverte, révélant Sirius, les cheveux coiffés et tout vêtu de son uniforme de Hawkings. Il sortit et s’arrêta juste devant Remus, le fixant de ses yeux gris. Sirius était plus petit, évidemment, mais Remus avait l’impression que sa taille n’était pas un frein. Sirius était comme une panthère—ou peut-être un cobra; tendu et prêt à frapper.
Remus pensa qu’il pourrait bien le faire, et se prépara à le repousser si l’autre garçon décidait que ce serait plus qu’un simple face-à-face. Mais Sirius ne le frappa pas. Il regarda seulement du visage de Remus au tourne-disque, puis à son lit à baldaquin.

“C’est mon lit,” dit Sirius, ses yeux se posant à nouveau sur Remus.

Remus jeta un coup d’œil rapide sans bouger la tête. “Ouais.”

“T’es dans mon chemin.”

“Désolé,” répondit Remus en haussant les épaules, sans bouger.

La bouche de Sirius se haussa, mais ce n’était pas un sourire. “Alors dégage.”

Remus appuya sa langue contre l’intérieur de sa joue, avant de céder. Il était trop fatigué pour l’affronter, même si Sirius le méritait. Il se dégagea et Sirius passa devant lui. Il alla vers le tourne-disque, mais heureusement éteignit le hi-fi au lieu de remettre l’aiguille.

L’atmosphère tendue fut brisée par James, qui applaudit des mains en souriant comme un fou, probablement juste soulagé qu’aucun d’entre eux n’ait commencé à se donner des coups de poing dès leur premier matin ensemble.

“Alors, petit-déjeuner ?” demanda-t-il, alors qu’un bouchon tombait de son oreille.

* * *

Remus marcha vers la salle à manger à côté de Peter, à une bonne distance de James et Sirius, qui chuchotaient furieusement l’un à l’autre. Un tram existait pour transporter les étudiants au petit-déjeuner et les ramener avant les cours, mais il suivait un horaire fixe et, au moment où Peter avait trouvé son pantalon de costume au fond de l’un de ses malles, ils étaient en retard. La marche n’était pas désagréable ; ils suivaient un sentier qui coupait à travers un petit groupe d’arbres séparant la rue des dortoirs du secondaire supérieur du reste du campus, probablement créé après des années de va-et-vient d’étudiants bien avant leur époque.

Peter babillait à propos de son été—lui et sa famille avaient rendu visite à des cousins en Amérique, et apparemment New York était bien plus intéressant que le vieux Londres morne—une conversation qui continua pendant le petit-déjeuner. Sirius ne fit aucune objection quand les quatre d’entre eux s’assirent ensemble—Sirius et James d’un côté, Peter et Remus de l’autre — bien que Remus ait toujours le sentiment qu’il n’avait pas encore tout dit.

Eh bien, tant pis, pensa Remus. Je ne voulais pas être ici non plus. C’était vraiment de la malchance de se retrouver coincé dans une chambre avec un imbécile encore plus tendu que Tomny après un mauvais trip. Personne ne les avait dérangés à cause du bruit, comme Peter l’avait dit, bien que Remus soit presque sûr qu’il n’y avait pas un coin du dortoir où on ne pouvait pas entendre la musique.

Les garçons comparaient leurs emplois du temps pendant le petit-déjeuner avec le rugissement sourd de la salle à manger infinie derrière eux. Peter était déçu de découvrir qu’il n’avait pas de cours ni de formulaire avec James, mais ce n’était que le premier jour de cours de toute façon, alors les formulaires furent mis de côté au profit de l’adaptation des étudiants à leurs nouveaux emplois du temps, leur offrant une heure supplémentaire pour le petit-déjeuner. Remus se rendait compte que Hawkings avait son propre genre d’emploi du temps. Cinq heures de cours par jour au lieu des six habituelles, grâce au tutorat et aux Communions le mardi et le jeudi occupant la première heure de chaque matin.

Alors qu’ils mangeaient, Peter se pencha pour jeter un œil à l’emploi du temps de Remus. “T’as qui en tutorat, Remus ?”

“Buchanan,” répondit Remus, la bouche pleine de porridge.

“Oh, pareil que Sirius.”

Les deux garçons se regardèrent à travers la table. Sirius avait l’air de pouvoir casser sa cuillère en deux. Remus se sentait pareil. Heureusement, avant que leur deuxième concours de regard de la journée ne tourne mal, une voix se fit entendre près de leur table.

“Ça va, les garçons ?”

Remus leva les yeux et aperçut une jolie fille qui se tenait à côté de lui. Elle regardait Sirius, mais lorsque Remus se recula, ses yeux sombres se tournèrent vers lui et elle sourit un peu, tendant la main pour toucher une de ses boucles noires serrées.

“Ça va, Macdonald,” répondit Sirius, sans gêne. Il souriait, un pouce contre sa bouche tout en la détaillant de haut en bas. Tout sentiment d’hostilité envers Remus avait disparu.

“C’est Mary Macdonald pour toi, Sirius Black,” avertit-elle, bien qu’elle paraissait plutôt contente. “Je vois que la fraternité s’est reformée.”

“T’en fais pas.” James donna une tape sur le dos de Sirius tandis que Mary croisa les bras.

“Vous avez passé de bonnes vacances alors ?”

“Pete est allé en Floride,” suggéra Sirius, pointant son ami avec sa cuillère.

New York.”

“Génial,” conclut-elle. “Et toi, Black ?”

“J’ai braqué une banque. Rien de bien original, en fait.”

Elle éclata de rire franchement, mais Remus ne trouvait pas vraiment la blague si drôle.

“Alors… t’as eu des nouvelles d’Evans cet été, Macdonald ?” demanda James, d’un ton qui était probablement censé être innocent. Cela lui valut un sévère geste de la main et même un “tsk”.

“Belle tentative, Potter, mais tu sais bien que Lily n’est pas intéressée.”

James se dégonfla immédiatement, tandis que Sirius le saisissait amicalement par l’épaule. “Oh, tu ne penses pas que ce jeu devient un peu vieux, Macdonald ?” Il couina. “Je veux dire, peu importe ce que vous les filles pensez que Potter a fait, ça n’a pas pu être si terrible, non ?”

“Lily n’est pas d’accord.”

James leva les mains. “Eh bien, si elle me le disait juste—”

“Elle ne devrait pas avoir à le faire. Juste parce que t’es un mec, ça veut pas dire que t’as un passe pour être bête.”

“Oh, allez, Macdonald !”

“Oui, tu brises le cœur du pauvre garçon,” ajouta Peter. “On pourrait penser qu’Evans aurait déjà pris du recul à ce moment-là.”

“Oui !” s’exclama James. “Ça fait tout un été. Qu’est-ce qu’on a pu—”

Mary coupa James d’un simple geste de la main. “Mes lèvres sont scellées.”

Après avoir verrouillé le coin de sa bouche avec une clé imaginaire, elle se tourna vers Remus, qui avait surtout picoré son petit-déjeuner tout en restant dans son coin.

“T’es nouveau,” dit Mary. “Je te connaîtrais, sinon.”

“Tu veux dire que t’aurais déjà flirté avec lui,” ricana Sirius. Mary lui pinça pour ça.

“Aïe !”

“Sors ton nez de là, Black.”

Remus porta son verre de jus d’orange à ses lèvres. “Ouais, je suis nouveau.”

“Sympa.” Elle s’appuya d’un côté sur le bord de la table de la cafétéria. “On dirait qu’on n’a plus de nouveaux élèves maintenant.”

“Ouais, il sait,” lança Sirius d’un ton traînant, croisant de nouveau les yeux de Remus. En face d’eux, Mary soupira.

“Eh bien—faut bien qu’il y ait quelque chose d’intéressant de temps en temps. Vous quatre devenez horriblement ennuyeux.”

“Menteuse. Tu nous adores.”

“J’adore Peter,” corrigea-t-elle, envoyant un baiser à Peter qui rougit comme une tomate cerise. “Potter, lui, est à l’écart par défaut—désolée, mon cœur—et toi, Black, t’es officiellement sur ma liste ‘à ne pas—’”

“Mary!”

Ils tournèrent tous la tête pour repérer un groupe de filles, Lily et deux blondes, qui faisaient signe à Mary de les rejoindre. Lily avait l’air furieuse, mais lorsqu’elle aperçut Remus, son regard se radoucit et elle lui adressa un sourire compatissant accompagné d’un petit geste de la main.

“Mes dames m’attendent,” dit Mary. Puis elle se tourna vers Remus et lui sourit. “Au revoir, nouveau garçon.”

Après s’être assurée qu’il était suffisamment mal à l’aise, Mary se tourna et s’éloigna d’un pas léger pour rejoindre ses amies. Prêtes à bavarder, les trois filles se rassemblèrent autour d’elle pour chuchoter, jetant de temps en temps un regard furtif vers leur table, avant de quitter la salle bras dessus bras dessous.

“Seigneur. Je n’arrive pas à croire que tu sois toujours sur la liste noire d’Evans,” dit Sirius à James, qui semblait abattu en enfonçant sa fourchette dans un bol de fruits mélangés.

“J’ai essayé de lui parler pendant qu’on s’installait, mais elle m’a juste ignoré et est partie avec les autres préfets. Bon sang, comment suis-je censé m’excuser pour ce que j’ai bien pu faire si elle ne veut même pas me parler ?”

Peter soupira ; “Les femmes.”

Sirius avala une bouchée de toast et tapa James dans le dos pour la deuxième fois ce matin-là. “Allez, relève la tête, mon pote. Elle joue juste à la fille difficile.”

Peter leva sa tasse. “Depuis quand ‘jouer à la fille difficile’ veut-il dire la même chose que ‘te détester profondément’ ?”

Sans prévenir, Sirius donna un coup de pied sec sous la table et Peter s’étouffa, éclaboussant son visage de jus d’orange. James éclata de rire instantanément, ce qui fit éclater Sirius en rire aussi—et bientôt, ils riaient tous, même Peter.

La tête baissée, Remus termina son porridge.

* * *

Aucune heure de tutorat le matin signifiait que le premier cours commençait à neuf heures et demie. En tant qu’élèves de onzième année, ils étaient censés passer plusieurs examens à la fin de l’année, ce qui rendait les heures de tutorat inestimables pour les révisions. Pas que cela ait beaucoup d’importance pour Remus. Quelque part entre écouter Peter raconter que la Statue de la Liberté “n’était vraiment pas si grande” et se rendre à son premier cours—Géographie—il s’était préparé mentalement à ce qu’il ne tienne pas plus longtemps que Halloween.

Planifier une évasion occupait au moins son esprit. Peut-être pourrait-il s’enfuir en pleine nuit et trouver un moyen de prendre un taxi, ou bien dire à Giles qu’il avait été enlevé par son chauffeur. Peu importe s’il laissait ses affaires derrière lui, qu’ils les prennent. Tout ce qu’il lui fallait, c’était la mallette de sa mère et un billet de train pour Londres. Vendre son stock d’Embassy pourrait lui rapporter assez d’argent, mais combien de temps cela prendrait-il ? Les seules personnes que Remus connaissait étaient Lily et ses colocataires fous. Il supposait qu’il pourrait simplement partir à pied dans les bois — il y en avait plein autour de Hawkings — mais c’était probablement juste le cynique en lui qui parlait.

Peter n’avait pas Géographie, il suivait plutôt des cours de maths supplémentaires—sa pire matière, apparemment. Cela ne laissait à Remus aucune autre option que de suivre James et Sirius à la première période, son sac à dos en cuir heurtant ses genoux de manière boudeuse. Il faisait encore chaud dehors, ce qui signifiait qu’il transpirait sous son col. L’uniforme de Hawkings était vraiment trop étouffant, mais comme c’était le premier jour, tout le monde était habillé en tenue formelle comme le règlement l’exigeait. Sirius, bien sûr, ressemblait à un parfait gentleman avec sa veste scolaire et son pantalon gris. Remus n’avait vu personne d’autre avec des cheveux aussi longs que les siens, mais il supposait que c’était encore une autre règle à laquelle seul Sirius Black, échappait.

James avait également l’air bien dans son uniforme, avec les épaules d’un athlète et des jambes à la hauteur. Remus essayait de ne pas regarder, mais c’était difficile quand il insistait pour rester derrière. Le joli duo aurait pu être sur la couverture de Popswap, avec leurs cols impeccables et leurs boutons de manchette en argent. James avait fait un signe de tête plus d’une fois pour que Remus le rejoigne, mais il était resté en arrière, content de suivre plutôt que d’échanger des regards furieux avec Sirius. De plus, sous cet angle, Remus pouvait prétendre que son uniforme lui allait aussi bien qu’à eux, plutôt que de se rendre compte qu’il était trop court aux poignets et aux chevilles de plusieurs centimètres. Clairement, celui qui avait passé la commande de ses vêtements scolaires n’avait pas pris en compte sa poussée de croissance estivale.

“Remus !”

Il n’avait à peine fait un pas dans la porte de la salle de géographie que Lily apparut à son bras.

“Tu as Géographie aussi, toi ?” demanda-t-elle, pleine d’espoir.

“Eh bien… ouais,” répondit Remus, se sentant maladroit et gauche dans l’embrasure de la porte. Pendant ce temps, Sirius s’était déjà dirigé vers l’arrière de la salle, jetant son sac sur un bureau libre avec un geste théâtral. James, lui, s’était figé lorsque Lily avait appelé Remus. Clairement choqué, il s’était retourné pour les regarder fixement, tandis que Lily faisait semblant de ne pas remarquer. L’échange évident fit instantanément culpabiliser Remus, bien qu’il n’ait rien fait de mal.

“Tu veux t’asseoir avec moi ?” proposa Lily. “Le professeur Durrin ne donne pas de places.”

Remus jeta un coup d’œil dubitatif entre les deux, souhaitant qu’il y ait une issue qui ne nécessite pas qu’il choisisse. De l’autre côté de la salle, Sirius les observait comme s’il venait de découvrir une nouvelle série préférée en prime time.

Finalement, Remus céda.

“Si tu veux, Lily.”

Exaltée—bien que peut-être en faisant un peu trop—Lily prit son bras et le guida le long de la rangée de bureaux, passant juste devant James.

“Tu es plutôt grand, alors il vaut mieux qu’on ne s’assoie pas tout devant,” dit-elle, tandis qu’ils se dirigeaient vers une paire de sièges au centre de la salle.

La classe se remplissait déjà d’autres élèves, impatients de s’approprier leurs places pour le trimestre. Sirius et James finirent près du fond, près des fenêtres. Remus pouvait sentir leurs regards lui transpercer l’arrière du crâne tandis qu’il sortait ses affaires d’école.

“… Merde.”

“Qu’est-ce qu’il y a ?” demanda Lily en ouvrant un agenda.

“J’ai oublié mes manuels.” Il les avait tous feuilletés la veille en essayant d’ignorer la musique de Sirius et les avait laissés en pile au pied de son lit.
“Oh. Eh bien, tu peux toujours partager les miens.” Elle sortit son manuel de géographie de son sac et le posa sur le bureau entre eux. Puis elle rapprocha sa chaise, et Remus imagina James frappant un marteau de juge et l’accusant de trahison contre la fraternité.

“Euh… J’en aurai peut-être pas besoin de toute façon. C’est le premier jour et tout…”

“Oui mais, c’est l’année des examens,” dit Lily. “Et le professeur Durrin est un—” elle se pencha en souriant, “sacré coincé.”

Remus sentit le coin de ses lèvres se relever. “D’accord.”

“Je suis désolée, au fait,” soupira-t-elle.

“De quoi ?”

“Que tu doives partager une chambre avec… eux.” Lily évita de regarder en arrière, se contentant de se redresser sur sa chaise, mais Remus comprit. L’air lui sembla soudain plus lourd ; clairement, quelque chose se passait entre Lily, ses amis et les garçons de 4A dont il n’avait pas été informé.

“Ouais…” lâcha Remus maladroitement.

“Ils sont juste tellement—” Lily fronça les sourcils avant de soupirer. “Je ne sais toujours pas comment Miles a tenu.”

“Miles ?”

“Leur colocataire avant toi.”

Oh.

“Il est parti ?”

Lily baissa les yeux sur son agenda, tapotant la page avec son crayon. “Ouais, quelques mois avant la fin du trimestre, l’année dernière. Je crois qu’il est tombé malade, mais je ne sais pas vraiment. Miles était sympa, un peu comme toi, Remus.”

“Je ne suis pas sympa,” répliqua Remus.

“Eh bien, c’est une drôle de chose à revendiquer. Je voulais juste dire que Miles aimait aussi les livres et ce genre de choses.” Elle désigna le roman que Remus avait laissé dans un coin de son bureau, et il l’attrapa pour le glisser dans son sac d’un geste appuyé.

“Ne t’en fais pas,” dit Lily. “La ressemblance s’arrête là, je pense. Miles coiffait aussi ses cheveux au lieu de ressembler à un pinceau mal lavé.”

Remus réprima un petit sourire. C’était presque comme se faire bousculer par Tommy. “Tu es en fait plutôt cruelle, pas vrai, Evans ?”

“Seulement pour garder les gens sur leurs gardes,” répondit Lily avec un sourire en coin en regardant son agenda. “Quoi qu’il en soit, ne les laisse pas t’embarquer dans quoi que ce soit que tu ne veux pas faire. Je sais comment ils sont.”

“Hm.” Ça faisait au moins une personne.

Peu de temps après, le professeur Durrin fit son apparition et se lança dans ce qu’il devait sans doute considérer comme une fascinante première leçon sur la géographie environnementale des îles britanniques. Remus resta attentif uniquement parce que le coude de Lily frôlait parfois le sien—elle était gauchère—et cela lui envoyait un frisson le long de l’épaule.

“Remus,” murmura Lily à un moment donné, “ta jambe secoue la table.”

“Oh.” Il se força à arrêter, optant plutôt pour grincer des dents. Leur emploi du temps prévoyait dix minutes de battement entre les cours. Si Lily pouvait l’orienter vers sa prochaine salle, il aurait peut-être le temps de fumer une cigarette.

Bien sûr, la loi de Murphy l’emporta.

Quelques minutes avant la fin du cours, on frappa à la porte de la classe, et chaque élève se redressa un peu plus tandis que le professeur Durrin passait la tête dans le couloir. Un instant plus tard, il revint et traversa la salle jusqu’au tableau.

“Remus Lupin,” appela-t-il d’un ton traînant, “vous êtes convoqué dans le bureau de la directrice.”

Il fallut un autre coup de coude (celui-ci intentionnel) de Lily pour le faire bouger. Avec précaution, il rassembla ses affaires et se leva, traversant la salle sous le regard des autres élèves. Juste avant de franchir la porte, Remus jeta un coup d’œil en arrière et vit James le fixer avec les autres, tandis que Sirius s’amusait à équilibrer un crayon entre sa bouche et son nez, indifférent à toute la scène.

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