L'amour sans frontière. (Love is without Borders)

The 100 (TV) The 100 Series - Kass Morgan
F/F
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Multi
G
L'amour sans frontière. (Love is without Borders)
Summary
Clarke a 23 ans. Elle a une vie de rêve. Elle vit à Los Angeles entourée de ses colocataires, Raven et Octavia, et de Finn, son petit copain depuis 3 ans. Pourtant, elle sent que sa vie manque de sens, de piment. En étude de médecine, elle décide soudainement de partir en mission humanitaire avec une équipe de Médecins sans Frontières, direction une base située dans une forêt tropicale Cambodgienne. Sur place, elle fait une découverte qui va changer sa vie à plus d'un titre et lui donner un nouveau rôle à jouer...
Note
6 mois sont passés et Clexa me manque toujours autant donc voici ma petite contribution pour rendre honneur à ce ship totalement magique. C'est ma première fanfiction donc j'espère que vous aimerez. Le premier chapitre est un peu lent car je souhaitais déjà introduire quelques personnages et le background général autour de la vie de Clarke. Le réservoir de personnages est riche et je veux essayer de leur donner chacun un petit rôle dans cette histoire, et pas forcément ceux auxquels ont attends. Les éléments concernant la véritable intrigue arriveront raidement, certainement dès le chapitre 2.N'hésitez pas à laisser un petit mot pour que je puisse avoir votre ressenti, voir ce que vous aimez plus ou moins, si vous voulez que je continue... ou pour essayer de deviner où je veux vous emmener ;) PS : les personnages ne m'appartiennent pas (Kass Morgan et The 100), c'est juste une fanfiction, so enjoy !
All Chapters Forward

Chasse à l'homme (partie 1)

Murphy

Si on lui avait dit un jour qu’il quitterait les bas-fonds de Los Angeles pour un trip cambodgien, il ne l’aurait pas cru. Une chose était sûre, s’il s’était tapé autant de bornes, ce n’était pas pour les beaux yeux d’Emerson. Moins il aurait à le voir, mieux il se porterait. Ils avaient été amis à un moment et puis tout avait dégénéré quelques années plus tôt.

 

Sa mère était morte jeune. Très tôt, il avait été placé dans des foyers sociaux avec sa grande sœur, Jessica. Murphy n’avait jamais été un bon élève : dissipé, beau parleur, un peu bagarreur sur les bords… et le fait qu’il devait sans cesse changer de famille d’accueil n’aidait pas beaucoup à sa stabilité. Il faisait un peu le con avec ses potes : petits vols, tags, destructions mineures… il s’était même fait arrêter deux ou trois fois par la police, mais à la fin du lycée, il décida de commencer à faire des efforts. Sa sœur avait enfin atteint les 21 ans et pouvait faire une demande d’émancipation du dernier foyer où lui et elle avait été affecté. Quitter une famille recueillant seulement des adolescents pour ramasser l’aide du gouvernement n’attristait ni Jessica, ni Murphy. Pour sa sœur qui avait enduré ses phases rebelles et qui maintenant était devenu son tuteur légal, c’était le bon moment de changer et arrêter sa petite délinquance. Mais tout ne s’était pas passé comme prévu.

Jessica avait rencontré Emerson 2 ans auparavant. Ils étaient rapidement devenus amis, puis amants. Ca ne dérangeait pas véritablement Murphy puisqu’il était sympa avec lui, bien plus que bons nombres de personnes. Ils passaient souvent des après-midi à jouer à la playstation ou taper quelques ballons. Surtout, sa sœur avait l’air d’être heureuse avec lui. Il savait qu’Emerson traînait de temps en temps dans des trafics louches mais tant qu’il tenait Jessica à l’écart de ce business, il n’avait rien à redire dans les premiers temps. Mais plus le temps passait, plus il remarquait des bleus sur le corps de sa sœur. Jessica faisait tout pour les dissimuler mais il n’était pas dupe. Emerson la battait. Cela ne pouvait pas continuer, il décida de prendre les choses en main.

Murphy revoyait cette scène comme si c’était hier. Emerson revenait de travailler et était rentré dans leur appartement en furie :

« Comment tu as pu me faire ça hein ? COMMENT TU AS PU ME FAIRE CA SALOPE ?!!!!! »

Il s’approcha de Jessica et agrippa ses bras de toutes ses forces. Elle essaya de se débattre en vain.

« De quoi tu parles, ça va pas ? Lâches moi Carl !!! »

Murphy qui était cloitré dans sa chambre commençait à entendre les cris de sa sœur. Quand il sortit de la chambre et vu la scène, il se précipita sur Emerson le poing en avant :

« Qu’est-ce que tu crois faire là ? Lâche là !

- Dégage, minus »

Et Murphy reçut un coup de poing de plein fouet dans le visage. Il s’écrasa lourdement au sol et son nez commença à saigner. Jessica commençait à paniquer.

« Carl, ne lui fait rien ! S’il te plaît ne lui fait rien…

- Ca ne dépend que de toi chérie ? Dis-moi comment ma cargaison de coke s’est faite miraculeusement chopée à la douane ? Il n’y avait seulement que 3 personnes au courant. Moi, toi et Steven. Vu que Steven s’est fait arrêter avec la marchandise, je doute que ce soit lui donc…

- 4. »

Emerson se retourna vers Murphy et lâcha Jessica.

« Qu’est-ce que tu as dit ?

- J’ai dit 4. J’étais aussi au courant. Je vous ai entendu en parler l’autre soir. »

A vrai dire, le plan de départ de Murphy était d’annoncer à la police qu’il y avait un chargement suspect au port, laisser la police débarquer et prendre en flag Emerson avec afin de le coffrer en prison pour longtemps et l’éloigner de sa sœur. Mais apparemment, ça ne s’était pas passé comme prévu, Emerson avait pu s’échapper et maintenant, il était dans une situation compliquée.

Emerson le prit par le col et le poussa hors de l’appartement, laissant Jessica à l’intérieur.

« Qu’est-ce qui te prend de couler mon business ? Tu te prends pour un caïd le môme ?

- Arrête ton char… j’ai 3 ans de moins que toi Carl, arrête de te prendre pour Escobar… En plus, tu t’en prends à ta copine qui est ma sœur et je ne devrais rien faire ?

- Bon sang… tu crois que je me préoccupe d’elle ? Que je suis AMOUREUX d’elle ? Je dois avouer qu’au début elle me plaisait bien mais franchement… qui peut s’enticher d’une sotte pareille »

Murphy sentait que sa tête allait exploser. Dans un accès de rage, il essaya de nouveau de donner un coup à Emerson qui le dévia facilement

«  Ravale ce que tu viens de dire !!!

- Hum ! Au moins, tu as du cran… et vu que tu veux jouer au grand frère protecteur, je vais te proposer un marché que tu ne vas pas refuser. »

Il se pencha pour se mettre à la hauteur de Murphy et rapprocha son visage d’un air menaçant. Et il n’avait pas besoin de beaucoup forcer pour faire peur.

« Vu que ton petit accès d’héroïsme vient de me couter au bas mot 500 000 €, tu vas travailler pour moi jusqu’à ce que ta dette soit remboursée. Si tu bosses bien, j’envisagerai peut-être de laisser ta pauvre frangine tranquille. Si tu me balance aux flics, ta sœur n’aura plus besoin de son nom sur la boîte aux lettres, je lui réserverai moi-même une nouvelle adresse rue du cimetière. Alors « frérot », marché conclu ? »

 

C’est comme ça qu’il s’était retrouvé à vendre du crack dans la rue. Il n’y avait jamais touché, il était clean sur ce point. De dealer, il était passé à homme de main dans certaines situations en intervenant de manière musclée auprès de personnes ayant contracté des dettes envers son nouveau boss. Carl Emerson contrôlait le trafic du sud de la ville et son influence grandissait chaque jour. Murphy avait dû apprendre la loi de la rue, la loi du plus fort. Au fil des années, il s’était taillé une mauvaise réputation et il lisait la peur dans les yeux des gens qu’il croisait. Ils connaissaient ou plutôt croyaient connaître Murphy, mais ils étaient loin de la vérité.

 

Murphy savait qu’il aurait dû arrêter, essayer de résister. Il avait depuis longtemps remboursé sa dette. Mais il avait trop peur. Trop peur de revenir un jour et de voir sa sœur sans vie. Il savait de quoi Emerson était capable. Il l’avait montré à de nombreuses reprises. Il avait cru pouvoir échapper à son emprise quand Emerson était parti combattre pendant la guerre du Golfe mais c’eut été un repos de courte durée. Entre-temps, Murphy avait fait déménager Jessica dans un autre quartier à l’opposé dans la ville, mais il n’avait fallu qu’une heure au retour d’Emerson pour qu’il trouve sa nouvelle adresse et continue son chantage. Il en était même revenu bien pire si c’était encore possible de devenir plus mauvais qu’avant son départ. Murphy ne reconnaissait plus le regard de son ancien ami, il avait complètement disparu sous un regard de haine et de rancœur. Il n’était pas simplement un paumé de la vie comme Murphy ou certains de ses potes avaient pu l'être à un moment. Non. Carl Emerson était simplement un homme sans pitié, se satisfaisant de la souffrance des autres pour son plaisir.

Encore 5 ans après, Murphy en était réduit à le servir de sous fifre et quand il l’avait appelé pour ce contrat au Cambodge, Murphy n’avait une nouvelle fois pas pu refuser. Il espérait qu’en rentrant de cette mission avec ce chèque de 10000€, il pourrait cette fois-ci déménager de Los Angeles et commencer une nouvelle fois une nouvelle vie ailleurs avec sa sœur. Plus rien ne le retenait dans cette ville car ses amis, quand il en avait eu, s’étaient peu à peu éloignés de lui et il avait lui-même décidé de tourner le dos à tout le monde pour les protéger de lui. Il avait un comportement autodestructeur avec les gens qui l’entourait. Le seul pote qui lui restait de ces années lycée était Bellamy mais depuis qu’il était devenu flic, il n’avait plus vraiment l’occasion de le croiser par rapport à sa situation. Et il ne voulait pas le mettre en difficulté. Le mieux était de couper toute connexion avec son passé.

 

Alors qu’il était plongé dans ses souvenirs, une voix le ramena au moment présent :

« Votre cerveau chauffe John… »

Il se retourna vers Aiyanah mais ne lui répondit pas.

Qu’est-ce qu’elle est bavarde la vieille…

A son arrivée à Tonlé Sap, il avait été affecté à la surveillance de la vieille qu’Emerson avait fait passer pour la meurtrière. Ca l’arrangeait, il n’était pas vraiment d’humeur à se taper des séances d’interrogatoire sur les villageois, ni des fouilles forestières pour retrouver cette Clarke Griffin. Une chance. Du moins c’est ce qu’il croyait. Il la gardait depuis trois heures et il avait déjà les tympans qui vrillaient.

«  Pourquoi êtes-vous là John ? »

Murphy soupira. Cool man.

«  Vous ne pouvez pas simplement faire l’otage et simplement … ne pas parler ? Promis, je n’ai rien contre vous mais j’ai encore le décalage horaire dans les jambes et si on pouvait avoir un peu de tranquillité…

- J’aimerais pouvoir vous dire oui, mais non.

- Pourquoi, vous avez un impératif ? Vous devez faire un compte rendu écrit en double exemplaire ? »

Aiyanah souria.

« J’aimerais simplement comprendre un peu mieux qui est John, que fait-il si éloigné de chez lui ? »

Il était absolument hors de question que Murphy parle de ses problèmes personnels. Il décida d’éluder la question et de répondre vaguement.

«  Ecoute mamie, quand on t’allonge un chèque de 10000€ pour une petite mission, tu ne te poses pas de questions, tu fonces. Tout simplement. Est-ce que je te demande ce que tu fais avec ces frusques dans ta tente bizarre ? »

En regardant autour de lui, il observait des choses qui sortaient de l’ordinaire comme ces espèces de petites fioles ou ces livres écrits dans une langue qu’il ne connaissait pas. Il en prit à un hasard et essaya de lire le titre « Heda Sontaim ». What ?Bof, peu importe au final. Il rejeta le livre sur la table de chevet. Il avait l’impression d’être dans la cabane de Merlin l’enchanteur.

« Je pense que tu n’es pas prêt à entendre la réponse, comme Clarke ne l’étais pas vraiment avant toi. »

Murphy redevint sérieux deux minutes et s’approcha d’Aiyanah :

«  Vous avez des informations sur son emplacement ? Vous savez où elle se trouve en ce moment ?

- Je crois avoir été parfaitement clair là-dessus avec la jeune fille et le jeune homme qui sont déjà venus avant vous. Je n’ai pas revu Clarke depuis 3 jours. Spirituellement, je sens sa présence aux alentours, mais je ne sais pas où elle est…. »

Super, la vieille débloque complètement. Elle va peut-être lui annoncer aussi que l’esprit de son grand-père était dans cette pièce tant qu’on y est.

« … mais peut-être pourriez-vous m’expliquer pourquoi des hommes armés la cherchent ? »

Murphy cherchaient des réponses, mais Aiyanah aussi. Clarke devait vraiment être importante à leurs yeux pour expliquer ce déploiement.

« Ecoute, je n’ai rien contre Clarke ok ? On me paye pour un faire un taf, je le fais. C’est aussi simple que ça.

- Vous dites et re-dites ça : « on m’a payé », « on », « on »… Qui est ce « on » ?

- Nope, ça n’arrivera pas, je ne dirais rien. Bien tenté. Assez discuté maintenant. Je ne suis pas le plus méchant ici mais si je dois me servir d’une flèche antiseptique pour vous faire dormir de force et enfin avoir la paix, je le ferai. Compris, on a un deal ? »

Aiyanah resta stoïque et hocha la tête.

« Super. »

Murphy se rassit sur un des tabourets qui meublait la tente. Il posa son coude sur la table et reposa sa tête en fixant sa montre pour compter les minutes. Encore 2 heures avant la relève. Le temps était long.

 

« Vous ne devriez pas laisser les autres choisir pour vous. »

Murphy se releva violemment, énervé.

« C’est quoi votre problème à la fin ?

- Je lis simplement votre souffrance.

- Mamie, tu es gentille mais arrêtes de voir des choses où il n’y en as pas.

- Je n’y crois pas Murphy.

- Il va bien falloir. Un mot de plus et je vous mets un bâillon sur la bouche ok ?

- Vous pouvez, mais ça n’empêche pas de dire la vérité…

- Tu parles de choses que tu ne connais pas

- Au contraire, je pense que j’en sais que vous ne le savez sur vous, et peut-être plus que vous-même. Essayer de croire en vous et vos capacités.

- Message reçu. »

Il lui fourra un bout de tissu dans la bouche pour l’empêcher de parler.

« Ma capacité à faire taire les gens a toujours été prouvée. Satisfaite ? »

Aiyanah roula ses yeux.

Murphy pensait que le silence serait paisible mais l’heure suivante se passa dans une ambiance lourde, pesante. Au lieu d’être calme et soulagé, de nombreuses questions s’agitaient dans son cerveau.

Sacrée vieille. Même bâillonnée, elle arrive à me faire chier.

Il aurait dû être énervé mais au final, cette Aiyanah l’amusait. Elle avait même réussi à faire pour lui quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis longtemps : sourire.

 

Aden.

Aden et Anya attendaient patiemment que Lexa et Clarke reviennent après leur discussion. Depuis que Clarke était revenu de sa balade matinale, quelque chose avait changé en elle. Lexa et Anya l’avaient remarqué également. Leur peuple n’était peut-être pas très doué pour parler mais depuis tout petits, ils étaient entraînés à décrypter le langage corporel.

Aden pensa immédiatement au jeune homme que Lexa avait dû éliminer un peu plus tôt. Peut-être était-ce l’amant de Clarke ? Dans ce cas-là, il comprendrait le changement d’attitude de la blonde, même si son élimination était nécessaire.

Après un petit moment, Lexa surgit de la forêt en furie. Du moins, ce qu’il paraissait être de la colère si Aden ne la connaissait pas mieux. Mais depuis 3 ans qu’il était passé second de Lexa, il avait eu le temps de décrypter les attitudes de son mentor. Et ce qu’il voyait en dessous de ce masque, c’était une profonde tristesse.

« Wow, wow, doucement Lex »

Lexa ne se souciait plus de sa blessure à la jambe qui recommençait à saigner à cause de ses pas furieux depuis qu’elle avait quitté Clarke. Elle regarda les béquilles que la blonde lui avait fabriquées mais ne daigna pas les prendre. Elle serra les dents et soupira. Elle voulait partir au plus vite :

« C’est bon Onya, tout va bien. On peut y aller.

- Et Clarke ? »

Lexa regarda Aden mais ne lui répondit rien. Anya ne força pas davantage non plus. Elle soupira et fit signe de se préparer. Lexa était prête à reprendre la route mais Anya lui chuchota à l’oreille :

« Peu importe ce qui se passe avec elle et malgré tout la joie que cela me procure de repartir au plus vite à Polis, laisse moi re-bander rapidement tes pansements. Je n’ai pas envie d’envoyer mon second avec une seule jambe au combat, même si je suis sûre que tu arriverais à te débarrasser de plusieurs guerriers Azgeda sans problème dans cet état. »

Lexa lui souria tristement.

« Merci Anya »

Anya hocha la tête.

 

--------

 

Pendant que Lexa et Anya étaient occupées, Aden décida de s’éclipser et d’aller à la rencontre de Clarke. Il était curieux de savoir ce qui s’était passé. Il commençait à apprécier la blonde et il savait que Lexa ne lui raconterait rien s’il lui demandait.

Il ne mit pas longtemps à la trouver en écoutant les sanglots. Elle était assise au sol, repliée sur elle-même. Il s’approcha d’elle.

« Clarke ? »

Les reniflements s’arrêtèrent, elle releva la tête. Elle avait les yeux gonflés.

« Aden… qu’est-ce que tu fais encore là… tu… vous n’êtes pas partis ?

- C’est prévu. Anya est en train de soigner Lexa. Apparemment, sa jambe lui a servi à évacuer une certaine frustration en marchant…. »

Aden s’assit à côté d’elle. Clarke prit un air de dépit.

« C’est à cause de moi qu’elle est énervée. Même sans le vouloir, je la blesse encore. Formidable…

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Elle soupira :

« Il se passe que j’ai foiré. Je l’ai blessée avec mes préjugés à la con sur votre peuple. Je l’ai accusée avant de l’écouter et jugée avant qu’elle ne m’explique ses raisons. J’avais l’impression d’être trahie alors qu’en fait, c’est moi qui ai brisé notre lien de confiance… La vérité Aden, c’est que je ne sais pas où j’en suis… »

Visiblement, Clarke avait beaucoup à dire. Aden l’écouta et l’encouragea à continuer à vider son sac.

« J’ai essayé de paraître comme la bonne fille devant elle, celle qui a des valeurs, celles qu’on nous enseigne à l’école… je me suis placée comme une conquérante avec mes pauvres règles morales alors qu’au final, en y réfléchissant, mon pays est le premier à bafouer ces règles. Et pas seulement, les Etats-Unis. Peut-être qu’il n’y a pas un camp avec des bons ou des méchants, seulement des gens qui agissent pour leur survie… »

Elle soupira. 

« … Mais bon, qu’importe maintenant, c’est trop tard, il n’y a pas de retour en arrière. Dépêche-toi de les rejoindre, moi j’ai une radio, je vais demander à un ami de venir me chercher. Merci d’avoir écouté mon monologue Aden, ravie de t’avoir connue. »

Elle se leva. Aden se mordit les lèvres mais décida de se lancer.

« Attends Clarke… »

Elle se retourna et le regarda. Il lui désigna la place à côté de lui. Elle se rassit.

« Elle t’a expliqué qu’elle et moi sommes des nightbloods n’est-ce pas ? »

Elle acquiesca.

« Nous ne sommes pas vraiment… habitués à accorder notre confiance. Nous sommes potentiellement appelés à prendre la relève de notre Heda et cela nous amène souvent à avoir dans notre entourage des individus cherchant à exercer une influence sur nous. Donc nous gardons nos distances. Nous nous fermons pour nous protéger et nous nous concentrons sur un but : une vie d’entrainement en attendant notre conclave désignant qui est digne de succéder au pouvoir.

- Et que se passe-t-il pendant un conclave ?

- Un combat à mort entre les Nightbloods. »

Le visage de Clarke se blanchit.

« Donc toi et Lexa ?... »

Aden souria tristement :

« Techniquement oui, nous pourrions nous combattre... Mais pas maintenant. Notre Commander actuelle est présente depuis 20 ans, c’est la plus ancienne Heda de notre histoire. Plusieurs générations de Nightblood sont nées pendant son règne. Elle a donc instauré une règle : seuls les Nighbloods de plus de 16 ans et ayant passé la cérémonie de l’envol pourront participer au conclave à sa mort. Si elle mourrait demain, je ne participerai pas au conclave, mais Lexa en revanche… »

Clarke frissonna à l’idée d’imaginer Lexa dans une arène pour affronter d’autres combattants. Elle lui avait parlé de sa fierté d’être une Nighblood, mais aux yeux de Clarke, cela paraissait être un poids, un poids avec un lourd tribut… Puisse cette Heda vivre encore 90 ans pour que Lexa n’ait pas à vivre ça…

« En te parlant de ça, je veux te faire comprendre quelque chose. Notre existence n’est vouée qu’à un seul but. C’est pourquoi nous sommes solitaires et ne comptons que sur de rares personnes. Pour moi, Lexa est la personne qui compte le plus. Pour Lexa, c’est Anya et quelques autres personnes. Mais elle plus encore que moi à beaucoup de mal à s’ouvrir aux autres depuis un évènement particulier…»

En annonçant cela, Aden avait le regard fuyant. Il ne voulait pas en dire plus. Ce n’était pas sa place. Il en révélait déjà assez, il savait que Lexa ne serait pas heureuse de l’apprendre, mais il fallait tenter le coup. Il y avait longtemps qu’il n’avait plus vu Lexa sourire, il ne pouvait pas se résoudre à laisser filer une des rares personnes qui faisaient cet effet sur son mentor.

« Ce que je veux dire, Clarke, c’est qu’avec toi, malgré le fait que tu sois une étrangère, elle te parle et t’a accordé sa confiance. Je ne te pardonne pas de l’avoir blessée et je ne te pardonnerai pas si ce que tu lui as dit la renferme de nouveau au monde. Elle a assez souffert… fixe les choses avant que nous repartions. Elle mérite mieux. »

Clarke n’en revenait pas. Elle était actuellement à 10000 km de chez elle, assise (et perdue) au plein milieu d’une forêt avec pour confident un garçon de 13 ans qui était en train de lui apprendre la vie. Si on lui avait dit ça avant de venir ici...

Mais ce qu’il disait était vrai. Elle ne voulait pas partir sans revoir au moins une dernière fois Lexa. Mais elle avait peur.

« Elle me déteste Aden…

- Pas autant qu’elle va me détester ! Estimes-toi heureuse, ce n’est pas à toi qu’elle va infliger une double ration d’entrainement » se lamenta Aden à la pensée de ce qu’il allait recevoir à cause de ses révélations à Clarke.

Elle se leva, prête à se mettre en marche :

« Vraiment… Tu sais que tu es un sacré numéro ? Je commence vraiment à t’apprécier toi aussi… »

Aden secoua ses épaules

« Tel maître, tel élève ! »

Clarke laissa éclater un rire. Cette petite discussion avec Aden lui avait fait du bien et remit les idées en place. Elle savait ce qu’elle avait à faire. Oui, elle avait définitivement des choses à se faire pardonner, mais Lexa aussi. Peut-être que ça ne marcherait pas, mais elle était déterminée à s’expliquer de nouveau avec la brune. Elle fit signe à Aden d’ouvrir la marche.

« Après toi Aden… »

 

 

Murphy

La porte de la tente bougea. Murphy vit Elliott rentrer et s’avancer vers lui.

« Salut mec, c’est l’heure de la relève.

Murphy s’étira et regarda Aiyanah du coin de l’œil. Elle n’avait pas bougé de position depuis qu’il était arrivé. Quelle force de caractère.

« Ok. Bah bien du courage, c’est une vraie tête de mule. »

Une fois dehors, il se grilla une cigarette et en profita pour marcher dans le village. On se croirait limite au Moyen-âge c’est dingue.

Alors qu’il flânait tranquillement, il entendit des cris au loin suivit d’une rafale de fusil. Il courra en direction du bruit.

Le spectacle qu’il vit devant lui lui retourna le cerveau. Au sol, 3 hommes et 2 femmes gisaient inconscients. Sans vie. Charly et Dante étaient en train de menacer la population pendant que Jax tenait fermement dans ses bras un jeune garçon. Quand il aperçut Murphy, il lui fit signe de se rapprocher.

« Putain, qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

- Un merdier. J’ai voulu m’amuser un peu avec la jeune fille… » Il lui désigna une des filles au sol «… mais ces crétins d’hommes préhistoriques et son frère là… » il lui montra le jeune garçon d’une dizaine d’années qu’il tenait dans ses bras « … ont cru qu’ils pouvaient faire la loi. Je leur aie montré qui ils devaient respecter ici. Fait comme Charly et Dante, maintient les à l’écart. »

C’était une blague, une immense blague, ce n’était pas possible autrement. Tout autour de lui, il n’y avait que des vieillards et des gens affaiblis sans armes. Et pourtant, ils voyaient dans leurs yeux qu’ils étaient fiers et prêts à se battre contre eux pour se défendre, malgré les pistolets que lui et les autres avaient en leur possession.

«  Putain, mais t’es con ?

- C’est quoi ton problème ? T’es de quel côté Murphy ?

- Du côté des mecs qui sont venus là pour une mission simple : chercher une blondinette égarée dans les bois. Pas du côté des petites enflures en rut qui profitent de la situation pour essayer de se taper des gens sans défense. »

Jax le regarda d’un air menaçant, les yeux noirs. Il faisait facilement 20cm de plus que Murphy, il était impressionnant.

« Fait gaffe à ce que tu dis mon gars, c’est moi qui suis aux commandes ici… »

Murphy pouvait être con, mais il avait des limites. Il n’avait pas signé pour ça. Peut-être que la vieille avait raison après tout, il pouvait faire quelque chose, pas pour sauver sa conscience perdue depuis longtemps, mais au moins pour ce garçon.

« Et puis merde… »

Il décocha à Jax une droite monumentale qui s’écrasa sur sa tempe et le fit basculer en arrière. Sous le coup de l’impact, il laissa filer le petit garçon qui au lieu de s’éloigner, se plaça en position de combat à son tour.

La main de Murphy était en compote mais le résultat en valait la peine. Sauf que son petit coup d’éclat ne suffit pas pour sécher complètement Jax. Il se releva hors de lui et commença à marcher dans sa direction :

« Toi, tu t’en es vraiment pris à la mauvaise personne… »

Avant que Murphy ne puisse bloquer son coup, il ressentit une énorme pression contre son estomac qui le fit rouler par terre. Il toussa à en vomir et essaya de respirer douloureusement.

Charly et Dante regardaient la scène mais ne savaient pas quoi faire. Elliott avait entre-temps quitté la garde d’Aiyanah et s’était rejoint au groupe.

Avant que Murphy n’ait eu le temps de se relever, il ressentit un coup de pied projeté lourdement sur son visage.

Pendant que Jax s’acharnait sur Murphy, le petit garçon s’élança contre lui une dague à la main et lui lança le couteau dans le dos. Le coup avait manqué de force, Jax tiqua un peu à cette douleur mais retira sans peine la lame avant de hurler des ordres à ses hommes.

« Butez-les, butez les tous qu’ils apprennent le respect ! » puis en se retournant vers Murphy qui s’était redressé « Tu vois Murphy, ton petit coup d’éclat n’aura servi à rien. Pire, ils vont tous crever par ta faute.

- Désolé, j’ai un brouilleur d’ondes contre les connards, leurs insultes ne me parviennent pas. Tu disais ?

- Hum ! Tête brûlée hein ? Emerson, m’avait prévenu. Dommage que doivent déjà nous quitter sauveur de pacotille… »

Il le roua de coups de poings. Alors qu’il s’apprêtait à lancer un nouveau coup, quelque chose lui vint soudainement à l’esprit. Bizarre. Bien qu’il ait intimé l’ordre à ses hommes de tirer, il n’avait entendu aucun bruit de fusil. Il se retourna et vit avec stupéfaction que Charly, Dante et Elliott étaient en train se battre avec des guerriers imposants portant des masques inquiétants. Dans son champ de vision périphérique, il vit une femme arriver vers lui. Avant qu’il ne puisse esquisser un mouvement, elle était déjà sur lui et lui assena un coup d’épée dans le crâne.

« Puisse ma tête te hanter même après la mort. »

Jax s’écrasa au sol, les yeux grands ouverts.

Murphy vit la femme arriver vers lui à son tour. Elle avait un tatouage couvrant la moitié de son visage et un bandana couvrant ses cheveux. Elle était assez petite mais vu la force avec laquelle elle s’était occupé de Jax, sa taille ne devait pas être un défaut. Elle était mignonne et badasse. Dommage que ce ne soit juste avant de mourir qu’il ne l’a rencontre.

« Bon, et bien chacun son tour. Je me mets dans une position précise où tu y va franco sans prévenir ? Mourir en voyant ton visage ne me dérange pas maiiiis j’avoue que je préférerais ne rien voir et ne rien sentir. »

Il ne savait plus ce qu’il disait. Chaque fois qu’il stressait, il devenait cynique. C’est ce qui devait se passer maintenant. Personne ne pouvait lui en vouloir dans cette situation, mais cela semblait amuser la fille.

« Tu te rends sans te battre ?

- Ecoute. Franchement, ta bande de potes serait sur moi en moins de deux secondes et en en toute bonne foi, je ne suis pas assez courageux pour affronter une dizaine d’hommes dans cet état. Même si je n’étais pas dans cet état en fait. Bref, autant en finir tout de suite, rapidos s’il te plaît si tu veux respecter la parole d’un mourant. »

La fille fronça ses sourcils et lui lança d’un air de défi :

«  La vie n’a-t-elle donc aucune importance pour toi ? Tu es prêt à abandonner à la première difficulté ? »

« Facile à dire » pensa Murphy. Elle continua :

« Tu n’as personne pour qui te battre ? »

Il reposa son masque d’amuseur de galerie et prit un air sérieux. Bien sûr qu’il avait des gens pour qui se battre, enfin plutôt une seule : Jessica. Personne d’autre ne l’attendait à Los Angeles, mais sa sœur était une raison suffisante pour continuer à vivre.

Ce changement d’expression n’échappa pas à la fille qui semblait satisfaite que son discours ait changé quelque chose chez l’homme qui s’était retourné contre ses propres collègues pour sauver quelqu’un de son peuple. Et pas n’importe qui. Son frère, Otan.

« Bien, c’est tout ce qu’il me fallait. »

Elle s’écarta et lui désigna la forêt.

« Enfuis toi, je ne te poursuivrais pas. En rejoignant la route, tu seras capable de retourner d’où tu viens. 

- Vraiment, tu me relâches ? Comme ça ? C’est pas une ruse pour m’envoyer une flèche dans le dos dès que je serais à portée de ton arc »

 Elle leva ses yeux au ciel. Décidément, cet homme était intéressant et assez drôle pour la situation dans laquelle il se trouvait.

« Comment t’appelles-tu ?

- John. John Murphy.

- Bien. Ecoutes moi John, disons que le garçon que tu as sauvé est quelqu’un de cher pour moi et que je serai arrivée deux minutes trop tard si tu n’étais pas intervenu. Je sais faire la part des choses entre les agresseurs et ceux qui ont essayé de faire quelque chose. Donc on est quittes. »

Gustus et les autres grounders l’accompagnant avaient fini d’achever les autres membres du groupe de Murphy et allaient bientôt venir voir si Emori en avait fini de son côté. Il fallait qu’elle fasse vite si elle voulait que Murphy ait une chance de partir avant que les autres ne les voient.

« Ok, ne réfléchit plus, fonce, c’est ta dernière chance. »

Murphy comprenait ce qu’elle sous-entendait.

« Merci……

- Emori. »

Il hocha la tête.

« Merci Emori. Et si un jour tu passes dans le coin, je t’offre un verre. »

Avant qu’il n’ait une réponse ou avant qu’Emori ne change d’avis sur sa libération, il s’empressa de courir le plus rapidement possible, malgré les blessures que Jax lui avait infligées.

Emori ne savait pas si elle devait être respectueuse du courage dont cet homme avait fait preuve ou affligé par son comportement enfantin. Quoi qu’il en soit, elle se souviendrait de lui.

 

Clarke

Lorsqu’elle revint sur le camp, l’ambiance était glaciale. Anya était appuyée contre un arbre et Lexa était assise près du feu, en train de jouer avec une de ses dagues dans les mains. Deux mots lui vinrent à l’esprit quand elle admira l’agilité de Lexa à jouer avec son arme : Bizarre mais sexy. Une fois Aden revenu, Lexa lui lança un regard noir :

« Aden…

- Lexa, laisses-le, il n’a rien fait-…

- Ce n’est pas à toi d’en décider Klark. » Puis après avoir repris son souffle : « Aiden, tu sais ce qui t’attend à notre retour à Polis.

- Sha Lexa.

- Et ne part plus jamais sans me prévenir. Tu es mon second, ne l’oublie pas. »

Sa manière de réprimander Aden fit sourire Clarke. Au fond, Lexa était seulement inquiète pour lui. Aden ne mentait pas quand il disait qu’ils comptaient beaucoup l’un sur l’autre. Elle-même était pareille avec Raven et Octavia. C’était mignon à voir.

Anya prit la parole :

« Bien, maintenant on peut y aller-…

- Une minute Anya. Lexa, peut-on se parler en privé ? »

Un rictus se dessina sur le visage de la brune.

« Bizarre, j’ai l’impression que l’histoire se répète drôlement Klark. Je pense que je connais la suite, pas besoin d’en parler. »

Clarke leva les yeux aux ciels et cette fois-ci, elle n’hésita pas. Elle marcha droit devant elle, prit la main de Lexa et la traîna derrière elle, hors de portée d’Aden et d’Anya.

Sur le chemin, Lexa ne se débattit pas et laissa Clarke l’emmener mais elle ne pouvait se demander ce que la blonde lui voulait cette fois-ci.

« Clarke, à quoi ça rime- »

Avant qu’elle n’ait eu le temps de terminer sa phrase, elle se retrouva enlacée par la blonde. La blonde cacha sa tête dans le cou de Lexa et la serra fort contre elle. Lexa resta figée, surprise, les bras crispés. Il y avait tellement longtemps que quelqu’un ne l’avait pas prise dans ses bras qu’elle ne savait pas quoi faire.

5 secondes passèrent.

10 secondes.

Puis 15 secondes.

Clarke ne bougeait pas.

Après la stupeur des premiers instants, Lexa commençait à trouver la chaleur de la blonde sur sa peau agréable, mais elle n’osa pas la serrer dans ses bras à son tour. Elle aurait aimé voir son visage à ce moment mais Clarke le cachait sous sa chevelure. Au bout d’un moment, elle leva sa main pour remettre une mèche de cheveux de la blonde et lui chuchota doucement à l’oreille :

« Clarke… »

Clarke soupira puis desserra son étreinte et reprit une petite distance, tout en gardant ses bras autour du cou de la brunette. Elle releva sa tête et fixa Lexa droit dans les yeux :

« Lexa, je suis tellement désolée…

- Dis-moi Clarke, parles-moi… »

Clarke hocha sa tête et continua. Elle avait des larmes aux coins des yeux mais elle ne les laissa pas tomber. Elle se détacha complètement de Lexa et commença à dire ce qu’elle avait sur le cœur :

« Discuter avec Aden m’a fait prendre conscience de certaines choses... Ce que j’ai dit tout à l’heure, je le pensais vraiment. Je ne cautionne pas le meurtre, quelqu’un soit les raisons. Je n’accepte pas la mort de John parce que dans mes convictions, tuer quelqu’un est mal, mais je n’ai même pas pris le temps d’écouter tes raisons. »

Elle prit une grande inspiration avant de se lancer :

« C’était hypocrite de ma part de t’accuser de quelque chose alors que tu es celle qui a été blessée. C’était hypocrite de ma part de te dire ça alors que nous ne sommes pas mieux et même 100 fois pire à envoyer des bombes atomiques ou électrocuter des gens. C’était encore une fois nul de ma part de critiquer tes coutumes sans chercher à les connaître alors que tu mets ta vie en jeu pour devenir le leader de ton peuple. Par-dessus tout, je me déteste de ne pas t’avoir retourné la confiance que tu m’avais accordée. Tu as juste fait ce qu’il fallait pour survivre et je suis contente que tu aies survécu. »

Sa voix commençait à trembler mais elle tenait à rester digne devant Lexa.

« La vérité, c’est que j’ai été une conasse sur ce coup-là. La vérité, c’est que je ne te connais pas Lexa, tout du moins, pas assez. Et je suis sûre qu’en restant comme ça, je vais reproduire ces erreurs encore et encore, et je ne veux pas. »

« Je ne veux plus te blesser, jamais » était la véritable phrase qu’elle souhaitait sortir, mais elle ne savait pas encore où elle mettait les pieds avec Lexa

Le visage de Lexa était redevenu impénétrable à lire. La brune faisait du mieux qu’elle pouvait pour contenir toute trace d’émotion.

« Je ne sais pas ce qu’est une « conasse » Klark , mais vu comme tu décris cette personne négativement, je suis sure que tu n’en es pas une. »

Clarke souria devant la confusion de Lexa. Qu’est-ce qu’elle adorait l’admirer quand elle était dans cet état…

« … mais tu n’es pas la seule à devoir t’excuser. Moi non plus je ne connais pas ton peuple et en voyant l’attitude de ton ami John, je suis partie sur des préjugés sur toi et ton autre amie au village. Il semblerait que nous ayons peur de vous et que vous ayez peur de nous. Mais je n’ai pas peur de toi Clarke, comme je te l’ai déjà dit, j’ai… confiance en toi »

Clarke vit que Lexa débattait avec elle-même avant de prononcer cette phrase. La brune était extrêmement sérieuse et ne lançait pas des paroles en l’air, ce qui touchait la blonde encore plus profondément.

« Merci Lexa… moi aussi je crois en toi. »

Le soulagement était présent des deux côtés. De devoir se quitter fâchées leur avait fendu le cœur à toutes les deux, même si elle ne mettait pas encore une raison claire sur le « pourquoi ».

Lexa hocha la tête, satisfaite par ce que venais de dire Clarke. Puis espièglement, elle tenta une approche :

« Puisque Aden t’a parlé de moi, je pense qu’il serait équitable que j’en apprenne plus sur toi Sky Girl… »

Clarke roula ses yeux quand elle entendit que Lexa aussi maintenant utilisait le surnom qu’Anya lui avait donné à leur première rencontre

« Ugh, non pas toi aussi, j’en ai assez des surnoms…

- Parce que tu en as beaucoup d’autres ?

- Party girl Griffin, Princesse… Finn et mes amis ont des goûts très sûrs dans à ce sujet. »

Lexa fronça ses sourcils :

« Finn ? 

- Oui, mon… »

Quand on lui posait cette question dans la vie de tous les jours, Clarke répondait automatiquement, sans réfléchir. C’était un fait établi et pourtant le dire à voix haute lui semblait difficile. Devant Lexa, elle cherchait ses mots.

« Mon copain. »

Si Clarke l’avait connu depuis plus longtemps, elle aurait remarqué le subtil changement d’expression chez Lexa, mais il resta inaperçu.

« Oh… »

Une dizaine de secondes de silence gênantes s’installèrent. Lexa ne savait pas quoi dire pour enchaîner. Pour combler le vide, Clarke décida de continuer et de parler avec enthousiasme de ses amis, de l’entêtement de Raven, de la fougue d’Octavia, du grand cœur de Lincoln et du soutien de Niylah dans son travail.

« Je suis sûre que tu t’entendrais avec eux.

- S’ils sont amis avec toi, il n’y a aucune raison pour que je ne les apprécie pas vu que je t’apprécie Klark.

- Charmeuse… »

Elle réussit à décrocher un sourire et faire rougir quelque peu Lexa avant que la brune ne racle sa gorge et ne reprenne son maintien.

« C’était simplement une réponse logique Clarke. Quoi qu’il en soit, je suis contente que tu sois si bien entourée.

- Oui, j’ai vraiment de la chance, j’ai des amis formidables, et une nouvelle maintenant j’espère ? »

En disant cela, elle proposa hésitante son avant-bras à Lexa. Elle avait hésité à faire un nouveau câlin mais vu la raideur de Lexa un peu plus tôt quand elle lui en avait fait un, elle décida d’opter pour ce mouvement à la place. Elle avait vu Anya et Aden le faire un peu plus tôt et devinait que c’était une manière dans leur peuple de se saluer avec respect. Du moins elle espérait que c’était la bonne interprétation qu’elle en avait faite. Si c’était un signe d’offense, elle ne se sentait pas prête à recommencer à faire la gueule à Lexa tout de suite maintenant alors qu’elles venaient à peine de se réconcilier. S’il fallait le faire, elle le ferait, car elle ne voulait pas laisser Lexa s’échapper. Mais si elle pouvait éviter, elle se sentirait encore mieux.

Apparemment, elle avait vu juste. Soulagée, elle vit Lexa lui sourire, avancer à son tour son avant-bras et lui serrer fermement. Leur poignée de main resta inutilement trop longue, le temps pour elles deux de contempler le visage de l’autre. Lexa se raisonna la première à briser le contact et fit signe à Clarke qu’il était temps de retourner sur le camp.

 

Une fois arrivées, le sourire de Lexa retomba rapidement. Anya avait un visage contrarié qui inquiétait son second.

« Anya, que se passe-t-il ? 

- Ecoutes ce qu’elle a à dire »

Anya lui pointa du doigt quelqu’un sur le côté avec Aden : une jeune femme brune aux longs cheveux bouclés qui retombaient en une multitude de tresse sur son plastron. Lexa la reconnut immédiatement. C’était le second d’Indra et sa meilleure amie depuis l’enfance.

« Costia ? »

Clarke la dévisagea, curieuse de connaître cette nouvelle venue. Comme Lexa, elle semblait athlétique et aussi affutée, une sorte de guerrière comme elle. Une nightblida aussi ? Elle poserait la question à Lexa ou Aden plus tard si elle en avait l’occasion.

Costia s’avança pour parler et dévisagea à son tour brièvement Clarke.

« Kom dison ? » (Même avec elle ?)

Elle regarda d’un air interrogatif Anya qui acquiesça.

 « Chich op. » (Parles)

« Bien. La troupe d’éclaireurs au village est venu faire son rapport à Indra. Elle m’envoie ici pour vous avertir.

Nous avertir de quoi ? »

Elle détourna son regard pour s’adresser directement à la blonde, l’air sévère.

« D’une chasse à l’homme… Clarke, il semblerait que tu sois recherchée par tout le monde ici. »

 

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