
Le dernier pilier du monde
Au même moment dans les rues de Polis
Le peuple de Polis était en perdition, beaucoup de bagarres éclataient aux quatre coins de la cité, Indra et son détachement de guerrier essayait de maintenir l’ordre. Dans chaque ruelle, ils croisaient des gens apeurés, qui réunissaient leurs affaires pour fuir la cité. D’autres commençaient à piller des échoppes. En cheminant dans les ruelles, Indra enjamba plusieurs cadavres. La guerrière savait que tout cela n’allait pas s’arranger… Bientôt plusieurs armées seraient aux portes de la ville et la prendrait d’assaut pour conquérir la tour et ainsi faire tomber ce qui restait de la coalition. Après cela les plus forts pourraient exterminer les plus faibles espérant faire parti des survivants et ainsi obliger Becca à les choisir pour leur donner un futur.
Indra voulait crier qu’il fallait garder la foi, qu’il y avait encore de l’espoir et que le chao n’était pas la solution mais, elle craignait que personne ne l’écoute. Il fallait se montrer ferme. Elle déploya ses hommes avec ordre d’emprisonner les pillards et de tuer les meurtriers. Pour le reste de la population elle laissa le choix de partir ou de se battre pour sauver la ville. A sa grande surprise, une majorité des citoyens de Polis décidèrent de rester et de protéger la capitale.
Après plusieurs heures, le calme revînt peu à peu dans les rues, tous le savait cette accalmie ne durerait pas. La nuit tombait sur Polis et Indra toujours accompagnée de ses guerriers aperçut des centaines de flambeaux converger vers la place où était érigée la statut de Leksa kom Trikru. Indra décida de les suivre. Il y avait tellement de monde qu’elle fût obligée de rester à l’entrée de la place. Une marée humaine, des centaines de personnes peut être même des milliers à travers la ville étaient à genoux au milieu des bougies et flambeaux dont les flammes virevoltaient dans la brise. Beaucoup de gens pleuraient, implorant l’esprit de Heda de les protéger. Cette vision, émue profondément la guerrière, elle ne pût retenir une larme qui coula le long de sa joue. Si elle n’avait pas été en mission accompagnée de ses guerriers, elle se serait probablement fondue dans la foule et avec la même ferveur se serait prosterner au pied de la statue.
Le peuple craignait la guerre des clans mais par-dessus tout il avait perdu espoir. Le monde était condamné, ils allaient mourir des radiations et comme un seul homme tous se tournaient vers ce qui avait assuré jusque-là leur survie…L’institution de Heda. Ils cherchaient de l’aide auprès de celle qui avait été leur rempart durant toutes ces années. Leur ferveur était au-delà de la loyauté c’était une démonstration de foi. Les gens en larmes se pressaient les uns contre les autres et murmuraient des prières. Il n’y avait plus de clan, seulement des gens qui se rassemblaient devant la statue de Leksa pour l’auréoler de lumière et puiser en elle la force d’affronter les sombres jours à venir.
Un des soldats s’approcha de Indra et lui murmura à l’oreille :
« Doit-on disperser la foule ? »
Indra sans pouvoir détacher ses yeux du spectacle poignant qui se tenait devant elle répondit :
« Non…Aujourd’hui l’espoir est le dernier pilier du monde… »
Pendant ce temps dans la tour de Polis
Roan était dans ses appartements, en compagnie d’Hector et de deux de ses plus proches généraux.
« Mon roi, le peuple d’Azgeda doit passer en priorité. Vous ne devez rien à Polis, avec nos hommes dans la cité nous sommes prêts à servir la cause. Faites du clan d’Azgeda les seuls survivants. » Dit Hector.
Roan tournait en rond dans la pièce il écoutait la requête de ses hommes mais ne répondait pas.
« Il faut se battre pour Azgeda ! Il faut se battre pour nous ! Pourquoi protéger des peuples qui nous déteste et qui nous ont toujours bafoués par le passé? La coalition est presque morte et c’est cette même coalition qui nous a rejeté à mainte reprise. Vous avez été leur prisonnier, on vous a humilié, prenez ce qui vous appartient de droit. Aujourd’hui nous sommes plus forts et nous avons la chance de nous venger. Le sang appel le sang ! »
Ces derniers mots sortirent Roan de son silence.
« J’ai fait un serment…J’ai juré de protéger les peuples des treize clans de façon équitable… »
« Ce serment ne vaut rien ! Votre devoir est envers Azgeda ! Si votre mère…» Lança le guerrier le plus âgé.
« Assez ! » Hurla Roan ivre de rage en empoignant le guerrier par le col.
Roan fixa longuement l’homme dans les yeux et relâcha son étreinte avant de se détourner des trois hommes.
Il inspira profondément puis tourna la tête vers eux et dit :
« Je sais où mon devoir se trouve… »