
En ordre de marche
Chapitre 5 : En ordre de marche
Arkadia
« Ca y est, ta machine est au point ? » Demanda Clarke en pénétrant dans le labo de Raven.
« On a travaillé toute la nuit… je pense que c’est au point. »
« Bien voyons ça !» Répondit Clarke en sortant de sa poche son bien le plus précieux.
Elle sortit la flamme de sa boîte et la déposa dans la main de Raven.
« Monty actives le central s’il-te-plait. »
« Oui, chef ! » Répondit le jeune homme en prenant place devant les écrans.
Raven déposa la flamme dans le décodeur relié au central.
« C’est l’instant de vérité. » Dit Raven avec excitation.
Clarke ne quittait pas la flamme des yeux, elle retenait son souffle espérant que la machine tout droit sortie de la tête de Raven n’allait pas exploser et pulvériser à tout jamais ce qui contenait l’esprit des commandants…L’esprit de Lexa.
« C’est parti… » Dit Monty en appuyant sur son clavier.
La machine se mit en branle, des sifflements et grésillements résonnaient dans toute la pièce. Clarke les mains crispées sur le rebord de la table où était posé l’engin sentait son cœur se serrer.
Soudain, une lumière bleue aveuglante émergea du décodeur, la flamme s’était activée, la lumière devint plus intense presque aveuglante, les sifflements redoublèrent. Clarke avait envie de crier à Raven de tout arrêter, mais elle n’en eut pas le temps. D’un seul coup la lumière disparue, le silence envahit à nouveau le laboratoire.
Raven posa sa main sur le dossier du siège de Monty devant les écrans en demandant d’une voix toujours aussi excitée :
« Alors ? Ça a marché ? »
« Attends une seconde… » Monty activait ses mains à toute allure sur le clavier.
Les secondes paraissaient durer des heures. Clarke n’avait qu’une envie, plonger sa main dans la machine et s’assurer de l’état de la flamme.
« C’est bon ! On l’a ! » Cria Monty en levant les mains au-dessus de sa tête.
Raven sauta en l’air, ravie du résultat.
Clarke se remit à respirer, mais son cœur palpitait toujours aussi vite.
« On a l’emplacement de la structure de Becca ! » Annonça Raven à Clarke.
Monty laissa échapper un « Oh… ».
« Quoi Oh ? » Demanda Clarke inquiète. Elle savait bien que ce genre d’onomatopée n’était jamais bon signe.
« Azgeda… » Répondit Monty avec un air désolé.
Raven en se tournant vers Clarke :
« Ça risque en effet de compliquer les choses… »
« Un problème à la fois… D’abord Raven peux-tu sortir la flamme de ton grille-pain ? »
Raven s’exécuta et en brandissant la flamme devant les yeux de son amie annonça fièrement :
« Tu vois, intacte ! »
Le cœur de Clarke reprit un rythme normal.
Arkadia, bureau du chancelier
« Azgeda ? » Répéta Kane les bras croisés en se frottant le bout de sa barbe.
« Cela ne va pas nous faciliter la tâche. » Dit Abby.
Raven en faisant une grimace :
« Exactement, ce que j’ai dis… »
« Roan est mort, sans lui je ne suis pas sûr qu’on pourra se frayer un chemin sur les terres de la nation des glaces. » Dit Bellamy.
Kane prit un air de désolation, il se reprochait tout ce qu’il avait fait lorsqu’il était sous l’emprise d’ALIE. Il ressentait une immense culpabilité. Abby sentit la détresse de Marcus et s’empressa de poser une main réconfortante sur son épaule en murmurant :
« Tu n’y es pour rien… »
« On ne sait pas s’il est mort… » Objecta Clarke.
« Tu étais là quand il s’est fait tirer dessus à bout portant non ? » Grogna Bellamy.
Clarke avec fermeté répondit :
« Il n’était pas mort, quand Jaha m’a emmené… »
« Mort ou pas, il va falloir m’emmener là-bas. » Déclara Raven pour couper cours au débat.
Bellamy se tourna vers Kane.
« Chancelier ? Que faisons-nous ? »
« Nous devons repartir pour Polis demain, il faut d’abord savoir ce qu’il en est de l’élection de l’intendant et si nous pouvons toujours compter sur la coalition. »
« On a pas de temps à perdre ! Plus vite je serais sur place plus vite j’aurais la solution pour notre problème nucléaire…qui je le rappel est bien plus urgent. » Objecta Raven.
Clarke en faisant signe a son amie de se calmer.
« Kane a raison, il faut qu’on sache si nous allons rencontrer de l’hostilité ou si nous pouvons avancer en sécurité. »
« Tic, Toc…l’horloge tourne…les réacteurs fondent… » Grogna Raven.
Abby qui connaissait bien le caractère impulsif de la jeune mécanicienne tenta d’apaiser son impatience :
« Un problème à la fois Raven, dès que Polis aura retrouvé un dirigeant, nous enverrons une équipe pour trouver le laboratoire de Becca. Notre réussite dépend de la stabilité politique des natifs, on ne réussira pas si on retombe dans une guerre de clan.»
Raven souffla son agacement, mais elle savait qu’Abby avait raison.
Arkadia, cabine de Clarke quelques heures plus tard :
Tandis que la jeune Griffin faisait son paquetage pour son départ aux aurores pour Polis. Quelqu’un frappa à la porte de sa cabine.
« Entrez, c’est ouvert ! »
A son étonnement, il s’agissait de Bellamy Blake.
« On peut se parler ? »
« Bien sûr, assieds-toi. »
Bellamy prit place sur la couchette à côté de la jeune femme.
« Comment ça va ? » L’interrogea Clarke qui était soulagée que Bellamy se décide à venir se confier de lui-même.
« Comme un autre jour sur cette fichue terre… »
Clarke esquissa un léger sourire.
« Je ne repars pas avec vous à Polis, Clarke. »
La jeune femme étonnée fronça les sourcils.
« Et Octavia ? »
« Elle ne veut plus de moi à ses côtés Clarke…ça me semble assez clair… »
« Octavia est égarée Bellamy, elle a perdu son amour, elle s’est vengée mais tu sais comme moi que ça n’apaisera pas sa peine. »
Bellamy en regardant ses pieds murmura :
« Et tu sais de quoi tu parles là n’est-ce pas ? »
Clarke préféra ignorer cette remarque.
« Tu ne peux pas l’abandonner Bellamy, même si elle est trop fière pour l’admettre elle a besoin de toi ! »
Le jeune homme tourna les yeux vers elle, ils étaient humides.
« Je ne sais pas comment l’aider Clarke… »
La jeune femme posa sa main sur l’épaule de son ami.
« Il faut juste qu’elle sache que tu es là pour elle et elle reviendra vers toi. »
« Tu as vu son regard, quand elle a tué Pike ? Ce n’est plus O, ce n’est plus ma petite sœur. C’est comme si je ne la connaissais plus. »
« Celle que tu as connu et toujours là. J’en suis persuadée et tu le sais aussi au fond de toi. »
Il y eut un instant de silence durant lequel Bellamy plongea ses yeux dans les yeux bleus de la jeune femme. Il eut soudain une irrésistible envie de déposer un baiser sur les lèvres de Clarke mais le courage lui manquait.
«….Euh… Bellamy ? » Demanda Clarke qui le regardait l’air incrédule.
Comme pour sortir de sa rêverie, Bellamy se frotta la tête avant de se lever d’un bond en disant :
« Je vais y réfléchir…hum…bonne nuit Clarke. »
« Euh…oui bonne…n » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que Bellamy avait disparu, laissant Clarke dubitative.
Arkadia
Les premiers rayons du soleil perçaient les nuages, lorsque toute l’équipe se réunie dans la cour autour du véhicule. Abby serra sa fille dans ses bras pour lui dire une nouvelle fois au revoir.
« Sois prudente ! » Implora le docteur Griffin.
Clarke acquiesça d’un sourire de façade.
Abby avait choisi de rester pour s’occuper des blessés et tenter de guérir les blessures psychologiques imputées par ALIE à ses concitoyens. Kane étant de nouveau chancelier, elle n’avait plus de raison de retourner à Polis.
Jasper s’était porté volontaire pour accompagner l’équipe. Il vouait encore une haine immense envers les natifs, mais il pensa que se confronter à ces gens en visitant Polis lui permettrait peut-être d’atténuer sa rancœur. Ça serait aussi un excellent moyen d’effacer son ardoise en aidant ses amis. Bien que l’heure du départ fût matinal, Monty était venu l’enlacer pour lui souhaiter bonne route et lui glisser au passage quelques blagues à l’oreille pour la route.
Raven se trouvait déjà dans le véhicule, très heureuse de pouvoir quitter le camp. Son rôle serait d’exposer aux natifs la menace qui pesait sur l’humanité toute entière.
Le véhicule était chargé et Clarke cherchait du regard Bellamy qui ne s’était toujours pas montré.
« C’est moi que tu attends ? » Demanda une voix derrière la fille aux cheveux d’or.
Le jeune homme son fusil en bandoulière la regardait en souriant.
« Tu n’es jamais à l’heure ! » Répondit Clarke.
« J’aime me faire désirer… » Lui lança-t-il avec un air narquois tandis qu’il montait à l’arrière du véhicule accompagné de deux autres gardes.
Kane attira Abby près de lui.
« Je veillerai sur elle ne t’inquiètes pas… » Rassura-t-il l’ex chancelière.
« Et qui veillera sur toi ? » Lui demanda-t-elle, les yeux pleins d’amour.
Clarke observait la scène de loin. Elle se sentait heureuse pour sa mère, même si elle et Marcus n’avait pas encore réellement officialisé les choses aux yeux de tous. Clarke pensa que c’était par pudeur, peut être pensaient-ils qu’elle pourrait être blessée en repensant à son père… En réalité, Clarke ne souhaitait que leur bonheur, il était si fragile et si rare sur cette terre.
« On dirait bien que ça roucoule ! » Lança Raven à Clarke en ouvrant la fenêtre conducteur.
Clarke lui sourit amusée par les pitreries de ses amis dans le Rover.
« Depuis, le temps qu’ils se tournaient autour… » Ajouta Jasper.
« Ok…les gars…on arrête ! On parle de ma mère là... » Leur répondit Clarke gênée.
Cela provoqua l’hilarité dans le véhicule.