PTSD
Chapitre 3 : PTSD
Le médecin a dit que j'étais fou.
Finalement le verdict est tombé.
Tu avais l'air abattu, Steve.
Et dire que tu es le premier a m'avoir dévisagé après que j'ai mordu cette infirmière.
Je voulais uniquement savoir si ma bouche réagissait encore.
J'en avait marre d'être nourrie par transfusion, je voulais sentir un liquide couler sur ma langue, humidifier mes lèvres.
Alors oui, j'ai mordue cette pauvre infirmière au bras, si fort que son sang a giclé dans ma bouche.
C'est ça que je voulais.
Elle a crié et tu as accouru.
Oh ce regard, encore une fois, ne me regarde pas comme ça Steve.
Ça me fais mal au cœur, ça me donne envie de vomir.
Moi, je n'ai rien a voir avec toi, tu es une nuisance.
Alors que tu es l'air si déçue, maintenant, ça me donne envie de rire.
Tu as l'air triste et un peu dégouté.
C'est moi qui te fait cet effet Steve ?
Tu fixe sans arrêt mon crâne.
Il est rasé maintenant, pas très bien, ce n'est pas symétrique et ça a repoussé a certain endroits, j'ai une cicatrice a l'arrière du crâne.
Ils m'ont lobotomisé, ils ont cru que ça aiderait.
J'ai d'énormes cernes sous les yeux, les lèvres cachés par une muselière qui m'empêche de me trancher la langue.
Je suis juste assis sur ce lit.
Depuis combien de temps maintenant ?
Depuis combien de temps viens tu, tous les jours, du matin au soir, t'asseoir sur ce petit tabouret près de mon lit, ma parler de ton passé et de ton ancien ami Bucky ?
L'homme que je ne suis plus.
Je n'ai même plus la force de le redire.
Voila ce qui m'énerve le plus, tu ne vois en moi que ton vieil ami, mais lui, il n'est plus là.
Il ne reviendra jamais.
Je ne suis pas Bucky, ni James, je suis le Soldat.
Le Soldat de l'Hiver.
Cela fait 6 ans que je suis resté cloué dans ce même lit, dans cette même chambre, toujours avec la même personne a mes côtés.
Tu m'exaspère toujours autant Steve.
Je te déteste, tu ne m'as laissé aucune chance.
Tu me considère déjà comme mort.
Moi je ne suis rien, tu ne vois que ton ami en moi.
Tu le reconnais a mes traits.
Mais il ne reviendra plus jamais.
Je suis paralysé, totalement, des jambes et des bras, condamné a pourrir dans un lut d'hôpital psychiatrique, avec un bâillon a travers les lèvres.
Pourtant, aujourd'hui tu semble encore plus accaparé que d'habitude.
Quand enfin le docteur rentre dans la chambre, tu es anxieux.
Moi, je ne ressens rien.
Je ne ressentirais plus rien.
Le Soldat ne peut ressentir.
Je suis brisé depuis le début.