Arrête de te mentir à toi-même

Captain America - All Media Types
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Arrête de te mentir à toi-même
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Summary
Sam pensait que le retour de Bucky dans la vie de Steve ne lui apporterait que des emmerdes : il ne s'attendait pas vraiment à trouver une âme-sœur sur le champ de bataille au passage.
Note
Si j'avais su que c'était CACW qui me referait écrire des fanfictions, je serais aller le voir le soir de son avant-première ! Parfois, il suffit d'un blockbuster ultra sexy et bastonné pour se faire du bien. Ce film m'a soigné-e en mode éclair, wow ! Vive mes bébés Marvel !
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Chapter 1

You ain't trying hard enough

 

Sam s'est dit qu'avec le retour de Bucky aux côtés de Steve, il y aurait soit conflits d'intérêt entre eux (qui serait le sidekick le plus loyal) soit qu'il perdrait d'office sa place auprès de Cap – une amitié vieille de quasi cent ans ayant fait couler autant d'encre que de larmes se rivalise très mal.

Surprise pour le bébé oiseau, il s'est fait assez rapidement un allié puissant avec qui plaisanter des coups de têtes de Captain America, avec qui se battre naturellement en co-op improvisée, avec qui l'espoir de retrouver un combattant proche de lui sur le champ de bataille ne lui fait plus peur.

Il rêve encore souvent de Riley, autant de ses derniers mots que de ses souvenirs les plus jeunes où ils buvaient des litres de bière entre deux missions.

Bizarrement, quand il voit Bucky sourire en coin, il pense autant à l'absence de Riley qu'à ces bons souvenirs. Il regarde Bucky avec nostalgie, mais aussi avec du baume au cœur. Avec Cap, il y avait surtout un partage d'expériences et de morales similaires. Avec Buck... C'est comme de retrouver une partie de son âme éteinte. (Ouais, il en vient même à tomber dans la poésie lyrique).

Parfois, il tourne le regard par habitude et tombe sur celui de Bucky, comme sous le sens : parfois, il soupire au même moment que Bucky lorsque Steve balance une connerie plus grosse que ses biceps double E : parfois, il rigole tout seul comme un con d'une blague que Bucky a balancée dans son com-oreillette, même si en plein combat.

Il croit qu'il est juste un peu fatigué de toutes ces aventures de super-héros avec des ego tuméfiés et qu'il avait besoin de trouver quelqu'un dans l'histoire qui en avait autant ras-le-cul. Il aide Cap pour le bien, pour la justice du plus grand nombre ou une connerie du genre : Bucky pareil. Alors parfois, quand il doute de sa place ou de la nature de ses actions... Il lui suffit de tourner les yeux et il ne se sent plus seul lorsque Barnes lui renvoie les mêmes yeux. Si ça c'est pas de parfaites conneries romantiques, l'enfer est déjà gelé.

Il se voyait pourtant plus team Black Widow que Winter Soldier mais, eh, on choisit pas toujours où on veut que son cœur guette ; il voulait tellement juste le voir comme un assassin décongelé un peu beau gosse, il aurait adoré le voir simplement comme un collègue de boulot chiant et un peu buté.

Mais nah, il est foutu jusqu'au cou. Il aurait dû écouter sa mama quand elle lui disait de rester loin des bad boys blancs (elle lui fera la leçon dix jours si elle apprend tout ça).

Il a eu le déclic un peu après le combat avec Spider-boy (ou Spider-man ? Le môme avait à peine douze ans) lorsqu'il s'est pris un coup de feu dans la gueule par Iron-Man. Emprisonné, il a eu tout le temps de se concentrer sur tout ce qu'il fuyait. Au début il a essayé de se distraire au mieux et d'éviter d'y penser mais bon... Coincé entre quatre murs sous l'eau, à un moment il n'y a hélas que sa tête où se retrouver.

Scott chante quelques tubes de disco avec des notes extrêmement fausses, et même si c'est assez dur à écouter, Sam espère que ça fait au moins chier les gardes. Parfois il l'accompagne aux chœurs, comme aujourd'hui :

« Stayin' alive !

– Stayin' alive ! Ah ah ah ! » Reprend Scott, pas hilare ou drôle comme d'habitude, mais au moins encore vivant. Il craint que Wanda ne le reste pas très longtemps s'ils restent toutes et tous enfermé-e-s ici. Hawkeye tape de la batterie contre les vitres en crachant au sol dès qu'un garde ne fait que le regarder.

Quitte à être prisonniers, autant l'être avec classe. (Avec un peu de conviction, il s'imagine la petite sorcière rouge les accompagner au chant).

Ils doivent malheureusement s'arrêter lorsqu'ils se reçoivent un peu trop de décharges électriques pour pouvoir continuer d'articuler correctement. Hawkeye, l'enfoiré, arrive quand même à lâcher un petit rire de désespoir :

« J'ai même pas peur de mourir là en vrai. Je sais que ma femme me fera la peau dès qu'elle saura ce qu'il m'arrive.

– Toi au moins y'a quelqu'un pour s'inquiéter... » Rigole, un peu aigre, Sam. Il pense à peine à son propre bonheur ces derniers temps, vu le nombre de merdes qui lui tombent sur la gueule. Il espère au moins que les deux derniers de la team Cap encore en liberté ont réussi à sauver le monde (et qu'ils viendront les sauver après).

« M'en parle pas. » Continue Scott. « Je sais même pas si j'ai une petite amie ou pas, mais en tout cas je sais qu'elle ne se fera de soucis qu'après plusieurs mois.

– Et le seul qui pourrait m'aider est un putain de néon rouge peureux. » Complète Wanda, avec une voix très faible mais croquante à la fin. Sam se réchauffe le cœur de l'entendre parler ainsi.

« Arrêtez de chialer les demis-marié-e-s, » Reprend Barton, « au moins vous avez des presque-moitiés super-héros, ce qui vous facilite mille fois plus la tâche. Ma femme est civile mais dangereuse, et je sais qu'aucune loi ne l'arrêtera de me tirer les oreilles sévère.

– Atta Hawkeye, tu sais pour moi et Hope ? » Crie quasi Scott. Sam a les oreilles qui commencent à lui chauffer, il sent le malaise arriver.

« Je suis un espion, fourmi-mec. Même à la retraite, je respire les secrets à des kilomètres. Toi et Guêpe, Wanda et Vision, Sam et Bucky. »

Merde. Sam s'en veut tellement d'avoir ouvert sa bouche pour une fois, ce qui lui fait beaucoup de mal à admettre. Ses joues sont assez brûlantes pour y griller des œufs – comment Barton peut être au courant de ça ? Ce n'est ni officiel ni formulé !

Un silence un peu gêné plane entre leurs cellules après ça. Comment se dédouaner de ça ? Il va pour tenter de tourner ça en blague, lorsqu'une grosse alarme lui vrille les oreilles et qu'il se jette contre les vitres pour savoir ce qu'il se passe.

INTRUSION, gueule les murs, INTRUSION SECTEUR 3. Et pour l'une des uniques fois depuis une semaine, il n'a plus peur de tendre une pensée vers Bucky : il sait qu'il est là. Pour eux (pour lui), qu'il a vaincu avec Cap ce qu'il y avait à vaincre. Il n'a jamais été aussi excité de sa vie, il a les muscles bandés à s'en péter les jointures de mains : il est enfin libre, il est enfin sauvé, il est enfin connecté à une personne si fortement que la simple idée de sa présence lui tire tout le bon au fond du ventre.

Des ombres dansent devant les cellules. Les gardes se sont échappés rapidement après l'alarme et Sam sait qu'il ne s'agit pas d'eux qui viennent vers eux : il reconnaît les formes des épaules, la fragrance et le changement d'ondes dans l'air (on n'est pas Falcon sans être sensible à ce genre de paramètres).

La gueule blonde de Cap lui adresse un franc sourire et il relâche tout l'air dans ses poumons. Il arrive même à balancer :

« Il était temps, les fossiles. On commençait à sentir le poisson ici. »

Ce n'est pas Steve qui lâche un rire à sa réplique, mais Bucky. Il l'aperçoit à travers la vitre de sa cellule comme une ombre mi-esquissée mi-disparue. Putain qu'il lui a manqué. Il ne veut plus qu'aucune vitre ne se dresse entre eux, et combattre pour des décennies à ses côtés tous les plus gros cons de l'univers. Bucky le regarde avec des petites humidités dans les yeux, et avec un seul bras.

(Il va donner deux baffes à Iron Man : une pour celle qu'il lui a foutue, et une autre pour ce qu'il a fait à Bucky. Ça lui semble honnête).

Les portes s'ouvrent, enfin, et il s'empresse de sortir pour checker Wanda : il la libère de ses liens le plus rapidement qu'il puisse, vite fait rejoint d'Hawkeye. Bucky se penche peu de temps après sur lui. Sans trop réfléchir, il le prend dans ses bras (il manque la lourdeur du métal contre le solide de son dos mais ça ne le dérangerait pas de s'habituer à ça avec le temps). Il aime le sentir en vie contre lui, il aime ses cheveux qui chahutent contre son visage et le désespoir tapi dans ses accolades faussement indifférentes.

Lorsqu'ils se séparent, leurs regards se retrouvent et le monde retourne à l'endroit : Bucky sans Sam est maintenant est équation fausse à tous les degrés. L'un comme l'autre le savent. Ils feront sûrement plus la guerre que l'amour pour le reste de leurs vies, mais ils le feront ensembles.

Il ne sait pas ce qui l'empêche de l'embrasser en cet instant. Il n'a jamais été aussi complet, et il sait que Bucky pareil.

 

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