
Empoisonnement
En plein cœur de la ville de Budapest, la planque des deux espions n'était pas bien grande. Juste suffisante pour s'y reposer ou entasser du matériel, tels que des armes ou des vivres. Mais, pour le moment, elle servait surtout d'abri sûr et de convalescence, notamment pour Clint.
"Il faut que tu vomisses, continue," conseilla Natasha.
L'archer aurait souhaité lui dire d'aller se faire foutre avec ses conseils à la con, que c'était dégradant pour son image, que plus jamais elle ne le reverrait dans cette position, cependant leur amitié allait au-delà de ça. Et même sans ça, il aurait bien été incapable de prononcer le moindre mot, trop occupé à évacuer le poison qui circulait dans son système.
De longues minutes passèrent ainsi, sans qu'il ne puisse rien contrôler et sans qu'il n'ait pas une seule pensée meurtrière pour l'homme derrière la cause de son état. Natasha et lui n'avaient pas réussi à l'attraper. S'il s'en sortait, il promettait de ne pas l'épargner et de lui faire regretter ses actions de la pire des manières. Oh oui, il le tuerait à petits feux, sans aucune once de remor...
"Ça va mieux ?" Interrompit ses pensées Natasha.
Tremblant de tout son corps, Clint réfléchit, s'affala contre le mur tout en s'essuyant la bouche avec du papier toilettes puis secoua négativement la tête.
"Non," fut-il franc.
"Ça va passer."
"Tu dis ça pour être gentille. Je sais que tu mens."
"C'est ce que tu penses ?" Se leva-t-elle de sa chaise pour aller s'adosser contre la care de la porte.
"Prouve-moi le contraire," marmonna-t-il en la devisageant le visage couvert de sueur.
Elle croisa les bras sur sa poitrine, les sourcils froncés avant d'aller chercher un torchon dans la cuisine et de lui jeter à la figure.
"La Red Room nous a forcées à ingérer délibérément toutes sortes de poisons pour habituer nos corps à toutes éventualités," expliqua-t-elle. "Ne va pas croire que je ne sais pas ce que tu ressens."
Il grimaça.
"Charmant. Tu marques un point de plus dans la catégorie entraînement pourri. Ça fait combien ? 11 à 9 pour toi ?"
L'espionne resta impassible, préférant ne pas repondre à cette question.
"Vois le bon côté, je ne me trouve pas dans ton état et je peux donc assurer nos arrières," souligna-t-elle l'utilité de sa formation derrière une vérité effrayante. "Dors maintenant, je te réveillerai s'il y a du nouveau."
"Tu ne me portes même pas jusqu'au canapé ?" Plaisanta-t-il en tendant mollement les bras vers elle.
Elle fit un pas en avant, non pas pour l'aider mais pour fermer la porte.
"Crois-en l'expérience, tu préfères rester là où tu es," mit-elle fin à ses espoirs de nuit tranquille.