Merlin / " La Belle au bois dormant"
Nehmue s’estimait satisfaite. Évidemment, le sort originel avait été modifié par Merlin, vu qu’il n’avait pas la puissance de faire mieux mais... un sommeil éternel au lieu de la mort ? Cela revenait au même pour la sorcière ! (Cette histoire de baiser d’amour pur... elle n’y accordait aucune importance. Les chances que ça arrive était trop pauvres pour qu’elle s’en inquiète. )
D’ailleurs c’était même plus satisfaisant. Uther vieillirait sans jamais pouvoir faire son deuil.
A coups de sortilèges, le château fut protégé, rendu inaccessible.
Les habitants, ceux qui avaient voulu rester pour servir leur prince endormi, moururent peu à peu, sauf Merlin.
Merlin avait trop de magie en lui. Merlin ne vieillissait quasiment pas.
Resté seul, il s’occupait chaque jour de son prince, s’assurant du confort de l’endormi, faisant le ménage, s’occupant dans sa vie d’hermite.
Et au bout de cent ans, Merlin fébrile, parcourait la chambre en tout sens.
Il savait très bien ce qu’impliquait son sort. Un sommeil d’un siècle qui serait brisé par un baiser d’amour pur.
La princesse... ou la jeune fille... devait arriver aujourd’hui... Mais si elle n’arrivait pas ?
Qu’arriverait-il à son prince ? A l’homme au coeur de roi auquel il avait consacré sa vie ?
Le sorcier respira profondément. Il avait étudié le sort. Bon d’accord, le jour où Nehmue avait maudit Arthur, il avait agit à l’instinct.... mais ça lui réussissait plutôt bien en général.
Et il avait étudié pendant 100 ans ! Ça devait marcher !
Secouant énergiquement la tête, il choisit de vérifier si le blond était bien installé pour se changer les idées. Alors décidant que l’oreiller était un peu plat, il se pencha pour lui redonner du volume.
Tout s’enchaina très vite.
Le faucon sur le bord de la fenêtre qui poussa un cri rauque.
Merlin qui tituba.
Les lèvres du sorcier qui couvrirent celles du prince avant qu’il ne batte vivement en retraite.
Et sous son regard choqué, Arthur.
Arthur qui se redressait lentement. En grimaçant et en jurant doucement, comme quelqu’un qui a trop dormi, ce qui était le cas.
Et puis le regard acier, encore embrumé par le sommeil se posant sur son serviteur.
- Merlin ?
Et le sorcier, rougissant et le coeur battant la chamade, ne put se retenir.
- …. C’est pas moi j’ai rien fait !