
-Chapitre 42-
Une des meilleurs choses entre Hope et Fred, mais aussi l’une des plus perturbantes parfois, était leur facilité à passer d’un moment tendu entre eux, bourré de sous-entendus les étouffant, à leur dynamique normale en l’espace d’une blague. Ces moments se multipliaient durant la dernière semaine de vacances passée chez les Weasley, en particulier car le rouquin s’assurait continuellement que tout allait bien et l’aidait pour la moindre tâche. Même si cela agaçait Hope, elle pouvait difficilement le contredire alors que son bras la lançait encore souvent pour la moindre activité.
Le dernier jour avant de retourner à Poudlard n’y fit pas exception. Pour une raison qu’elle ne comprenait pas trop, Hope avait l’envie oppressante de faire une simple tresse collée sur l’un des côtés de sa tête, qui irait ensuite s’effacer sous le reste de ses cheveux. Un vieux rituel de sa mère et elle, peut être que l’idée la réconfortait juste après la tournure catastrophique de ce mois d’Aout.
Le problème était que tresser ses cheveux étaient un vrai enfer à cause de son bras, l’obligeant à recommencer plusieurs fois car les mèches lui glissaient entre les doigts. Trois coups contre la porte de la salle de bain la sortirent de son petit monde après qu’elle jura encore une fois.
"Tu as bientôt finis, Hope ? Bill m’a poussé par terre, je dois prendre une douche," résonna la voix de Fred derrière.
"Ouai, tu peux rentrer."
Il s’exécuta pour la trouver en train de furieusement d’emmêler les prémices d’une autre tresse loupée. L’expression agacée de la sorcière était transparente et l’inquiétude revint directement chez le garçon.
"Qu’est-ce qui te prend ?"
"Rien, juste mes cheveux. Je te laisse la salle…"
Elle fut coupée par Fred qui la retenue dans la pièce puis ferma la porte derrière lui. L’endroit était étroit, ils logeaient tout juste à deux, compte tenu de la carrure imposante de Fred. Sans un mot, il se décala pour laver ses mains tachées de terre, sûrement le résultat de Bill et de leur séance de Quidditch, comme son pantalon et l’un de ses bras qui avaient subi le même traitement. Hope l’observait avec incompréhension pendant qu’il s’essuyait sur sa serviette et se plaçait derrière elle. Leurs regards se rencontrèrent dans la glace et Hope jura que sa respiration l’avait quitté à cet instant. Fred avait ses cheveux lui arrivant maintenant en dessous des épaules, regroupées dans un demi-chignon pour dégager ses yeux pendant qu’il jouait, ses bras étaient découverts jusqu’à ses biceps, de pars et d’autre de Hope, ses mains posées sur le meuble devant elle. A cause de l’exercice physique encore frais, ses muscles semblaient plus prononcés, les ombres de ses veines proéminentes commençaient de ses mains jusqu’à ses coudes à cause du nombre de cognards qu’il venait sûrement de taper.
"C’est une tresse que tu cherchais à te faire ?"
La question l’a pris par surprise, la sortant de sa contemplation involontaire pour trouver encore une fois les yeux de Fred la dévisager avec amusement. Il savait exactement ce qu’il faisait. Elle avait remarqué que c’était souvent le cas même si au fond ses actions avaient toujours un fond d’innocence depuis qu’elle était revenue en Angleterre, surtout comparé à cette semaine à la Nouvelle Orléans où tout était plus, prononcée, d’une certaine manière.
Hope hocha simplement la tête, ne faisant pas pleinement confiance à sa voix pour paraitre composée. Sans un mot de plus, les longs doigts de Fred se retrouvèrent dans ses cheveux, défaisant la base maladroite de son précèdent essaie pour la recommencer. La tête de la sorcière se pencha instinctivement sur le côté. Ses yeux suivirent ses mains qui tressaient agilement ses boucles, se rappelant la fois où elle avait fait la même chose pour Ginny dans la salle commune des Gryffondors après que Fred et George avaient été embarrassé de dévoiler qu’ils s’occupaient des cheveux de leur sœur. Cette gêne avait été complètement remplacer par sa concentration. Il ne mit pas longtemps à la finir et attrapa le poignet d’Hope pour y prendre l’élastique autour. Une fois la tresse sécurisée, ses doigts passèrent une dernière fois pour démêler le reste des cheveux d’Hope qui retombèrent pour laisser la fin de la tresse disparaitre en dessous.
"Merci," dit-elle simplement en voyant le résultat.
Même si elle tentait de l’ignorer, le simple moment lui rappelait les matins où sa mère passait son temps à essayer pleins de nouveaux style de tresse sur elle, la guidant ultimement à s’en faire elle-même presque tous les jours, du moins jusqu’à ce que Hayley Marshall ne devienne plus qu’un souvenir. La sensation était réconfortante et la détendait malgré la tension encore présente entre les deux adolescents.
"C’est moi qui ai pris un sérieux coup sur la tête à cause de Bill ou tes cheveux sont rouges ?" S’enquit Fred avec une mèche auburn enroulée autour de son doigt.
Un léger sourire étira les lèvres de Hope, qu’elle mordit rapidement en baissant la tête.
"Même si ta santé reste à débattre vu le nombre de chose que tu fais exploser dans ta chambre, non, tu ne rêves pas." Il tira un peu sur la mèche avec une exclamation de protestation mais ne la coupa pas. "J’ai teint mes cheveux plusieurs fois avec Nessa. La première fois, on avait acheté cette couleur rose et après avoir un peu trop bu pour que ce soit une bonne idée, on s’était fait des mèches sur chacune. Le résultat était, particulier on pourrait dire. C’était plus ou moins ma crise d’adolescence. Au final, j’en pouvais plus vraiment du rose alors j’ai tout teint en noir à mes 14 ans parce que je ne voulais pas ressembler à une enfant. Entre la repousse et la couleur qui s’estompe, j’imagine que ma vraie couleur doit ressortir."
"Alors tu es rousse naturellement ?!" S’exclama-t-il de stupéfaction.
Elle voulut protester mais les mots restèrent sur la langue, elle ne pouvait pas le nier réellement.
"Pas comme toi, largement plus foncé. Plus rouge que roux alors n’ose même pas me dire que je suis une rouquine," se défendit-elle péniblement devant le garçon hilare derrière elle.
Même un coup dans ses côtes ne l’arrêta pas. Lorsqu’il se reprit, ses doigts continuèrent de chercher les mèches plus claires que les autres, les reflets rouges ressortant grâce aux néons de la salle de bain.
"Je n’arrive pas à croire que tu as eu les cheveux rouges, j’aurais adoré te connaitre pendant ta période émo," il rit en passant sa main perdue dans les cheveux de Hope jusqu’à sa nuque en reportant son regard vers le miroir où il croisa le sien.
L’expression de Hope s’assombrit soudainement, ayant l’air inconfortable. Il retira immédiatement sa main pour la laisse tomber à côté de lui. Hope vit son geste mais ne dit rien.
"Tu m’aurais sûrement détesté. Je savais faire la fête, mais j’étais une vraie garce. J’arrive à peine à comprendre comment Rayan et les autres ont fait pour me supporter. Je ne suis pas exactement de fière de ce que je faisais…"
"Hope, tu traversais-"
"Je te laisse, tu devrais vraiment te laver, t’empestes la transpiration," le coupa-t-elle en se dégageant de son emprise autour d’elle pour s’échapper d’une conversation qu’elle ne voulait vraiment pas avoir.
Heureusement, l’atmosphère au Terrier était bien plus détendue qu’à leur retour de la coupe de Quidditch. Hope rejoignit Hermione et Ginny dans la chambre de cette dernière où elles préparaient leurs bagages pour la rentrée de demain. Mrs Wealsey était aussi avec elles, une robe de soirée présentée à chacune sur ses bras.
"Elles sont superbes mais j’ai loupé un épisode ?" S’enquit Hope en entrant dans la pièce.
"Tu n’as pas lu la liste ? Une robe de soirée est exigée cette année dans les fournitures," lui appris Hermione qui rangea soigneusement sa robe bleu clair à volant dans sa valise.
Mrs. Weasley se retourna vers elle avec une expression embarrassée.
"J’ai pris celle d’Hermione en même temps que les costumes des autres mais… Eum… l’argent que tu m’as donné est tombé juste pour le reste et…"
"Oh ne vous en faite pas, c’est moi qui n’ai pas lu la liste, je suis désolée. De toute manière ma tante Rebekah voudra sûrement s’en charger, elle adore ça."
Hope avait compris que la gêne de Molly venait surtout du fait qu’elle ne pouvait pas se permettre de dépenser pour quelqu’un d’autre alors que les habits de ses quatre enfants représentaient déjà sûrement un écart de taille pour la famille modeste. La jeune fille ne trouvait pas juste dans ces moments là l’abondance d’or dans son coffre à Gringott, dont elle avait depuis récupéré la clé, alors que les Weasley devaient se serrer la ceinture chaque fin de mois. Pour autant, elle savait que toutes aides financières seraient rejetées en bloque alors elle se permettait seulement de gâter ses amis pour leurs anniversaires et occasionnellement à Pré-au-Lard en payant sa tournée aux Trois Balais.
Au sujet de l’argent, c’était Fred et George qui étaient au plus bas de ce côté-là. Le lendemain matin de l’attaque, leur sac donné par Ludo Verpey se retrouva mystérieusement vide, rempli en fin de compte d’or de farfadet qui avaient finis par disparaitre. Les jumeaux voulaient croire à une simple erreur et prévoyait de rentrer en contact avec le collègue de leur père pour réclamer leur argent. Hope avait proposé de leur avancer au moins ce qu’ils avaient investie en premier lieu mais ils refusèrent.
Le jour de leur départ à Poudlard était morose. La pluie tapait pleinement contre les vitres et la fin des vacances n’enchantait pas tout le monde, en particulier Ron qui craignait déjà la tonne de devoirs qui l’attendait. Hope accueillait elle grandement la distraction de son téléphone encore vide de message, à l’exception d’un de Lizzie qui lui assurait en grommelant qu’ils cherchaient encore quelque chose. ‘Les pierres de résurrections spéciales ancien phénix ne courent pas les rues’ s’était emportée la blonde après une énième demande de Hope.
A la vue des derniers évènements et du manque d’inscriptions cette années, l’école Salvatore n’ouvrirait pas ses portes tout de suite d’après la suite de son message. L’idée la mettait mal-à-l’aise, la pension avait toujours été grouillante de vie, de personnes différentes, comme elle. La savoir vide à l’exception des quelques membres de l’équipe et des autres enfants pas encore rapatriés chez eux par leurs parents était étrange. Egoïstement, elle se réjouissait d’aller à Poudlard.
Elle ne manqua pas d’envoyer un message d’encouragement à Josie qui commençait elle son premier jour au lycée de Mystic Falls, sous la direction nouvelle de Dorian. Hope avait partagé la nouvelle avec les jumeaux, Fred ne pouvant pas s’empêcher de se vanter d’avoir aider à sauver un ‘équivalent humain’ de Dumbledore. Bien que les deux soient directeurs, il était dur de les associer d’une quelconque manière mais elle le laissa parler en roulant simplement des yeux.
Le sujet de Maugrey Fol Œil animait le petit déjeuner alors que le visage d’Amos Diggory était apparu à travers les flammes de la cheminée pour demander l’aide d’Arthur. L’homme était un ancien aurore d’après Charlie, ayant rempli les cellules d’Azkaban des mages noirs suivant Voldemort. Malgré qu’il ait soit disait perdu la tête à la paranoïa, Hope ne pouvait que le trouver admirable étant donné qu’elle avait elle-même eu à faire à ce genre de personne.
Le trajet jusqu’à la gare de King’s Cross fut chaotique entre le chat d’Hermione, Pattenrond, qui attaqua le chauffeur, sa maitresse et ses deux amis, sans compter les pétards mouillés de Fred qui exposèrent de sa valise dans le taxi. Traverser le mur qui les séparait de la voie neuf trois-quarts était presque une bénédiction à côté.
Les aurevoirs étaient rapides. Charlie et Bill les avaient accompagnés avant de devoir repartir à leurs jobs respectifs. Bill regardait le Poudlard Express avec nostalgie.
"On se reverra peut-être plus tôt que tu ne le penses," dit Charlie à Ginny en la serrant dans ses bras.
"Pourquoi ?" Demanda Fred, toujours aussi curieux.
"Tu verras," lui répondis son frère. "Mais surtout ne dis pas à Percy que je vous en ai parlé. Après tout « c’est une information classée confidentielle jusqu’à ce que le ministère décide de la rendre publique. »" Se moqua-t-il, rejoint par un rire des jumeaux à son imitation.
"Moi j’aimerais bien retourner à Poudlard cette année," ajouta Bill.
Ron se tourna vers son frère en fronçant les sourcils. "Pourquoi ?"
"Vous allez avoir une année vraiment intéressante. Peut-être même que je prendrais un peu de temps pour venir voir ça…"
"Voir quoi ?" insista Ron sans obtenir de réponse.
Hermione, Harry et Hope remercièrent Mrs Weasley de les avoir accueillis pendant une semaine. Ce à quoi elle répondit qu’elle aurait aimé les avoir à Noël mais qu’ils préféreraient sûrement rester à Poudlard pour une certaine raison. Ron s’agitait, mécontent d’être tenu dans le secret des adultes. Même Hope s’avouait intriguée.
Fred et George mirent les pieds dans le plat lorsque leur mère insinua un changement des règles, une information primordiale pour eux qui passait leur temps à les briser. Hope du pratiquement les trainer jusqu’au train pour trouver le compartiment avec Lee.
Son regard trouva enfin les dreads parfaitement entretenues du commentateur de Quidditch officiel de Poudlard et Hope ne pu s’empêcher de laisser tomber les jumeaux pour retrouver celui qui complétait leur quatuor.
"Hope Marshall !" S’exclama-t-il en la prenant dans ses bras.
Les deux ne s’étaient pas vu depuis leur dernier jour à Poudlard car celui-ci avait passé ses vacances en Irlande en famille. Ils n’avaient pas non plus pu se voir lors de la finale à cause du monde présent. Le jeune homme était une vraie bouchée d’air fraiche. Fred et George étaient bien sûr très bien eux même mais ils marchaient dernièrement sur des œufs autour d’elle par peur de la brusquer alors que Lee restait fidèle à lui-même -surtout parce qu’il n’était pas au courant des derniers évènements, à part l’attaque d’Hope la semaine dernière après leur avoir envoyé une lettre pour avoir des nouvelles.
"Alors ce bras ?" S’enquit-il après avoir salué les jumeaux qui s’assirent en face d’eux.
Inconsciemment, Hope posa une main sur la cicatrice en lui adressant un regard rassurant.
"Comme neuf, alors l’Irlande ?" Continua-t-elle sur un ton léger.
Lee ne perdit pas de temps à commencer son récit animé. Hope essaya de rester concentré sur lui mais elle sentie le regard de Fred peser sur elle, l’obligeant à discrètement lui rendre. Bien sûr qu’il savait qu’elle mentait, la tresse fraichement plaquée sur une partie de sa tête par lui le matin même en témoignait mais la dernière chose qu’elle voulait été ressasser cet évènement en boucle en portant la position de victime. La douleur était beaucoup plus supportable, comme l’avait prédit Charlie, le seul problème était que faire des tâches qui tiraient trop sur ses points la fatiguait vite. Hope détestait définitivement être blessée, elle se sentait handicapée de devoir être aidée ne serait-ce que pour porter à bout de bras plusieurs livres. Heureusement que tout cela était provisoire, elle se donnait encore deux semaines avant d’être complétement rétablie.
Hope fit simplement non de la tête à Fred en espérant qu’il comprenne le message de ne pas s’attarder là-dessus, et il n’insista pas. Il n’avait pas l’air content non plus mais c’était le dernier des soucis de la sorcière. Le trajet respirait la normalité de son premier voyage à Poudlard, si on excluait qu’elle avait tordu le bras du garçon à sa diagonale et que des détracqueurs s’étaient invités.
En descendant du train, l’image encrée dans sa tête de Poudlard était la même. Le ciel était plus couvert mais les étoiles transperçaient les nuages gris, complimentant les lumières du château et des torches disposées sur les barques qui emmenaient les premières années. Elle se promis une nouvelle fois de peindre ce spectacle lorsqu’elle le pourrait. Un bras fut passé autour d’elle par George, lui donnant un sentiment nostalgique de sa première fois à Poudlard, très similaire.
"Pas de barque pour toi cette fois, tu es avec nous," l’informa-t-il en la dirigeant vers les diligences.
A leurs têtes étaient placées deux chevaux qu’elle ne connaissait pas. En réalité, seules leurs silhouettes squelettiques se rapprochaient d’un cheval étant donné leurs ailes de chauve-souris. La créature était intrigante, comme Hope n’en avait jamais vu. Cela n’empêchait pas pour autant le sentiment qui lui retournait l’estomac en passant à côté de plusieurs pour trouver une diligence vide.
"Qu’est-ce qu’il y a ?" Demanda George en voyant l’expression perplexe de la jeune fille.
"C’est quoi au juste ces choses ?"
Il fronça les sourcils et regarda autour de lui d’un air perdu. Hope roula des yeux à son attitude et lui donna un coup de coude dans les côtés.
"Te fiches pas de moi."
"Wow, de quoi tu parles sérieusement ?" Son ton était sincèrement confus.
"Les créatures qui tirent les diligences," répondit-t-elle d’un ton exaspéré.
Fred et Lee se rapprochent d’eux en entendant leur conversation.
"Rien ne les tire, Hope. Magie !" se moqua Fred en passant à son tour son bras autour de sa nuque.
Hope soupira en les poussant tous les deux.
"Vous êtes hilarant, donc vous voulez me faire croire que j’hallucine des chevaux des enfers maintenant ?" Dit-elle en se retournant pour leur faire face, les bras croisés.
Les jumeaux échangèrent des regards surpris.
"C’est plutôt toi qui cherches à nous faire peur j’ai l’impression," dit George.
"Ils sont sérieux, rien ne les tire depuis des années." Renchérit Lee.
"Génial, donc c’est moi qui deviens folle." Conclut Hope en levant les bras au ciel sous les yeux concernés des trois garçons.
Hope s’apprêtait à se retourner avant d’être surprise par une fille dans la diligence à côté d’eux, la faisant sursauter malgré elle.
"Tu n’est pas plus folle que moi, je les vois aussi. Ce sont des sombrales, elles ont une apparence terrifiante mais elles sont adorables quand ont apprend à les connaitre." L’informa la voix rêveuse.
La jeune fille avait de longs cheveux blonds et des lunettes de soleil roses loufoques quand bien même il faisait nuit. Elle arborait l’uniforme de Serdaigle et Ginny se tenait en face, tout aussi perdue que les autres.
"Et pourquoi vous les voyez et pas nous ? C’est un truc de fille ?" Intervint Lee en grimaçant.
La blonde enleva ses lunettes et lui sourit.
"Non, seulement les personnes qui ont vu la mort dans les yeux peuvent les voir. Je m’appel Luna, et tu es Hope, c’est ça ? Ginny m’a déjà parlé de toi."
Son ton restait détaché et jovial malgré la signification du cheval ailée qu’elles seules pouvaient voir. Hope se figeait en écarquillant les yeux, soudainement nauséeuse. Elle n’avait vu aucun de ses parents mourir de ses yeux, pas même Henry, mais elle avait tué. Elle avait vu ces vampires saignés de tous les orifices de leurs visages avant de tomber, la vie s’éteignant dans leurs yeux. Elle avait vu Landon se liquéfier à ses pieds.
Sa respiration se coinça dans sa gorge et pour la première fois depuis longtemps, Hope sentait le début d’une crise de panique la gagner. Sa vision se brouilla légèrement mais elle se sentie tirer doucement par quelqu’un. Sa concentration était seulement sur sa respiration saccadée, alors elle ne se rendit compte que tardivement qu’elle était déjà dans l’une des diligences. Fred avait un bras autour d’elle de nouveau et George et Lee étaient assis devant elle.
"Ça va ?" Demanda-t-il timidement lorsqu’il vit sa vision s’ajuster.
Hope hocha la tête et grogna en frottant son front.
"Ce truc devait sérieusement tomber sur moi," se plaignit-elle en rejetant sa tête en arrière. "Des créatures qui ne sont visibles que par les personnes ayant vu la mort… Vous avez ça aussi pour les serials killers ? Nan, c’est stupide parce qu’un serial killer à forcément vu la mort comme il a tué, c’est le principe même d’un meurtr-"
"Hope, est-ce que ça va ?" Répéta Fred après son frère en la coupant de la tirade nerveuse dans laquelle elle s’était lancée.
"Si je réponds à cette question encore, on saura tous les deux que ce sera un mensonge." Répondit-elle simplement en tournant son visage vers la vitre où les arbres défilaient vaguement, brouillés par les gouttes s’étant remises à tomber en trombe.
En réalité, Hope réussissait à lui mentir quelques fois sans qu’il ne s’en rende compte. Pas qu’elle le voulait, mais parfois dire la vérité était bien plus douloureux que contourné la question en laissant plané le mystère.
‘Pourquoi tu as autant de flacon de médicaments dans le tiroir ?’ lui avait-il demandé un jour où il avait pris sa douche dans sa salle de bain parce que George occupait l’autre.
La vérité aurait été d’avouer que bien avant Clarke, les cauchemars la rongeaient déjà. Alors elle avait commencé par les somnifères pour ne faire aucuns rêves indésirables. Cette période s’accompagnait du début de sa relation houleuse avec Ruby, qui n’avait d’ailleurs pas vraiment bien finis de son côté. Tout cela la guidant à Slo Guerrera, 15 ans et orphelin, tout aussi paumé qu’elle, qui lui appris à prendre son premier rail de coke dans des toilettes miteuses après avoir vu Ruby embrasser un autre inconnu.
Slo était ne lui avait jamais vraiment menti. Elle savait pertinemment qu’il la tirait vers le bas et que développer une amitié avec lui ne serait qu’une source de problème, Slo ne s’en était pas caché non plus. Rayan était aussi entré dans la vie de Hope entre temps, avant qu’il ne comprenne le manège qui se dessinait avec Slo et qu’il y met fin lui-même. Elle n’avait pas revu le dealeur de drogue depuis, pourtant les boites de cachets demeuré, intouché.
Lorsque Fred ouvrit le mauvais tiroir devant elle en cherchant la brosse qu’elle lui avait indiqué dans celui du dessous, cette vision ne lui fit rien. Un sentiment de honte tout au plus mais elle était reconnaissante qu’il ne connaisse pas toutes ces substances à part la weed qui trainait avec quelques paquets de cigarettes dans Poudlard occasionnellement.
Répondre ‘je ne suis pratiquement jamais là alors quelqu’un a dû utiliser ma salle de bain et oublier ça, je demanderais à Freya,’ était tellement plus simple. Le mensonge traversa ses lèvres avec aisance et pendant le bref moment que leurs yeux s’étaient rencontrés, Hope était persuadée qu’il verrait à travers.
Pourtant, il se contente d’hocher la tête et d’ouvrir le tiroir suivant pour trouver la brosse qu’il cherchait. Parce que Fred lui faisait maintenant une confiance aveugle, et l’idée la hantait encore jusqu’à aujourd’hui. Elle aurait presque préféré sa colère que son calme olympien. Pas qu’elle lui devait des explications sur chaque moment de sa vie pour autant.
Cette nuit-là, elle avait surpris encore une fois son regard envers elle, plein d’admiration et de la chaleur que dégageait toujours Fred Weasley, mêlé à l’inquiétude de la voir morose alors que tout le monde riait. Hope riait aussi, mais Fred restait Fred et il semblait lire ses émotions comme dans un livre ouvert, peut-être parce qu’il cachait lui aussi les siennes qu’il jugeait indésirables.
Le même regard dont il la couvait dans cette diligence.
Hope avait senti les deux fois ses yeux se remplir de larmes.