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« Hey, Harmony, tu me racontes une histoire ? »
La jeune américaine releva le nez de la lettre qu’elle écrivait à son père et observa la jeune Gryffondore aux cheveux de feu qui la regardait avec des étoiles dans les yeux.
La jeune Nécromancienne ne comprenait pas vraiment Ginevra Weasley. La rouquine cherchait la compagnie de l’Américaine et cela laissait Harmony perplexe. Elle n’avait jamais rencontré de personne qui soit aussi… À l’aise en sa présence.
Habituellement, les gens ne cherchaient pas sa compagnie. Ils fuyaient l’aura de mort qui lui collait à la peau. Il n’y avait guère que les autres nécromanciens, les créatures magiques et sa famille pour ne pas être gênés.
Et puis il y avait Ginevra Weasley. Harmony supposait que le rituel d’exorcisme subit par la Gryffondor l’immunisait.
« S’il te plaît ! », plaida la jeune fille.
L’Américaine sourit et acquiesça.
« Quoi comme histoire ? Une histoire américaine ? Une légende ? Un brin de culture étrangère ? »
« Parle-moi de la vie en Amérique », répondit Ginny en s’asseyant à la table d’Harmony.
« C’est très différent d’ici. Là-bas, tout le monde se fiche de ton statut. On se fout que tu sois un humain, un kitsune, une goule ou une nymphe. Tu peux te promener en blue-jean, en tong et chemise à fleur ou en robe sorcière, personne ne mouftera. »
« Ça doit être bizarre… », murmura Ginny.
« Moi, c’est ici que je trouve bizarre. Mais tout ça est lié à nos histoires. Sans le procès de Salem, l’Amérique ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. »
« C’est à dire ? »
Harmony reboucha son stylo et le rangea dans sa trousse.
« Les États-Unis, qu’ils soient magiques ou moldus sont principalement une nation d’immigrés. Des populations européennes, africaines ou encore asiatiques se sont mêlées aux populations indigènes. Lorsque les Sang-Purs, fraîchement débarqués d’Europe, ont voulu imposer leur loi, justement sous prétexte qu’ils étaient supérieurs car leur sang était pur, ça c’est mal passé. Vraiment très mal passé. »
« Peux-tu m’expliquer ? »
« De nombreux Nés-de-Moldus ont fait le voyage aux USA pour fuir les dictatures des Sang-Purs européens. »
« C’est un peu dur « Dictature »… »
« Renseigne-toi, lis des ouvrages historiques, des anciennes lois… Tu verras que ce n’est pas exagéré… Bref. Les Nés-de-Moldus se sont alliés aux populations magiques indigènes contre les Familles Sang-Pures. Ce fut la guerre. Une guerre larvée, faite de coups dans le dos et de guet-apens. Il y eut beaucoup de perte des deux côtés. Cela a duré du débarquement du May Flower jusqu’au Procès des Sorcières de Salem. Hector Sapin, l’un de mes très lointains aïeuls, eut une idée aussi horrible que géniale. Il a utilisé les moldus pour tuer les Sang-Purs. Ceux-ci furent piégés et capturés par les moldus qui les condamnèrent à la pendaison ou au bûcher. »
« Un simple sort de flamme froide et un transplanage et ils pouvaient partir », dit la rouquine sans comprendre le « plan ».
« Oui. Sauf que les chamans indiens avaient piégé la zone. La magie des Européens avait été… désactivée. Et ils ont rôti comme des cochons sur leur broche », ricana Harmony avec un sourire terrifiant.
« Mais c’est horrible ! », s’exclama Ginny.
« C’est la guerre très chère. Et à la guerre, c’est « marche ou crève ». L’alliance a gagné face aux Sang-Purs et ce fut la fin de la suprématie des bigots nobliaux. C’est pour cela que l’Amérique Sorcière est si différente de l’Angleterre. Il n’est pas rare de croiser des banshees, des satyres ou mêmes des nekos dans les rues de MC. »
« MC ? »
« Magic City, la Capitale Sorcière. Elle est construite au beau milieu de l’Iota. Si un jour tu veux venir aux USA, préviens-moi par hibou, que je te serve de guide », sourit Harmony.
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Severus dressa rapidement un bouclier devant lui avant de fusiller du regard son fils adoptif.
Le Potionniste n’était pas naïf. Il connaissait très bien l’origine des petits-pois qui venaient d’attaquer la table des professeurs. Et même s’il avait eu le moindre doute, le sourire en coin de Neville ne trompait personne.
« Je pensais vraiment qu’on y échapperait cette année », marmonna Filius.
« Vous avez beaucoup d’espoir, cher collègue », répondit Severus, en évitant un pancake volant.
Les sixièmes années, la terrible promotion 76, avaient encore une fois déclenché l’une de leur bataille collective. Et le pire c’était qu’au départ, ce n’était même pas un sixième année qui avait commencé la bataille.
Non. C’était Miss Malfoy, en défendant Miss Lovegood des moqueries de Serpentards de quatrièmes années qui avait déclenché ce grand bordel. Draconis s’en était mêlé, ainsi que la fratrie Potter-Granger. Et de là, tout un jeu d’alliance s’était mis en branle.
Et toute la nourriture sur les tables s’était mise à voler, lancée par magie ou à la main, sur les autres, élèves et professeurs inclus.
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Léo regardait le tournoi avec un petit sourire en coin. Ce soir, dans le parc de Poudlard, sous une magnifique lune de juin, caché sous un puissant voile magique qui les isolait du reste du monde, une quinzaine de personnes s’affrontait sur des échiquiers et une poignée d’autres observait.
Le Grand Tournoi d’Échec avait commencé la nuit dernière et il continuerait chaque soir de la semaine jusqu’à la finale. Il avait été instauré bien des siècles auparavant, par un jeune Né-de-Moldu, avant même que les échecs ne soient transformés en jeu sorcier.
C’était pour cela, en respect avec la tradition, que les joueurs utilisaient des plateaux et des pièces totalement moldues et que toutes les personnes portaient des masques afin de cacher leur identité. Cette tradition avait été instaurée lorsque la pratique de jeu moldu était encore interdite à l’École.
À ses côtés, Léo pouvait sentir la tension qui habitait son frère. Harry, vêtu d’une grande cape grenat, la capuche au sombre liseré argent remontée sur la tête et le visage caché derrière un loup de satin noir, avait le regard rivé sur un échiquier particulier.
Deux joueurs s’affrontaient sur un plateau de marbre rose et blanc. L’un avait un masque de porcelaine représentant une tête de renard stylisée et l’autre un loup de plumes rouges. C’était le second qui intéressait les Potters.
Le Serpentard se demandait encore comment Harry avait réussi à convaincre la belette de participer au Tournoi. Son jumeau avait dû ruser pour réussir à convaincre Ron qu’il avait largement le niveau pour se frotter aux meilleurs joueurs de l’École. Et puis même s’il n’allait pas très loin dans la compétition, personne n’en saurait rien, vu que tout le monde était masqué.
Léo fournit le loup que la belette portait. Il avait ronchonné mais s’était incliné face à son jumeau. Le Serpentard était finalement content de revoir Weasley. Ses prises de becs avec lui, dans son ancienne vie, à Poudlard faisaient partie de ses bons souvenirs malgré tout ce qu’il disait. Et puis, il avait bien été obligé de communiquer avec lui après le mariage de leur enfant.
« Il va gagner », murmura Harry.
« J’espère bien ! J’ai parié dix galions sur la victoire du corbeau rouge », répondit Léo, sans lâcher le plateau des yeux.
Harry leva les yeux au ciel. Il trouvait le surnom de Ron vraiment mauvais. Lorsque le Poufsouffle avait traîné son ami aux sessions d’inscription, il n’avait pas pensé à un surnom. Le Gryffondor non plus. Les organisateurs avaient donc décidé, unanimement, du nom de Ron en voyant son loup de plumes rouges. N’ayant pas de meilleures options, les deux Deuxièmes années avaient accepté.
Le sourire de Léo se fit plus carnassier en voyant Ron mettre « échec » son adversaire. Le Serpentard ne perdait jamais le nord. Il aimait l’argent et les paris, surtout lorsqu’il était certain du résultat et c’était un bon moyen de faire du profit. Avant, Ronald Weasley, Ordre de Merlin Première Classe, avait été l’un des plus grands stratèges du XXIe siècle.
« Je pense que les capacités de la belette pourraient nous être utiles pour le plan purée. »
« Je tiens à mêler le moins de personne possibles dans tout ce fatras. Il y a déjà Percy, Su et Sev. Et c’est déjà trois personnes de trop », répondit honnêtement Harry. « Mais je suis d’accord pour qu’on garde cette option sous le coude. »
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Harry ouvrit de grands yeux.
« T’es sérieuse ? »
Harmony afficha un grand sourire plein de dents en hochant la tête.
« Oh oui. »
Le sourire de l’américaine passa sur celui du Survivant.
« Oh yeah ! »
Le Survivant éclata de rire. Il adorait cette nouvelle version d’Harmony. Elle avait déjà son caractère de merde et son franc-parler. Et elle ne se laissait arrêter par aucune règle. Le mélange des trois éléments était… Hautement explosif.
Après la visite d’Héla et la période, assez longue, Harry le reconnaissait volontiers, d’acceptation des éléments qui lui étaient tombés sur le coin de la gueule, le Survivant s’était grandement rapproché de l’Américaine.
Celle-ci l’avait guidé dans l’apprentissage de ses nouveaux pouvoirs. Sous ses directives, Harry avait déjà réussi à réanimer une souris. Cela ne lui semblait être rien du tout comme ça, mais la fille de la Mort avait déliré de joie pendant une bonne journée.
Apparemment, réanimer un cadavre n’était pas facile. Pourtant, Harry n’avait pas trouvé cela si dur…
En parallèle à la création de morts qui marchent, Harmony lui avait appris à prendre le contrôle de zombis déjà créés. Pour cela, elle avait tiré le Survivant dans un petit cimetière moldu à quelques kilomètres de Pré-au-Lard et avait relevé trois cadavres qu’elle avait lancés sur Harry.
Le Poufsouffle avait rapidement dû trouver comment voler le contrôle qu’avait l’américaine sur les morts, pour éviter de se faire boxer par des cadavres puants. Il s’était pris quelques jolis gnons avant de prendre le contrôle de l’un des zombis.
Harmony avait été contente de son travail, même si elle lui avait dit qu’il aurait quand même dû être plus rapide.
Harry lui avait fait la gueule pendant une semaine après cela.
Harmony était toujours aussi peu pédagogue. Qu’elle ait neuf ou vingt-cinq ans, elle était adepte de la technique « La pratique, c’est la vie » et « Apprends ou crève ! ». Autant dire que c’était parfois vraiment dangereux.
Mais à côté de cela, c’était une bonne amie. Avec toujours des idées pour mettre l’ambiance. Harry avait apprécié la course de patins à roulette dans les couloirs, surtout lorsque Rusard les avaient pris en chasse ou lorsque Zacharias avait fini sur les fesses après être rentré dans Pansy Parkinson.
Mais l’idée actuelle était encore plus géniale. Harmony voulait organiser une putain de bataille navale !
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Léo mordillait le bout de sa plume. Il hésitait sur la réponse qu’il devait mettre à la dernière question du formulaire. C’était les questions bonus, les questions qui étaient d’un niveau supérieur à celui de la deuxième année.
Est-ce que ça ferait vraiment suspect s’il répondait correctement ?
Le Serpentard hésita encore un peu avant de poser sa plume sur le parchemin. Bah, advienne que pourra, il allait répondre et basta. C’était de la Métamorphose, la matière de prédilection de Léo avec les potions. Macgo savait qu’il était doué et que son niveau dépassait celui demandé en deuxième année. Elle ne s’étonnerait pas trop.
De toute façon, s’il voulait que la Directrice des Gryffondors accepte de lui faire passer ses BUSES en avance, il fallait qu’il commence à lui montrer qu’il avait les capacités de les réussir, même avec deux ans d’avance.
Léo savait qu’Harry avait répondu aux questions bonus de Sortilèges. Toutes. Y compris celles de niveaux supérieurs.
Le Serpentard apposa le point final de sa copie de Métamorphose avant de rouler son parchemin et de poser la tête sur ses bras croisés. Dans une autre partie de la salle, Léo pouvait voir Harry qui dormait déjà depuis un petit moment. Ce couillon avait répondu au formulaire en quinze minutes avant de faire une sieste, allongé sur sa copie.
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La chaleur égyptienne était étouffante. L’air était lourd et remplit de poussière. Une puissante tempête de sable avait frappé la ville du Caire la veille. Ce n’était pas un temps normal pour la saison, mais tout le monde, sorciers comme moldus faisait avec.
Accoudé au comptoir Bill sirotait une limonade bien fraîche. Il avait fini sa dernière mission quelques heures auparavant. Lui et son équipe avaient travaillé sur les protections d’une tombe qui venait d’être déterrée par une équipe internationale d’Archéologues Magiques. Durant la petite semaine qu’il avait fallu aux briseurs de sort pour nettoyer toutes les vieilles malédictions tordues qui piégeaient l’entrée puis l’intérieur de la tombe, Bill avait côtoyé des sorciers italiens, grecs, égyptiens, chiliens et péruviens, un trio de Ghouls américaines et un kitsune japonais. Tant de nationalités et de race et de statuts avaient donné un melting pot culturel fascinant. C’était pour cela que Bill aimait autant son métier et c’était également pour cela qu’il aimait si peu retourner en Angleterre… Sa patrie d’origine était si… repliée sur elle-même ! Même ses parents et Merlin savait qu’il les aimait, étaient obtus d’esprits et avaient de forte tendance xénophobes bien qu’ils s’en défendent.
À vrai dire, le seul de sa fratrie avec qui Bill pouvait parler à cœur ouvert de ses missions sans recevoir de regards vaguement dégoûtés ou des monologues moralisateurs sur la nécessité de se méfier des créatures magiques ou des sorciers étrangers, était Charlie. Tout simplement parce que son cadet s’était lui aussi exilé du Royaume Unis.
Les pensées du rouquin furent interrompues par l’entrée dans le bar d’une très belle femme. Elle avait la peau cuivrée, les yeux onyx et les longs cheveux raides et sombre comme l’ébène des indigènes. Elle était vêtue d’une robe blanche très étroite, collante même. C’était un fourreau qui commençait juste sous la poitrine et était maintenu par deux bretelles dorées nouées sur les épaules. Bill se sentit rougir jusqu’aux oreilles en s’apercevant que les bretelles, larges d’une dizaine de centimètres ne laissaient que peu de place à l’imagination. Loin de cacher la poitrine de la femme, elles mettaient très bien en valeur les seins, ronds et fermes, ne cachant que les tétons de la femme.
Celle-ci s’aperçut sans mal de la gêne de Bill et laissa échapper un rire clair, dévoilant des dents blanches aux canines aiguisées. Elle s’approcha du jeune sorcier et s’installa sur le siège voisin sans se départir de son sourire prédateur.
« La vue te plaît ? », demanda-t-elle, faisant frémir Bill.
Sa voix était profonde et chaleureuse, douce comme du miel. La femme était fascinante et si belle. Le sorcier bredouilla quelques mots incertains. Il n’avait pas encore 23 ans et ses hormones étaient en ébullition.
La femme posa sa main, fine aux longs doigts délicats, sur sa cuisse et se pencha vers Bill. Celui-ci, figé, ne voyait que l’ovale parfait de son visage, ses yeux profonds comme l’abîme soulignés de noir et d’or et les lèvres pleines et peintes qui s’approchaient de lui.
Une explosion déchira l’air et une vive douleur au dos sortit Bill de sa transe. Il était allongé sur le dos, son tabouret renversé un peu plus loin. La femme avait disparu et un sorcier, vêtu de l’uniforme réglementaire de la FIM égyptien, se tenait devant Bill, le bras tendu vers la porte du bar, la main enveloppée par une aura argentée et le regard dur.
L’homme se détendit au bout une minute passée dans un silence pesant sans que personne ne bouge dans le bar. Bill n’osa pas se relever, se demandant encore ce qu’il s’était passé.
« Hé bien, tu l’as échappé belle l’ami ! » s’exclama le sorcier en se tournant vers Bill et en lui tendant la main.
Le rouquin l’attrapa et fut hissé sur ses pieds par son interlocuteur.
« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »
« Mérytrê-Hatchepsout, voilà ce qu’il s’est passé », gronda le sorcier de la FIM.
« Pardon ? », demanda Bill, complètement perdu. L’autre fit son incompréhension dans ses yeux et soupira.
« Ali Addin, inspecteur de la Force d’Intervention Magique. Des témoins ont prévenu le bureau de la présence de Mérytrê-Hatchepsout dans ce bar. C’est une Reine Vampire particulièrement ancienne qui s’est réinstallée au Caire il y a peu. Elle nous cause pas mal de soucis, heureusement qu’elle se limite au monde magique pour l’instant. Elle vous avait pris comme cible quand je suis arrivé et que je l’ai fait fuir. »
« Hein ! Mais pourquoi moi ? »
« Bonne question. Vous êtes un ressortissant étranger. Votre transformation, en casse-croûte ou en nouveau membre de sa ruche aurait eu d’effroyables répercussions… Votre Pays aurait été impliqué et cela aurait grandement compliqué l’existence de Mérytrê-Hatchepsout… Bah… Cela n’a peu d’importance. Il faudra que vous passiez au poste pour faire votre déposition sur l’incident. »
« Demain j’ai un jour de congé… »
« Parfait, je vais avertir mes collègues de votre venue. Bonne soirée Monsieur. »
« Vous aussi », murmura Bill, un peu dépassé par les événements.
Il ne fallait jamais que sa mère n’apprenne qu’il était passé à un poil de cul de mouche de devenir un vampire ou un casse-croûte pour vampire !
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« Draconis, pourrais-je te parler quelques instants ? », demanda Léo en voyant l’Héritier Malfoy traverser la Salle Commune avec ses amis. Le troisième année s’arrêta. Il fit signe à ses camarades de chambrée de continuer sans lui avant de se rapprocher du plus jeune.
« Oui ? »
Léo lança un sort d’Intimité et une bulle de silence enveloppa le duo.
« Je suis l’Héritier et le prochain Patriarche Black », déclara abruptement Léo
« Pardon ? », s’exclama Draconis.
Léo soupira. Les explications promettaient d’être compliquées et longues. Et il n’avait aucune idée de comment allait réagir son double dans cette dimension.
« Lady Walburga Black est mourante. Ce n’est plus qu’une question de jour, d’après sa dernière lettre. »
« Je suis au courant », déclara Draconis. « Mère m’a prévenu… Ainsi donc, Grand-Tante Walburga a trouvé un nouvel Héritier… », murmura le Serpentard, les yeux dans le vague.
Le regard du plus âgé se fit brusquement plus perçant lorsqu’il se fixa à nouveau sur Léo. Le futur Patriarche Black prit sur lui pour ne pas réagir et demeurer impassible. Il connaissait bien l’expression de son vis-à-vis. Trop bien même. C’était celle qu’il avait lorsqu’il planifiait ses prochains coups politiques.
« Je vais être honnête avec toi Potter. Je n’ai jamais voulu de la Maison Black. Je t’apprécie Potter même si tu es complètement imprévisible. Ou plutôt, je t’apprécie parce que tu es complètement imprévisible », dit Draconis avec un petit sourire en coin. « Je m’appelle Malfoy, Draconis Malfoy », déclara le blond platine en tendant sa main à Léo.
Léo sourit et serra la main de son vis-à-vis. Draconis, en tant qu’Héritier de sa famille, venait tout bonnement de proposer une amitié entre leurs deux Maisons. Et Léo, en tant qu’Héritier, venait de l’accepter. Désormais, les Black, les Potters et les Malfoy, lorsque Draconis prendrait la place de son père, seraient alliés… Ça allait déménager au Magenmagot !
« J’ai autre chose à te demander « , poursuivit Léo.
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Hermione éclata de rire en poussant Marcus à l’eau.
Sur les berges du lac Noir, Minerva McGonagall souriait, amusée par la situation.
Ce n’était pas tous les jours qu’elle pouvait assister à un pareil spectacle.
Sur le lac, installés sur de grandes plaques en mousse d’environs trois mètres carré et d’une dizaine de centimètres d’épaisseur, les étudiants de Poudlard se battaient à grands renforts de « frites ». Des équipes s’étaient formées au gré des amitiés de chacun et après cela, le chaos avait commencé.
Les petites embarcations se heurtaient dans la confusion. Les élèves se poussaient, se chahutaient, s’attaquaient, se piégeaient dans le plus grand chaos. Ils étaient trempés de la tête au pied et certains avaient même plongé la tête la première dans le Lac, intentionnellement ou non.
L’espace d’un après-midi, la frontière entre les Maisons et les générations s’était effacée. Tout cela parce qu’une gamine aussi têtue que mauvaise en métamorphose avait décidé de faire une naumachie sur le Lac Noir.
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Su éclata de rire lorsque le Directeur annonça les scores des Quatre Maisons. Serdaigle arrivait, comme il se devait, en tête avec 623 points. Serpentard ne suivait pas très loin derrière avec 617 points. Gryffondor affichait un score acceptable avec 475 points tandis que très, très, très loin derrière se traînaient les Poufsouffles.
La Campagne d’Harry contre sa propre Maison avait payé. Mais les fruits du succès étaient amères pour certains. 197 points. C’était la première fois depuis plus de deux siècles qu’une maison avait aussi peu de points en fin d’année.
Oh oui ! Harry Potter avait encore réussi une action exceptionnelle. Il avait établi un nouveau record de points perdus, explosant au passage celui des Maraudeurs.
Pomodora ne savait pas si elle devait en rire ou en pleurer. Ses blaireaux l’avaient mérité d’une certaine façon. Mais la pilule restait quand même dure à avaler.
Cédric Diggory afficha un petit sourire contrit. Cette dernière place avec aussi peu de points faisait vraiment, vraiment mal. Le Cinquième année se jura de ne plus jamais, jamais se mettre un Potter à dos. Trop dangereux… Trop douloureux.
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G-A Brook était pensif. Ces six mois passés à Poudlard avaient été enrichissants. Il avait vu sa jeune Apprentie se lier à de nouvelles personnes et se faire des amis qui pour une fois n’étaient ni des nécromanciens, ni des créatures magiques. C’était bien que l’enfant voit toutes les facettes du monde magique.
Deux étudiants ressortaient du lot parmi les nouvelles connaissances d’Harmony.
Il y avait la jeune Weasley. La jeune fille aux cheveux de feu était totalement insensible à l’aura négative qui enveloppait la Nécromancienne Naturelle. C’était en soi une curiosité. Il allait falloir garder la jeune Poudlarienne à l’œil. Cette capacité cachait peut-être quelque chose de plus gros. Ou rien du tout.
Et il y avait Harry Potter. Le Survivant. Harmony avait passé énormément de temps avec le Poufsouffle. G-A Brook s’était d’ailleurs demandé s’il devait intervenir, s’il devait discuter avec le garçon afin de le menacer des pires représailles s’il faisait du mal à son Apprentie, mais Ulysse, qui gardait toujours un œil sur Harmony, lui avait dit que c’était inutile.
Le Nécromancien avait senti l’odeur de la Mort sur le jeune garçon. Ce n’était pas comme chez un Nécromancien ou chez un Seigneur Liche. Non, c’était différent. Plus puissant, plus sauvage, plus… Dangereux.
G-A Brook lissa sa moustache d’un geste songeur. Oui, cette année avait été enrichissante. Mais désormais, il fallait penser au futur. Lorsqu’Harmony revendrait de sa petite virée sur le Chemin de Traverse, ils partiraient pour Washington où les attendait le père de son élève.
L’Apprentie passerait un mois avec sa famille avant de reprendre la route avec son Maître en direction du Pacifique.
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Le monde était noir. Le monde était blanc. Le monde était silence. Le monde était bruit. Le monde était douleur… Douleur ! DOULEUR !
Douleur.
Douleur des os broyés.
Douleur de la chair à vif.
Douleur du corps, douleur du cœur… Douleur… Douleur ! DOULEUR !
Heureusement, dans son cocon, personne ne pouvait lui faire mal. Ceux Blancs avaient essayé de le toucher, de le ramener. Mais il s’était caché, confiné dans son bunker, dans son cocon protecteur. Là, personne ne pouvait lui faire de mal.
Celle Noire venait. Toujours, souvent, jamais, parfois. Elle parlait. Elle se taisait. Il ne savait plus. Elle était là. Elle était chaude, douce, apaisante. Mais c’était un piège.
Il le savait. Il le savait ! Il le SAVAIT !
Il ne sortirait pas ! Jamais ! Il ne quitterait pas son cocon ! Il ne souffrirait plus jamais. Jamais ! JAMAIS !
Car les très sombres étaient toujours là, rodant autour de lui, prêt à frapper, intimement, profondément, douloureusement. Ils étaient encore là ! Toujours là !
Il ne sortirait jamais. Jamais. Jamais ! JAMAIS !
Douleur… Douleur et peur… Peur et Terreur… TERREUR !
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Anna Loudriss était infirmière à Sainte-Mangouste depuis de longues années. Elle avait sa petite routine bien rodée. Lorsqu’elle prenait son service à 14h, juste après le repas de midi, elle faisait une ronde, vérifiant que tous ses patients allaient… Bien.
Elle connaissait chaque cas sur le bout des doigts.
C’est pour cela que lorsqu’un cri perçant déchira le silence de son service, Anna Loudriss s’alarma et fit immédiatement sonner l’alarme dans le bureau des médicomages de service.
Elle se précipita en courant vers la chambre du si silencieux, et si calme, et si gentil Sirius Black.
L’infirmière ouvrit la porte avec fracas.
L’homme était recroquevillé dans un coin de son lit. Une grande silhouette noire était penchée vers lui et tenait le visage de l’homme entre ses mains.
Anna aurait pu croire que c’était un détraqueur s’il ne manquait pas l’intense désespoir et le froid mordant qui accompagnait ces créatures
L’inconnu tourna lentement la tête vers l’Infirmière qui hurla de peur.
Le visage aux yeux entièrement noirs était squelettique. La peau desséchée, parcheminée, était tendue sur les os, formant un masque horrible. La créature ouvrit la bouche et laissa échapper un râle qui glaça le sang de l’Infirmière.
Alors que les Médicomages déboulèrent dans la chambre, bousculant l’Infirmière, la silhouette s’évanouit dans un nuage de fumée noire qui se dissipa lentement.
Dans son lit, Sirius Black continuait de hurler. Hurler à s’en mettre les cordes vocales à vifs, les genoux repliés contre sa poitrine, se balançant d’avant en arrière, les yeux dans le vague.
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Les Nornes étaient satisfaites. Leur tapisserie se tissait correctement. Le Chevalier avait rencontré le Hérault. La Mère avait retrouvé la Fille. Le Python gagnait en puissance. L’Exorciste, le Professeur et le Potionniste avaient rejoint la lutte. Le Chien était revenu.
Les pions se rassemblaient sur l’échiquier de la Vie.
Oh, bien sûr, il manquait encore des fils, mais ils viendraient… En temps voulu.
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