
Héla
~ blablabla ~ : Fourchelangue
Blabla : Titre de livre
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Héla
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« Bonjour Mr D’Élée, je vous en prie asseyez-vous. »
L’homme d’une cinquantaine d’années aux cheveux poivre et sel avait l’air complètement perdu. Il s’assit dans la chaise matelassée bleue face au bureau de l’Agent Feuerhart.
« Pourquoi suis-je ici Madame ? Je n’ai pas bien compris les explications de votre collègue… »
La femme se retint de lever les yeux au ciel. Karl avait souvent cet effet-là sur les gens. Il les embrouillait sans même le vouloir, c’était un talent inné chez lui.
« Je souhaite vous parler de votre ami Empédocle Agrigente. Vous le connaissez depuis votre enfance, n’est-ce pas ? »
« Oui, nous nous sommes rencontré à l’école primaire, après mon installation à Chalcis. Nous avions 7 ans. On est tout de suite devenus très proches… On était toujours ensemble, inséparable. On a eu tous les deux la joie de découvrir que nous étions des sorciers à nos 9 ans. Même la magie ne nous a pas séparés. »
Adèle opina du chef et griffonna quelques notes sur ses feuilles. Le dossier de Mr Agrigente mentionnait effectivement que les enfants sorciers grecs commençaient leurs éducations magiques dès 9 ans.
« Pouvez-vous me parler un peu de l’été 1978 ? »
« Pourquoi ? », demanda l’homme avec un visage tout de suite méfiant et soupçonneux.
« C’est important Monsieur. Cette réunion n’est absolument pas un interrogatoire. Ce que vous direz ici ne pourra en aucun cas être utilisé contre vous ou dans une cour de Justice. Cependant, vous pourrez être appelé plus tard à la barre pour témoigner cette fois dans le cadre d’un procès. »
« Bien… Nous l’avons toujours été… Évidemment, Empédocle et moi sommes proches. Nous avons eu des parcours différents. Après Naógeías, nous avons pris des chemins différents. Lui est devenu archéologue en suivant la voie moldue et moi j’ai rejoint la fonction publique moldue comme enseignant en primaire. Mais on a toujours gardé contact. J’ai été son témoin et lui le mien… Je l’ai aidé à la mort d’Altéa… Bref, tout ça pour dire que je connais très bien Empédocle et je sais comment il agit. Le 26 juillet 1978, lorsque je suis allé chez lui, il a une magnifique villa avec vu sur la mer dans le Péloponnèse vous savez, j’ai vite remarqué qu’il y avait des choses anormales dans son comportement… comme s’il avait été ensorcelé. »
« Mr Agrigente a réellement été ensorcelé. Il a subi un. »
« Sortilège d’Amnésie », coupa Mr D’Elée, « je sais. Et il le sait aussi. Cela n’a pas été très difficile de savoir ce qu’il s’était passé. Ma femme est une Voyante de rang A. Elle a consulté les arcanes et a facilement trouvé qu’un enfoiré d’occidental avait attaqué mon meilleur ami. D’ailleurs sa commère de voisine à très facilement confirmé la venue de l’homme blond aux dents étincelantes. On a réellement compris l’ampleur de l’attaque lorsque ce sale voleur d’anglais a publié son maudit bouquin, « Marche a pied avec les trolls » ou un truc comme ça… Il a volé le mérite d’Empédocle ! », s’énerva le professeur D’Elée.
« Pourquoi ne pas avoir porté plainte ? », demanda l’agent tout en se doutant de la réponse.
« Avec quelle preuve ? De la divination ? Iris n’est que voyante de rang A. Seuls les témoignages de voyants de rang S ou SS sont acceptés comme preuve dans les tribunaux. Le témoignage d’une vieille moldue trop curieuse pour son bien ? Irrecevable également », annonça, acide l’homme. « Et puis comment aurions-nous pu porter plainte ? Qui est prêt à écouter et défendre deux sauts-de-mouton qui attaquent en justice un Sang-Purs ? Grinderwals a son lot d’adeptes dans mon pays Agent Feuerhart, même maintenant. »
Le visage d’Adèle resta de marbre mais intérieurement elle était dégoûtée. À chaque fois c’était la même histoire. Un sorcier sans famille ou incapable de se défendre face à un Sang-Pur effectuait une action incroyable et le misérable vers anglais venait, récupérait l’histoire avant d’attaquer l’esprit du véritable héros…
« Justice sera rendu Mr D’Élée. Justice sera rendue, car l’homme ayant attaqué votre ami s’en est pris à un poisson beaucoup trop gros pour lui. »
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« Mais j’aime pas y aller ! »
« T’as pas le choix gamine. »
« Mais euh ! »
Harmony croisa les bras et afficha une mine boudeuse. Cela fit seulement ricaner Ulysse qui continua d’avancer vers la salle maudite.
La jeune Nécromancienne ne comprenait pas pourquoi son Maître l’obligeait à assister à des cours de Métamorphose. Elle était incapable de transformer une aiguille en allumette, même si sa vie en dépendait. Sa Magie n’était tout simplement pas compatible.
Alors pourquoi aller se faire flic pendant une heure avec la femme-chat ?
Harmony grommela tout en suivant Ulysse. De toute façon elle n’avait pas le choix. Elle entra dans la salle à la suite des Premières années et prit grand soin de se mettre tout au fond de la salle. Avec un peu de chance, elle pourrait finir discrètement sa nuit.
Son projet fut avorté, non pas par Ulysse, qui de toute façon était déjà en train de dormir alors que le cours n’avait même pas commencé, mais par une élève aux cheveux roux. Harmony lui sourit pour être polie avant de s’affaler sur la table.
L’Américaine tourna la tête vers sa camarade de bureau et l’observa attentivement. Son âme était très intéressante. Elle avait été blessée de manière assez profonde, mais elle guérissait. Harmony reconnu aisément les traces d’un rituel d’exorcisme. Cet acte de magie de l’âme laissait des traces très caractéristiques.
Tandis que sa camarade tentait de transformer un gobelet en oiseau Harmony laissa ses pensées vagabonder. Elle aimait bien Poudlard. Il y avait plein de choses à exploser… Oups lapsus, explorer.
Les élèves lui foutaient une paix royale. Il y en avait bien deux trois qui avaient essayé de lui parler, mais ils repartaient très rapidement. Ils étaient mal à l’aise en sa présence… Comme à chaque fois.
La première fois qu’elle avait déambulé dans les couloirs toute seule, après avoir réussi à piéger Ulysse dans une trappe dans un couloir du troisième étage, un sale con de treize ans environs avait essayé de l’embêter parce qu’elle n’avait que neuf ans. Il avait fallu les efforts combinés de trois professeurs pour réussir à le décoller du plafond. Évidement G-A l’avait engueulée devant les autres adultes. Mais une fois revenus dans leurs appartements, il l’avait félicitée pour son magnifique maléfice.
« Tu as cours de quoi après ? », demanda sa voisine en chuchotant.
Harmony sortit de ses pensées et tourna la tête vers elle.
« Runes. Avec les Septièmes années en bleu je crois. »
« Sérieux ? »
Harmony haussa un sourcil. Pourquoi donc la rouquine était-elle étonnée ? L’Américaine suivait les cours en fonction de son niveau.
Son Maître passait son temps à parcourir la planète en long, en large et en travers. Cela n’avait pas permis à Harmony d’avoir une éducation linéaire traditionnelle.
De cette façon, la nécromancienne suivait les cours d’Arithmancie et de Rune avec les Septièmes années, Astronomie et les Soins aux créatures Magiques avec les quatrièmes années, la Botanique, et les Potions avec les Sixièmes années, les Sortilèges avec les Deuxièmes années et la métamorphose et l’Histoire avec les Premières années.
G-A s’occupait de lui faire des cours particuliers en Défenses… et en Magie Noire.
Harmony se demanda brièvement si elle allait expliquer tout ça à sa voisine lorsque la cloche sonna. L’Américaine attrapa sa sacoche en vitesse et fila en vitesse hors de la salle, sans même réveiller Ulysse. Que le zombie se débrouille tout seul.
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Les applaudissements retentirent dans la Salle-sur-Demande lorsque les lumières s’éteignirent.
Harry sourit. Il était fier de son frère et de sa troupe de théâtre. La représentation de la Tragédie espagnole de Thomas Kyd n’avait pas rassemblé beaucoup de monde. Soit les élèves ne connaissaient pas le théâtre, soit ils s’en moquaient. Mais il y avait tout de même une grosse vingtaine de spectateurs dont certain professeurs. La présence de Severus avait particulièrement fait jaser.
Sur scène Grégory, Léo, Colin, Patricia, Grant, Gauvain, Lavande et Luna s’inclinaient. Ils portaient encore leur magnifique costume d’époque. Les comédiens tirent sur scène Pénélope Deauclaire qui apparemment leur avait donné un coup de main pour la création des tenues et pour la gestion des sorts d’éclairages.
Harry continua d’applaudir pour un troisième rappel. Il était content que Léo et Grégory aient pu mener leur projet à bout malgré ce qui s’était passé à Poudlard. Cependant, jouer une tragédie dont l’intrigue s’articulait autour d’une vengeance commanditée par un fantôme n’était peut-être pas le meilleur choix possible vu ce qui s’était passé les mois précédents.
Lorsque Harry en avait fait la remarque juste avant la première, Grégory lui avait dit qu’ils avaient choisi, tous ensemble, cette pièce en septembre.
Maintenant, la petite troupe allait préparer une autre pièce. Peut-être une comédie cette fois.
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Assise dans un couloir, Harmony débattait avec les personnages d’un tableau pour savoir si oui ou non, le rouge des pommes de la nature morte du sixième étage était réaliste ou pas.
Le débat était acharné et les arguments fusaient des deux cotés. Brusquement Harmony s’arrêta au milieu d’une phrase. Elle venait de sentir quelque chose. Quelque chose de familier et de parfaitement anormal. Pourquoi donc sa mère était-elle à Poudlard ?
La Nécromancienne se leva et remonta la trace de la magie. Elle pouvait sentir les résidus de la magie de la Mort picoter la sienne. C’était agréable. Comme revenir à la Maison après un long séjour ailleurs.
Cependant, alors qu’elle se rapprochait de la source de la Magie, elle nota des différences. Légères, subtiles, mais indéniables. La réalisation la frappa avec la délicatesse d’un 36 tonnes. Ce n’était pas sa Mère. C’était Lui. Le Chevalier, le Bras Armé…
« Maître… »
Harry sursauta lorsque l’appel résonna dans le couloir désert. Devon, le petit mamba noir qui suivait le Survivant comme son ombre depuis qu’il lui avait sauvé la vie siffla en direction de l’ombre.
Une enfant, plus jeune que les premières années, dont les cheveux châtains chairs étaient attachés en deux couettes hautes apparue. Le Poufsouffle se figea en la reconnaissant. C’était Harmony. Avec vingt ans de moins. Et avec les yeux entièrement noirs.
L’Américaine s’approcha du Poufsouffle et se laissa tomber à genoux une fois arrivée devant lui.
« Mon Seigneur et Maître… Ordonnez, j’obéirai. »
Harry frissonna, à la fois à cause de ce que venait de dire Harmony, mais aussi à cause du ton qu’elle avait utilisé. La voix était à la fois rauque et douce, aiguë et grave. Elle résonnait comme si plusieurs personnes étaient en train de parler en même temps.
Le Survivant tourna la tête dans tous les sens pour vérifier que personne n’arrivait. S’ils étaient découverts dans cette situation, son secret ne resterait pas longtemps caché. Harry jugula la panique qui commençait à monter.
Il empoigna Harmony par les épaules, l’obligeant à se relever. Il la tira vivement à sa suite et rejoignit à toute allure la Salle sur Demande.
~ Devon, va chercher Léo, dis-lui que c’est très urgent. ~ siffla Harry avant de se tourner vers l’enfant qui ne le lâchait pas des yeux.
« Assieds-toi. »
« Oui mon Seigneur », répondit Harmony en s’installant dans l’un des fauteuils que Harry avait demandé à la Salle de créer.
« Et appelle-moi Harry ! » gémit-il.
« Oui Seigneur Harry. »
Le Poufsouffle gémit à nouveau. Vivement que Léo arrive, il n’allait pas s’en sortir seul.
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Lorsqu’Héla apparut, elle ne put s’empêcher de regretter d’être venue. Dans un petit salon cosy les jumeaux Potter faisaient face à Harmony. La Déesse soupira envoyant les yeux entièrement noirs de la nécromancienne et en sentant la tension qui régnait dans la pièce.
« Mère ! »
« Héla ! »
« Harry. »
~ Choucroute ~
Les regards se tournèrent vers Natrix qui, roulée en boule sur l’un des fauteuils venait de rêver à voix haute.
« C’est quoi ce bordel ! », s’exclama Harry.
Héla serra l’Américaine dans ses bras avant de se tourner vers son Chevalier.
« Harry, voici Harmony, ma fille et mon Héraut. »
« Hein ? »
La Mort rit doucement devant les mines éberluées des humains. Elle s’installa dans un grand fauteuil noir, Harmony sur ses genoux. L’enfant était bouinée contre la Déesse et souriait avec béatitude.
« Tu peux avoir des enfants ? »
« Évidement. J’en ai eu de très nombreux au cours des siècles. Actuellement, il en reste deux en vie. Et Harmony. »
« Pourquoi cette séparation ? », demanda Léo qui avait noté la subtilité de langage.
« Le cas d’Harmony est très particulier. Génétiquement, elle est la fille de Donald Mallard et Mélody Sapin-Mallard. Magiquement, elle est ma fille. »
« J’avoue ne pas comprendre. »
La déesse sourit.
« Je vais donc commencer par le début. Mélody Sapin était une Sorcière Cachée, comme votre frère Dudley, bien que sa magie ne s’exprimait pas de la même façon. Mélody épousa Donald Mallard, un cracmol, héritier de la Noble et Ancienne Famille Mallard qui a émigré aux États-Unis après la guerre contre Grindelwald. Ils eurent un enfant sur le tard. Cependant, il y eut une complication. Le fœtus n’avait pas d’âme. Il n’était qu’une coquille vide. Je suis allée sur les lieux pour récolter l’âme de la mère qui devait mourir en couche et pour éliminer l’aberration qu’elle allait enfanter. »
Harry leva la main, interrompant le récit de la Mort.
« Donc, si on récapitule, on avait un bébé vivant mais sans âme et un cadavre en devenir. »
« Oui. Je suis arrivée quelques minutes avant l’accouchement. Et à ce moment-là, il s’est produit une chose que je n’explique pas. Le fœtus a absorbé ma magie. Il a également absorbé celle de sa mère. Mais en quantité moindre. Harmony est née et Mélody est morte. Et moi je suis retournée sur Hellheim en laissant vivre l’enfant. »
« Mais… Elle n’a pas d’âme. »
« Si Seigneur Harry », répondit la nécromancienne en relevant la tête et en descendant des genoux de la Mort.
« Mais… Mais… Comment ? Et pourquoi elle m’appelle comme ça ? »
« Les âmes se réincarnent lorsqu’elles le souhaitent. Les souvenirs de leurs vies antérieures sont effacés, sauf dans de très rares exceptions. Une âme de mon Royaume a investi le corps d’Harmony lors de sa première respiration. Et concernant ta deuxième question, tu es le Maître de la Mort Harry », déclara simplement Héla. « Ou plutôt, de manière plus exacte, tu es le Maître des Morts. Car moi, je suis incontrôlable. Tous les morts-vivants, fantômes, vampires, nosfératus, ou autres esprits frappeurs t’obéiront si tu leur donnes des ordres. »
« What the fuck ?! »
« Mais Harmony n’est pas morte. N’est-ce pas ? », demanda Léo en regardant en coin l’Américaine qui lui fit un grand sourire.
« Non, je suis bien vivante. »
« C’est une Nécromancienne Naturelle de très haut niveau. Et elle est en partie ma fille. C’est à cause de tout cela qu’elle a réagi aussi violemment à ton aura de Maître de la Mort. Tu as réveillé en force les capacités que je lui ai léguées. D’où ses yeux d’ailleurs. »
La Déesse fit un petit geste de la main et lentement le noir des yeux d’Harmony se résorba, laissant la sclérotique redevenir blanche et les iris verts-noisette.
« J’ai une de ces chances moi », soupira Harry. « Si la Salle sur demande pouvait en faire apparaître, je me sifflerais bien un grand verre de Whisky. »
« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. »
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La feuille de papier tremblait au rythme des mains blanches. Les mots se tordaient sous le regard remplit de larmes. Une goutte tomba, formant une large auréole dans laquelle l’encre se brouillait.
Il était mort.
Il était mort.
Il était mort.
Tué par les vampires des Carpates.
Il était mort.
Sa famille était certaine qu’il n’avait pas été transformé.
On ne pouvait pas transformer un cadavre déchirer en plusieurs morceaux.
Il était mort.
Elle ne le reverrait plus jamais.
Il était mort.
Elle ne savait pas si elle l’avait déjà aimé. Elle avait été fiancée à sa naissance. Il avait douze ans de plus qu’elle. Elle ne l’avait jamais aimé de manière romantique. Leur relation était plus fraternelle et amicale.
Il y avait une grande complicité et du respect entre eux. Pas d’amour. Pas encore. Jamais.
Il était mort.
Il avait emporté avec lui les espoirs de sa Famille. Il en avait été l’Héritier. Il aurait dû devenir le prochain Patriarche de sa Famille.
Mais il était mort.
C’était son seul cousin qui portait désormais la lourde charge d’Héritier. Et qui était son nouveau fiancé. Sa mère avait immédiatement négocié une réécriture du contrat de mariage lorsqu’elle avait appris Sa mort. Sa fille aurait pu la traiter de connasse sans cœur. Il n’était pas encore en terre qu’elle commençait à réorganiser le mariage. Mais elle savait à quel point la survie d’une famille Sang-Pure sur le déclin, portée uniquement par une femme était dure. Sa mère faisait de son mieux pour assurer une vie meilleure à sa fille.
Il était mort, ses espoirs avec lui.
Et elle était vivante.
Sally serra avec douceur Megan contre elle. Son amie était dans un état catatonique depuis qu’elle avait lu la lettre. La Née-de-Moldus n’avait pas demandé ce que disait la missive. La couleur noire de son enveloppe et la réaction de Megan en disait suffisamment.
Sally avait connu son lot de deuil. Elle savait que dans ces cas-là tout le monde réagissait de manière différente. Il n’y avait rien à dire, juste à attendre, être là. Pour Megan.
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Le Survivant était allongé dan son lit. Il regardait le plafond de la Salle sur Demande sans réellement le voir. Il était perdu dans ses pensées.
La rencontre avec Héla avait été… enrichissante. Il avait découvert qu’il avait bien plus de pouvoir qu’il ne le pensait. Et bien plus de responsabilités. Harmony avait une grande maîtrise de ses pouvoirs, mais si elle pétait un câble, ce qui avait de grandes probabilités d’arriver entre la quantité… divine de magie qu’elle possédait et la présence de Harry.
Héla l’avait prévenu. Si cela devait arriver, Harry aurait le devoir d’arrêter Harmony. En l’envoyant à Hellheim si nécessaire.
Autant dire que la nouvelle n’avait pas vraiment plus au Poufsouffle. Il venait à peine de retrouver son amie-amante-confidente-fiancée, ce n’était pas pour la perdre à nouveau. Mais il n’avait pas le choix. C’était son devoir.
« J’aime beaucoup ma fille », avait déclaré la Déesse une fois que l’Américaine ait quitté la Salle-sur-Demande pour rejoindre son Maître. « Mais elle est une erreur de la nature. Elle n’aurait jamais dû être. Elle était condamnée dès la naissance. Elle perturbe la Balance par sa simple existence. C’est à cause de cela qu’elle danse au bord du précipice et flirt avec la folie. Sa magie n’est pas stable et ne le sera certainement jamais. Sauf si elle devient un Seigneur Liche. »
Elle n’aurait jamais dû être. Cette petite phrase tournait en boucle dans la tête de Harry. Il ne se souvenait que trop bien de la prophétie de Dudley.
« La main de celle qui n’aurait pas dû être scellera le destin du Chien ».
Harry ne savait pas ce qu’il devait faire. Harmony allait-elle sceller le destin de Sirius en Bien ou en Mal ? Et comment ? Et pourquoi ?
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Harry marchait dans les couloirs sombres. Il se glissait dans les ombres, jouant avec le clair de lune qui passait à travers les fenêtres. L’École était silencieuse. Tout le monde dormait, y comprit les tableaux.
Le Maître de la Mort était frappé d’insomnie. Cela faisait plusieurs jours qu’il dormait très mal. Depuis la visite d’Héla en fait. Les révélations sur Harmony étaient un peu dures à avaler. Les révélations de ses propres dons n’avaient guère été mieux accepté. Et pourtant.
Les Fantômes lui obéissaient. Harry avait testé les dires d’Héla. Le Baron sanglant s’était plié à sa volonté. Cela avait effrayé le Poufsouffle. Il ne voulait pas d’un tel pouvoir !
Alors qu’il passait devant les Toilettes du Deuxième étage un bruit incongru interpella Harry. Pensant que c’était Mimi qui pleurait encore, Harry poussa la porte des toilettes des filles.
En voyant la chevelure rousse éclairée par les rayons de lune, Harry sentit son cœur se serrer. Il s’approcha doucement et posa sa main sur l’épaule de l’élève.
Celui-ci sursauta et tourna vers lui des yeux effrayés et baignés de larmes.
« Hey, ce n’est que moi Weasley. »
« Qu’est-ce que tu fiches ici Potter ? », demanda quelque peu agressivement le Griffondore.
Harry ne s’en offusqua pas. Ron n’était qu’un gamin qui était visiblement à bout de nerfs.
« Je me balade », badina le Poufsouffle avant de reprendre plus sérieusement. « Ça va Ron ? »
L’ancien meilleur ami de Harry papillonna des yeux, surprit que le Jaune et Noir connaisse son nom. Il baissa les yeux vers la petite forme sombre qu’il tenait dans ses bras.
« C’est Croutard… Il est mort. »