Desdemona Flint & Adalbert Runcorn

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
G
Desdemona Flint & Adalbert Runcorn
Summary
C'est l'histoire d'un retour à Londres après la dernière année à Hogwarts, et le commencement d'une vie d'adulte.
Note
Hey, voici un OS (probablement) qui ne contient rien de très passionnant, mais j'avais ces personnages en tête depuis un moment. Peut-être que ça évoluera au-delà de ce petit texte, peut-être pas. Dans tous les cas, je poste ça ici. Je préviens aussi que je garde les noms originaux quand je le peux, si vous avez du mal à savoir quels sont les équivalents français, n'hésitez pas à demander. Bonne lecture !

27 juin 1964.

 

Un serpent dans un nid d’aigle. Telle était la façon dont se voyait Desdemona au sein de Ravenclaw. Fidèle aux principes instruits par sa mère, elle se présentait publiquement comme une jeune fille bien élevée, un peu effacée, studieuse et calme en toute circonstances.

Sept ans plus tôt, elle avait mentalement bataillé avec le Choixpeau Magique lors de sa répartition, l’exhortant à la placer dans la maison de Rowena, refusant de plier devant les preuves qu’elle appartenait réellement à la maison des serpents. Après dix minutes, il avait déclaré forfait et l’avait envoyée rejoindre les élèves aux uniformes en bleu et bronze. Et la voilà à présent, diplômée avec les honneurs, et prête à entrer dans la vie d’adulte.

Enfin, prête… Elle rechignait un peu à quitter la sécurité des murs d’Hogwarts, peu désireuse de rentrer pour être accaparée par la frénésie de la préparation du mariage pour Lugnasad. Peu désireuse d’entrer dans ce mariage qui a été décidé un peu plus d’un an plus tôt. Mais sans grand choix non plus, à moins d’être déshéritée.

Un dernier regard au dortoir qu’elle avait partagée avec trois autres étudiantes, un soupir résigné, et elle tourna les talons. Sa valise, allégée et réduite, était bien sagement dans l’une des poches intérieures de la robe ouverte qui couvrait son uniforme scolaire. La cage de sa corneille, Regina, était aussi réduite et accrochée à une chaîne en or autour de son cou. L’oiseau la retrouverait au manoir familial après les sept longues heures de train qui s’annonçait. Sa baguette (28cm, sorbier, ventricule de Noir des Hébrides) était définitivement à sa place dans le holster contre son avant-bras droit, elle s’en était assurée au moins une dizaine de fois depuis son réveil.

Se calant sur un banc entre Marguerite Beauregard et Sabine Urquart, Desdemona se servit une tasse de thé noir et l’accompagna de trois toasts généreusement beurrés et recouverts de confiture de groseilles. Elle récupéra deux pommes et trois pêches dans la corbeille à fruit, les glissant dans une autre poche intérieure de sa robe de sorcière, pour les manger durant le trajet en train. Elle préférait des fruits aux friandises qu’il était possible d’acheter pendant le voyage.

Et, finalement, après avoir descendu le chemin depuis le château jusqu’à la gare d’Hogsmeade pour la dernière fois, la cadette des trois enfants Flint se retrouva dans un compartiment du train pour le retour à Londres, appuyée contre la fenêtre donnant sur l’extérieur. Ses prunelles de teinte whisky étudiaient ses compagnons de voyages distraitement alors qu’elle songeait au dernier mois de célibataire qu’il lui restait.

A sa droite, il y avait Eugénie Desmarais, une Hufflepuff de sixième année aux cheveux châtains et aux yeux étonnamment sombres. La jeune femme était une prodige de la Conjuration, et le professeur McGonagall ne tarissait pas d’éloge à son sujet.

A côté d’Eugénie il y avait Samara Shafiq, Gryffindor de sixième année également, aux yeux d’un bleu très pâle et aux cheveux d’ébènes. La peau naturellement hâlée de l’étudiante la mettait souvent en avant au milieu de ses pairs d’une complexion plus pâle. La jeune fille était néanmoins discrète en public mais se révélait être une virtuose de la Défense.

Face à Samara, on retrouvait Niklaus Dolohov, un Slytherin qui venait d’obtenir son diplôme. Il avait les cheveux blonds, les yeux bleus, et une cicatrice qui fendait sa lèvre inférieure, vestige d’un accident de Quidditch deux ans plus tôt. Le poste de batteur n’était jamais de tout repos.

A côté de Niklaus, Desdemona observa Julian Malfoy, un cousin de la branche principale. Ses prunelles avaient la couleur d’un ciel nocturne, et il avait la distinctive teinte de cheveux d’un blond si pâle qu’on pourrait les croire blancs. La jeune Flint savait qu’il épouserait l’héritière des Lovegood et prendrait son nom aux prochaines vacances de Yule, quand ils retourneraient tous les deux dans leur famille pour les célébrations du Solstice. Ils leurs restaient un an à faire encore à Hogwarts (tous les deux à Ravenclaw), avant d’être lâchés dans le monde des adultes.

Enfin, face à elle, Lavinia Brown se peignait les ongles distraitement d’un coup de baguette magique. Ses boucles brunes masquaient ses iris chocolat et ressortaient sur sa peau diaphane. La jeune femme était la plus jeune du lot, seulement en troisième année, mais elle compensait par une verve mordante. Si elle n’arborait par l’uniforme rouge et or, elle pouvait presque passer pour une vipère. Elle n’était pas encore promise, mais Desdemona savait qu’elle étudiait avec attention les mâles qui l’entourait à Hogwarts. Une proposition ne saurait tarder, si ce que la jeune Brown disait était vrai.

Reportant son regard sur l’extérieur, la jeune femme presque mariée soupira, et endura les sept longues heures de trajets à travers la campagne écossaise et anglaise en songeant à la double Maîtrise -en Arithmancie et en Runes- qu’elle allait commencer à la fin du mois d’Août, en revenant de sa lune de miel. Un petit sourire étira ses lèvres pleines en contemplant le futur académique qui l’attendait. C’était une des conditions du contrat de mariage, qu’elle puisse continuer ses études et ne pas être simplement une sorcière au foyer, qu’elle puisse travailler plus tard, quand elle aurait donner un ou plusieurs héritiers à son époux. Elle avait accepté de se soumettre à la pression de la société et de se marier, mais elle n’allait certainement pas abandonner sa liberté complètement. Qui sait, peut-être qu’elle pourrait remplacer le professeur Binns, dans le futur ? D’année en année, le fantôme était de moins en moins cohérent, et de plus en plus restreint sur ce qu’il enseignait. Bientôt, elle en était sûre, il n’enseignerait plus que son sujet favori : Les rebellions gobelines.

De manière surprenante, l’arrivée à King’s Cross fut plus rapide que prévue. Perdue dans ses pensées, répondant parfois distraitement quand ses compagnons de voyage lui posaient une question, Desdemona n’avait pas vu le temps passer. Elle suivit les autres hors du compartiment, leur souhaita de bonnes vacances, et chercha du regard son père qui devait venir la chercher. Tellement occupée à scruter les visages des parents qui accueillaient leurs enfants, la jeune femme ne vit pas une ombre approcher dans son dos, et sursauta quand une main se posa sur son bras.

« Oh, du calme, darling. Ce n’est que moi. J’ai obtenu l’autorisation de t’emmener dîner, rien que nous deux, pour fêter ton diplôme, souffla une voix profonde à son oreille. »

Tournant ses prunelles vers l’homme qui s’était glissé à ses côtés, la jeune femme dégagea son bras de l’étreinte qu’il avait pour remettre ses boucles blondes à leur place.

« Adalbert, le salua-t-elle sobrement, étudiant le costume sombre qu’il portait. Je ne pensais pas que tu aurais pu te libérer, avec cette sombre affaire d’otage en Australie.

— Gibbon a finalement été libéré. Mon plaidoyer avant-hier a porté ses fruits. Ils n’avaient pas suffisamment de preuves pour l’inculper de braconnage, et les témoins de moralités que j’ai recueillis se sont montrés particulièrement utiles. Je suis revenu à Londres avec lui dans la matinée, et je l’ai raccompagné dans sa famille, expliqua-t-il sans quitter des yeux l’expression soigneusement neutre de sa fiancée. Je tenais à fêter ce succès, et la fin de ta scolarité, en privé. Cela ne te plaît pas ?

— Bien sûr que si, j’en suis positivement ravie, rétorqua-t-elle d’un ton plat, une étincelle de malice flottant dans son regard. »

Adalbert laissa échapper un bref éclat de rire, amusé par le caractère soigneusement camouflé de la jeune femme. Leur contrat avait été en discussion depuis qu’il avait fêté ses seize ans. Desdemona, à cette époque, n’était encore qu’une enfant de huit ans. Mais il avait finalement été finalisé l’année dernière, un mois avant la fin de la sixième année de la dernière des Flint. A en juger par certaines des clauses, Desdemona avait obtenu quelques concessions de ses parents. Comme pour celle concernant ses études, ou pour celle précisant que le mariage n’aurait lieu que lorsqu’elle aurait passé ses NEWTs.

Glissant la main de la jeune femme sous son bras, il l’entraîna vers les âtres alignés à l’autre bout de la plateforme. Si le gros du monde était déjà parti, il en restait encore suffisamment pour gêner leur progression.

« Il faut que je me change avant de t’accompagner au restaurant, Adalbert, glissa la blonde quand ils arrivèrent devant l’un des foyers de libre. Je te retrouve où ?

— Je te raccompagne, et je t’attendrais. Je nous transplanerais ensuite, pour que tu gardes la surprise, répliqua-t-il avec un sourire en coin. »

Desdemona haussa les épaules d’un air nonchalant, comme si ça lui importait peu, et jeta une poignée de poudre de Cheminette dans l’âtre. Adalbert jura l’avoir vu rouler des yeux après avoir mentionné sa destination, mais les flammes vertes l’avalèrent presque aussitôt, l’empêchant d’être tout à fait certain. Avec un rire, il la rejoignit dans une gerbe de feu émeraude. La vie commune avec elle allait se révéler très intéressante.