Le Pacte des Trois

Harry Potter - J. K. Rowling
Gen
G
Le Pacte des Trois
Summary
Suite de "Potter, menteur et Nécromanciens". Les jumeaux se préparent pour leur troisième rentrée à Poudlard. Mais avant cela l'été s'annonce chargé. Harry n'avait pas imaginé que Léo et lui changeraient tant de choses, volontairement ou non.
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C'est la fin

C'est la fin…

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Héla Lokidottir régnait sur le plus vaste et plus puissant des Royaumes. Tous les Morts lui appartenaient à la fin. Il n'était pas toujours simple de coordonner les différents cercles. Elle devait régler les conflits idiots d'âmes encore meurtries par leur existence et veiller à ce qu'elles ne se réincarnent que lorsqu'elles étaient prêtes et pas avant.

(Certaines ne l'étaient jamais mais cela ne posait pas de problème, le Royaume était grand et le temps ne manquait pas aux défunts.)

De temps en temps Héla quittait son domaine. Elle se rendait chez les Vivants, que ce soit dans les Neuf Royaumes ou au-delà. Pour s'amuser ou pour travailler. L'une de ses pires expériences sur Midgard remontait à 1917, en Russie, après que ces crétins eurent retrouvé fabuleux l'idée d'utiliser des zombies comme armes. Même les Nécromanciens Naturels, ses principaux adorateurs, avaient été débordés.

D'autre fois elle allait voir sa mère, à Asgard. Cela ne plaisait pas aux résidents des lieux de la voir débarquer avec ses chiens cadavériques et sa figure à moitié morte. Mais quoi qu'ils disent et quoi qu'ils tentent, la Reine de Hellheim, unique fille du Second Prince d'Asgard était, de par la force des choses, la troisième héritière du trône de la cité d'or.

(La tronche d'Odin lorsqu'un de ses conseillers le lui avait signalé resterait à jamais gravé dans les annales.)

Les autres fois où Héla quittait son Royaume étaient pour se rendre dans les plans astraux de ses vassaux. Outre Hellheim, c'était les seuls endroits où elle pouvait se rendre sans que son état ne soit source d'inconfort. Elle était à moitié morte après tout.

D'un grand geste de main l'espace se déchira dans la salle du trône de Hellheim. La Reine s'avança, sa longue robe noire glissant silencieusement derrière elle. La faille sombre bordée d'éclairs crépitant grossit. Héla ne broncha pas et laissa l'obscurité l'envahir.

Et d'un pas elle fut ailleurs.

La tempête de sable qui balayait constamment les lieux stoppa soudainement à l'apparition de la Mort. Au cœur du désert, sous un ciel d'encre pailleté d'étoiles et parcouru d'aurore boréale violette et pourpre, un temple de granit aux colonnes brisées et au plafond éventré se dressait tel un vestige de temps plus glorieux.

Héla connaissait ce sentiment.

Ses chaussures de cuir de daim résonnèrent sur les dalles froides et lisses. Derrière elle la tempête reprit sans qu'aucuns grains de silice n'entrent dans le bâtiment.

« Majesté », susurra une voix suave.

« Hécate. »

Hécate, Déesse des Mystères et de la Magie. Elle était grande et svelte, drapée d'une robe violette et le front ceint d'une tiare de perles blanches surmontée d'un croissant de lune couché. De part et d'autre d'elle, tels des reflets fantomatiques, ses deux autres faces l'escortaient, l'une portant une couronne de pics, l'autre caché sous une étole. Leurs yeux, de grands lacs de mercure ne quittèrent pas Héla alors que la Magicienne s'inclinait.

« Je vous attendais. »

Bien sûr que Hécate l'attendait. Héla n'avait été ni discrète, ni subtile lorsqu'elle avait déchiré l'espace et le temps entre Hellheim et le domaine de Hécate.

D'un geste de main la Magicienne fit jaillir le feu dans un calice de bronze. Autour des deux Déesses apparurent des bibliothèques aux étagères déformées par le poids des livres, des bocaux en cristal et des pots en terre remplis de poudres et d'herbes. De beaux couteaux au fil parfait et des dagues minutieusement gravées de runes étaient disposés avec soin sur une grande table de pierre.

Cela rappelait à la Déesse de la Mort le laboratoire de sa mère, lorsqu'elle vivait encore à Asgard avec Loki et ses frères.

Héla possédait de la magie et avait elle aussi un laboratoire. Elle était une Déesse après tout dont la mère était le plus puissant Sorcier des Neuf Royaumes.

Il y avait cependant une autre personne qui dépassait Héla ou sa mère, que ce soit en termes de connaissances et de puissance. Une personne qui pouvait jouer avec le temps comme bon lui semblait. Une personne dont elle avait senti la présence autour de son Chevalier et de son frère.

Et cette personne était Hécate.

« Tu le sais pourquoi je suis ici. »

Hécate était une Magicienne, elle était même LA Magicienne. Mais elle était également une des multiples divinités infernale. En sa qualité de Déesse des Ombres et des Morts elle répondait à Héla et s'inclinait devant elle. Ce qui ne lui plaisait pas particulièrement, mais elle n'était QUE la Déesse des Morts tandis que Héla était la MORT en personne.

« J'attends des explications. »

La déesse tricéphale grimaça. Son visage se flouta et la face couronnée de six pics remplaça celle portant la tiare.

« J'honorais un contrat. Je n'avais pas anticipé la présence de votre magie aussi proche de mes soldats. Ils furent pris accidentellement dans le flux. »

Héla hocha la tête, satisfaite. La Reine des Croisements ne mentait pas. Elle ne pouvait pas mentir. Et si jamais elle avait tenté de cacher ou déformer la vérité, Héla lui aurait retiré son ministère sur l'au-delà, la privant d'une part considérable de ses pouvoirs.

« Tu connais les règles Hécate. Mon Chevalier et son frère sont intouchables. Mais, pour cette unique fois, je ne vais pas sévir. Après tout, l'âme qui m'a été envoyée était d'une qualité rare. Si noire, si torturée… Cependant ne t'avise plus jamais de mêler mon Chevalier ou son frère à tes magouilles. Ils sont à moi. »

Même la Magie s'effaçait face à la Mort. Et Hécate, malgré sa puissante et sa folie, acquiesça.

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D'un geste absent Théodore frotta la marque sur son poignet. L'infirmière s'agitait autour de ses multiples patients telle une poule inquiète, s'assurant qu'ils aient passé la meilleure nuit possible malgré leurs blessures et leurs rencontres avec les Détraqueurs.

Le Serpentard attrapa un morceau de chocolat sans détourner les yeux de sa marque. Deux des petits croissants enchevêtrés restaient pâles. Le troisième avait pris une magnifique teinte dorée.

Un croissant.

Un nom.

Un tiers du Pacte rempli.

Théodore se souvenait de son réveil paniqué à l'Infirmerie. Il se souvenait avoir vu Draconis puis Léo Potter apparaître puis quitter la salle alors qu'il se cachait sous un sort de désillusion. Il se souvenait avoir erré dans les couloirs, encore sous le choc de sa violente rencontre avec les Détraqueurs. Il avait volé du chocolat dans le bureau de l'infirmière et le mangeait caché dans une salle poussiéreuse dans les cachots. Il se souvenait très clairement du moment où il s'était vu, en pleine santé, plusieurs livres dans les bras. C'était à ce moment-là qu'il avait compris.

Il avait une seconde chance.

Et il en avait profité.

Il était retourné dans cette clairière, cachant sa présence à l'aide de maléfice appris sur les genoux de sa défunte mère. Il avait attendu sa proie. Séparer l'un de ses oncles du reste du trio n'avait pas été difficile. Pas plus que de lui trancher la gorge ou de faire disparaître ses restes à l'aide d'une malédiction transformant le sang en acide.

Rabastan Lestrange mourut de la même façon que sa sœur cadette. Dans la souffrance, oublié de tous sauf de Théodore.

Retourner à l'école avait été plus ardu. Mais les sorciers oubliaient constamment de regarder le ciel. Le balai volé avait glissé silencieusement dans la nuit noire. Personne ne l'avait vu jusqu'au moment où il s'était glissé dans l'infirmerie, se glissant dans les draps encore chauds abandonnés par son premier lui.

Personne ne savait que l'un des trois plus recherchés criminels du Royaume Unis Magique n'était plus. Personne, sauf deux individus qui étaient liés à Théodore par un contrat que rien, pas même la mort ne pouvait rompre.

« Mr Notts, mangez immédiatement ce chocolat ! », rouspéta Madame Pomfresh, sortant le blondinet de ses pensées.

« Bien sur ! Tout de suite ! » répondit Théodore avec un sourire angélique qu'il avait développé au fils des ans pour charmer ses différents tuteurs.

Savourant l'amertume sucrée du chocolat fondant sous sa langue, Théodore laissa son regard dériver par la fenêtre. Le soleil pointait à l'horizon, peignant le ciel d'une teinte orange assez spectaculaire.

C'était le calme avant la tempête, Théodore le savait bien.

Bientôt les enseignants puis les Aurors allaient venir les interroger. Ils voudraient savoir pourquoi ils étaient dans cette clairière, pourquoi ils avaient choisi de se mettre en danger, comment ils avaient trouvé les Lestrange… Les questions allaient pleuvoir.

Heureusement que Théodore était entraîné à esquiver les questions et qu'il avait formé les deux autres. (Et que les lois empêchaient l'utilisation de véritaserum ou de la legimancie sur les mineurs…)

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Severus hésitait entre un profond soulagement et une colère indignée. Son beau-fils, son filleul, un de ses petits serpents, les deux enfants de sa meilleure amie et une des aiglons de Filius étaient à l'Infirmerie pour des raisons très sérieuses !

Les trois premiers s'étaient frottés aux Lestranges et aux Détraqueurs tandis que les trois derniers s'étaient farcis une putain de manticore !

Et ils s'en sortaient avec à peine une tape sur la main !

Merlin !

Albus avait décrété que les parents s'occuperaient eux-mêmes de discipliner leurs progénitures et les Aurors n'avaient pas été autorisés à les approcher.

Severus connaissait déjà la réaction d'Alice. Neville allait en prendre pour son grade. Draconis allait morfler aussi une fois que ses parents se seraient remis de leur terreur. Quant au cas du jeune Notts, Severus avait prévu d'intercepter le hibou. Si Senior apprenait ce qu'avait fait Théodore, celui-ci ne survivrait pas aux « affections » de son père.

Merlin, pourquoi ces idiots étaient-ils partis à la poursuite des Lestrange ?! Ils auraient pu y passer et ne semblait pas s'en rendre compte !

Heureusement que Léo et Harry avaient évité ces trois tarés. Eux avaient fini à l'Infirmerie, car ils avaient combattu une Manticore. Débile et dangereux mais nécessaire pour sauver leur amie Miss Li.

Officiellement aucuns enseignants ne savaient pourquoi Su était allée dans la Forêt avec les deux Potter. Ingrédients, paris, goût du risque, les élèves avaient toujours les pires raisons pour se rendre dans ce lieu.

Officieusement Severus savait pour le rituel de purification. Il était le seul adulte sachant que Su était une Apprentie Exorciste. Il lui avait passé un savon en lui disant qu'elle aurait dû le prévenir, qu'il l'aurait accompagnée tout en gardant ses distances pour ne pas l'importuner tout en s'assurant qu'elle aille bien ! Il avait aussi engueulé Léo et Harry. Ces cloportes auraient dû le prévenir au lieu de s'occuper de protéger eux-mêmes Su ! Bordel, à quoi ça servait d'être dans la confidence s'ils ne se servaient de l'aide qu'il pouvait apporter de par son expérience et son foutu statut d'enseignant !

(Et oui, Marc Granger avait une terrible influence sur son vocabulaire. Le moldu jurait comme sa mère qui jurait comme un marin !)

« Tout va bien Severus ? »

Le Maître des Potions releva la tête du magazine qu'il faisait semblant de lire.

« Hâte d'être en vacances Minerva. Ces derniers jours furent stressants. »

« À qui le dis-tu », soupira l'Animagus. « Plus que trois jours à tenir. »

Plus que trois jours à tenir, effectivement. Puis il pourrait profiter de son fils juste né.

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« Merci pour le thé Professeur ! »

« L'année est finie, vous pouvez m'appeler Remus. »

Les sourires canailles des jumeaux Potter furent sa seule réponse. Merlin, ce qu'ils ressemblaient à leur père de cette façon ! Avec un air plus sauvage qu'ils devaient avoir hérité de Lily. Après tout Pétunia avait ce même sourire plein de malice.

(Remus avait rencontré Pétunia Granger née Evans en avril, lorsque Sirius l'avait tiré chez la moldue. Le Lycanthrope avait été surpris par cette rencontre. L'image qu'il s'était construite de Pétunia d'après les dires de Lily était très différente de la femme qui l'avait accueillie. Suite à cette visite, il avait continué d'échanger avec la gérante de bar, discutant, aussi surprenant que ce soit, de sa condition de Loup-Garou et de ses répercussions dans sa vie.)

« Pourquoi ne pas rester encore ? » demanda Harry.

Remus avait de meilleurs yeux que les humains. Les différences entre les jumeaux étaient flagrantes. Les iris émeraude de l'un tiraient vers l'argent, tandis que ceux de l'autre étaient beaucoup plus bleus.

« Je suis un historien de formation et un politicien de par la force des choses. J'ai du boulot qui m'attend de l'autre côté de la Manche. »

« Ça va salement secouer avec la nouvelle Présidente. »

Remus sourit. Apolline était une force de la Nature, quasiment littéralement au vu de son ascendance, alors oui, la France Magique partait pour sept années mouvementées. Et il comptait bien être de la partie.

« Je m'épanouis dans le chaos », annonça Remus. « C'est mon côté Maraudeur. »

Léo ricana.

« Les jumeaux Weasley t'ont demandé un autographe ? »

« Oui. Hier. »

Cela avait étonné le professeur. Il ne pensait pas que la légende de son groupe était encore vivante. Puis il avait vu un morceau de parchemin taché de café (Peter était maladroit) très familier dépassant du sac de Georges. Ainsi la Carte avait trouvé de nouveaux propriétaires.

« Et tu vas faire quoi en France ? »

Remus haussa les épaules. Les Potter savaient ce qu'il était et ils s'en balançaient exactement comme leurs parents s'en étaient foutus. (Du moins à Poudlard).

« Là où m'enverra mon Alpha. »

« ET tu n'as pas songé à fonder une Meute ici, en Angleterre ? »

« Avec ces crétins xénophobes au pouvoir ? »

Remus éclata de rire.

« Non. Jamais. Ma meute est en Europe. Mon Alpha règne sur le plus grand territoire lycan européen jamais enregistré depuis la Renaissance. J'y suis respecté et aimé. J'ai des amis fidèles. J'y suis bien, heureux et surtout dans une société qui nous accepte. »

Le professeur secoua la tête.

« Mon espèce est mourante dans ce Pays. Toutes ces lois xénophobes sont lentement en train de nous tuer et la souffrance systématique dans laquelle vivent mes congénères rend les loups complètement dingues ce qui alimente la peur, qui alimente la haine, qui alimente la souffrance et le cycle continue encore et encore. »

« Cette société est pourrie », commenta Léo.

« Oui. Avec le recul et mes études, j'en suis venu à penser que Voldemort n'était au final que la personnification des maux multiples qui rongent la société anglaise. Tant que les choses continueront de stagner, rien ne pourra curer ce mal. »

« Très encourageant », grimaça Harry.

« Désolé. »

Remus avait trente-quatre ans. Encore jeune, aussi bien pour les moldus que les sorciers, mais il était fatigué. Il avait affronté la haine pendant treize très longues années avant de fuir en France. Là il s'était reconstruit et avait aidé à faire changer les choses.

Mais pour être parfaitement honnête, il n'avait ni l'envie, ni la volonté de refaire la même chose en Angleterre. Trop de mauvais souvenirs pour lui et une société plongée dans des siècles d'obscurantisme tenace.

« Ma génération est déjà foutue. C'est la vôtre qui va devoir faire évoluer tout ce bordel. »

« On est pas sortie de la rizière », marmonna Léo.

Remus hocha la tête et servit à nouveau ses invités en thé. Ses appartements de fonction avaient été vidés, la totalité de ses affaires rangées dans ses malles. Il devait finir de ranger son bureau, relâcher le Strangulot qu'il gardait dans un aquarium et rendre à Hagrid les crins de licornes et centaures qu'il lui avait prêté.

Et il devait absolument voir Dora. Sa relation avec la jeune Auror était encore floue. Ils étaient sortis plusieurs fois, Remus l'avait invitée à Paris pour les élections, ils avaient beaucoup parlé, mais mis à part quelques baisers, ils n'étaient pas allés plus loin. Remus aimait Dora. Elle était belle et vive, maligne et débrouillarde. Elle méritait mieux qu'un type de treize ans son aîné vivant dans un autre pays.

(Dora ne partageait pas son avis. Foutue tête de mule. C'était le sang Black.)

Ils devaient choisir s'ils voulaient continuer de construire quelque chose malgré les obstacles ou s'ils étaient raisonnables.

(Remus n'avait pas envie d'être raisonnable.)

« Tu vas voir Sirius avant de retourner en France ? » demanda Harry avant d'attraper le dernier sablé au citron.

« On doit passer une semaine ensemble. Aux Îles Baléares. Il devait proposer à sa psy de l'accompagner. Je ne sais pas ce qu'elle va répondre. »

« Et toi, tu vas inviter quelqu'un ? »

Remus sourit. Aussi avide de rumeurs que leur mère ces deux scorpions.

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Lee récupéra la Gazette du Sorcier que le grand hibou venait de lâcher puis glissa cinq noises dans la petite bourse qui était attachée à sa patte.

Sans surprise les gros titres parlaient de l'arrestation de Rodolphus Lestrange. Le fugitif en cavale avait été attrapé par le Ministère suite à une course effrénée et un combat épique dans la plus ancienne et vaste forêt magique de Grande-Bretagne.

Sacré tas de connerie.

Lee, comme tous les étudiants, avait tout vu et tout entendu. Il n'y avait pas eu de course effrénée, pas de combat valeureux, juste des Aurors qui étaient initialement là pour attraper un poulet volant. Le Ministère était vraiment pitoyable. Ils se faisaient mousser pour quelque chose qui tenait plus du hasard qu'autre chose et surtout le sort des deux autres Lestrange était soigneusement évité.

Difficile de se vanter d'avoir laissé échapper deux gueux en guenilles, empoisonnés par les détraqueurs.

Enfin bref, ce n'était pas pour lire ces conneries que Lee avait acheté le journal. S'il voulait de l'information non manipulée par le pouvoir, il achetait le Chicaneur (qui malgré l'excentricité du seul journaliste/rédacteur en chef/éditeur, était rempli d'articles intéressant) ou le Galway Quotidien (sa grand-mère en avait dirigé la rédaction trente-cinq ans et en était une fervente partisane).

Lee arriva enfin aux pages intéressantes. Le sport. Le Quidditch très précisément. Mais bon, le monde magique anglais ne connaissait qu'un seul sport donc ce n'était jamais très varié.

« Les gars, j'ai les résultats. »

Fred et George se tournèrent vers lui. L'aîné avait la bouche pleine de céréales tandis que le cadet mâchonnait un toast couvert de marmelade à l'orange.

« Alors ? »

« Il y a les résultats de la phase de pool et la liste des équipes engagées dans le tournoi éliminatoire »

Les deux Weasley se penchèrent par-dessus les épaules de leur ami pour lire avec lui les résultats.

Avec leurs paris, ils s'étaient fait une grosse vingtaine de gallions. Sachant qu'ils n'avaient parié que deux Mornilles, c'était un putain de bon score !

« Les Potter se sont fait des couilles en or », commenta Lee après un rapide calcul.

De tout Poudlard, ils devaient être les seuls à avoir parié sur la qualification de l'Irlande et de la Bulgarie. Ils avaient eu raison. Et cela allait leur rapporter énormément !

« Bon. Faut réfléchir. On a dix jours pour remplir les nouvelles grilles et les renvoyer à Gringotts. Va falloir être malins », annonça Fred en tapant dans le dos de son frère et de son meilleur ami.

POV Hermione

Hermione, comme la majorité des septièmes années, connaissait les surnoms que leur donnaient les profs. « Les 76 », « La promotion maudite », « les tarés ». Et même une fois « Cette foutue bande d'emmerdeurs qui me les brise menues ! » de la part de Severus.

Tout avait commencé un peu par hasard, en première année, lorsque Marcus et Dubois s'étaient engueulés à propos de leurs équipes de Quidditch préférées. La guerre généralisée qui en avait découlé avait été la première bataille des 76.

L'évènement, ce combat aussi bien à la moldue à grand renfort de nions ou magique avec sortilèges ou un joyeux mixte des deux, rassemblant l'intégralité des élèves de la promotion d'Hermione était devenu récurent et même un peu attendu.

Ils s'étaient battus pour des raisons absurdes et des raisons sérieuses, dans les couloirs, le parc ou la Grande Salle, à peu près à toutes les périodes de l'année.

Sauf durant leur septième année.

Ils n'avaient pas gagné en sagesse ou en maturité. Ils avaient juste leurs ASPICS à la fin de l'année, ce tremplin vers la vie active qu'ils ne pouvaient pas planter.

Alors ils avaient pris sur eux, se plongeant dans leurs études puis leurs révisions, jusqu'à la fin.

Mais pour être parfaitement honnête, Hermione en avait ras-le-bol d'être sage. Elle n'avait que 17 ans ! Même pas majeure dans son monde d'origine !

Alors lorsqu'elle croisa le regard pétillant de Colin assis chez les Pousouffles, puis celui de son petit-ami lorsqu'elle se tourna vers les Serpentards, Hermione sourit de façon mauvaise.

« Tu vas faire une connerie toi », murmura Katherine.

« Évidemment que je vais faire une connerie. Tu me connais. »

« Dis moi que ça va me permettre de mettre un pain à Kenneth Junior. »

Pénélope tapa sur les crânes de ses amies en les fusillant du regard.

« Je vous tue toutes les deux si vous l'ouvrez encore ! Le résultats va être annoncé ! »

Hermione lui tira la langue avant de porter son regard sur le Directeur qui faisait son discourt de fin d'année. Sans mentir, elle n'en avait rien à foutre. Serdaigle allait gagner la Coupe. Ils avaient plus de cent-cinquante points d'avance sur les autres maisons et même avec la victoire des Gryffy au Quidditch, ils étaient loin derrière.

(Les jumeaux Weasley s'étaient fait pincé lors d'un couvre-feu et ils en avaient pris pour leur grade.)

Les applaudissements fusèrent dans la salle lorsque les grandes banderoles pendues au plafond prirent des teintes bleues et bronzes.

Yeah ! Ils avaient gagné ! Quelle surprise !

« Hermione, je peux entendre ton sarcasme d'ici », commenta Randolf, de l'autre côté de la table.

Elle lui renvoya un regard blasé. C'était un peu son mode de fonctionnement par défaut depuis la fin des ASPICS. Mais cela allait bientôt changer. Habituellement, les tables se remplissaient de nourritures dans les minutes suivants le changement des banderoles, à la fin des applaudissements.

Mais pas cette année.

Cette année, Colin avait parlé avec les Elfes de Maison.

Cette année, le festin allait être absolument… mémorable !

Cette année était leur dernière année.

Hermione attrapa son arme, elle était prête à dégainer dès que le signal serait lancé !

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Ronald Bilius Weasley, appelé Ron par tout le monde à l'exception de sa mère, toussait à en cracher ses poumons.

« Ça va ? »

Toussant toujours, il fit un vague signe de main à Seamus.

« T'as des plumes dans les cheveux. »

Ron haussa un sourcil. C'était là dessus que l'Irlandais s'arrêtait ? Personnellement, si Ron avait réussi à retrouver son souffle, il aurait commenté la PUTAIN DE BATAILLE DE POLOCHON qui avait RUINE le festin !

Ron faisait des prognostiques sur les prochains matchs de la Coupe du Monde de Quidditch avec Morag et Wayne lorsqu'un bruit de fin du monde (corne de brume d'après Morag) avait déchiré l'air.

Et l'instant suivant Ron se prenait un polochon dans la tronche. Circé Faucett, la préfète de septième année lui adressa un grand sourire absolument pas désolé avant de bondir sur la table.

Les plumes volaient de partout et les coups pleuvaient sans aucune cohérence. Ron était persuadé d'avoir vu son frère aîné lancer un oreiller vers la table des profs avant d'en exploser un autre sur la tête d'Olivier Dubois.

Ron avait été tiré hors du champ de bataille chaotique qu'était devenu la Grande Salle par Wayne tandis que Morag les suivait après avoir jeté Victoria sur son épaule.

Le plus jeune des frères Weasley avait été atteint par un autre oreiller en pleine tête juste avant de sortir et depuis lors il toussait comme un perdu.

« Tiens ! »

Ron attrapa le verre tendu par Dean avec gratitude et le siffla d'un coup.

« Arg ! Putains d'plumes ! Merci. »

« De rien. »

« Hey t'as trouvé ça où ? » demanda Wayne qui s'était laissé tomber dans l'herbe verte du parc aux cotés de Ron.

Dean sourit en pointant une zone derrière son épaule.

« Y a un buffet là-bas. »

« Sérieux ?! »

Les deux Gryffondors assis dans l'herbe bondirent sur leurs pieds. Un peu plus loin Victoria tirait Morag qui refusait de se lever.

Il faisait beau, il faisait chaud et sur de grandes tables s'étalaient boissons et plats.

Ron attrapa un plateau, y plaça couverts, verre et assiette avant d'aller se servir.

Il finit assis dans l'herbe avec Harry d'un côté, Wayne de l'autre, Léo et d'autre Serpentard en face. C'était un joyeux bordel où personne ne se souciait de la couleur de la cravate de l'autre.

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La première fois que Percy avait vu Poudlard, il avait onze ans et quelques semaines. Il était dans une petite coquille de noix avec trois étrangers, perdu sur les eaux sombre d'un lac mystérieux. Il était petit et maigrichon avec des lunettes trop grandes pour son visage. Il était excité comme une puce à l'idée de découvrir enfin ce lieu mystérieux dont Bill lui avait tant parlé.

La dernière fois que Percy vit Poudlard, il avait dix-huit moins quelques semaines. Il était dans une petite coquille de noix avec trois amis, perdu sur les eaux sombre d'un lac toujours aussi mystérieux. Il était nettement plus grand et avait pris des épaules quant à ses lunettes, elles ne lui faisaient plus une tête de hibou surprit. Il était terriblement mélancolique à l'idée de dire adieu à ce lieu mystérieux où il avait passé quelques-unes des meilleures années de sa vie.

Percy observa les ondes créées par la course de ses doigts à la surface de l'eau. Le soleil de juin projetait les ombres du château sur le Lac Noir. L'air était chaud et sentait l'été.

Il n'avait pas envie de quitter Poudlard.

Pas en sachant qu'il était quasiment impossible qu'il y revienne.

Olivier, son coude rentrant douloureusement dans les cotes de Percy, était aussi triste et perdu que son meilleur ami. Face à eux, blotti l'un contre l'autre, Edward et Kristiana étaient à moitié tournés afin de continuer à regarder leur maison des sept dernières années le plus longtemps possible. Sur le profil parfaitement dessiné de la Poufsouffle roulait des larmes silencieuses.

Cette fois, c'était vraiment la fin.

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Explications à propos du Pacte des Trois.

Draconis, Théodore et Neville ont passé un Pacte avec Hécate. Elle s'est engagée à les aider et eux se sont engagés à quelque chose (qui sera peut-être expliqué un jour).

Pour honorer ce contrat, Hécate a renvoyé les trois Héritiers dans le passé, le soir du 21 juin, soir de solstice et de pleine lune où la magie est très active et forte. Sauf que sa magie divine est entrée en résonance avec celle de Héla qui couvre Harry et Léo. Résultat les Potter ont fait le voyage aussi.

Les 5 personnages ont donc vécu 2 fois la nuit du 21 juin. Le sort de Hécate agit à minuit.

Neville

Neville 1 est allé soutenir Hagrid en vue de l'exécution de Buck. Il a croisé la Version 2 de Draconis et l'a emporté avec lui (sans lui demander son avis) . Neville 1 a fini la soirée dans son dortoir d'où il a vu des Détraqueurs Converger vers la Foret Interdite. Il a été pétrifié par Percy et installé dans son lit. Minuit passe et Neville se retrouve dans le passé. Il lance l'Appel des Trois (Rituel visant à convoquer les autres personnes ayant passé un pacte avec Hécate (Draconis et Théodore). Ils partent chasser les Lestranges, s'en prennent plein la tête, se font attaquer par les Détraqueurs et est finalement amené à l'Infirmerie par Severus.

Draconis

Draconis est convoqué par le rituel de Neville. Il le suit dans la Foret Interdite, combat les Lestranges avec la protection de la Déesse de la Magie (qui fait qu'il n'apparaît pas sous sa véritable identité (ex, Léo l'a vu avec les cheveux roux)), est blessé par sa tante, fini a l'Infirmerie. Minuit passe. Il se réveille a l'Infirmerie. Encore mal en point, mais ayant comprit qu'il y a un bug, il quitte les lieux. Il tombe sur Neville qui va chez Hagrid et accepte de le suivre. Après la visite chez le Gardien des Clefs, Neville emmène Draconis à l'Infirmerie. Draconis y reste jusqu'à après l'arrivée des Potter. Il s'éclipse afin de ne pas être au même endroit que son autre lui. Il attends que minuit soit passé pour y retourner.

Théodore :

Théodore est convoqué par le rituel de Neville. Il le suit dans la Forêt Interdite, combat les Lestranges avec les deux autres, fini a l'Infirmerie. Minuit passe. Il se réveille a l'Infirmerie. Il se planque et voit apparaître Draconis puis Léo. Il décide de mettre a profit cette seconde chance et parvient à tuer l'un de ses oncles. Il retourne à l'Infirmerie pour prendre la place de sa version 1 après cela.

Léo

Léo1 lisait jusqu'à ce que Harry2 vienne le chercher pour sauver Buck. Ils libèrent l'hippogriffe puis sauvent Su d'une Manticore. Ils prennent la Ford Angelina puis vont à l'Infirmerie. Minuit sonne. Léo va chercher Harry. Ils passent par la chambre des secrets, vont dans la Forêt Interdite, combattent les Lestranges puis sauvent les miches des trois idiots en repoussant les Détraqueurs. Ils se planquent pour échapper aux profs et Aurores. Léo a le temps de vaguement prévenir Harry avant que minuit sonne. Une fois Harry parti, Léo se hâte vers l'infirmerie, rencontre Draconis et remplace sa version 1 dans son lit d'Infirmerie

Harry

Harry est avec Luna et Su quand Léo vient le chercher. Ils passent par la chambre des secrets, vont dans la Forêt Interdite, combattent les Lestranges puis sauvent les miches des trois idiots en repoussant les Détraqueurs. Ils se planquent pour échapper aux profs et Aurores. Léo a le temps de vaguement prévenir Harry avant que minuit sonne. Harry se retrouve dans un couloir, en début de soirée sans Léo. Il panique et réfléchi avant de percuter. Il va chercher Léo au bord du Lac sauver Buck. Ils libèrent l'hippogriffe puis sauvent Su d'une Manticore. Ils prennent la Ford Angelina puis vont à l'Infirmerie. Minuit sonne. Harry voit Léo s'effacer dans son lit. La boucle est bouclée.

Pour résumer, les jumeaux ont fait leurs boucles ensemble mais en décalé, Draconis et Neville ont fait leur boucle ensemble en décalé, Théodore a tué Rabastan Lestrange.

Situation des Versions 1 à minuit

Léo est arrivé à l'Infirmerie vers 22 h avec Su

Théo et Draconis ont été amenés vers 23 h par Severus

Neville a été assommé par Percy dans la Salle Commune

Harry est dans un couloir, revenant de la Forêt Interdite

Situation des Versions 2 à minuit

Léo est avec Harry1 dans un couloir, revenant de la Forêt Interdite

Théo est dans la Forêt Interdite et se hâte vers l'Infirmerie (pour prendre la place de sa version 1)

Draconis attend dans un couloir. Il a quitté l'Infirmerie peu après l'arrivée des Potter et se cache en attendant.

Neville est à l'infirmerie, amené par Severus en même temps que Théo et Draconis. Il essaye de s'enfuir

Harry est à l'Infirmerie et n'a pas prévu de bouger.

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