Cours de potion
Harrison se dirige seul vers le cours de potion un mardi matin. Il a eu des difficultés à se lever et a raté le petit-déjeuner. Poudlard ne l'intéresse pas vraiment, les jours sont ennuyeux et répétitifs. Même si les Serpentard de cinquième année sont sympathiques et de bonnes compagnies, surtout l'héritier Malfoy. De plus, pouvoir voir son frère jumeau cadet et sa sœur, tous les jours, l'agace. Elliot se pavane dans les couloirs comme un paon, entouré de son groupe d'ami bruyant. Aucun de ses frères et sœurs ne l'ont reconnu.
Il s'arrête devant la salle des potions pour attendre le reste de la classe. Les sens élevés captent des bruits de pas se rapprochant. Harrison sort le livre de potions et relit les pages correspondant au cours du jour, en ignorant les personnes arrivantes.
Des rires bruyants font froncer ses sourcils. Il ne comprend pas comment des personnes prennent plaisir à hurler dans les couloirs sans avoir conscience de leur environnement.
"Ouah, mon pote ! On va arriver avant les serpents visqueux !" Crie Ron Weasley.
"Si vous n'étiez pas toujours en retard pour vous lever, vous seriez à l'heure." Réplique Hermione Granger avec un ton hautain.
"Si on n'avait pas cours avec la chauve-souris des donjons en première heure, se serait mieux." Ce plain Elliot.
"Ouai, je suis d'accord mon pot- Ouah !" Hurle Ron en voyant Harrison près de la porte de la salle des potions. "Il m'a fait peur !"
Les trois Gryffondors s'arrêtent à distance du Serpentard avant qu'Elliot ne s'avance vers lui. Elliot tend la main avec un air fier sur son visage.
"Je suis l'héritier Potter !" Dit Elliot. Un regard dégouté est sur le visage de Ron, il ne comprend pas pourquoi Elliot approche l'autre Serpentard.
Harrison lève seulement les yeux de son livre et hausse un sourcil interrogateur.
"Je sais qui tu es." Répond Harrison en regardant la main tendu avant de retourner à sa lecture.
"Et toi ! Il te parle sale serpent visqueux !" Crie Ron.
En voyant que le Serpentard les ignore toujours, la main tendue d'Elliot prend sa baguette et la pointe sur Harrison, suivit de Ron. Elliot c'est présenté à la demande de sa famille, car même si le Serpentard est trop jeune pour être un seigneur, il fait partie de la famille de son parrain et connaît peut-être le nouveau seigneur Black. Mais être ignoré comme s'il est de l'air, l'énerve beaucoup.
De son côté, Hermione observe la scène avec un regard dur vers le Serpentard.
Harrison pousse un soupir et range son livre soigneusement dans son sac puis lève les yeux.
"Que me voulez-vous ?" Demande Harrison avec une pointe d'agacement. "Quel est l'intérêt de sortir votre baguette juste pour cela ? Est-ce car le petit prince choyé ne supporte pas d'être ignoré ?"
"Toi !" Hurle Elliot.
"Vingt points en moins pour Gryffondor !" Dit une voix dans la salle de classe.
Les trois Gryffondors sursautent à la voix, Harrison sourit simplement doucement. Il sait que le professeur est présent depuis le début.
Un maître des potions satisfait sort de la salle de classe et regarde les adolescents. Il fait taire les futures remarques avec un regard dur et une simple phrase.
"Cinq points en moins pour chaque commentaire."
Harrison regarde les Gryffondors se renfrogner, mais rangent leur baguette et s'éloignent des deux Serpentards. Snape regarde Harrison, ses traits se détendent et fait une esquisse d'un sourire avant de retourner dans sa salle.
Le cour de potion se déroule normalement, à part les regards discrets que lance Harrison au professeur de potion. Le sourire de celui-ci, permis à ses étranges sentiments, qu'il essaye de comprendre, de refaire surface. Il souhaite s'approcher du professeur et se blottir dans son étreinte. Etrange, pense-t-il.
Pensant que le maître des potions ne le remarque, Harrison est surpris quand celui-ci lui rend son regard, rien qu'un instant, mais assez pour comprendre qu'il n'est pas le seul à ressentir cette attirance. A la fin du cours, il prend une profonde inspiration et s'approche en dernier du bureau du professeur, après avoir dit à Draco qu'il n'a pas besoin de l'attendre.
Celui-ci lève les yeux quand Harrison reste devant son bureau sans savoir quoi dire. C'est l'une des premières fois qu'il reste muet devant une personne.
"Monsieur Black Peverell, avez-vous une question ?" Demande Snape en sachant très bien pourquoi son élève est devant lui.
"Je- " Commence Harrison. "Pouvons-nous parler ?"
"Parler ? De quoi exactement ?" Répond Snape avec un sourire taquin.
Harrison reste sans voix face au professeur, jamais il ne l'a vue sourire ainsi.
"Votre prochain cours va commencer."
"Mais... "
"La forêt est un bon endroit pour parler la nuit." Coupe gentiment Snape.
Harrison comprend le message et lui sourit.
"Au revoir Professeur."
"Au revoir Harrison."
Un frisson parcourt son corps quand son nom est prononcé par le vampire. Il part rapidement sans se retourner.
Le reste de la journée passe dans un flou total. Il ne remarque pas les regards mi-inquiets mi-amusés de ses amis de Serpentard. Dans le dortoir après le dîner, il se faufile dans les couloirs du château pour atteindre la forêt interdite. L'air frais sur sa peau le fait sourire, ses yeux reprennent leur forme d'origine pour lui permettre de voir dans la nuit. Harrison s'enfonce pied nu dans la forêt, chantonnant doucement. Quand il est sûr d'être bien caché, il laisse son glamour disparaître pour montrer sa vraie forme. Ses oreilles bougent captant chaque petit bruit et sa queue se balance doucement derrière lui.
Personne d'autre n'est encore là, à part d'autres animaux. Harrison capte le mouvement d'un gibier autour de lui. Son corps est alerte, l'excitation le traverse. Ca fait longtemps depuis qu'il n'a pas chassé, depuis le début de l'année scolaire. En lançant un tempus, il sait qu'il a le temps de chasser avant que le professeur n'arrive.
Il prend sa forme de nundu. Se baissant au sol, il s'approche doucement de sa proie. Ses muscles se tendent à chaque mouvement. Il la voit, une biche seule entre les arbres. Elle n'a pas senti sa présence. A une dizaine de mètres de l'animal, Harrison se tend et se prépare, ses sens en alerte. La biche lève la tête et s'enfuit rapidement quand le nundu se jette sur elle. La course ne dure que quelques secondes avant que le nundu enfonce ses dents dans la chair fraîche du cou de l'animal.
Harrison ronronne de plaisir quand le sang frais coule dans sa bouche. Il commence à ouvrir la cage thoracique de sa proie avec ses griffes. Ses longues griffes aiguisées coupent la chair et les os comme du beurre. Il se perd dans son repas. Une sensation d'yeux qui l'observe le fait se retourner en grondant et gonflant sa gorge.