
Après le déjeuner, Sirius sortit de l’immeuble pour se rendre au rendez-vous que Harry avait organisé. Ce dernier, seul désormais, commençait à s’agiter.
Il décida de sortir se promener et d’aller doucement au château. A 15h, il serait devant les portes.
Il était habillé convenablement, comme son parrain lui avait indiqué. Il salua monsieur Jones et sortit dans la rue.
En prenant à gauche, il passa par le petit square du nom de la place. Il fit le tour de la statue centrale, qui représentait un homme à cheval, avant de revenir sur le côté droit et de s'engager dans la rue. C'est sûr qu'il aurait pu simplement aller tout droit puis à droite en sortant de l'immeuble, mais il avait vraiment le temps de profiter de la vue, alors pourquoi se précipiter.
En descendant King's Street, il vit une galerie d'art, une boutique d'art, et des immeubles avec des colonnes blanches. C'était vraiment une belle rue. Et calme aussi. En arrivant sur Saint James Street, il tomba sur une boutique de vêtements, William Evans. C'est le nom qui l'avait attiré, bien sûr, mais ils semblaient vendre des vêtements de chasse.
En prenant sur la gauche, il y avait un magasin de chaussures. Et Harry se demandait pourquoi Sirius l'avait emmené si loin alors que des chaussures semblant aussi chères que celles qu'ils avaient acheté se trouvaient si proches. Et après les chaussures, c'était les chapeaux.
Au bout de la rue, Harry arriva devant une belle bâtisse. Tout en brique sombre, elle semblait ancienne. C'était un peu comme un château ou quelque chose comme ça. Il continua son chemin à droite sur Cleveland Row puis entra sur Green Park.
Là, il longea le chemin sur sa gauche et arriva sur la grande rue où, vers le fond, il pouvait voir Buckingham Palace. Mais il prit la direction opposée, et entra dans Saint James Park. Il prit son temps pour faire le tour de tout le parc. Il sourit doucement à la foule qui profitait du soleil et de la fraîcheur de la journée. Lui-même marchait tranquillement sous les arbres, jouant avec les rayons de lumière qui lui arrivait à travers le feuillage. Il se risqua même près du lac pour profiter de l'air un peu plus humide qui caressait son visage. Il passa devant des marchands de nourriture et aires de jeux où des familles venaient profiter des derniers moments de vacances.
Mais son tour finissait indubitablement devant le palais royal. Comme il ne pouvait s'en empêcher, il décida de se rapprocher. Là, des dizaines et des dizaines de personnes se tenaient devant les grilles, prenaient des photos.
Harry avait beau être beaucoup moins réservé et timide que dans son autre vie, il n'empêche qu'il ne voulait absolument pas se faire remarquer. Il avait beau être invité à rencontrer la reine, il ne voulait absolument pas que tout le monde le voit. La porte principale n'était donc pas une option.
Il longea donc les grilles et arriva dans la rue. Là, le long du palais, se trouvait une autre entrée. Sans doute plus une entrée de service que de visiteurs, mais c'était bien suffisant pour Harry.
À sa montre, il lui restait encore 5 minutes. Il ne se voyait pas tourner en rond autant de temps. Et puis, 5 minutes devrait être assez pour se rendre où que la reine soit, n'est-ce pas ?
Prenant son courage en main, s'avança vers un agent de sécurité qui se trouvait là. Bien différent des gardes anglais, cet endroit n'était définitivement pas fait pour les touristes, plus friands de l'uniforme typique.
-Bonjour, Monsieur. Je suis désolé de vous déranger. J'avais rendez-vous avec la reine à 15h. Pourriez-vous m'indiquer l'entrée ?
-Bonjour, jeune homme. Puis-je voir la carte ?
Heureusement, Harry avait gardé l'invitation. Pour ce genre de situation. Après tout, n'importe qui n'entrait pas dans le palais, alors que la reine s'y trouvait. Il lui tendit la lettre, espérant que ça irait et le garde lui sourit.
-Merci beaucoup, Monsieur Evans-Potter-Black. Nous avions été prévenus. Je vais appeler quelqu'un qui viendra vous chercher. Vous pouvez vous rendre juste sous les colonnes là bas, si vous le voulez.
-Merci beaucoup, Monsieur. Je vous souhaite une bonne journée.
Avec un dernier sourire, Harry suivit les instructions et effectivement une femme vit le chercher. Il profita un peu de la décoration du palais. Le sol était couvert en grande majorité de tapis rouges et les murs blancs brillaient grâce aux reliefs dorés.
-Excusez-moi de vous déranger ? Demanda finalement le garçon. Est-ce qu'il y a des choses plus précises que je dois savoir, pour ma rencontre ?
-Uniquement les basics seront nécessaires. Laissez juste sa Majesté engager la conversation en premier et ne posez pas de questions directes.
-Merci beaucoup
Elle l'emmena jusque dans un petit salon, plus petit que les autres qu'il avait vu, plus modestement décoré, avec les murs d'un brun clair, rehaussé de colonnes marron plus foncées et un tapis beige aux broderies élégantes et légèrement colorées. Les fauteuils étaient matelassés de bleu soyeux et doux. C'était une belle pièce.
La femme sortit, le laissant quelque minutes seul. Il n'osait pas s'asseoir. Il se tint debout, tourné vers les deux portes, mais regardant le tableau qui était suspendu entre elles. C'était un tableau simple et sombre avec juste un cheval blanc et son cavalier sur un fond d'une forêt. Par rapport aux portraits qu'il avait vu en chemin, ce tableau amenait plus de calme. Ce qui était parfait pour la pièce.
La porte sur la gauche s'ouvrit et un homme entra suivit de la reine elle-même. Si Harry avait à un moment douté de réellement la rencontrer, ce n'était plus le cas, désormais.
-Monsieur Evans-Potter-Black, je suis bien heureuse de vous rencontrer, sourit la vieille dame.
-Votre Majesté, salua le jeune homme en inclinant la tête vers la reine, comme Sirius lui avait appris. Monsieur. C'est un plaisir pour moi, également.
-Enchanté, Monsieur Evans-Potter-Black, dit sobrement également l'homme en hochant la tête vers lui.
-Êtes-vous venu de loin ? Demanda la reine.
-A quelques minutes à pied de là, ma'am.
-Bien, bien. Je suis heureuse de cela.
Elle commença par lui parler de la météo, tandis qu'ils s'installaient dans les fauteuils. L'homme leur servit le thé, puis attrapa sa tasse pour en prendre une gorgée. Harry en fut surpris, mais remercia son masque pour le cacher si bien.
-Vous semblez un peu tendu, jeune homme.
-Je vous présente mes excuses, ma'am. Si un jour j'ai souhaité vous rencontrer, je n'aurais jamais cru ça possible.
-Je comprends, je comprends. Mais, plus qu'une rencontre entre deux humains, c'est aussi la rencontre de la reine vers un de ses sujets les plus importants.
-Je ne pense pas être important de quelque manière que ce soit ma'am.
La reine tourna un instant la tête vers l'homme, qui acquiesça doucement. Elle prit alors sa tasse et Harry fit de même. Elle en prit une gorgée et sourit.
-Vous, jeune homme, êtes bien plus important que vous l'imaginer. Et je ne parle pas que de votre statut de sorcier. Il y a des milliers de sorciers au Royaume-Uni. De ce que j'en connais. Mais vous, vous êtes, à 10 ans qui plus est, en possession de titre seigneurial sorcier et mondain.
-Mondain ?
-Ce qu'ils appellent aussi 'moldu' mais je me sens insultée lorsqu'ils utilisent le mot. Je préfère 'mondain'.
-J’ignorais avoir des titres autre que sorcier, ma'am.
-Beaucoup de sorciers ne se soucient pas, en effet, de savoir la provenance de leur titre. La famille Black, par exemple, descend d'un ami de mes ancêtres qui lui avait accordé le titre après une bataille. Mais il y a d'autres familles qui n'ont le titre de Lord sorcier que parce qu'il leur a été donné par votre Ministère.
-Je ne sais rien de tout ça. Et ainsi, l'un de mes titres … aurait à voir avec le monde mondain.
C'était vraiment compliqué de faire des questions, sans vraiment faire de questions. Harry ne voulait vraiment pas se tromper et se mettre à dos la reine.
-Plus d'une de vos familles en réalité. Lorsque vous avez mis à jour vos informations dans la banque de Gringotts, j'ai reçu la notification du changement. Je gardais un œil sur plusieurs noms et vous avez fait sonner plusieurs de mes cloches. La famille Potter, bien sûr, est l'une d'elles.
-Monsieur Evans-Potter-Black, intervint l’homme. En règle générale, ce serait un notaire ou un gestionnaire qui devrait vous contacter et vous transmettre vos titres de noblesse mondains. À la place, sa Majesté voulait vous en parler elle-même.
Clignant des yeux par la surprise, Harry but un peu de son thé pour se contenir. Des titres de noblesse, de l'attention supplémentaire. Est-ce que ça s'arrêtera ?
-Je … Je vous remercie. Je ne sais pas quoi dire en réalité. Jamais je n'aurais cru que tout cela pourrait m'arriver en fait. Je n'ai jamais essayé de me faire remarquer et j'ai déjà du mal à me faire à l'idée à des titres sorciers. Alors des mol … mondains, c'est un peu inimaginable pour moi.
-Et nous comprenons tout à fait, reprit l'homme. Votre situation est vraiment unique. Vous êtes peut-être considéré comme majeur, ou du moins responsable dans le monde sorcier. Mais ici, vous êtes toujours un enfant. C'est pour cela que, même si vous avez la pleine possession de vos titres des deux côtés, vous n'avez pas encore la pleine capacité de les utiliser entièrement.
-Je sais bien. C'est pour cela que j'ai laissé les Gobelins s'occuper de la partie sorcière. J'ai encore 7 ans avant d'être considéré comme un adulte chez les sorciers. 8 pour les mondains. Je … De toute façon, je ne ferais pas grand chose avec. J'ai une maison, assez d'argent pour ne pas avoir à m'en soucier pour le moment. Sirius - mon parrain et oncle Sirius Black - veille sur moi actuellement et j'ai William Jones, le majordome de l'immeuble pour m'aider également. Les Gobelins ont des instructions simples de me prévenir au cas où des lois racistes envers les êtres magiques ou les mol … mondains seraient votées et je ne m'y connais pas assez en politique mondaines pour savoir ce qu'il faut réellement faire. Je suis désolé, votre Majesté, mais je ne sais pas ce que vous attendez de moi.
-Rien de plus, sourit la reine. Vous avez beaucoup de titres mondains et entre les mains d'une personne ce peut être assez dangereux. Je suis bien aise de constater que vous ne faites pas partie de ces personnes qui utilisent leur notoriété pour gagner des privilèges.
-Je préférerais amplement avoir mes parents que tous ces titres.
-Et je vous en présente toutes mes condoléances pour cela.
-Merci. Je ne disais pas ça pour me plaindre. Juste … je n'ai pas besoin de reconnaissance. Et si jamais j'entends des injustices, j'interviendrai. Mais je ne ferais rien, jusqu'à ma majorité. Bien sûr, si jamais vous avez besoin de moi, je répondrais, mais je préférerais profiter du calme avant mes années à Hogwarts.
-Et c'est tout à votre honneur. Je dois dire que je suis satisfaite de la personne que vous êtes déjà, Monsieur Evans-Potter-Black. Maintenant j'ai hâte de découvrir ce que vous allez devenir. Et pour cela, il est temps de vous rendre vos titres mondains.
L'homme, dont Harry ne connaissait toujours pas le nom, prit un feuillet de document de sous la table basse. Il les tendit une par une à la reine qui, à son tour, les donna aux garçons.
-Hadrian 'Harry' Awyr Naos Evans-Potter-Black, je vous rends les Seigneuries Potter, Peverell, Hufflepuff, Gryffindor, Ravenclaw et Slytherin. Par la même, je vous nomme Duc de Cleveland et vous cède un terrain dans le comté de Tyne and Wear. Je vous nommé Marquis de Hastings et Earl de Moira. Je vous nomme comte de Surrey.
Est-ce qu'il avait bien entendu ? Est-ce qu'elle venait juste de lui donner des titres en plus, dont un titre de Surrey, là où se trouve le 4 Privet Drive ?
-Nous avons trouvé que ce dernier était bien à même de vous intéresser, intervint l'homme. En consultant votre dossier, nous avons remarqué le nombre de fois que les Services Sociaux avaient été envoyés vous vérifier. Jamais nous ne voyions de notifications qu'ils vous avaient vu. Nous avons supposé qu'un sorcier devait les en empêcher. Mais nous avons aussi pensé que vous ne deviez pas être si heureux là-bas. Maintenant, cela vous appartient. En quelque sorte. Vous possédez des terres là bas également. Chaque titre vous donne à des parts de terres dans le domaine qui est le vôtre.
-Je vous remercie vraiment. Je ne sais pas quoi faire de tout ça, mais sincèrement, merci.
Lorsque Harry sortit, quelques heures plus tard et un porte-documents rempli, il était un peu fatigué et perdu à la fois. Il avait quitté la reine avec la promesse qu'elle l'inviterait à nouveau à l'avenir. "Du moment que vous ne me donnez pas plus de titres, ce serait avec plaisir" avait répondu le garçon.
Il était alors rentré chez lui aussi lentement qu'à l'aller, mais avec plus de choses à penser.