
Nurmengard n'avait jamais été l'endroit le plus chaud de la planète.
Toutefois, depuis quelques temps, les températures avaient sacrément chuté Au début, Gellert n'avait pas bien comprit pourquoi. Il n'avait réalisé la vérité pourtant simple qu'en surprenant une conversation entre deux gardiens : décembre était arrivé. Ce qui signifiait que cela faisait déjà six mois qu'il pourrissait dans cette prison.
Gellert n'arrivait pas bien à croire à cette information. Comment le temps avait-il pu filer si rapidement ? Enfermé entre quatre murs, il aurait dû sentir tout le poids des minutes couler sur lui. Cela avait été tout le contraire. Mais peut-être était-ce bien pire, en réalité : il continuerait à se croire jeune, promit à un avenir en dehors de ses murs quand quelqu'un le libérerait, alors qu'en réalité, il ne tarderait pas à réaliser que ses rides s'étaient creusées.
Loin de partager la joie de ses geôliers, cette nouvelle de la venue de décembre le plongea dans une déprime noire.
Celle-ci ne fit que s'accentuer au fil des jours, jusqu'à ce qu'un gardien ne surgisse dans sa cellule.
- Vous avez reçu une lettre.
Le papier qu'il lui tendait avait été ouvert, ce qui ne l'étonna guère. Les prisonniers avaient le droit de recevoir cinq lettres par an, qui étaient systématiquement lues. Quand on lui avait demandé de quels expéditeurs il accepterait de lire le courrier, il n'avait donné que deux noms.
Or, ce n'était pas l'écriture de sa tante Bathilda.
Il n'aurait donc pas dû être surprit de découvrir les lettres fines de Albus et pourtant, il ne parvint pas à réaliser que son ancien amant lui avait écrit. Il hésita toutefois à lire le peu de mots qui s'y trouvait ; que pouvait bien vouloir lui dire l'anglais ? Un coup d'oeil au gêolier qui surveillait sa montre lui fit réaliser qu'il n'avait que très peu de temps avant que la lettre ne lui soit reprise pour être brûlée. Si il voulait savoir ce que Albus avait à dire, il devait lire maintenant... Il baissa alors les yeux vers le courrier et y découvrit, au pied de la lettre, une phrase courte.
Pour Arianna, je te pardonne
Cinq mots.
Cinq petits mots qu'il n'aurait jamais pensé avoir besoin d'entendre – ce n'était pas lui qui avait tué Ariana. Du moins... il n'en savait rien. Cela pouvait être très bien Albus, voir cet empoté d'Alberforth. C'était d'ailleurs lui qui avait commencé la bagarre ! Voilà ce qu'il s'était dit toutes ces années. Mais lire cette phrase lui faisait réaliser qu'au fond de lui, il avait toujours culpabilisé pour la mort de la jeune fille. Tout simplement car c'était bel et bien lui qui en avait été à l'origine, en entraînant ainsi Albus dans une spirale violente et sanglante. Totues ces années, il avait vécu avec ce poids, qu'il avait toujours tâché de faire taire sans jamais réellement y arriver.
Il était si ému que lorsque le gardien lui reprit la lettre, il ne chercha pas à protester.
Pour ce que cela vaut, joyeux Noël, lança l'homme avant de partir.
Le gêolier devait imaginer que Gellert passait un terrible Noël, ainsi enfermé. Mais Albus venait de lui faire le plus beau des cadeaux : il lui avait permit de faire la paix avec leur histoire.