Placard

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
G
Placard
Summary
Un placard contient normalement des produits ménagers et quelques cafards.Mais là encore vous êtes à Poudlard.Coincés dans un placard différent, Sirius, Remus et t/p vont devoir ouvrir leurs portes afin de résoudre une enquête.Entre passé, sexualité ou angoisse chacun devra faire face à ce qu'il cachait pour comprendre ce qu'il s'est passé cette nuit-là.
Note
Posté sur Wattpad

Tandis que les gouttes continuaient de se précipiter le long des fenêtres, ne laissant qu'un bruit de fond pour endormir les quelques élèves insomniaques, un souffle se fit entendre.

Visible dans cette nuit froide, il s'approcha lentement des bougies accrochées-là.

Doucement les traits de ce souffle apparurent mais à peine put-il être reconnu par les portraits que l'obscurité l'engloutit dans un sort chuchoté.

Ne restant plus que ces pas, les portraits tendirent l'oreille.

Chacun suivait l'intrus.

Chaque mouvement, chaque pas devenait un indice.

Lentement un placard s'ouvrit.

Cependant le bruit qui s'en suivit ne fut pas l'habituel grincement du bois mais un atroce cri de douleur.

Une baguette roula au sol, un coup fut asséné et le souffle disparut pour ne laisser qu'une crainte s'abattre sur les portraits affolés.

Cette nuit-là, le bruit de la pluie ne fut pas la seule chose partagée à tous les dortoirs, puisqu'à présent la rumeur d'un élève agressé parvenait aux oreilles de tous.

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Il y aurait pu y avoir probablement un certain jeune homme à lunette possédant des daddys issues ainsi qu'un roux et une brune dans son sac à dos pour mener l'enquête telle Dora l'exploratrice.

Mais compte tenu qu'aucun d'eux n'était même en prévision et que ce que l'on puisse nommer « leurs bon vieux gros darons sa mère», étaient encore à Poudlard, ce ne sont malheureusement pas nos protagonistes.

Effectivement nos héros étaient bien loin de tout ce que l'on puisse s'imaginer puisqu'ils sont les coupables de cette agression.

Chacun rodant le soir près du placard et aperçut par les portraits :

parmi eux se cachait le coupable.

Le corps professoral, trop usé des manigances, n'écouta donc pas quand ils clamèrent tous leur innocence.

Il fallait punir l'acte et si le coupable ne se désignait pas alors Remus, Sirius et t/p seraient alors collés ensemble.

Et j'imagine que c'est à partir d'ici qu'il faut que j'arrête de parler à la troisième personne.

En réalité j'essaie comme je le peux d'occuper mon esprit durant cette détention pour ne pas ressentir le malaise habituel.

Remus et Sirius parlent car ils se connaissent évidemment.

Mais je ne m'inclus pas dans leur conversation du coup.

Même s'ils étaient mes amis, j'ai tendance à ne pas m'inclure dans les conversations de groupe.

Ni même m'inclure tout court.

Je n'ai rien à dire, alors je suis mieux silencieuse, n'est-ce pas ?

Alors si je sens leurs regards car ils ne peuvent pas tous se dire en sachant que malheureusement nous sommes trois dans cette détention, c'est juste car je suis la personne de trop.

Pourtant je sais que dans ma lettre ce moment semblera beaucoup plus sympathique.

Je raconterais à ma mère comment j'ai fini entraînée dans une détention dans laquelle je me suis fait deux amis, Sirius et Remus, qui m'ont parlé de leur cours de défense où Sirius avait un crush sur Léa et où Remus devrait probablement conseiller l'enseignant.

.

.

.

Alors qu'aucun ne m'a parlé durant cette détention.

Je dirais aussi dans cette lettre qu'au petit-déjeuner Maya m'a raconté comment ses vacances s'étaient déroulées, alors que la seule chose qu'elle connaît de moi est mon crâne par le fait qu'elle soit derrière mois en Astrologie.

(même si connaître mon crâne devrait être un honneur vu sa beauté, je sais)

Je dirais peut-être aussi comment j'ai fait une balade avec des amis à Pré-au-Lard, alors que je n'y ai jamais mis les pieds.

Parce qu'y aller seule serait une preuve formelle de ma solitude.

Personne ne va seul à Pré-au-Lard.

C'est l'endroit des dates, des retrouvailles.

(des baises dans la neige pour certains, mais vu que la seule chose gluante et avec un gland qui m'a touché c'est la pâtisserie de Gégé le pâtissier, on se taira sur ce point)

Alors j'invente, je romantise.

Je rassure ma mère sur le fait que je ne suis pas si introvertie que ça alors qu'en réalité la seule chose qui se rapproche d'un ami est le portrait de Shakespeare dans mon dortoir qui me demande si j'existe ou non.

(nous en sommes à plus de dix dissertations ensemble, le summum du fun.)

Je me demande soudainement si Claude n'a pas voulu romantiser sa chute dans le placard en accusant quelqu'un de l'avoir frappé.

Après tout quand on l'a trouvé, il avait chuté avec un balai.

Peut-être qu'il a juste chuté.

Car je sais que ce soir-là je ne l'ai pas approché, et Lupin non plus. Nous étions à l'opposé du placard.

De plus jamais Sirius ne nierait s'il avait commis un méfait.

Peut-être qu'il y avait une quatrième personne ce soir-là qui a commis cette agression...

Dans tous les cas ce n'est pas comme si je pouvais le savoir car cela impliquerait de mener une enquête et de connaître des gens.

Or je vous rappelle qu'à part Shakespeare et ma main gauche, y'a pas grand-chose qui me parle.

(...même si une main gauche ne parle pas, je me rends compte)

C'est assez pathétique quand j'y pense, de me plaindre de mon manque de sociabilité mais de ne pas pouvoir y remédier.

Je veux dire ne pas réussir à se faire d'amis à Poud lard alors que vous êtes coincés pendant 7 ans avec des gens dans un dortoir...

Même dans la pire des fanfictions ils finissent pas baiser avec le trope du « un seul lit pour deux » en une nuit.

Et moi en 7 ans, je n'ai rien pu faire pas même un ami alors qu'on dort toutes ensemble.

C'est assez nul.

Peut-être que je devrais retenter la discute.

Parler de météo, d'examens et faire semblant d'attendre quelqu'un pour manger alors qu'on est seule tout en souriant et en transpirant sa mère face à l'humour claqué des élèves.

Oui, ce serait une solution j'imagine.

En attendant je n'ai plus qu'à attendre la prochaine détention pour remplir mes lettres alors qu'en cours de potion Slughorn me lance un regard de compassion face à mon absence de binôme et de compétences.

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Lupin n'avait pas prévu d'être collé pour une chose qu'il n'avait pas faite.

Ou du moins il pensait qu'il serait collé par un plan qu'il avait imaginé et que Sirius et James avaient eu l'idée de réaliser.

Mais il était plutôt reconnaissant de ce moment de calme imposé.

Après tout passer un peu de temps à bavarder avec Sirius tout en nettoyant des bocaux n'était pas une punition.

En revanche cela devait l'être pour t/p.

Il savait qu'elle n'était pas coupable non plus, cependant elle ne semblait pas vouloir en parler.

Ou leur parler.

Il connaissait ce sentiment de ne pas oser.

Après tout Sirius avait sa réputation, et par association les gens admiraient aussi Remus au même niveau que James et Sirius maintenant.

C'est donc un soir où Sirius partit plus tôt afin de tremper son biscuit comme le disait si joliment Lily, que Lupin traîna plus longtemps avec t/p.

Il l'observa, silencieuse mais l'oreille attentive.

Il devait avouer n'avoir retenu son prénom que récemment.

C'était pourtant étonnant de lui.

Il avait toujours eu enfant comme but de retenir tout.

Probablement du à son confinement forcé enfant et à la perspective d'un avenir dirigé par la solitude.

Il souhaitait retenir le prénom de tous afin d'en savoir leur histoire, car dans les contes tous les personnages ont une importance, de la souris aidant Cendrillon, à la vieille sorcière se révélant aimante.

Alors depuis Lupin mémorisait les noms de ces gens oubliés.

Il aimait les croiser et leur sourire.

Il aimait voir la lente surprise apparaître sur leur visage à cette reconnaissance inattendue.

C'était sa façon de briller.

Il n'était certes pas le Soleil Potter qui les ferait rire trente ans plus tard de ces bêtises.

Mais il était cet éclair lunaire qui refaisait leur journée et les laissait dormir sur ce doux sentiment d'exister.

Il reconnaissait donc être surpris de ne pas avoir croisé le chemin de t/p au point de briller.

- On a fini. murmura-t-elle

Une voix fébrile, les mains moites.

Remus devinait qu'elle avait du le répéter au moins une dizaine de fois avant même d'oser le prononcer de peur d'instaurer un malaise.

- C'était rapide. Au fait t/p, j'aime énormément ton pull. Je voulais te le dire mais je ne savais pas quand- s'interrompit le brun

Elle baissa ses yeux sur son pull de Noël troué ancien dont le fil dépassait.

Lupin se rendit compte de son erreur avant de voir un léger sourire sur le visage de la c/c.

- J'imagine que ça aurait pu marcher avec un autre vêtement Lupin.

- Même abîmé, les pulls de Noël me séduisent tu sais. tenta le loup

Elle hocha la tête avant d'ouvrir la bouche mais de lentement la refermer.

- Je- j'aime le livre que tu lis. Je veux dire Mansfield est une auteure super intéressante.

Lupin fut surpris qu'elle se souvienne du livre qu'il avait apporté la semaine dernière mais sourit.

- Elle est incroyable effectivement.

Peut-être qu'il s'était fait avoir par une autre Lune semblait-il.

Puisqu'en s'endormant, il ressentit ce léger bonheur d'avoir marqué l'esprit d'autrui.

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Je ne m'attendais pas à plus.

Et rien ne se passa.

Les soirs de détention restaient en silence.

Le seul changement demeurait le sourire de Remus reconnaissant ma présence.

Néanmoins une semaine plus tard, dans mon sac je trouvais un recueil de nouvelles.

A l'intérieur, Katherine Mansfield.

Accompagné d'un smiley au crayon de papier.

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- Merci pour le livre. dis-je en ayant imaginé toutes les réactions possibles à cette simple phrase

Joie, tristesse, ignorance, colère...

J'avais tout imaginé pour me préparer.

J'avais imaginé chaque réponse.

Chaque scénario.

- De rien, j'espère qu'il t'a plu. répondit Remus

Pourtant je me retrouvais de nouveau silencieuse.

- Ouuuuuhhh de quoi parlez-vous?~ demanda Sirius en s'interposant

- De littérature mon cher.

- Excusez-moi, messieurs dames. dit-il en faisant une révérence

Je souris face à sa pitrerie.

- Je ne savais pas que tu lisais aussi t/p. rétorqua Sirius

- J'aime ça, ça me détend et ça permet de vivre des aventures impossibles.

Cringe comme réponse t/p, pensais-je après.

- Je peux en faire vivre aussi, et de toute nature. dit Sirius en bougeant ses sourcils

Bon au moins nous sommes deux à l'être. me rajouta mon esprit jugeant sérieusement Sirius sur ses compétences de drague

- Mais je ne pense pas que ta bite soit une aventure à lire Sirius et encore moins aussi intéressante que du Dickens. dit Lupin

- Pour ça il faut essayer~

- Et je pense qu'on passera notre tour tous les deux. annonça le loup

Je hochais la tête alors que Sirius s'écroula dramatiquement au sol, blessé dans son ego.

- Mon plan à trois de rêve n'est donc qu'une illusion. Remus, t/p vous brisez mon cœur.

- Tu pensais que je m'appelais Gwendoline il y a seulement deux semaines. rétorquais-je

- Rien n'empêche mes fantasmes t/p, pas même un mauvais prénom.

Je fronçais les sourcils.

- Attends tu- commençais-je

- Oui il a couché sans savoir le prénom, il a aussi hurlé le mauvais, il a aussi dit celui de la meilleure amie. Sirius représente les bas-fonds de l'humanité au lit. confirma Lupin

Je haussais les sourcils et le jugeais du regard alors que Sirius tentait de s'expliquer.

- C'était plus complexe que ça, j'étais amoureux et je n'arrivais pas à l'oublier. Puis l'autre j'étais sous potion, elle m'avait ensorcelé et on a mis ça au clair.

- Ça n'empêche pas le fait que tu passes ton temps à hurler des prénoms au hasard. rétorqua Remus

- En effet. D'ailleurs en parlant de hasard, parlons de celui qui nous a réuni.

- Claude ? demandais-je en référence à l'agression et surprise du changement de ton

- Je pense que c'est un coup d'État. annonça Sirius

Je fronçais les sourcils.

- Une sorte de théorie du complot ? dis-je perdue en imaginant alors un triangle sous la barbe de Dumbledore qui annoncerait le début des pyramides

- Non, je...écoutez aucun de nous ne l'a agressé pourtant nous sommes ici. Le coupable est en liberté, nous devons savoir qui c'est. s'exclama Sirius sérieusement

- Et nous ne sommes pas des Sherlock Holmes. Dumbledore le sait probablement et enquête, Sirius. le stoppa Lupin

- Ce vieux croûton ne nous a pas empêché la détention.

- Et ce vieux croûton tient notre scolarité entre sa barbe et ses mains donc on ne peut rien faire.

- Et toi, t/p, tu en penses quoi ? demanda alors Sirius qui cherchait du soutien

- Se taire et faire profil bas est toujours mieux. Surtout que même si on trouve qui c'est, nous n'aurons pas de preuves.

Sirius soupira.

- Je déteste les esprits rationnels.

- Et nous détestons les queutards, enchantés. répondit Lupin

Je souris alors que Sirius repartit dans un plan pour faire peur à James.

Cependant alors qu'il posait des questions, son regard croisa le mien et il continua de me parler.

Lentement les sourires de Lupin se firent au détour de couloir et non plus seulement en détention.

Et mes heures de colles furent à leur tour remplit des fabuleuses histoires de Sirius.

Peut-être que mes lettres seront plus vraies que ce que je ne le pensais.

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Ou du moins j'en avais l'impression.

J'imagine que c'est parce que je n'en ai pas eu avant, alors je les ai trop vite considérés comme des amis.

C'est probablement mon manque de distinction entre connaissance et ami.

Puisque durant les vacances, à mon anniversaire, j'attendis patiemment une lettre.

Lettre dont Sirius avait parlé et que Lupin avait indiqué à son tour quand nous avions parlé de nos anniversaires.

Mais rien ne vint.

Ce n'est pas si grave.

Cela ne le devrait pas.

Après tout j'ai passé plus de dix-sept /seize ans à ne rien avoir.

Mais l'optique de pouvoir avoir un hibou non familial, que quelqu'un pense à moi au point de célébrer ma naissance...

J'imagine que ça m'a séduit.

Plus que la plupart des gens.

Le lendemain je reçus pourtant une enveloppe de leur part.

Mais aucun confetti.

Non juste une brochure du journal indiquant qu'avant les vacances un autre élève s'était fait agressé là encore dans un placard mais à Sainte-Mangouste.

Il fallait donc enquêter sur cet intrus qui semblait à Poudlard.

Je répondis que j'approuvais.

Avant de jeter ma lettre.

Et de réécrire les mêmes mots.

Puis de les rayer.

Et de les reposer de nouveau sur le papier.

Comme si mon cœur voulait se déverser et leur demander s'ils m'avaient oublié.

Mais mon cerveau rationalisa.

Ils avaient tant de choses à faire.

Lupin et sa famille, Sirius chez les Potter.

Je soupirais et envoyais la lettre.

Peut-être qu'une enquête nous rapprocherait.

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- Pourquoi les placards ?

- Hein ? demandais-je à Sirius

- Je veux dire Jack l'éventreur, car on éventre. Mais là on dit quoi, Ikea ? Pourquoi un putain de placard, c'est nul comme surnom, en plus c'est risqué.

- Pourquoi tu baises dans un placard Sirius ? demanda alors Lupin

- Car c'est risqué. rétorqua le brun

- C'est la même pour le tueur. Le frisson de se faire prendre doit le griser, cependant le faire la nuit augmente ses chances de se faire prendre avec le couvre-feu et les patrouilles des professeurs.

- Sauf si c'est un intrus. S'il vient de Pré-au-Lard, la nuit est le seul moment où personne ne peut le repérer si jamais il arrive à passer à travers les charmes. commentais-je

- Je pense que c'est interne, les barrières sont trop puissantes. répondit Lupin

- Alors la nuit car la journée il aurait besoin d'un alibi pour sa disparition dans les cours. Et surtout la nuit permet d'attirer la victime seule. dis-je

- Il suffit d'un faux rendez-vous ou d'un ami qui veut se voir et la personne sort avant de se faire agresser. comprit Sirius

- Mais pourquoi les agresser sans rien prendre ? demanda Lupin

- La peur. dis-tu en percutant

- La peur ? demanda Sirius perdu

- Créer un climat de peur à Poudlard, ça discrédite Dumbledore et affole les parents.

- L'objectif parfait de l'autre taré au col V. comprit Sirius en marmonnant dans sa barbe

Lupin hocha gravement la tête.

- Si c'est lui alors nous ferions mieux de trouver qui est son disciple ici.

- Je pense avoir une idée, je reviens. dit Sirius en partant

Alors que j'observais sa silhouette, Lupin se tourna vers moi.

- Tu n'as jamais douté de lui.

- Hmm ?

- Tu savais que j'étais à côté de toi ce soir-là mais tu n'as jamais posé de question sur Sirius.

- Je sais qu'il n'aurait pas menti.

- Et moi ?

- Je l'ai compris.

Remus hocha la tête.

- C'est par les livres, et...les vinyles. Je...mes parents m'en ont parlé avec Queen et Bliss. expliquais-je en voyant qu'il attendait plus de détails

- Alors tu ne penses pas que c'est...dit-il en passant sa main dans ses cheveux

- Monstrueux ? complétais-je

- Hmm. approuva-t-il en détournant le regard gêné

- Non.

- Pourquoi ? demanda-t-il alors d'un ton désespéré

- Parce que c'est de l'amour n'est-ce pas ? Alors pourquoi Bertha ne pourrait aimer Pearl, pourquoi Freddy Mercury ne pourrait coucher avec des hommes ? Pourquoi Mansfield ne pourrait écrire sur ses romances ?

- ...tu-

- J'imagine que les gens ne pensent pas pareil, j'ai vu les campagnes qu'ils affichent dans les rues moldues et les hôpitaux qu'ils ouvrent mais Remus...ne les écoute pas.

- Tu dis ça si facilement. dit-il en détournant le regard

- Parce que c'est simple. Tu es un humain incroyable qui aime le même genre, je ne vois rien de plus. Si ton placard cachait cela, alors je me tairais. C'est pour cela que je n'ai pas posé de questions.

Lupin hocha la tête avant de me fixer.

- Ton placard n'est pas comme le mien n'est-ce pas ?

- Hmm ?

- Tu étais aussi dans un placard ce soir-là, à côté de moi et Davis. dit-il en se référant à son rendez-vous ce soir-là

- Je...j'étais seule, je n'étais pas enfin-

- Je sais. dit-il en plaisantant En tout cas tu es plus observatrice que je ne le pensais.

- Car je n'agis pas. Je...je suis spectatrice de ma vie, donc remarquer les figurants ou les faux raccords, c'est un peu la seule chose que j'ai. plaisantais-je

- C'est pour ça que tu étais dans le placard, n'est-ce pas ?

- Je-

- A force d'observer on finit oublié, tu avais rendez-vous ?

- Non.

J'imagine que c'était l'hypothèse la plus fiable qu'il avait du faire.

Un lapin mis à celle qui ne dit rien.

Le classique vu dans les livres.

La nerd abandonnée par le bad boy, victime d'un pari.

Mais comme je l'ai dit, je ne parle à personne.

Alors même ces plaisanteries ne fonctionnent pas sur moi.

Non ce placard...

C'était autre chose.

J'inspirais.

- J'avais une crise d'angoisse. Elle...elle a duré plus longtemps que mes habituelles. Je mange habituellement dans ce placard car je ne supporte pas les foules, c'est...c'est trop de monde, de sensations, de chaleurs, de bruits. Tout m'aveugle alors je reste ici. Mais là je n'arrivais plus à respirer, j'étais bloquée et avant que je puisse reprendre mes esprits, le couvre-feu était dépassé.

Ce n'était peut-être rien.

Mais personne ne sait pour mes crises.

Pas même ma mère.

Elles...elles sont un secret que je traîne de peur que l'on les pointe du doigt.

Plus je les enferme, plus j'espère les faire disparaître.

Mais en réalité je sais que je ne fais que les rendre plus forte en les laissant dans l'obscurité.

- Je suis désolé, je ne voulais pas-

- Je n'en aurais pas parlé si je ne voulais pas.

- Alors tu passes tes pauses...

- Ici. C'est mieux d'être seule que jugée. Mais parfois c'est pesant car...

- Tu n'as pas choisi cette solitude. compléta le brun

- Non, mais on ne m'a pas forcé non plus. C'est ce qui me fait le plus mal. Je n'ai pas de personne qui me déteste et qui me fait vivre cet enfer ou même de raison pour être seule. Je ne suis pas harcelée. Les gens...ne sont juste pas intéressés par moi, c'est tout.

- Je comprends. Je sais que c'est horrible de dire ça dans ce moment, mais...je comprends. murmura Lupin

- Alors on est ensemble dans cette galère, j'imagine.

- Je ne pense pas. dit-il directement

- Pardon, je ne voulais pas dire que tu n'étais pas aimé, je- bordel je suis désolée, je- commençais-je paniquée

- T/p.

- Oui ?

- Je ne pense pas que nous soyons toujours seuls car nous sommes là l'un pour l'autre maintenant.

- Oh.

- N'est-ce pas ? De plus je ne peux pas laisser celle qui connaît mon plus grand secret s'enfuir.

- Tu vas devoir me tuer si jamais je le révèle.

- Je le ferais. plaisanta Lupin

- J'en suis terrifiée. répondis-tu

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- BOUH !

- BORDEL SIRIUS QUE- hurlais-je mais ma voix ne sortait plus de ma gorge

Je fixais sa baguette et compris qu'il m'avait lancé un Muffliato.

Il me fit signe qu'il allait lever le sort.

- Je peux savoir ce que tu fous dans le dortoir des Poufsouffles à 3h du mat et surtout quand tu t'es dit que me monter dessus en criant bouh allait être un bon réveil ? murmurais-je en criant

- On doit patrouiller !

- Ton nom est Pat ?

- Non, pourquoi ce serait-

- Alors va pat patrouiller ailleurs. J'aimerais dormir. répondis-je

- Remus nous attend. Allez t/p, c'est notre moment de Sherlock Holmes. L'intrus est forcément là en train de rôder et on a la carte pour savoir son nom.

- Et on a aussi les profs qui nous surveillent, hors de question. On a eu qu'une détention mais si on nous retrouve une nouvelle fois devant une agression, on sera accusés Sirius.

- Je prendrais la responsabilité. Viens enquêêêterrrrrr t/p.

- Oui bouge ton cul qu'il dégage d'ici. répondit Vanessa, celle qui dormait à tes côtés

- Pardon Vanessa. chuchotais-je dans sa direction

- Pas grave, je préfère son « bouh » à la description de la bite de Dan par une Léa insomniaque.

...c'est dans ces moments-là où je suis heureuse de ne pas avoir d'amis j'imagine.

Je finis par pousser Sirius de mon lit, enfiler des chaussures et descendre avec lui.

Cependant dans la salle commune, je croisais le regard amusé de Remus.

- Tu savais que je viendrais, n'est-ce pas ? demandais-je

- On ne dit pas non au regard de chiot de Sirius.

- Là c'est surtout son haleine de chien qui m'a fait dire oui.

- HEY ! hurla le concerné

- Je dois avouer que je pensais que Potter serait là. marmonnais-je

- Il a promis d'étudier à Lily pour ne plus avoir de Trolls en potions. répondit Sirius

- Mais il n'en a jamais eu. dis-je perdue

- Lily pourrait lui faire gober tout ce qu'elle veut. répliqua Remus amusé

Je souris.

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Nous avions suivis tous les noms d'élèves présents dans les couloirs cette nuit mais aucun n'avait abouti à une agression.

Et comme je l'avais prédit, nous avions croisé un professeur qui nous avait coursé.

Essoufflés, nous nous étions réfugiés derrière la serre, allongés dans l'herbe mouillée.

- Je savais...que...je...n'aurais...pas...du...dire...oui

- Et tu devrais travailler ton cardio t/p, on a couru 100 mètres. répliqua Sirius

- Excusez-moi monsieur Quidditch marathon du sexe qui a un cœur qui fonctionne.

- Ce n'est pas une insulte t/p. argumenta Lupin

- Tu es censée m'aider Remus, pas m'enfoncer.

- Tu le fais toute seule. rétorqua Sirius

Je lui fis un doigt d'honneur alors que je tentais de malaxer ce foutu point de côté.

- C'est quand même fou que Slughorn porte une chemise de nuit avec des jarretelles. reprit Sirius

- J'aimerais oublier cette vue de lui nous courant après avec de la dentelle sur son corps, Sirius. dis-je en fermant les yeux

- C'est sexy dans un sens, je veux dire-

- Remus ne finit pas la phrase de pitié pour Slughorn, ça ne peut que mal finir. dit Sirius

Je hochais la tête.

Remus abandonna et rit alors d'un coup.

Sirius le regarda perplexe avant de le rejoindre.

Je souris légèrement prise dans l'euphorie du moment.

Slughorn en jarretelles qui nous court après, est quand même hilarant.

Nos rires s'éteignirent alors lentement.

Cependant un léger tintement attira nos oreilles.

Une douce symphonie résonnait.

- Chourave laisse de la musique classique pour ces plantes. se souvint alors Remus

Seuls baignés par la Lune sur la pelouse de Poudlard, accompagnés de musique classique, nous semblions être dans un film.

- Alors dansons. dit Sirius

- Quoi ? dis-je encore essoufflée

- Il y a de la musique et Slughorn attend probablement au bout du couloir donc on est bloqués ici un moment, dansons.

Il tendit la main vers nous.

Remus hésita avant de doucement la prendre, tandis que je la refusais.

Mais Sirius plus habile, prit mon poignet et me tira vers eux deux.

Il nous mit alors en triangle, chacun tenant la main de l'autre et lentement il dansa avec nous.

- On est ridicule là, on dirait qu'on est à un spectacle de fin d'année de maternelle où on fait la ronde.

- Je reconnais que t/p n'a pas tort. dit Remus en rigolant

- Vous ruinez l'ambiance, nous sommes en harmonie avec la nature, c'est tout. rétorqua Sirius en tirant la langue

- Que la prof de divination sorte de ton corps. murmurais-je

Remus sourit et lentement se retira des mains de Sirius.

Cependant ce dernier prit alors ma main et nous installa alors en tête à tête.

- Si Moony ne veut pas, j'imagine que je me dois de danser avec vous mademoiselle. dit-il

- Quel honneur vous me faites, monsieur Black. dis-je en mimant un vomi

Il sourit malicieusement et commença alors à compter sérieusement nos pas.

Je fronçais les sourcils en tentant de le suivre.

Lentement Sirius plaça alors sa main sur mes hanches pour me guider, et me força à le regarder dans les yeux.

- Le secret est de se laisser guider dans une valse, t/p. murmura-t-il

Doucement je me laissais faire et il nous mena dans une lente valse tandis que Remus au loin mimait un violon sur l'air classique qui se faisait entendre.

Je souris lentement de leur pitrerie.

Ce soir-là quand nous rentrions au dortoir, alors que la porte des Poufsouffles se fermait, Sirius m'attrapa.

- Merci t/p.

J'aurais pu demander « pour quoi », « Remus a dansé aussi ».

Mais à la place j'ai souri et j'ai serré sa main.

J'imagine qu'il y a des choses que l'on ne comprend pas mais que nous faisons.

Et ce soir-là, ce fut le cas.

Autant pour moi, que pour le coupable que nous cherchions.

Car ce dernier venait de commettre une erreur, en laissant sur la table commune, ce que je reconnus comme étant de la Salvia divinorum.

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- On dirait un sort. commenta Sirius alors que je partageais ma découverte

- C'est bien plus qu'un sort, c'est une plante qui n'a qu'une seule utilité en potions. débuta Lupin

- La potion du violeur, les moldus ont l'équivalence avec la drogue du violeur. expliquais-je

- Attends, ce truc...

- A les mêmes effets que le GHB. L'agresseur doit en foutre dans les plats en cuisine pour ces victimes, ensuite il donne rendez-vous, et...

- Il les frappe autant qu'il veut, sans réponse de leur part car ils sont shootés. Personne n'est à l'abri, les agressions augmentent, les élèves ont peur, les parents retirent leurs enfants de Poudlard et Voldemort discrédite tous ceux qui pensaient que Dumbledore était le bouclier ultime car il ne peut même pas protéger Poudlard. finit le raisonnement de Lupin

- Putain. commenta Sirius

- Pour le moment Claude était un essai, les vacances devaient être l'autre essai pour confirmer leur plan et maintenant...

- Maintenant ils le mettent à exécution en préparant la potion. dit Lupin

- Mais elle met du temps à être concoctée vu le nombre de pleine Lune à attendre, on peut faire un antidote. Si les élèves ne sont pas sous l'effet de la drogue, ça permettrait que certains puissent se défendre le temps qu'on trouve le coupable.

- Qui est un Poufsouffle du coup. rappela Sirius

- Ceux qu'on suspecte le moins. dit Lupin Mettre un Serpentard aurait dévoilé son plan.

- Mais quel Poufsouffle suit son idéologie ? argumentais-je

- Ceux qui veulent être reconnus ? Acceptés ? Ils sont souvent négligés et oubliés. Gryffondor est glorifié, Serdaigle reconnu, Serpentard aussi, ils sont laissés pour contre. Un ado avec un besoin d'attention serait facile à convaincre. débuta Remus

- Surtout si l'autre ne lui dit pas tout son plan et lui promet juste une vengeance. expliqua Sirius en sachant très bien comment la propagande pouvait convaincre même le plus sûr des hommes

- Alors on va devoir faire l'antidote et chercher qui...dis-je en soupirant

- Il va falloir les voler, oui. dit Lupin La majorité ne sont pas trouvables en magasin et connaissant Slughorn...

- Tout ce qui est interdit est chez lui.

On se tourna vers Sirius.

- Quoi ?

- Devine qui peut convaincre Slughorn de rester dans sa cave à ingrédient ?

- Hors de question, je ne reste pas avec lui !

- Mais Sirius, tu es si beau, si prometteur, intelligent et avec une famille si prestigieuse. tentais-je en caressant son ego

Je le vis froncer les sourcils alors qu'il hésitait.

- Je-

- De plus pense à ce que tu pourras dire à Marlène en lui donnant ce bézoard qu'elle voulait tant. argumenta Lupin

- Vous êtes deux êtres horribles.

- Tu es un queutard avec un ego surdimensionné, c'est tout. rétorquais-je en rigolant

Il nous tira la langue alors qu'il nous demanda notre plan.

_______________________________

Lily avait fini par l'accompagner.

Nous étions tous les quatre à flatter Slughorn pendant que Sirius tenait son rôle de trophée que Slughorn admirait et complimentait.

Néanmoins je restais silencieuse.

La dynamique entre Lily, Lupin et Remus était similaire à celle que j'avais avec eux. Alors je ne voulais pas m'interposer.

Je ne savais pas quoi dire à Lily.

Et si je paraissais envahissante, que je gâchais tout ?

Si elle me trouvait ennuyante et qu'ils arrêtaient de me parler ?

Ou si finalement elle me détestait depuis le début ?

Je me suis tue, trop inquiète par mes pensées.

Trop impressionnée par le nouveau qu'elle représentait.

A la fin de notre vol alors que les blagues se poursuivaient dans les couloirs et que j'observais mes pieds tout en souriant de temps en temps, je sentis une légère pression sur ma main.

Je levais mon regard pour voir Remus.

Il me fit un petit sourire rassurant et hocha la tête.

Tout va bien.

C'était ce qu'il me disait.

Ce fut probablement la première fois que je me sentis à ma place.

Je lui souris en réponse, cependant notre échange fut interrompu quand nous retournions à nos dortoirs.

Ou du moins quand Lily et Remus le firent car Sirius avait rendez-vous avec une Poufsouffle.

Sur le chemin, nous restions silencieux.

- J'en ai marre, bordel. Je peux pas faire un pas de plus en laissant ce silence. T/p qu'est-ce que...est-ce que tout va bien ?

Je haussais les sourcils.

- Oui.

- Alors pourquoi tu-, c'était quoi ce truc avec Remus et...et ta tête, tu semblais perdue et je ne savais pas quoi faire car tu rigolais quand même et...

- Je suis désolée d'avoir gênée. Je..je ne voulais pas. J'ai dérangé Lily et toi aussi, je te jure que-

- Quand ?

- Quoi ?

- Quand nous avons dit que tu étais gênante ?

- J'étais silencieuse à vous observer, c'est super gênant comme comportement puis quand je faisais des blagues, elles étaient nulles, et parfois je voyais que vous regardiez ailleurs et-

- La seule chose gênante t/p, c'est James en string. déclara solennellement le brun

- Que-

- Et Slughorn en jarretelles.

Je soufflais du nez au souvenir.

- Je sais que...tu penses beaucoup t/p mais sache que jamais on te détestera. Et peu importe ce que ta petite voix te dit, tu n'es pas gênante. Même si je reconnais que parfois quand tu fixes dans le vide en disant « je vais te tuer » n'est pas rassurant.

- Je n'ai jamais fait ça.

- Exactement, alors ne pense pas trop et souris. T'es moins moche comme ça.

- Oh la ferme, Sirius. dis-je ne le frappant dans l'épaule

- Je ne dis que des vérités chérie. répondit-il en rigolant

_________________________________

- Est-ce que tu me détestes, Moony ? demanda Sirius allongé sur son lit

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- On a parlé avec t/p et elle pensait que c'était le cas avec elle.

- Non, je ne vous déteste pas. répondit Lupin en reprenant sa lecture

- Mais je suis tout ce que tu détestes, n'est-ce pas ? Un fils de sang pur bourge qui veut tuer les loup-garous.

- Tes parents sont comme ça, pas toi Sirius. répliqua Lupin simplement

- Mais qu'est-ce qui me distinguent d'eux ? J'ai la même éducation, ils ont-

- Ils ont des têtes d'elfes au-dessus de leurs lits pas toi.

- Mais ils m'ont appris à danser, ils m'ont appris toutes ces étiquettes. Et l'autre soir quand on...quand on le faisait, quand on faisait cette foutue valse, tu sais ce que j'ai pensé ? « Il faudrait que j'emmène t/p à un bal » Je..ce n'est peut-être rien mais ce fonctionnement de pensée, juste car elle partage une danse, je-

- Tu n'as pas demandé sa main. tenta Remus

- Mais je voulais le faire par habitude bordel. Alors que ce n'est pas comme ça entre nous, je suis comme eux et j'ai eu les mêmes pensées ce soir avec Alicia, en la corrigeant sur sa façon de manger, je-

- Parce que c'est toi.

- Non, je ne suis pas-

- Tu es Sirius Black, que tu le veuilles ou non. Nous avons tous des choses que nous détestons chez nous mais qui font pourtant partie de nous. Ma lycanthropie est...la chose que je hais chez moi, mais je sais que Moony me définit aussi.

Lupin marqua une pause.

- Tout comme tes bouffonneries mais aussi ta classe de noble font partie de toi. La seule différence est que tu décides de rompre ces conventions en sachant le mal qu'elles provoquent. Tu as le droit de vouloir parfois être un petit bourge, et dans ces cas-là je te botterais le cul pour que tu redescendes.

Sirius souffla du nez.

Avant de fouiller dans ses affaires.

Il s'assit alors sur le lit de Remus dos à lui.

Une lettre à la main.

- Je...mon placard cette nuit-là c'était Reg. Il...je lui ai écrit. Je voulais lui parler. Je lui ai donné rendez-vous.

- Oh Sirius...murmura Remus

- Je ne sais pas s'il a voulu m'agresser cette nuit-là à la place de Claude, après tout il travaille pour l'autre maintenant.

- Le coupable est un Poufsouffle. argumenta le loup

- Regulus sait manipuler les gens Remus.

- Et si tu demandais l'avis de t/p, je pense qu'elle a les mêmes idées que moi. annonça Remus en sachant qu'il ne raisonnerait pas seul son ami

- Je-, tu as raison. On mène cette enquête à trois après tout. dit Sirius

- Un loup, une introvertie anxieuse socialement et un ex-bourge. Un trio de choc. commenta Lupin

- Évidemment. Qui ne rêverait pas de nous ? plaisanta Sirius

- Je ne sais pas.

________________________________

- Remus a raison, ton frère ne t'attaquerait pas. Même si vous avez une relation houleuse en ce moment, vous semblez tenir l'un à l'autre d'une certaine manière.

- ...depuis quand tu es experte en relation humaine ? demanda le brun

- Depuis que je passe plus d'heures à les étudier qu'à les pratiquer, ce qui m'évite de croiser un Kévin qui fait un trou dans un mur qui crie « tu vois ce que tu m'fais faire » ou encore une Anaïs qui a cause de notre système actuel se pense différente des autres filles et souffre malheureusement d'une misogynie intériorisée.

- ...

- ...

- Tu sais parfois t/p, j'ai envie de t'embrasser. déclara Sirius

- Ma grand-mère m'a toujours dit que l'envie était un péché, donc fourre-la toi dans ton cul Sirius.

- Et après ce moment de poésie, nous revenons au même problème. Regulus était là ce soir-là mais il n'est pas venu voir Sirius. Donc il a peut-être croisé l'agresseur avant de repartir dans son dortoir.

- Le seul moyen de le savoir est d'aller le voir. dis-je en fixant Sirius

- Sauf que surprise, personne ne le peut. répondit Sirius rapidement

- Remus non, moi non plus. Nous sommes deux inconnus à qui il ne fera pas confiance mais toi...

- On ne se parle plus, je suis renié.

- Il allait te voir ce soir-là. rétorquais-je

- PEUT-ÊTRE PAS !

On se stoppa en voyant le regard de haine de Sirius.

- Tu as peur qu'en réalité il ne soit pas venu ce soir-là, qu'il ne veuille pas réparer votre relation. murmurais-je en réalisant

- Bien sûr que non. Je-

- Sirius, nous avons tous des cadavres dans un placard. Nous savons que le tien est beaucoup plus complexe, et tu as le droit d'en avoir peur. dit Lupin

- Je n'ai pas peur de lui. Je...je ne veux juste pas qu'il soit de leur côté. Reg...Reg est incroyable et ils l'ont pourri.

- Alors va lui dire. Les Black sont faciles à avoir par ego, crois-nous. dis-je en plaisantant

Il souffla du nez, mais je sentis que cette discussion n'était pas prête d'arriver.

_________________________

Ce qui est marrant avec la santé mentale, c'est que c'est un peu comme Space Mountain.

Personne ne veut trop entrer dans le train et une fois fait, vous ne savez jamais quand seront les descentes.

Ce suspens constant venait d'éclater en cours d'études moldues.

A force d'enquêter, d'avoir des proches, j'ai fini par oublier mes soucis.

Je pouvais les ignorer.

Je pensais aller mieux innocemment.

J'ai même manger une fois dans la Grande Salle.

Mais il a suffit d'une question d'un professeur pour tout ruiner.

Une question à laquelle j'ai la réponse en plus.

Mais leurs regards sur moi, l'odeur du papier, la chaleur, ma main moite, la lumière.

Il a suffit d'une étincelle de stress pour allumer le brasier de l'anxiété.

Et d'un coup mes poumons ne semblent plus fonctionner alors que ma vision se trouble et que je me recroqueville.

Je vois les autres me regarder et mes pensées affluent en un ras-de-marrée dénigrant.

Regarde ce que tu es, la honte, ils se moquent de toi. J'entends des rires imaginaires, je me sens déphasée, comme si j'observais mon corps d'un point de vue extérieure, tandis que je tente de respirer correctement.

La professeure me touche, je repars dans une spirale.

Je halète et tout se trouble.

_______________________________

- Il y a effectivement un élève à sa botte ici. confirma Regulus

Ils ont parlé.

Enfin je crois.

Je n'écoute pas trop.

- Même si botte est un grand mot, le pauvre est sous Imperium. Bellatrix l'a lancé. compléta-t-il

Je suis épuisée.

Pomfresh m'a demandé depuis quand.

J'ai menti.

- Il faut donc briser l'emprise, le raisonner. Du moins si on y arrive car ce sort est un des impardonnables alors...murmura Remus

Je ne leur ai rien dit.

J'ai repris les cours après en disant que ce n'était rien.

Je suis allée ici en heure de colle.

Je pensais qu'une rumeur serait lancée.

Vu que peu importe l'accident qu'il se passe à Poudlard, tout y raconté.

J'imagine que j'ai eu de la chance.

- On doit le prendre sur le fait. Les patrouilles sont une nécessité. On doit en faire chaque soir pour l'empêcher. Car si jamais il se fait prendre sur le fait, ce sera lui l'expulsé et Voldy pourra continuer son petit plan avec un autre. argumenta Sirius

J'ai le cerveau brouillé.

Le pire c'est que Remus doit prendre ça pour mon anxiété habituelle avec les nouvelles personnes.

Ce silence ils y sont habitués.

Mais là...

C'est différent.

- Nous allons faire un planning, je vais vous aider. Je...si on peut battre ce bâtard, je le ferais. J'ai compris l'ampleur de ces actes et je m'y refuse. déclara Regulus

Sirius hocha la tête et on partit tous de la salle après avoir fait nos tâches.

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- T/p.

Je me retournais pour voir Sirius me suivre.

Je hochais la tête en attente de la suite de sa phrase qui m'expliquerait probablement pourquoi il ne retournait pas à son dortoir avec Remus.

- Tiens, pour les dures journées.

Je fixais le paquet de chocolat dans ces mains en soufflant du nez.

- Dures dans les deux sens, hein. murmurais-je en me référant à son plan cul qui devait l'attendre

- On peut dire ça. dit-il avec un clin d'œil

- Me filer du viagra aurait été plus drôle, mais...merci.

- Si tu as besoin je suis là.

Je me stoppais.

Je ne savais pas si j'en avais besoin à vrai dire.

Mais je m'avançais vers lui et l'enlaçais.

Juste un instant, je sentis sa foutue horrible eau de Cologne bon marché qui empestait les couloirs le Jeudi car « jeudi c'est le jour du zizi » et laissais sa chaleur m'entourer.

- Je sais. murmurais-je

Je me reculais et repartis dans ma chambre.

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- ...Remus on fait quoi après une crise de panique ? demanda Sirius

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Est-ce que faire un câlin est un truc normal après une crise de panique ou est-ce qu'elle voulait me faire un câlin ? Je veux dire, je suis cool avec ça. Mais je veux savoir si elle me prend pour un chien de soutien émotionnel ou son ami.

- ...un chien de soutien émotionnel. répondit Lupin

- TU N'AS MÊME PAS HÉSITE !

- Parce que la réponse est juste que tu es son ami, Sirius. Elle te fait confiance.

- ...

- Tu es vexé d'être un labrador ou quoi ? plaisanta Lupin

- La ferme, je...je suis content qu'elle me fasse confiance.

- Je peux voir ça, c'est comme si t'avais une queue imaginaire qui se secouait dans tous les sens en ce moment.

- Sirius a encore baisé ? demanda James en entrant au mot « queue »

- Non on parle de sa queue de chien. répondit Lupin

- Oh, et bien il est heureux là non ? dit James en l'examinant

Sirius cligna des yeux.

- ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE JE NE SUIS PAS UN CHIEN DE SUPPORT EMOTIONNEL !

- Mais je n'ai pas- commença James

- Laisse-le. dit Lupin en observant Sirius se lever et partir

_____________________________

- Tu n'es pas proche des autres.

J'observais Regulus qui tentait comme il le pouvait de converser lors d'une de nos patrouilles ensemble.

- Je ne connais pas James et Lily, non. confirmais-je

- ...je vois.

- Tu sais tu pourrais me demander comment je les ai rencontré au lieu de passer par ce détour.

- Je ne suis pas impoli.

- Tu as fait bouffer le sol à ton frère y'a dix minutes.

Regulus souffla du nez amusé à ce souvenir avant de se ressaisir.

- L'exception à la règle.

- Bien sûr.

Un silence s'installa avant que je ne soupire.

- En heures de colle, on...on s'est rencontrés là et on a découvert nos différents placards avant de devenir amis.

- Vos placards ?

- Ce qu'on cachait tous ce soir-là.

- ...j'imagine que Lupin concernait ses penchants, mon frère la famille et toi une histoire avec ta famille morte.

- Pour ça faudrait qu'elle soit morte. rétorquais-je en fronçant les sourcils

- Elle ne l'est pas ?

- Non ? dis-je perdue face à son ton

- ...pourtant les tépés ont des parents morts.

- Je t'assure que non, à part si j'imagine depuis dix-sept ans un mec de quarante piges dire « je suis ton père » dès qu'on se voit le matin juste car il trouve ça drôle de faire une référence à Star Wars car ses couilles ont procrée.

- ...

- ...

- Je vois, donc- recommença Regulus

- Ça ne te regarde pas Regulus.

- ...être très fermée ne te fera pas entrer dans mes grâces. déclara-t-il

- Pourquoi je voudrais entrer dans tes grâces, bordel ?

- ...car tu aimes mon frère.

Je manquais de m'étouffer.

- Woowowowow. Même si c'était le cas, c'est pas par toi que je passerais sachant votre relation tendue. Puis on est amis. Amis platoniques. Avec un iques derrière comme pique-nique, aérodynamique, acrylique, allergique.

- Ou nique.

- Ta gueule. J'avais pas de bonne rime, d'accord ?

- Tu as pourtant ce truc.

- ?

- Le regard s'adoucissant décrit dans les livres, vous semblez le possédez vous deux.

- Trois. Remus a aussi ce regard.

- J'imagine que j'ai mal lu la situation.

- Wow un Black admet son erreur, je dois enregistrer ça.

- Si tu t'avises même de le dire, je vais te-

__________________________

- J'ai l'impression que Regulus drague t/p. murmura Sirius en les observant au loin

Lupin leva le regard de son livre pour voir t/p tenter d'arracher les cheveux de Regulus.

- ...je m'inquiète de ta conception de la drague Sirius.

- Non, je veux dire, je sais que t/p se fout de lui. Mais Reg, il a...il a ce regard qu'il fait pour juger si une personne est bonne pour entrer dans la famille.

- Peut-être qu'il la considère comme une amie potentielle.

- Il n'a pas d'amis Remus.

- Justement.

Sirius souffla et les observa.

- Tu as peur qu'il détrône la place du Black préféré ? plaisanta le loup-garou

- Ta gueule, je suis imbattable.

- Alors qu'est-ce qui t'inquiète ?

- ...je pense que je suis attiré par elle. murmura Sirius

Lupin haussa son sourcil droit.

- La question est par quoi n'es-tu pas attiré ?

Sirius le frappa dans l'épaule.

- Tais-toi, je, c'est différent. Ce n'est pas...physique. C'est...quand elle entre dans la pièce, je me tourne vers elle.

- La politesse, c'est ce que c'est Sirius.

- Je te hais Moony.

Un silence s'installa alors que Sirius continuait d'observer le duo au loin.

Lupin ferma son livre et soupira.

- Tu cherches à la faire rire, tu sais que quand elle rit elle a cette petite ride entre les sourcils ou encore tu veux passer juste une journée allongée à ces côtés à juste écouter sa respiration car sa présence te suffit. déclara alors le loup

Sirius se stoppa.

- Comment tu sais ça ?!

- Parce que je l'ai vécu, idiot.

- Je ne savais pas que tu aimais une fille, tu aurais du-

- Il.

- Oh. s'arrêta Sirius en réalisant

- Oui « oh ». C'est pourquoi rien ne s'est passé.

- Et bien c'est un idiot, on pourra trouver un-

- Je ne veux pas Sirius. Trouver un autre. Je vais attendre de passer outre et je continuerais jusqu'à ce mon cœur décide de trouver un autre hétéro qui me rejettera indirectement.

- ...alors je serais ton mari.

- Tu viens de me parler de ton attirance pour t/p.

- On sera un trouple. déclara Sirius comme s'il était un génie

- Tu es ridicule. dit Lupin avec un sourire amusé

- Peut-être mais tu souris.

Lupin le frappa avec son livre.

- Reviens d'abord à t/p avant de faire des plans sur la comète .

- Oui, alors-

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Il a été arrêté.

L'élève de Poufsouffle.

Brutal n'est-ce pas ?

Depuis le début tout est lent, mais là la conclusion arrive sans transition comme une mauvaise dissertation de philosophie.

Que doit-on mettre dans une conclusion ?

La fin, la synthèse.

Et bien nos heures de colles ont été suspendues avec excuses.

Il n'y avait plus de raisons de se revoir, de faire de petites réunions.

Et avant même de pouvoir se demander comment nous pourrions entretenir notre amitié, les vacances d'avril sont arrivées.

Ne laissant qu'un long silence.

Un peu triste comme conclusion.

Cependant vous me connaissez, j'aime romancer.

Alors je pourrais inventer une fin où Regulus finit par m'écrire des lettres me disant que son frère est revenu pour l'emmener chez les Potter et qu'il est enfin en sécurité loin de V.

Que Remus a trouvé un amant français sous un œuf de Pâques et qu'ils batifolent dans les prés.

Qu'ils m'écriront dès qu'ils le pourront.

Que Sirius...

Que Sirius quoi ?

Quel scénario je souhaiterais à Sirius ?

Normalement ce serait une femme sans visage qui viendrait l'embrasser et qui ne lui briserait pas le cœur. Une qui lui permettrait d'apprendre à s'aimer, à passer par autre chose que le plaisir de la chair.

Mais je sais que je souhaiterais égoïstement être elle.

Pas au point de l'aimer pour l'éternité, loin de là.

Mais je sais que j'ai cette petite chose en plus pour lui.

Alors je lui souhaiterais des vacances heureuses avec son frère.

Même si à la rentrée, seul le sourire de Remus demeurera dans les couloirs avant de lentement s'effacer au fur et à mesure des jours et de la distance qui nous éloignera tous.

Aucun hibou.

Je savais que l'enquête signifiait la fin.

Mais cela n'empêche pas la douleur qui s'installe lentement.

L'amertume d'avoir pensé que cela pourrait être plus.

L'envie d'écrire sans savoir si cela est une bonne idée ou une illusion.

Et le papier qui reste sur la commode en se demandant pour a-t-il même été acheté si ce n'est pour être envoyé.

Alors la première semaine passe.

Dans un silence douloureux.

Puis la seconde arrive, et j'entends les amis de mon frère débarquer.

Au moins un de nous deux est heureux.

A dîner je les observe et je me demande ce que j'ai fait de mal pour ne pas avoir cela.

Je retourne dans ma chambre et-

- Bouh.

- SIR-Sirius ? hurlais-je puis répétais-je perplexe face au fait qu'il soit dans ma chambre

- J'ai essayé de t'écrire mais le hibou des Potter est mort.

- Merde, mes condoléances.

- Ce n'est pas grave il avait trente ans.

Je clignais des yeux.

- C'est normal pour un hibou ?

- Aucune idée, maintenant je suis là !

- Et tu vas devoir repartir, mes parents-

- Sont au courant, je ne m'introduis pas dans les chambres comme ça voyons.

- ...dois-je te rappeler quand tu-

- TU TU TU TU. Ne parlons pas du passé, comment tu vas ?

- Comme une merde avant que tu arrives honnêtement, je pensais que tout ça était fini et que nous n'allions plus jamais reparler.

- Quoi- pourquoi ?

- Aucune lettre et aucun signe de vie, alors je, j'ai pensé au pire.

- On a déjà parlé de ça. répondit Sirius

- Je sais, c'est juste dur par moment Sirius de ne pas me laisser convaincre par...mes pensées.

- Elles sont nulles tes pensées.

- Comme ta mère. rétorquais-je

- Wow, c'était violent.

- Pardon.

- Non c'est un fait et je savais que je n'aurais pas du défier la grande t/p.

- Ta gueule. dis-je en souriant

Il s'installa sur mon lit alors que je m'assis à ses côtés.

- Tu es venu faire quoi ici ?

- Te voir. Je n'avais pas de grandes idées, j'avais juste besoin...de te voir ouais.

Je hochais la tête en comprenant le sentiment.

Il posa sa tête contre mon épaule.

- T/p.

- Sirius.

- Tu sais que ton prénom est super dur à dire.

- ...le tien ressemble à un sort.

- ...mais je suis une étoile.

- Donc un truc mort. répliquais-je

Il sourit.

- Je suis heureux de t'avoir rencontré.

- De même mais c'est bizarre de dire ça après avoir insulté mon prénom.

- C'est parce que je commence à aimer le dire trop souvent.

- Quoi, tu te fixes dans le miroir en disant « t/p, t/p, t/p » tous les matins ?

- Non je fais des rêves où je le prononce après t'avoir embrassé.

- Oh.

- Ouais, oh.

Je bougeais inconfortablement sans savoir quoi dire.

- Je sais pas ce que je suis censée faire là. murmurais-je

- Dire si c'est cringe.

- Ça l'était.

- ...alors tu dois me frapper et faire une blague.

- Je n'ai pas de blague.

- Embrasse-moi.

- Je- je ne sais pas faire. Je n'ai jamais...et dans..enfin les histoires disent que c'est magique mais je ne sais pas le faire donc si on le fait ce sera horrible comme deux tubes de glus ensemble, puis j'ai bouffé des tagadas donc le goût doit être pas top et-

- T/p dit Sirius en posant sa main sur ma joue

- Oui ? fis-je comme un écureuil écrasé

- Laisse-toi guider.

Il ferma les yeux et posa ses lèvres sur les miennes.

Peu habituée à la sensation, je tentais d'incliner ma tête mais lentement Sirius m'aida.

- Alors pour un premier baiser ?

- ...bah j'en ai pas eu d'autres donc forcément-

- Une vraie romantique, hein.

- J'imagine.

- Tu veux réessayer ?

- ouais. murmurais-je

Il recommença.

Lentement mes pensées se brouillèrent pour ne laisser que la sensation de nos lèvres ensemble.

Pour ne laisser que cette chaleur que je ressentais.

- Je comprends un peu pourquoi les gens aiment ça. chuchotais-je

- N'est-ce pas ?

- Mais je dois avouer que mon père va te défoncer si on continue et quitte à ce que tu sois là, autant que tu sois en vie.

- C'est vrai que mon cadavre ne te sera pas utile.

- Suffit de le vendre.

- Quoi tu oserais vendre mon corps ?

- Évidemment.

- T/p ! dit-il outré

Oui.

Finalement chacun avait ses placards.

Et nous étions tous contents que quelqu'un ait enfin ouvert la porte.

Même si pour ma part celui qui l'avait fait était un loup-garou accompagné d'un imbécile Casa Nova.

- Je ressemble un peu à Claude François non ?

- Sirius.

- Oui ?

- Ta gueule.