
Ronald Weasley
Ronald Bilius Weasley, dit Ron, était le sixième fils d’Arthur et Molly Weasley. Sixième d’une fratrie de sept enfants. Même s’il adorait ses parents et ses frères et sœur, il avait souvent l’impression d’être invisible, de grandir dans l’ombre de sa fratrie qui regroupait des personnes exceptionnelles.Bill avait été préfet, puis préfet en chef. Il avait obtenu douze BUSEs et douze ASPICs à ses examens et il travaillait désormais comme briseur de sorts pour la banque Gringotts.
Charlie avait été préfet et capitaine de l’équipe de Quidditch de Gryffondor, où il occupait également le poste d’attrapeur. Il avait lui aussi réussi ses examens avec brio et avait désormais la chance de pouvoir travailler avec des dragons !
Percy était préfet et allait très certainement devenir préfet en chef comme leur aîné. De tous, c’était celui qui était le plus sérieux et le plus travailleur. Pas étonnant qu’il soit brillant sur le plan scolaire.
Fred et George étaient nés un premier avril. Qu’ils deviennent de tels farceurs n’était finalement pas si surprenant… Molly passait son temps à râler après les jumeaux qui ne cessaient de recevoir des retenues mais Ron savait qu’elle était très fière de ses fils. Il fallait un talent certain en sortilège et en potion pour réussir à faire tout ce qu’ils faisaient.
Et il y avait Ginny. La petite princesse Ginny. La rose de la Maison Weasley. L’unique fille, petite dernière après six garçons, chouchoutée par leur mère, adorée par leur père.
Au milieu d’eux tous, Ron se sentait atrocement normal. Lui aussi voulait briller et avoir son moment de gloire.
Ce fut pour cette raison qu’il avait été si impatient d’aller à Poudlard. L’École était si attrayante. C’était un nouveau monde à découvrir, de nouvelles personnes à rencontrer et une chance de sortir de l’ombre.
Ron avait été réparti à Gryffondor, comme ses frères. Il avait fait la rencontre de Wayne Hopkins, Seamus Finnigan et Dean Thomas. Le premier était un sang-pur, le second un sang-mêlé et le troisième un né-de-moldu.
Les quatre garçons s’étaient tout de suite bien entendu, mais si Ron les considérait tous comme des amis, ils n’étaient pas non plus ses « meilleurs amis ».
Dean et Seamus étaient meilleurs amis. Ils passaient leur temps ensemble, pour travailler, pour jouer à la bataille explosive, pour glandouiller. Wayne, lui, était toujours collé à Morag et Victoria, deux filles de leur année avec qui Ron discutait de temps en temps.
Et finalement Ron, malgré sa venue à Poudlard, se sentait toujours aussi seul et invisible. Il travaillait dans sa Salle Commune. Percy venait de temps en temps lui donner un coup de main lorsque le première année bloquait sur une notion.
La Première année de Ron ne fut pas aussi géniale et exceptionnelle qu’il l’aurait souhaité. Il avait de bons copains qui étaient toujours partant pour une partie de cartes ou d’échec. Ses résultats n’étaient ni mauvais, ni transcendants. Il avait bien essayé de travailler régulièrement, mais avait été affreusement déçu par l’absence de résultats probants.
Percy lui avait bien dit que l’effort payait sur la durée, mais Ron n’avait eu, ni la motivation, ni le courage de poursuivre ses efforts. Il faisait donc son travail sans chercher à en faire plus. De toute façon, il était destiné à vivre dans l’ombre.
Puis était venu l’été. Lovegood était venue accompagnée des jumeaux Potter. Ron avait été quelque peu intimidé par les deux garçons. L’aîné, Léo, avait les cheveux noirs corbeaux ébouriffés et les yeux vert émeraude pailletés d’argent. Il avait toujours l’air sérieux et ses strictes lunettes rectangulaires noires ne faisaient que renforcer cette image.
Le cadet, Harry le Survivant, était la copie quasi conforme de son frère, excepté que ses cheveux étaient encore moins bien coiffés, qu’il avait des lunettes ovales, que ses yeux n’étaient pas pailletés d’argent, qu’il souriait plus et qu’il avait une très fine et discrète cicatrice en forme d’éclair sur le front.
L’École avait repris, Ginny était allée à Gryffondor et la routine quotidienne de Ron avait repris. Il avait fallu la mort brutale de Croutard pour l’en sortir.
Ça, et Harry Potter.
Ron ne comprenait pas vraiment le Survivant. Le Poufsouffle était complètement hors-norme et Ron n’était pas parvenu à décoder son mode de fonctionnement. Harry l’avait aidé à enterrer Croutard et ne l’avait plus lâché après.
Le Poufsouffle traînait Ron à la Bibliothèque pour bosser, jouait aux échecs avec lui, venait manger à la Table des Rouges et Or pour continuer à discuter.
Très rapidement, Ron l’avait vu comme un ami. Comme un super ami. Peut-être le meilleur.
Harry était étrange et vivait avec des gens étranges. Il y avait la Serdaigle japonaise qui jouait au shogi, la Poufsouffle aux cheveux bleus et d’autres encore qui venaient, repartaient, gravitaient autour de l’étoile qu’était le Survivant.
Ron était vraiment heureux de connaître Harry, même s’il lui en avait voulu à mort lorsque le Poufsouffle l’avait inscrit à ce tournoi d’échec nocturne et secret.
Finalement Ron s’était bien amusé. Il était arrivé cinquième, ce qui n’était pas ridicule pour une première participation. Malgré le fait que le Gryffondor soit masqué, incognito, perdu au milieu des joueurs anonymes au cœur de la nuit et de l’ombre, il s’était senti plus vivant que jamais !
Ce tournoi avait été son moment à lui. Son moment de gloire, sa distinction, son moyen de se différencier des cinq premiers Weasley.
Promis, il serait le premier Weasley à remporter ce tournoi et pourquoi pas à continuer à jouer dans d’autres tournois, plus grand et moins anonyme… Les moldus étaient sacrément calés sur le sujet d’après Léo.
Ron avait enfin trouvé sa place. Bill était l’Intelligence et la Puissance, Charlie était le Danger et la Décontraction, Percy la Sagesse et l’Ambition, les Jumeaux étaient le Rire et la Joie. Lui serait la Stratégie et la Planification.