
Révélations
Échange de Fluides
Chapitre 8: Révélations
La dernière année à Poudlard était presque insupportable.
Hermione resta en Australie avec ses parents jusqu'à quelques jours avant le début du trimestre, ce qui lui laissa à peine le temps de revenir en Angleterre, d'acheter des vêtements et des livres et de partir pour Poudlard. Ron et Harry ne viendraient pas, mais Neville et Luna étaient là, tout comme Ginny. Apparemment, Neville avait passé trop de temps à diriger l'armée de Dumbledore au lieu d'étudier pour ses ASPIC et il avait également dit qu'il envisageait de devenir l'apprenti du professeur Chourave si elle le voulait.
Le lien n'était pas tout à fait complètement formé, elle pouvait le sentir, mais ce baiser fut presque suffisant pour le sceller. Les émotions de Snape étaient là mais toujours en sourdine en raison de la distance. La nuit, lorsqu'elle était seule dans son nouveau dortoir de huitième année, elle pouvait elle pouvait le sentir se repasser le film de sa journée. Il semblait content, plus du tout tourmenté par la douleur et les horreurs qu'il avait dû endurer.
Les propres sentiments d'Hermione pour lui ne cessaient de grandir, même en son absence. Apparemment, ils se ressemblaient plus qu'ils ne le pensaient, malgré les différences évidentes. Qu'ils brassent ensemble pour l'infirmerie ou qu'elle fut dans ses quartiers pour les cours d'Occlumancie, c'était comme s'il s'était adapté à elle, lui permettant de lâcher le personnage qu'elle portait depuis son arrivée à Poudlard et de devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur.
N'étant plus obligée de partager une chambre dans la tour de Gryffondor, ses séances solitaires le soir devinrent plus élaborées. Ses fantasmes tournaient toujours autour de lui, ses mains et sa voix, la façon dont il avait répondu à ce baiser en Australie. Ce fut parfait et s'il ne s'était pas enfui, elle aurait solidifié le lien sur-le-champ, dans le couloir de la maison de ses parents. C'était peut-être une bonne chose qu'il soit parti, mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi il restait à l'écart. Elle soupçonnait que cela était dû à son statut d'étudiante et peut-être à la différence d'âge. Elle ne savait pas où il se trouvait ni comment le contacter, mais il pouvait facilement lui envoyer un hibou. C'était agaçant, mais la jeune femme ne pouvait rien y faire. Lui courir après ne servirait à rien.
Elle retrouva Harry et Ron à Pré-au-Lard à quelques reprises et Ron n'arrêtait pas de lui demander de sortir ensemble. Elle se refusa à lui. Le baiser chargé d'adrénaline qu'ils avaient partagé dans la Chambre des Secrets était une erreur, quelque chose né de la frustration et de la terreur, pas un début de relation. Rien ne pouvait rivaliser avec le lien presque achevé entre elle et son ancien professeur, encore moins avec le baiser qui avait enflammé son âme en Australie.
Les cours étaient assez faciles mais Hermione trouvait les septièmes années agaçants. Les filles étaient superficielles et les garçons désagréables. Elle ne faisait plus d'effort supplémentaire. Ses essais étaient strictement de la longueur requise et ses réponses aux questions des examens, précises et pertinentes plutôt que développées avec ce qu'elle trouvait dans ses recherches.
Elle n'avait pas été nommée préfète-en-chef. Le poste était allé à une Poufsouffle de septième année et elle ne put pas en vouloir à la directrice, pas si elle voulait être honnête avec elle-même. La préfète-en-chef choisie était beaucoup plus accessible qu'Hermione ne l'aurait été et travaillait apparemment à la mise en place d'une sorte de réseau d'aide psychologique pour les étudiants qui avaient de mauvais souvenirs de la guerre.
Il y a un an, ne pas être choisie l'aurait dégoûtée, mais maintenant Hermione se trouvait reconnaissante de ne pas avoir ce travail supplémentaire, de ne pas avoir à se soucier des problèmes des autres. Au moins, elle avait sa propre chambre. Tous les huitièmes années en avaient une dans ce qui était apparemment l'aile des invités.
Ginny et Luna se présentaient occasionnellement pour étudier ou simplement pour discuter. Elles parlaient un peu de leurs expériences pendant la guerre, Luna prenant le rôle d'une sorte de médiateur fantaisiste qui parvenait à bouleverser la perception de leurs propres actions et de celles des autres. Cela les aida beaucoup à discuter de tout cela.
Luna n'avait rien dit concernant le lien qu'elle avait remarqué, pas plus qu'Hermione, et encore moins avec Ginny dans les parages.
Noël revint. Hermione passa les vacances avec ses parents qui vinrent d'Australie pour quelques semaines. Elle dut se précipiter pour remettre de l'ordre dans la maison et réinitialiser les protections, mais elle y parvint juste à temps. Ses parents avaient décidé de rester en Australie pendant la majeure partie de l'année, indiquant qu'ils essaieraient de visiter la Grande-Bretagne régulièrement. Apparemment leur plus gros problème avec ses charmes de mémoire était le changement de nom qui avait été difficile à expliquer à leurs nouveaux amis. Mais c'était bon de revoir ses parents, en tout cas. Elle se demanda aussi ce que Snape faisait. Il lui semblait qu'il était loin mais elle ne put rien ressentir d'autre.
La jeune femme passa le réveillon du Nouvel An au Square Grimmauld, avec Harry, Ginny et Ron ainsi que plusieurs autres élèves de Poudlard. C'était festif et joyeux mais elle se sentit un peu étrangère et ne put s'empêcher de penser à tous ceux qui étaient absents. Ron avait son bras enroulé autour des épaules de Lavande, une bouteille de bière moldue dans son autre main, et tous les deux riaient à quelque chose que disait Seamus.
Luna descendit des genoux de Neville et la rejoignit dans la cuisine.
"Tu n'es pas contente," dit la jeune sorcière d'un ton neutre.
Hermione hausse les épaules.
"Qui pourrait l'être ? Tout va bien."
Luna pencha la tête sur le côté et regarda Hermione à travers sa coupe de champagne.
"Je pense que tu dois d'abord trouver ton propre chemin. Le reste suivra."
Avec Luna, Hermione avait enfin appris à prendre ce qu'elle disait pour argent comptant.
"Et toi ?"
Luna haussa les épaules et sourit, regardant les lumières scintillantes suspendues au-dessus de la fenêtre de la cuisine.
"Oh, je ne sais pas. Je sais que tout ira bien cependant. Ce n'est pas encore le cas, mais ça ira."
Une fois que l'horloge eut sonné minuit, Hermione se dirigea tranquillement vers la chambre qu'elle avait l'habitude de partager avec Ginny pendant les étés, la protégeant soigneusement à l'aide de sa baguette. Ginny passa la nuit dans le lit d'Harry à un étage différent, elle eut donc la chambre pour elle toute seule. Elle fut heureuse de voir que Ginny et Harry avaient résolu leurs problèmes, ils formaient un beau couple, mais cela la rendit aussi plutôt jalouse honnêtement.
La jeune femme se laissa tomber sur le lit toujours vêtue, ôtant ses talons et poussant un soupir de soulagement lorsqu'elle put à nouveau remuer ses orteils, les charmes de rembourrage s'étant à nouveau dissipés.
Elle se demanda si Snape était heureux, où qu'il soit. Fermant les yeux, elle essaya de rechercher le brin d'émotions qui les reliait encore. Il se sentait… satisfait, peut-être. Pas tout à fait heureux, mais pas malheureux. Il y avait d'autres nuances dans ses émotions, cependant, pourrait-il s'agir de désir ?
Sa jupe était remontée. Hermione attrapa un de ses seins d'une main et retira sa culotte de l'autre. Elle était déjà mouillée, à force de penser à lui sans doute. La pratique avait rendu beaucoup plus facile le fait de trouver le bon rythme.
La chaleur monta dans son bas ventre et elle souhaita qu'il entre par la porte, faisant sauter les protections, s'asseyant sur le lit à côté d'elle. Il se pencherait sur le côté pour l'embrasser, lui disant de se décaler en posant une main sur son ventre. Elle se traînerait pour lui faire de la place et l'attirerait plus près, une main dans ses cheveux.
Il descendrait sa paume en murmurant "Alors vous m'attendiez, n'est-ce pas Miss Granger" et elle hocherait la tête en silence, incapable de faire quoi que ce soit d'autre.
La jeune femme l'embrasserait à nouveau et gémirait dans sa bouche, ses hanches fléchissant au contact de son noyau humide. Il la frotterait juste comme cela, plongeant peut-être un long doigt à l'intérieur, en gardant le rythme, et ses hanches se redresseraient pour le rencontrer à nouveau. Elle l'attirerait pour un autre baiser en essayant de lui arracher sa chemise en même temps et… Oh. La sorcière se brisa, ses propres doigts se sentant trop petits pour le travail mais continuant de la pousser toujours par-dessus bord.
En descendant de sa jouissance, elle ressentit une autre sorte de résonance à travers leur lien, qui ne pouvait qu'être son excitation à lui et sa béatitude lorsqu'il jouit.
Bonne année, Severus, pensa-t-elle avant d'étirer ses bras au-dessus de sa tête, se sentant satisfaite.
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Une chose sur laquelle elle n'avait pas compté était Malfoy - Malfoy ! - lui demandant de l'accompagner au festin sucré de la directrice pour la Saint-Valentin. Elle avait enrôlé le professeur Flitwick et le professeur Chourave avec le nouvel enseignant de métamorphose, le professeur Dumont de Beauxbâtons. Le redoutable trio avait transformé la Grande Salle en une véritable orgie de rose, de cœurs et, pour une raison quelconque, de flocons de neige qui n'arrêtaient pas de s'emmêler dans les cheveux de tout le monde et ne fondaient pas assez vite, laissant une sorte de résidu collant sur ceux et celles qui n'étaient pas assez bons avec les charmes imperméables.
Malfoy avait gardé la tête baissée, lui aussi. Il était calme et studieux et avait pris l'habitude de s'associer avec elle dans les cours qu'ils partageaient. Au début, elle avait trouvé cela bizarre, mais c'était un bon partenaire maintenant qu'il était devenu trop mature pour la posture puérile du Sang-Pur, confiant son souhait de travailler afin de devenir un guérisseur. Il s'excusa même, de manière assez approfondie.
Ils firent équipe lors des rondes de préfet, parcourant le château et effrayant les quatrièmes années qui se croyaient si intelligents avec leurs cachettes, et il l'accompagnait à Pré-au-Lard où ils prenaient une bière-au-beurre avec Ginny, Luna et Neville.
Le professeur Flitwick avait un quatuor à cordes enchanté qui jouait ce qui ressemblait à des reprises légèrement décalées de vieux tubes moldus. Hermione trouva terriblement déroutant d'entendre les vieux tubes d'Elvis et de Sinatra, à peine reconnaissables sans les chanteurs mais trop familier pour être ignorés. Il y avait une sorte de punch assez douteux et très rose, et les elfes avaient préparé des plateaux de bouchées qui apparaissaient et disparaissaient à intervalles irréguliers.
Ginny l'avait harcelée à porter une robe lilas avec une jupe superposée et des manches doubles, en mousseline et de la même couleur qui couvraient sa cicatrice et des manches trompette violet foncé qui tombaient de ses coudes. Une bande violette était cintrée à sa taille et le décolleté était suffisamment bas pour qu'elle ait besoin d'un Glamour afin de dissimuler sa cicatrice. Ses cheveux étaient apprivoisés à l'aide de la potion capillaire Lissenplis et coiffés à mi-hauteur avec l'un des peignes à cheveux en argent de sa grand-mère.
Elle pensait qu'elle avait l'air plutôt jolie quand elle et Ginny eurent fini de se préparer dans son dortoir un peu plus tôt, mais maintenant elle préférerait être n'importe où sauf ici.
Malfoy la coinça sous le gui qu'elle ne remarqua que trop tard. C'était l'un des guis des frères Weasley, elle put le confirmer par la teinte orange et le léger tintement qu'il émettait. Ils se tenaient près du mur, proche de la piste de danse impromptue, regardant leurs camarades de classe s'amuser.
"Granger..."
Elle secoua la tête mais il se pencha quand même, lentement, capturant ses lèvres avec les siennes. C'était un baiser très poli au fur et à mesure des contacts, sans prétention. Cela semblait également envahissant, écrasant et faux, et comme si cela durait depuis des lustres, mais ce n'était pas la faute de Malfoy. La marque de gui Weasley ne tenait apparemment pas compte des liens magiques. Elle devrait contacter George et insister pour une mise à jour de leur produit.
Elle s'arracha lorsque le gui les libéra enfin. La bile montant dans sa gorge, elle parvint à peine à ne pas viser les orteils de Malfoy, ou ceux de Dennis Creevey qui se trouvait être à proximité, lorsqu'elle perdit son dîner sur le sol en dalles.
Malfoy était un gentleman, cependant. Il fit disparaître toutes les preuves et lui matérialisa un verre d'eau quand elle eut enfin terminé, la dirigeant ensuite vers une alcôve isolée loin du reste d'entre eux. Elle lança un Assurdiato juste au cas où, et un Ne-Me-Regarde-Pas.
"Désolé, ce n'est vraiment pas toi, c'est moi."
Il soupira de résignation, passant une main dans ses cheveux blonds platine.
"Est-ce que j'étais si mauvais, vraiment? Comme c'est embarrassant. Cela ressemblait presque à une réaction liée ? Je pensais que tu avais rompu avec la Belette."
Hermione secoue la tête. "Ce n'est pas lui."
Malefoy haussa un sourcil à son attention et il lui fallut étonnamment peu d'efforts pour la faire parler. Elle lui expliqua le premier lien après le Département des Mystères et celui qu'elle avait actuellement du fait qu'elle avait sauvé le professeur après la bataille.
Le sorcier blond soupira.
"Dans quel gâchis tu t'es retrouvée. Seuls vous deux auraient eu l'idée d'un lien de sang l'un avec l'autre par accident. Je ne sais pas grand-chose sur les liens de cette nature, mais étant donné que tu l'as maintenant embrassé tu vas probablement avoir du mal à t'en débarrasser. Le lien se serait estompé autrement, avec le temps, mais seulement si tu voulais qu'il s'estompe. Apparemment, toi ou lui voulez garder le lien. Que vois-tu en lui, de toute façon ? Il est vieux et un connard. Je devrais savoir, c'est mon parrain, mais c'est toujours un connard."
Hermione le regarda sans enthousiasme. Cela correspondait à ce qu'elle ressentait et à ce qu'elle se souvenait des textes qu'elle avait lu.
"Il n'est pas si vieux que ça, et bon, con cela va sans dire. Est-ce que je t'ai parlé de mes parents ?"
Il secoua la tête. Elle ne l'avait pas fait, mais maintenant elle raconta aussi cette histoire. Draco grimaça à chaque moment où cela le nécessitait et prit un moment pour la regarder quand elle eut fini.
"Merlin, Granger. Le lien pourrait avoir été la raison pour laquelle il se trouvait au bon endroit, mais ce faisant, il s'engage définitivement envers toi. C'est un crime assez grave, tu sais. Jouer avec les Moldus. Content que ça ait marché. Ça a fonctionné, non ?"
Hermione hocha la tête.
"Nous avons passé Noël ensemble. Je suis contente qu'ils soient de retour."
"Désolé de t'avoir embrassé, Granger. Ça ne m'aurait pas dérangé… mais ce lien, je ne peux pas rivaliser avec ça. J'espère que vous serez heureux, tous les deux."
Elle lui sourit, se sentant un peu embrumée tout d'un coup.
"Merci. Draco. Tu es un bon ami, tu le sais ? Contente d'avoir pu te le dire, je n'en ai parlé à personne d'autre.
La directrice tapa dans ses mains et demanda aux préfets et préfets en chef de se joindre à elle pour une danse. Ce fut naturel pour Hermione de se glisser dans les bras de Draco, de le laisser prendre la tête d'une valse sorcière, et son cœur fut plus léger qu'il ne l'avait été depuis longtemps.
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Le reste de l'année fut plus facile à digérer. Draco agissait comme un leurre et un bouclier, et les deux s'entendaient mieux que ce à quoi ils s'attendaient. La plupart des membres du château semblaient penser qu'ils sortaient ensemble, et aucun d'eux ne faisait quoi que ce soit pour arrêter les rumeurs. Il semblait plus facile de gérer de cette façon, d'amener les autres à les laisser tranquilles.
Elle l'entraîna pour rencontrer Harry et Ron aux Trois Balais, et bien que les garçons les regardaient un peu les yeux écarquillés, ils furent étonnamment civils une fois que Draco s'excusa d'avoir été un connard de suprématiste Sang-Pur au fil des ans.
Elle continua de ressentir l'absence de Snape, cependant. Elle essaya de surmonter cela, de se dire d'arrêter d'être idiote, de lâcher prise, mais rien n'y faisait. Il n'arrivait pas soudainement à sa porte, ne lui envoyait même pas de hibou, et le lien était faible avec seulement des éclats d'émotions occasionnels lui précisant qu'il était toujours en vie.
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