
Prompt: Une vague d’exécution s’abat sur le monde sorcier : Les opprimés décident de se révolter
Personnage principal: oppresseur ou opprimé
Type de fin : Dead Dove ou fin ouverte
Nous avons tous une part de ténèbres et de lumière en nous, le tout est de savoir quelle partie nourrirons nous.
-Cherie, t’es là ? Tu ne devineras jamais ce que j’ai appris.
Seul le silence lui répondit. Il régnait un calme réconfortant dans la maison, comme une vieille amie qui l’accueil à bras ouverts. Pourtant, Cassiopea Black a eu du mal à se faire à cet endroit, cette vie finalement assez simple. Loin de la vie londonienne sorcière qu’elle connaissait depuis son enfance, la jeune femme fut d'abord réticente à s’installer dans un village assez reculé en Amérique . Salem, un joli petit village, où sorciers et moldu cohabitaient dans une paix toute relative. En effet, qu’elle ne fût pas la surprise de Cassiopéa quand elle découvrit qu’elle n’avait pas besoin de cacher sa véritable nature au sein de ce village. Si le reste du monde était inconscient du monde sorcier, Salem était bien le seul endroit où les moldus avaient conscience que certains de leurs voisins maniaient la magie. Oh bien sûr, tous n’acceptaient pas cet état de fait. Salem, de par son histoire, était un endroit où la religion était omniprésente. Si la plupart des villageois vivaient tranquillement sans plus se préoccuper de leurs voisins sorciers, d’autres se font plus vindicatifs à leur sujet. Enfant de Satan, engeance du diable, contre nature dont il faudrait se débarrasser définitivement, ce groupe de religieux possédait autant de qualificatifs pour les décrire qu’il existe de gens doués de magie sur terre.
Et le couple de jeunes femmes n’a bien sûr pas échappé aux langues acérées de ces gens-là. Leur arrivée fut remarquée et jalousée. Imaginez, un couple, lesbien de surcroît, des étrangères, venues acheter dans ce pittoresque village ,une maison bien convoitée. Elle ne payait pas de mine pourtant, mais installé sur les hauteurs, elle offrait une vue magnifique sur la nature encore intacte de la folie de l’homme. Elles purent très vite compter sur leurs voisins proches. Un couple de sexagénaires, sorcier eux aussi, ainsi qu’un frère et une sœur, du même âge qu’elles.
Si Cassy est restée sur ses gardes un moment, sa femme ,Astrid, a tout de suite tenté d’établir le contact avec les locaux. Et a la grande surprise de Cassiopéa, avec succès. Soignante de formation, diplôme passé haut la main à st Mangouste, elle s’était mise en tête de devenir le médecin de ce village. Alors petit à petit, malgré les réfractaires, elle put se faire une place, bien que toute précaire.
Sortant de ses songes, elle se dirigea vers la table de la cuisine où une note y trônait.
[Mon cœur,
une urgence chez la petite Nathalie, je ne devrai pas être trop longue. Si tu as faim, ton assiette est dans le Micro-ondes ! (Tu sais, le petit four à côté de l’évier ! )
Je t’aime]
Comme s’il avait une intelligence propre, l’estomac de la sorcière se mit à grogner.
-Cette femme pense a tout décidément… bon… allons dompter la bête !
Elle s’approcha du micro-ondes, et essaya de se rappeler les instructions de sa chérie.
-Appuyer sur le petit bouton en bas pour ouvrir, d’accord. Refermer tourner le bouton et… c’est parti !
Le voyant de l’appareil s’alluma et l’assiette se réchauffa enfin. Elle n’était pas habituée aux appareils moldus, et d’ailleurs ne les aimait pas beaucoup. Mais pour sa chère et tendre, elle consentait à faire un effort. Il n’y avait que le four auquel elle n’avait pas le droit de toucher depuis qu’elle avait failli malencontreusement mettre le feu à la maison toute entière.
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Assise dans la pénombre, seule, les mains jointes sur la table devant elle, Casiopéa vivait un enfer personnel. Le silence froid et dérangeant régnait dans la maison, alors que son cœur meurtri ne cessait de hurler un appel à la vengeance. Les yeux rougis par les larmes abondamment versées et le regard perdu dans le vague, les souvenirs affluèrent dans son esprit. Souvenir des moments heureux passés à deux, souvenir de l’horreur par lequel tout a commencé. Cassiopéa prit une grande inspiration, et amena le verre de whiskey pur feu a ses lèvres. Elle espérait que l’alcool l’engourdirait assez pour cesser d’avoir mal, du moins pour un temps.
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-SORCIÈRE ! Vous serez toutes brulées ! Monstre ! Comment osez-vous vous en prendre a d’innocentes créatures !
Le couple ne fit plus vraiment attention aux vociférations du petit groupuscule. Elles avaient l’habitude, et ils n’étaient pas assez stupides pour s’en prendre physiquement à elles. Néanmoins, Cassiopéa avait pu remarquer que si elles avaient le soutient de la plupart des villageois, de plus en plus d’idiots se laissaient séduire par le discours moralisateur et arriéré de ce groupe. Les temps n’étaient sécuritaires pour personne, et la montée en puissance de mage noir y était pour beaucoup. De partout, on y relatait dans les journaux des meurtres, tous plus violents les uns que les autres, revendiqués par ces êtres absolument horribles. Ils s’en prenaient essentiellement aux moldus qui eurent le malheur de croiser leur route, mais aussi aux sorciers sympathisant ouvertement avec le monde non magique. Si elle n’en disait rien, elle craignait tout de même pour sa femme. Qui sait sur quel tordu elle pourrait très bien tomber un jour. C’est pourquoi pour chaque sortie, elle mettait un point d’honneur à l’accompagner. Et aujourd’hui ne faisait pas exception. Elle lança un regard sur la femme marchant d’un bon pas à côté d’elle. Merlin, qu’elle était belle… Son regard glissa sur le petit ventre rebondi qu’elle savait caché bien à l’abri sous le pull assez large. Tant de choses à préparer encore avant l’arrivée de cette petite merveille.
Arrivant à une petite maison composée uniquement d’une pièce à vivre et de deux chambres, un hurlement de douleur leur parvint aux oreilles.
-Oh non le travail a déjà commencé !
Astrid se précipita à l’intérieur, prête à aider la jeune femme en souffrance. C’est l’ainé de l’accouchante qui, poussée par son instinct de protection envers sa mère, a décroché le téléphone pour demander à la guérisseuse de venir aider sa maman.
Laissant sa femme entrer et se précipiter au chevet de la femme, Cassiopéa décida de rester dans le salon, attendant simplement que tout soit fini. Les heures passèrent, et le cri d’un nourrisson perça enfin le calme ambiant. Retenant un léger sourire, la sorcière se leva, faisant craquer ses genoux. Sa femme était une faiseuse de miracles.
Tout irait bien si le père de famille n’avait pas débarqué comme un fou, exigé qu’elles sortent de chez lui, de peur qu’elles ne jettent un mauvais sort à sa famille, alors qu’en réalité, Astrid leur avait probablement sauvé la vie. Cassiopéa le vit retirer son ceinturon, probablement pour corriger son ainée d’avoir appelé des sorcières. Elle aurai bien corrigé l’homme elle-même, mais elle ne pouvait pas et ne devait pas s’en mêler. Elle était fatiguée des préjugés, fatigués de ce village, même si sa femme l’aimait.
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Le verre vide dans la main, Cassy se leva d’un geste rageur et l’envoya voler à travers la pièce pour s’exploser contre le mur. À cause de préjugés, tout lui avait été arraché. À cause de la peur et de belles paroles mielleuses que certains ont cru, son monde s’était mis à bruler et s’effondrer. Elle aurait dû s’écouter, attraper sa femme et partir d’ici tant qu’il était encore temps. Se dirigeant vers l’escalier d’un pas incertain, elle monta à l’étage et resta plantée au bout du lit, sans avoir le courage de se coucher sans elle.
Sur la table de la cuisine trainait le journal quotidien datant d’il y a quelques jours sur lequel on pouvait voir le gros titre en première page : « Meurtre de la fille du maire, qui paiera ? »
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Alors qu’elles s’apprêtaient à prendre leur petit déjeuner, de grands coups frappés contre la porte les firent sursauter. Les deux jeunes femmes se regardèrent, interdites.
-Tu attendais quelqu’un ?
-Non… Personne !
Cassiopéa se leva et alla ouvrir. Elle fit face aux forces de l’ordre, se tenant devant son perron, Mr le maire, visiblement agité, et quelques villageois qui ne comptaient pas parmi leurs amis, bien au contraire !
L’un des policiers s’avança, menottes à la main, l’air d’avoir envie de se trouver a des kilomètres d’ici.
-Est-ce que votre femme, Astrid Black est ici ?
La sorcière ne comprenait pas vraiment ce qu’ils voulaient a son épouse et était prête a ne pas répondre a sa question, mais plutôt tenter de savoir ce qu’il se passait quand elle sentit une petite main douce sur son épaule. Sa femme, plutôt que de rester en retrait, s’était avancée pour voir de quoi il en retournait.
-Je suis là, pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passe, Mr l’agent ?
L’homme regarda son collègue ainsi que le maire pour avoir une confirmation et relâcha une respiration tremblante.
-Mme Black, vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre de Nathalie Standford, fille de notre Maire ! Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Vous aurez droit à un avocat commis d’office si vous n’en avez pas, ou n’avez pas les moyens d’en avoir un…
C’est à cet instant que le monde de Cassiopéa commença à se fissurer. Récitant les paroles maintes et maintes fois répétées durant sa carrière, le policier avait attrapé le bras d’Astrid, la tirant vers lui et lui passant les menottes. Sortant de son état d’hébétude, Cassy attrapa le bras de l’agent, faisant tressaillir les autres hommes, prêts à se jeter sur elle.
-Vous ne l’emmènerez nulle part ! Ma femme n’a rien fait !
Le maire, jusque là silencieux, craqua complètement, les larmes coulant sur ses joues creusées.
-ELLE MENT ! On a retrouvé des preuves de sa présence sur la scène ! Monstre ! Vous êtes tous les mêmes ! Mais ça suffit maintenant, vous allez répondre de vos actes !
Le second policier empêchait l’homme d’avancer, et tentait tant bien que mal de le calmer. Sans lâcher l’agent en face d’elle, elle plongea les yeux dans ceux de sa femme. Son adorable femme qui tentait de se montrer courageuse, même si au fond elle était terrorisée.
-Cassy non s’il te plait… je suis innocente tu le sais, la vérité finira bien par ressortir ! Aie confiance…
Confiance… elle l’avait envers sa femme, mais en ce qu’il concernait la justice moldue c’était autre chose. De partout ailleurs dans le pays, on relatait des exécutions en masse de sorciers, nourris par la peur des meurtres. C’était insensé, mais les moldus étaient bien décidés à punir bon nombre de sorciers à cause de quelques criminels, sans se soucier de trier et séparer l’ivraie du bon grain.
À contrecœur, elle relâcha l’homme, le laissant emmener son monde loin d’elle, peut-être pour la dernière fois.
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Et effectivement, ce fut la dernière fois qu’elle put voir sa femme en vie et en bonne santé. Prenant une respiration tremblante, elle s’assit sur leur lit, laissant sa main caresser le couvre-lit que sa sorcière aimait tant. Elle disait toujours qu’il était tellement doux, que l’on dirait une grosse peluche. Son regard se posa au fond de la pièce, près de la fenêtre. Un petit berceau en bois blanc trônait. Un objet qui n’aura jamais eu le temps de servir, d’accueillir ce petit corps qui aurait dû se développer, naitre et grandir. Les larmes coulèrent de nouveau, et une rage meurtrière s’empara d’elle. Il n’y avait plus rien pour la retenir, plus personne pour freiner cet accès de colère dévastateur. Dévalant les marches, elle repassa devant la table de la cuisine et attrapa sa baguette, prête à aller tuer chaque personne qui aura causé de près ou de loin la perte de sa famille. Elle arracha pratiquement la porte d’entrée de ses gonds quand une paire de bras s’enroula autour d’elle et tint bon. Sa baguette lui fut arrachée des mains et elle n’eut pas l’occasion de sortir pour laisser libre cours à sa rage et sa peine. Alors, uniquement porté par son instinct, elle se débâtit comme un beau diable.
-LÂCHE-MOI ! Je vais tous les tuer !! Leur donner ce qu’ils méritent !
Son voisin ne la lâcha pas pour autant, ne sachant que trop bien ce qu’il se passerait s’il la laissait s’échapper.
-Et tu ne vaudras pas mieux qu’eux ! Écoute tu va t’en prendre aux mauvaises personnes ! Ils ont agi sur le coup de la peur et même si c’est impardonnable, tu t’en voudras toute ta vie ! Ne sombre pas dans les ténèbres, elle ne l'aurai pas voulue!
Elle réussit à le repousser, et lui assena un coup de poing sur le torse.
-Ils l’ont brulé putain ! Ils l’ont brulé comme un animal, sans lui laisser la moindre chance ! Comment peux-tu me dire de ne pas la venger ?? Comment ose-tu me parler de ce qu'elle aurai voulue ou non??
Il continua à lui parler, mais elle n’écoutait déjà plus. Seuls ces mots tournaient encore et encore dans son esprit, jusqu’à ce que tout devienne noir.
Ils l’ont brulé, ils l’ont brulé, ils l’ont brulé…
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Ils étaient assis à la table de la cuisine, Cassiopéa, ainsi que quelques amis, présent pour l’épauler. Tous avaient répondu présents pour aider le couple à se sortir du guêpier dans lequel les deux jeunes femmes étaient fourrés. L’idée sur le papier était simple, ils devaient prouver l’innocence d’Astrid, en passant par la justice moldu. Et grâce au plus jeune de leur voisin, doué pour les enquêtes, c’était peut être possible.
-J’ai une piste, plutôt sérieuse ! J’ai encore besoin de quelques confirmations de mon contact, mais je vous en dirais plus quand j’en serais sur et certain ! Cassy on touche au but je te promets, on va bientôt la ramener !
Personne n’eut le temps de répondre, une odeur de brulait flottait dans l’air, par la fenêtre ouverte et une clameur leur parvint aux oreilles.
-Qu’est-ce que c’est ? Ça vient du village non ?
Prise d’un mauvais pressentiment, Cassiopéa se leva d’un bond et sortit de la maison, suivant les bruits semblant provenir d’une foule en colère. Quand ils arrivèrent sur la place du village, l’horreur se déroulait sous leurs yeux. Un grand bucher trônait au milieu, visiblement tout juste allumé. Certains villageois vociféraient des insultes, tandis que d’autres se tenaient en retrait, comme s’ils ne savaient pas quoi faire.
Et au milieu de toute cette folie, debout, attaché fermement, se tenir Astrid, au milieu des flammes naissantes et de la fumée toxique.
Quand elle vit sa femme dans cette situation, son sang ne fit qu’un tour.
-ASTRID !!!!
Elle voulut courir vers elle, l’arracher à ce bucher et la ramener en sécurité chez elles, dans ses bras. Mais c’était sans compter la foule compacte et le cordon de policiers aux abords du bucher.
En jouant des coudes, elle arriva tant bien que mal à se frayer un passage, ne faisant pas grand cas des grognements de douleurs, des insultes et des protestations qu’elle générait sur son passage. Quand elle arriva enfin à sortir de la foule et qu’elle essaya de passer le cordon de sécurité, elle se heurta littéralement à un mur. Bien préparée, elle se fit stopper et retenue par pas moins de 5 agents, qui durent mobiliser toutes leur forces pour la maitriser et l’empêcher de tirer sa baguette. Pourtant, même à cet instant, ce n’était pas dans ses intentions. Fidèle a la parole qu’elle avait donnée a sa femme de ne blesser personne, ce n’était pourtant pas l’envie qui lui manquait. Tout serait alors plus simple… Elle dut se contenter de rester en spectatrice de la fin de vie de son aimée, impuissante quant à son sort. Son regard croisa celui de la sorcière, qui, alors même qu’elle était sur le point de mourir, resta doux et confiant. Sur ses lèvres, pouvait se lire un dernier « je t’aime », avant de laisser passer son dernier souffle. Les flammes léchèrent ses jambes, puis ses hanches, et enfin son buste. Mais c’était bien la fumée dans ses poumons qui fut la première cause de sa mort.
Cassiopéa n’entendait plus rien, même pas son cri de désespoir à la vue du corps de la sorcière, relâché dans ses liens, comme une poupée de chiffon.
Il n’en fallait pas plus pour lâcher sa magie accidentellement. Quand ses oreilles fonctionnèrent de nouveau correctement, elle n’était plus tenue, d’ailleurs plus personne n’était debout, et le feu du bucher était complètement éteint. N’ayant qu’une idée fixe en tête, elle ne prit pas garde a la chaleur, au risque de se bruler sur les braises encore chaudes et détacha les entraves, qui retenaient a elles seules le corps qui pendait mollement. Elle enroula sa femme dans sa veste au préalablement enlevé et la porta telle une mariée macabre.
-C’est ça votre justice ? Exécuter des gens sans même un procès ? Vous venez de prendre deux vies, alors qu’elle n’en avait pris aucune… Combien de vos enfants elle a soigné ou mis au monde? Qui sont les monstres maintenant ?
Elle laissa l’information pénétrer dans l’esprit de chacun et la ramena chez elles. Tout fut un peu flou pour elle, comme si elle était mise sur pilote automatique, son corps marchait, mais son esprit n’était pas à l’intérieur. Elle se souvenait simplement d’avoir soigné le cadavre, lui rendant son aspect initial, de l’avoir changé, et de s’être couché avec elle sur leur lit, berçant doucement ce corps sans vie dans ses bras, une main dans ses cheveux, l’autre sur la petite bosse.
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Un atroce mal de tête s’empara d’elle quand elle ouvrit les yeux. Couchée dans son lit, elle se redressa en grognant. Elle se souvint d’avoir voulu tuer et raser le village, de s’être disputée avec son ami à ce propos…
-La belle au bois dormant est réveillée ! C’est bon on peut parler maintenant ? Tient bois ça !
Son ami, qui avait patienté dans un fauteuil près du lit lui mit dans la main un verre de jus qu’elle ne saurait décrire. Mais, pensant que tout valait mieux que ce pivert dans le crâne, elle but le jus d’un trait, grimaçant au gout complètement infect de cette mixture.
-Oui je sais, pas très bon ! Écoute, on n'a pas beaucoup de temps devant nous . On sais qui a piégé ta femme, et crois moi on ne va pas la laisser s’en sortir comme ça ! Tu te rappelles de la petite servante toute timide du maire ? Et bien bingo c’est elle ! Elle a laissé un mage noir entrer faire ses affaires avec la gamine, et s’est démerdée pour faire accuser Astrid ! Le con, il a du lui promettre mont et merveille et elle, cruche comme elle est, elle a foncé dedans tête baissée.
Cassiopéa regarde son ami, un peu dubitative. Cette petite chose silencieuse, presque apeurée chaque fois qu’elle devait parler ? Une complice de meurtre ? Elle n’y croyait pas beaucoup.
-Tu es sûr de toi ?
-Absolument ! André a eu la confirmation de ses contacts, c’est bien elle… Josh est allé la séduire pour la ramener avec lui sur la place. Le plan est simple, à cette heure, il y aura encore du monde ! On la fait avouer, l’honneur d’Astrid est lavé et tu auras ta vengeance. Simple non ?
-Qu'est ce que ça changera ? ça ne me la ramènera pas...
Son ami prit un air offensé.
-ça changera qu'on ne peut plus se laisser faire! c'est partout pareil Cassy! Les sorciers se font exécuter de tous les cotés et tout ça pourquoi ? Par peur des mages noirs? Il faut leur montrer que l'on est pas tous pareil!
Simple , sur le papier effectivement, mais en pratique c’était tout autre chose. C’est ainsi qu’elle se retrouva sur la place centrale, à attendre. Et elle attendit un long long moment. Le jour tombait, la place se vidait peu à peu, ce qui la soulagea quelque part. Elle ne supportait plus les regards, au mieux compatissant, au pire haineux que certains pouvaient lui jeter.
-Regarde, ils sont là !
Tout aurait dû être simple et rapide, pourtant rien ne se déroula comme prévu. Si à force de persuasion et de menace, elle avoua enfin, personne ne s’attendait a l’éclair vers qui mis fin a sa vie brutalement. La servante s’effondra sur le sol, les yeux écarquillés d’incompréhension.
Cassiopéa se retourna immédiatement, baguette a la main, pour faire face à une grande silhouette encapuchonnée. Dans l’ombre de l’étoffe, son visage n’était pas visible, mais elle pouvait très bien imaginer le sourire malsain qu’elle aurai pu y trouver. Autour d’eux ce fut la panique . Les gens fuyaient, alors que d’autres silhouettes apparaissaient, brulant tout sur leur passage, s’amusant a torturer et tuer qui bon leur semblaient. Les enfants ne furent pas épargnés.
-Rejoins-nous… vois comme ils sont faibles. Rejoins-nous et tu seras plus puissante que tu ne l’as jamais été. Tu pourras venger tes proches, réaliser le moindre de tes désirs. Rejoins-nous… ou meurs avec eux !
Cassy ne s’abaissa pas à lui répondre. Elle ne voulait pas toucher à la magie noire. Elle était peut être une Black, mais elle refusait de marcher dans les pas de ses ancêtres. Elle refusait de piétiner les promesses faites à sa femme.
Un long combat s’engagea alors, éreintant, mais inégal. Mal entrainé, Cassiopéa ne faisait pas le poids face à ce mage noir. Il jouait avec elle, ne voulais pas la tuer tout de suite. Alors petit à petit, sort a près sort, il la blessa, faisant couler son sang, jusqu’à ce qu’elle ne tienne plus debout et s’effondre au sol. Elle ferma les yeux attendant le coup de grâce qui ne vint jamais. À la place, une main fraiche se posa sur sa joue, l’obligeant à ouvrir les yeux sur le monde une dernière fois. Ses amis se tenaient près d’elle, certains pleurant, d’autres refusant d’accepter la vérité et cherchant un moyen de lui venir en aide. Mais elle savait au plus profond d’elle-même. Elle mourrait, tout simplement. C’était peut être mieux comme ça de toute façon. Quelle vie pouvait elle bien mener sans son monde, sa femme près d’elle ? Elle deviendrait peut etre une martyre, ou pas, finalement, plus rien de tout ça ne l’intéressait vraiment.
En arrière-plan, la vision des flammes dévorant le village la fit légèrement sourire, avant qu’elle ne s’éteigne.
Son monde brulait, mais Salem aussi.