Un lien qui change deux vies

Harry Potter - J. K. Rowling
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Un lien qui change deux vies
Summary
Hermione ne pas penser à une romance en ce moment, pas quand elle aider activement l'ordre du phénix et Harry à faire tomber Voldemort. Cependant rien ne pouvait empêcher Vitor Krum de remarquer la fille qui avait en premier captivé son regard puis lui avait volé son cœur. Ils étaient des âmes sœur il le savait, ce soir-là il l'avait sentie, maintenant il devait lui montrer qu'il voulait être là pour elle et l'aimait, mais surtout lui montrer le lien qui les nuisait. Après tout si l'univers lui avait donné comme âme sœur Hermione c'était bien car ils étaient faits l'un pour l'autre.
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Réfléchir à ces actes.

Les jours suivant le réveil d’Hermione, Viktor ne la quitta pas d’une semelle. Elle reçut de nombreuses visites de ses proches, mais lorsqu’arriva le tour de Draco et de son père, elle sut que ce serait son moment. Et elle ne se trompa pas.

À peine Severus eut-il mis un pied dans l’infirmerie que l’atmosphère se glaça. Même Viktor s’éloigna légèrement d’Hermione, la laissant face à Severus. Le silence s’installa, pesant. Ils se fixèrent sans un mot, aucun des deux ne détournant le regard. Draco et Viktor, pris d’une angoisse grandissante, se demandaient lequel craquerait en premier.

— Tu aurais pu mourir, lança-t-il enfin, sa voix tranchante comme une lame.

Hermione ne broncha pas.

— Mais je suis toujours là.

Les traits de Severus se durcirent. Ses poings se crispèrent légèrement, trahissant une colère contenue.

— Et si les choses avaient tourné autrement ? Si ton imprudence t'avait coûté la vie ?

— Alors j'aurais échoué en tentant de faire ce qui devait être fait.

Un silence pesant s'installa. Draco jeta un regard inquiet à Viktor, qui observait la scène en silence, comme s'il hésitait à intervenir.

Les yeux de Severus se plissèrent, son regard s'assombrissant encore davantage. À cet instant, Draco recula légèrement, tandis que Viktor lui lança un coup d’œil en coin, juste avant que Severus n'explose. D’un geste rapide, le jeune Bulgare imposa le silence à la pièce, comprenant que son âme sœur allait subir les foudres du maître des potions.

— « En faisant ce que tu devais faire » ?! Tu es revenue morte, Hermione ! Morte, tu comprends ça ?! Réalises-tu que tu es apparue sans vie dans la Grande Salle, et que c’est lui qui t’a ramenée ?!

Severus désigna Viktor d’un geste accusateur avant de reporter toute sa colère et sa peur sur la jeune femme qu’il considérait comme sa famille.

— S’il n’avait pas été ton âme sœur, jamais nous ne t’aurions récupérée ! Et pourquoi ? Parce que ce vieux fou t’a confié une mission que Mademoiselle Granger n’a pas su refuser !

Hermione soutint son regard, refusant de céder sous la tempête qui grondait dans les yeux noirs de Severus. Son cœur battait violemment, non pas de peur, mais d’une détermination farouche. Elle savait qu’il avait raison. Elle savait que son entêtement aurait pu lui coûter bien plus que sa propre vie.

— Tu crois que je ne le sais pas ?! s’écria-t-elle, sa voix tremblant d’émotion. Tu crois que je n’ai pas conscience de ce que j’ai risqué ?

Viktor posa doucement une main sur son bras, un geste à la fois apaisant et possessif, mais elle l’ignora, s’avançant vers Severus d’un pas résolu.

— Si je suis morte, comme tu le dis, alors j’ai payé le prix de mes choix ! Mais je suis là, maintenant. Je suis revenue, et je refuse que tu me reproches d’avoir fait ce qui devait être fait !

Severus la fixa, son souffle court, son visage figé dans une expression de colère glaciale.

— Ce qui devait être fait… répéta-t-il d’une voix basse et dangereuse. Hermione, as-tu seulement conscience de ce que tu dis ? Ce n’était pas à toi de te sacrifier. Ce n’était pas à toi de jouer les martyres.

Il fit un pas en avant, et cette fois, Viktor se tendit, prêt à s’interposer si nécessaire. Draco, quant à lui, semblait préférer rester en retrait, bien trop conscient de la tension qui menaçait d’exploser.

Severus, lui, serra les poings, luttant visiblement contre une émotion qu’il refusait de nommer.

— Stupide, grinça-t-il enfin. Inconsciente et stupide, voilà ce que tu es, Hermione.

Il secoua la tête, comme s’il essayait de se débarrasser d’un poids trop lourd, puis pivota brusquement, sa cape noire claquant derrière lui.

— Que Merlin me vienne en aide… murmura-t-il en quittant la pièce.

Le silence qu’il laissa derrière lui était plus assourdissant encore que ses cris.

Draco inspira profondément, puis brisa enfin son mutisme.

— Tu ne comprends donc pas… souffla-t-il, sa voix étrangement rauque. Tu aurais pu mourir, Hermione. Et cette fois, tu ne serais pas revenue.

Elle ouvrit la bouche, mais il leva une main tremblante pour l’arrêter.

— Toute ma vie, j’ai perdu des gens… Mais toi ? Toi, je refusais de t’ajouter à la liste. Tu es la seule qui a cru en moi quand tout le monde me voyait comme un monstre. La seule qui… comptait.

Ses yeux gris s’embuèrent, et il détourna rapidement le regard.

— Si Viktor ne t’avait pas ramenée… Je ne sais pas ce que j’aurais fait.

Hermione sentit son cœur se serrer douloureusement. Severus et Draco… Tous deux l’avaient vue comme une famille, un point d’ancrage. Elle n’avait jamais réalisé à quel point sa disparition aurait pu les briser.

— Je suis désolée… murmura-t-elle enfin, sa voix étranglée par l’émotion.

Mais ni l’un ni l’autre ne répondirent. Le poids de la peur qu’ils avaient ressentie pesait encore trop lourd sur leurs âmes.

Hermione baissa les yeux, sentant le poids de leurs émotions s’écraser contre elle comme une vague trop forte pour qu’elle puisse y résister.

Viktor posa une main ferme mais douce sur son épaule.

— Tu es revenue, c’est ce qui compte, dit-il d’une voix grave, brisant le silence pesant.

Draco serra les poings, son regard fixé sur un point invisible.

— Mais à quel prix ? grogna-t-il.

Un frisson parcourut Hermione. Elle savait que ce qu’elle avait fait était irréfléchi. Elle savait que c’était dangereux. Mais si c’était à refaire, le referait-elle ? Oui. Sans hésitation. Parce que s’ils étaient tous là, en vie, c’était tout ce qui importait.

Elle releva enfin la tête, affrontant les regards tourmentés de ses amis.

— J’ai fait ce que je devais faire. Et si c’était à refaire, je recommencerais.

Draco la fixa, incrédule.

— Tu es impossible…

— Et toi, trop dramatique, répliqua-t-elle avec un sourire tremblant.

Mais Draco ne répondit rien. Il fit un pas en arrière, comme si tout cela était trop pour lui, puis se détourna.

Viktor l’observa un instant, avant de soupirer.

— Donne-lui du temps. Donne-leur du temps, corrigea-t-il en jetant un regard vers la porte par laquelle Severus était sorti.

Hermione hocha lentement la tête.

Severus.

Elle avait vu quelque chose dans ses yeux, quelque chose qu’il avait tenté de masquer derrière sa colère. De la peur. Un effroi brut, viscéral.

Hermione se sentait honteuse d’avoir infligé cette épreuve et cette peur à Severus et Draco. Pourtant, elle ne pouvait pas s’en vouloir, pas après avoir tout risqué pour aider Harry, pas quand le monde magique avait autant besoin d’elle que lui.

Elle savait qu’elle avait encore beaucoup à se faire pardonner auprès de Severus et Draco, mais elle espérait qu’ils comprendraient aussi son point de vue. Qu’ils réalisent que, même si elle était prête à donner sa vie pour Harry, elle ne se battait pas uniquement pour lui. Elle se battait pour Severus, pour Draco, pour Viktor… mais aussi pour tout le monde magique qui avait besoin d’être sauvé.

Après sa rencontre houleuse avec son père et son frère, la jeune femme ne les revit plus, ce qui lui fit mal. Cependant, comme Viktor le lui avait conseillé, elle devait leur laisser du temps. Malgré tout, son père lui manquait.

Aujourd’hui, alors qu’elle sortait de l’infirmerie, elle savait qu’elle retournerait dans la grande salle, où elle aurait immédiatement droit à certains regards dont elle se serait bien passée.

Hermione inspira profondément avant de franchir les grandes portes menant à la Grande Salle. Comme elle s'y attendait, le silence se fit presque immédiatement à son entrée, brisé seulement par quelques murmures étouffés. Certains regards étaient emplis de reproches, d'autres d'admiration, mais la majorité trahissait une incompréhension teintée de jugement.

Elle n'était pas ici pour se justifier. Pas maintenant. Pas encore.

Elle balaya la salle du regard et repéra rapidement Viktor, attablé avec quelques élèves de Durmstrang. Il lui adressa un hochement de tête discret, une façon silencieuse de lui rappeler qu’elle n’était pas seule. Mais son regard continua de chercher, malgré elle, une silhouette bien plus familière. Severus n'était pas à la table des professeurs. Quant à Draco…

Il était là. Plus loin, assis parmi les siens. Il ne la regardait pas, concentré sur son assiette, comme si elle n’existait pas. Hermione sentit son cœur se serrer. C’était stupide de s’attendre à autre chose. Elle savait qu’il lui en voulait encore. Que la douleur qu’elle lui avait causée ne disparaîtrait pas en une nuit. Mais l’ignorer ainsi ? Cela faisait plus mal qu’elle ne l’aurait cru.

— Ignore-les, murmura une voix à sa droite.

Elle sursauta légèrement avant de voir Luna Lovegood lui offrir un sourire serein. Son amie lui tendit un plateau de muffins, comme si c’était la chose la plus importante à cet instant précis.

— Ils finiront par comprendre, ajouta Luna en haussant les épaules. Ou pas. Mais ce n’est pas grave, tant que toi, tu sais pourquoi tu l’as fait.

Hermione esquissa un sourire, reconnaissante. Luna avait cette capacité unique à rendre les choses moins lourdes, moins insupportables.

Elle prit place à la table de Gryffondor, sentant encore le poids des regards sur elle, mais décida de les ignorer. Elle n’allait pas se laisser abattre. Pas après tout ce qu’elle avait traversé.

La porte de la Grande Salle s’ouvrit soudainement dans un claquement sonore. Severus Rogue fit son entrée, son regard noir balayant la pièce. Une tension immédiate s’installa dans l’air. Il ne s’attarda pas sur elle, mais Hermione vit bien la façon dont ses doigts se crispèrent autour de sa robe avant qu’il ne se dirige vers la table des professeurs.

Elle ravala sa salive, son estomac se nouant. Le temps, oui… Mais combien de temps avant qu’il ne puisse réellement lui pardonner

Avant qu'elle ne puisse réfléchir davantage, un hibou déposa un parchemin devant elle.

Hermione sentit son souffle se bloquer lorsqu’elle reconnut le sceau sur le parchemin. Severus.

Elle n’osa pas lever immédiatement les yeux vers la table des professeurs. Son cœur battait trop fort, sa gorge était trop serrée. Pourtant, elle savait qu’il la regardait.

D’une main tremblante, elle brisa le sceau et déplia le message.

Mon bureau. Maintenant.

Aucune émotion dans ces trois mots. Aucune tendresse. Juste l’autorité implacable qu’elle connaissait si bien. Mais Hermione n’était pas dupe. Il y avait quelque chose derrière cette froideur. Une tempête, comme celle qu’elle portait en elle.

Elle sentit Luna lui presser légèrement la main sous la table, comme une ancre silencieuse.

— Il t’aime, murmura-t-elle simplement, comme si elle avait deviné le tumulte dans son esprit.

Hermione ferma brièvement les yeux, inspirant profondément avant de se lever. Les murmures reprirent aussitôt autour d’elle, mais elle n’y prêta pas attention.

En passant près de la table des Serpentard, elle s’arrêta un bref instant.

Draco n’avait pas levé les yeux, mais elle vit la crispation de sa mâchoire, la façon dont ses doigts se refermaient plus fermement sur ses couverts. Il savait. Il comprenait.

Hermione hésita. Son instinct lui criait de lui parler, de briser cette distance glaciale entre eux. Mais pas maintenant.

Elle se détourna et quitta la Grande Salle.

Le bureau de Severus lui semblait plus imposant qu’à l’accoutumée lorsqu’elle se retrouva devant la porte fermée. Une boule d’angoisse se forma dans sa gorge alors qu’elle levait une main hésitante pour frapper.

Elle n’en eut pas besoin.

— Entre, Hermione.

Sa voix, grave et impassible, transperça le bois de la porte, lui donnant un frisson familier. Elle poussa doucement le battant et referma derrière elle, sentant immédiatement le poids de son regard.

Severus était là, debout derrière son bureau, les bras croisés. Son visage était fermé, mais ses yeux... Ses yeux trahissaient une fatigue qu’elle ne lui avait jamais vue.

Hermione sentit les larmes lui monter aux yeux sans même qu’elle ne sache pourquoi.

— Papa… murmura-t-elle presque sans s’en rendre compte.

Ce mot, si rare sur ses lèvres, suspendit le temps.

Les épaules de Severus tressaillirent imperceptiblement. Son regard, d’ordinaire si froid, sembla vaciller une seconde avant de redevenir dur.

— Assieds-toi.

Il n’avait pas relevé son appellation, mais il ne l’avait pas non plus corrigée.

Hermione s’exécuta, les mains nouées sur ses genoux, incapable de calmer le tourment dans son ventre.

— Je suppose que tu sais pourquoi tu es ici, dit-il après un silence pesant.

Elle acquiesça lentement.

— Parce que je suis partie… Parce que j’ai pris une décision qui…

Elle ne termina pas sa phrase. Elle baissa la tête, fixant un point invisible sur le bureau.

— Une décision qui aurait pu de tué. termina Severus à sa place.

Sa voix était toujours calme, mais elle sentait la colère contenue sous la surface. Et pire encore : la douleur.

Hermione sentit ses lèvres trembler.

— Je n’avais pas le choix, lâcha-t-elle enfin, sa voix brisée par l’émotion.

Severus expira lentement, comme s’il s’efforçait de ne pas exploser.

— Il y a toujours un choix.

Elle secoua la tête, les larmes perlant sur ses joues.

— Pas cette fois.

Un silence s’installa, plus lourd que tout le reste.

Puis, contre toute attente, Severus s’approcha et posa une main hésitante sur son épaule.

Hermione ferma les yeux, s’accrochant à cette maigre consolation.

— Draco t’en veut, lâcha Severus après un moment.

Hermione hocha la tête sans répondre. Elle le savait.

— Mais il ne te déteste pas, poursuivit-il d’une voix plus douce. Il est perdu. Tout comme moi. Tout comme toi.

Hermione releva des yeux brillants vers lui.

— Alors que dois-je faire ? demanda-t-elle, la voix tremblante.

Severus la fixa un instant, avant de poser une main sur sa joue dans un geste rare de tendresse.

— Lui laisser le temps. Et ne jamais lui tourner le dos.

Hermione ferma les yeux sous le poids de ces mots.

Elle savait ce qu’elle devait faire.

La nuit était tombée sur Poudlard, enveloppant le château d’un manteau de silence. Hermione marchait rapidement dans les couloirs déserts, son cœur battant la chamade.

Elle savait où il était.

Draco trouvait toujours refuge en haut de la tour d’Astronomie quand quelque chose le tourmentait. C’était son sanctuaire, là où il pouvait fuir le poids de son nom, des attentes, des responsabilités.

Là où il s’autorisait à être vulnérable.

Elle monta les dernières marches en retenant son souffle, repoussant la porte avec précaution.

Il était là, dos à elle, appuyé contre la balustrade. Le vent nocturne agitait ses cheveux pâles, et sa posture tendue trahissait sa colère contenue.

— Draco… murmura-t-elle.

Il ne se retourna pas.

— Pars.

Sa voix était rauque, brisée.

Hermione s’approcha malgré tout, son cœur se serrant en voyant la crispation de ses épaules.

— Je ne partirai pas.

Un silence. Puis un rire amer s’échappa de ses lèvres.

— Évidemment. Tu ne pars jamais quand c’est trop tard, hein ?

Elle se figea.

Draco se retourna enfin, et son regard gris, d’ordinaire si froid, brûlait d’une rage contenue.

— Tu savais ce que ça allait provoquer, n’est-ce pas ? lança-t-il, la voix tremblante. Tu savais que ça me détruirait, et tu l’as fait quand même.

Hermione déglutit avec peine.

— Je devais le faire…

Devais ?! cracha-t-il. Tu as pris une décision en sachant que ça me tuerait, Hermione ! Et pourtant, tu es partie. Tu as disparu comme si de rien n’était !

Elle secoua la tête, des larmes perlant au bord de ses cils.

—Je ne suis pas morte…

Draco éclata de rire, un rire dénué de toute joie.

— Pas mort ? Tu crois que c’est si simple ? Tu crois que c’est juste une question de respiration, d’un cœur qui continue de battre ?

Il fit un pas vers elle, son regard la transperçant.

— J’étais prêt à tout abandonner. Parce que tu n’étais plus là. Parce que tu avais fait ce choix sans moi.

Elle sentit sa gorge se nouer.

— J’ai cru que c’était mieux ainsi…

Draco secoua la tête, sa mâchoire crispée.

— Mieux pour qui ? Pour moi ? Tu crois que me laisser derrière sans explication, sans rien, c’était mieux pour moi ?

Hermione ne répondit pas. Elle ne savait plus quoi dire.

Draco passa une main dans ses cheveux, un geste nerveux qu’elle connaissait bien.

— Tu n’as aucune idée de ce que ça fait, souffla-t-il.

Ses derniers mots lui brisèrent le cœur.

— Je suis désolée Draco…

Il releva les yeux vers elle, blessé, épuisé.

— Je sais que tu l’es…

Hermione sentit ses défenses s’effondrer. Elle s’avança et, sans réfléchir, l’enlaça brusquement.

Draco se figea sous le contact, mais il ne la repoussa pas.

— Je suis désolée, chuchota-t-elle contre son épaule.

Elle sentit sa respiration saccadée contre elle, sa poitrine qui se soulevait sous l’émotion.

— Ne me fais plus jamais ça, murmura-t-il.

Hermione ferma les yeux, serrant son étreinte.

— Plus jamais.

Le vent souffla autour d’eux, emportant leurs silences et leurs douleurs passées.

Et cette nuit-là, en haut de la tour d’Astronomie, Hermione et Draco retrouvèrent enfin quelque chose qu’ils croyaient perdu :

L’un l’autre.

Le moment était chargé d'une ambiance lourde. Hermione se rendait enfin compte que le choix qu’elle avait fait en acceptant cette mission dangereuse aurait pu tuer Draco et Severus, qui étaient comme sa famille. Mais surtout, elle se voulait responsable de tout cela, se reprochant d'avoir provoqué une telle situation.

Quelques jours passèrent, et Hermione retrouva enfin ses repaires, bien qu’elle ait dû faire un rapport à Dumbledore sur sa mission et sur la manière dont elle avait frôlé la mort. Ses relations avec Draco et Severus s'améliorèrent, bien que les deux hommes la surveillaient constamment, comme s'ils craignaient qu’elle ne disparaisse à nouveau.

Cependant, sa relation avec Viktor évolua positivement après qu'elle ait pris la décision de lui accorder une chance. La jeune femme se rapprocha de lui, même si aucun d'eux n’avait encore échangé un nouveau baiser. Elle appréciait de pouvoir prendre son temps avec Viktor. Et même si elle ne savait pas ce que c’était d’être amoureuse, elle savait une chose : Viktor avait raison, ils se correspondaient bien. Elle avait hâte que le samedi arrive, car elle avait promis à Viktor de lui accorder du temps rien qu’à lui.

Le samedi après-midi dans le parc de Poudlard, le soleil filtrait à travers les arbres et l'air frais de l'automne apportait une douceur agréable. Hermione et Viktor s'étaient échappés des cours pour se retrouver, loin des regards curieux et des attentes incessantes.

Ils marchaient tranquillement sur l'herbe, leurs pas résonnant doucement sur le sol, accompagnés des oiseaux chantant dans les arbres. L'atmosphère était paisible, presque magique. Viktor semblait perdu dans ses pensées, mais un sourire furtif glissa sur ses lèvres chaque fois qu'il tournait un regard vers Hermione.

— Tu sais, je pense que je pourrais m’habituer à ces moments, dit-elle, brisant le silence. C'est rare pour moi, d'avoir ce genre de tranquillité.

Viktor la regarda et haussant un sourcil, il répondit avec un léger sourire :

— C'est vrai, toi qui es toujours en train de courir après les livres ou les tâches à accomplir. Mais moi, je pourrais te faire découvrir un autre genre de paix. Peut-être sans livres. Juste de la verdure et du silence.

Elle rit doucement, un rire léger qui réchauffa son cœur. C’était agréable de se retrouver dans cet instant simple, sans les lourdeurs du monde qui les entouraient.

— Ce genre de "paix" pourrait me plaire, dit-elle en secouant la tête. Je dois avouer que j'ai un peu trop vécu dans la tourmente des livres et des sorts.

Viktor s'arrêta, un sourire malicieux se dessinant sur son visage.

— Vraiment ? Alors, comment puis-je t’aider à te détendre ? Tu sais, en dehors des livres, il y a d'autres choses à découvrir... des choses beaucoup plus amusantes.

Hermione leva un sourcil, un éclat de défi dans les yeux.

— Ah oui ? Comme quoi ?

Sans prévenir, Viktor se pencha légèrement et cueillit une poignée de feuilles mortes qui traînaient au sol. Il les jeta en l’air, les laissant tourbillonner autour d’eux. Hermione se baissa pour en saisir quelques-unes, riant quand une feuille se posa directement sur son nez.

— Oh, très drôle ! s’écria-t-elle, l’air faussement indigné, tout en soufflant la feuille qui était restée sur son visage.

Viktor éclata de rire à la voir faire, ses yeux brillants d’amusement.

— Tu vois, c’est déjà plus relaxant, non ? s’amusa-t-il.

Hermione sourit et, avec un éclat de malice, ramassa quelques autres feuilles. En un clin d'œil, elle en lança une poignée vers Viktor, le touchant sur l'épaule. Mais il réagit rapidement, esquivant et attrapant une branche à proximité. Dans un élan de jeu, il la secoua au-dessus d’elle, la pluie de feuilles tombant sur Hermione, qui se mit à rire aux éclats.

— C’est une guerre alors ? s’exclama Viktor avec un grand sourire, prêt à se défendre.

Hermione, les yeux brillants, hocha la tête.

— Oh oui, une guerre… mais prépare-toi à perdre !

Elle se jeta alors dans la mêlée, courant autour de lui pour le prendre par surprise. Viktor se mit à courir également, riant, essayant de la capturer pour lui lancer plus de feuilles. Leurs rires se mêlaient à l'air frais, créant une mélodie simple et joyeuse.

Au bout de quelques minutes, essoufflés mais heureux, ils s'arrêtèrent, leurs éclats de rire se calmant lentement. Hermione posa ses mains sur ses genoux, haletante, tandis que Viktor, debout devant elle, respirait profondément.

— Je crois que j’ai gagné, non ? dit-elle avec un sourire victorieux, mais tout de même un peu essoufflée.

Viktor la regarda, amusé, et lui tendit la main pour l’aider à se redresser.

— Peut-être, mais je pense qu'on doit faire une revanche. Je ne suis pas un mauvais perdant… du moins, pas encore, dit-il en riant.

Hermione prit sa main et se redressa avec l'aide de Viktor, toujours souriante.

— Une revanche ? Tu sais que je suis toujours prête pour une nouvelle bataille !

Viktor se pencha légèrement vers elle, une lueur espiègle dans les yeux.

— Tu sais, Hermione… tu as un rire contagieux. Il est presque aussi magique que tes sortilèges.

Elle rougit légèrement, un sourire tendre se dessinant sur ses lèvres.

— Tu n’es pas mal non plus, Krum. Et pour une fois, je ne parle pas de tes talents au Quidditch.

Ils se regardèrent un instant, leurs rires se mêlant à la tranquillité du parc, avant qu'Hermione ne se laisse tomber à côté de lui dans l'herbe, le regardant dans les yeux avec une douceur nouvelle.

— Tu es vraiment… différent de ce que j'avais imaginé, dit-elle tout bas, presque comme une confession. C’est agréable.

Viktor se tourna vers elle, sa voix douce et pleine de tendresse.

— C’est parce que tu ne m’as jamais vraiment vu avant, Hermione. Mais maintenant que tu me vois… je n’ai plus l’intention de disparaître.

Ils échangèrent un sourire complice, leur connexion renforcée par ce moment simple et sincère. Les feuilles continuaient de tomber doucement autour d’eux, et pour une fois, le monde semblait parfaitement à sa place.

Viktor se tourna complètement vers elle, ses yeux sombres remplis d'une tendresse qu'il ne cherchait plus à dissimuler. Le vent faisait voler quelques mèches de cheveux autour de son visage, mais elle ne s'en préoccupait pas. Il la regardait comme s’il la voyait pour la première fois, comme si chaque détail d’elle l'émerveillait.

Hermione, d'habitude si posée et réfléchie, se sentait toute neuve sous son regard. Un frisson léger parcourut son corps alors que, sans réfléchir, elle toucha timidement la main de Viktor qui reposait près d’elle.

Les mots semblaient inutiles, trop lourds pour décrire ce qu’ils ressentaient à cet instant précis. Ses doigts effleurèrent les siens, une caresse presque imperceptible, mais Viktor comprit tout de suite. Un sourire presque imperceptible se dessina sur ses lèvres, avant qu'il ne se penche doucement vers elle.

Hermione, les yeux légèrement écarquillés, sentit son cœur battre plus vite. Elle savait ce qui allait se passer, mais cela ne la préparait pas à la chaleur de son regard, ni à la douceur avec laquelle il s'approchait d'elle. Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage.

Ses lèvres frôlèrent doucement les siennes, d'abord timidement, comme une question silencieuse, une invitation à plus. Hermione laissa échapper un léger souffle, surprise par la tendresse du geste. Ce baiser n’était pas pressant, pas empli de passion fougueuse, mais d'une douceur infinie, comme un début, une promesse.

Viktor prit son temps, ses mains se posant délicatement sur ses épaules, comme s’il ne voulait pas briser l'instant, comme si chaque seconde comptait. Hermione ferma les yeux, se laissant emporter par ce baiser calme et rassurant.

C'était comme si le temps s'était suspendu autour d’eux, comme si tout ce qu’il y avait de plus beau dans ce monde n’était que cette chaleur partagée, cette connexion tranquille.

Quand leurs lèvres se séparèrent enfin, ils restèrent là, à quelques centimètres l’un de l’autre, le souffle encore entrecoupé, comme si le monde autour d’eux n’avait plus d’importance. Hermione sourit légèrement, ses joues teintées de rose, une tendresse infinie dans le regard qu'elle porta à Viktor.

— C’était… plus que ce à quoi je m’attendais, murmura-t-elle.

Viktor hocha doucement la tête, son sourire plus large cette fois, presque heureux d’avoir pris son temps, d’avoir laissé leur lien grandir naturellement, sans forcer quoi que ce soit.

— Avec toi, Hermione, tout est toujours plus que ce que j'avais imaginé aussi.

Ils se regardèrent en silence, les yeux pleins de cette promesse silencieuse qu'ils étaient désormais là, l'un pour l'autre. Et dans ce calme, au cœur de cet après-midi d'automne, ils savaient qu’ils venaient de partager quelque chose de précieux, d’inoubliable.

Les feuilles continuaient de tomber autour d'eux, mais leur monde était resté figé dans ce baiser, dans cette simple tendresse qui n'avait rien de précipité, juste un début.

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