Bon anniversaire Harry

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
G
Bon anniversaire Harry
Summary
1 an après la guerre, Draco croise Harry par hasard, le jour de son anniversaire.
Note
Bonjour, c'est la toute première fois ever que je post une fanfic (bon là en l'occurence c'est un OS haha) la dernière fois que j'ai osé partager ce que j'écrivais j'avais 12 ans et c'était sur skyblog haha Je n'ai aucune confiance en moi sur ça mais cette fois une amie (qui m'a corrigé en plus) m'a encourager à le poster ;;N'hésitez pas à me donner des conseils mais soyez indulgent quand même svp (être serpentard ne dispense pas d'être un peu fragile sometimes)

31 Juillet 1999

Les yeux de Draco s’ouvraient enfin, après une nuit mouvementée, une insomnie plutôt. Il avait passé tout le temps qu’il aurait dû passer à dormir à penser à lui. N’étant pas aidé par le fait qu’on était le 31 Juillet 1999. C’était le jour des 19 ans de Harry Potter. Bien entendu que c’est de lui dont il s’agissait. Ça avait toujours été lui.
Draco était obsédé par son rival depuis leur rencontre et cette fameuse poignée de main rejetée. Toutes ces années ont été tourmentées par une obsession monstrueuse envers lui, qu’il avait uniquement interprétée jusqu’ici comme de la haine (et peut-être un peu de jalousie). Il sut que c’était plus compliqué que ça en 5ème année. Quand il l’a vu entretenir une relation amoureuse avec cette Serdaigle : Cho Chang.
Le simple fait de les voir se tenir la main le rendait fou. Il avait mis du temps à accepter que ce qu’il ressentait au fond de lui était bel et bien de l’amour, et pour autant, même s'il l’acceptait de lui à lui aujourd’hui, il n’était toujours pas prêt à l’accepter oralement (même en se parlant tout seul dans le manoir) ou devant qui que ce soit. Ni même à l’écrit. Draco Malfoy amoureux de Harry Potter? On aurait dit une mauvaise blague.
Quoi qu’il en soit, la journée devait bien commencer. Qu’il eut dormi 6h, 3h, ou même seulement 30 minutes n’était pas censé y changer quoi que ce soit.

Draco vivait désormais seul dans ce manoir. Son père avait quitté le pays et sa mère était décédée pendant la guerre. En apprenant sa trahison envers le Seigneur des Ténèbres, un mangemort l’avait attaquée par derrière. Tous les remèdes, sorts, potions et plantes n’avaient rien pu y faire et Narcissa partit, laissant son fils seul pour affronter ce qu’il lui restait.

Cette journée était un peu plus particulière que les autres, car il allait voir Blaise cet après-midi sur le Chemin de Traverse.
Il n’avait pas revu Blaise depuis des mois pour tout dire, Draco n’avait jamais été spécialement démonstratif envers ses proches, même avant de perdre ses parents. Il préférait arpenter ce masque qu’il portait si bien, ce masque de personnage arrogant et cruel, ce masque qui faisait croire qu’il ne ressentait rien pour personne.
Mais dernièrement, le fait de se renfermer avait encore atteint un niveau différent. Il n’acceptait presque personne au manoir, il ne voulait voir personne. Blaise avait eu le droit de venir le voir deux fois au manoir car il s'inquiétait pour lui, mais il avait été la seule exception.

Quand l’ancien Serpentard se préparait il ne se regardait jamais dans le miroir. Plus depuis des mois. La simple vue de son reflet l’écœurait, il lui rappelait toutes les erreurs qu’il avait commises. Il s’en voulait de ne pas avoir été une meilleure personne, pour sauver sa mère, pour sauver bien plus de monde de cette guerre abominable. Et il s’en voulait de ne jamais avoir réussi à se montrer agréable envers Harry, tout ça car il préférait refouler ses sentiments.
Personne de son entourage ne savait qu’il était gay, les gens devaient s’en douter mais il ne l’avait jamais dit. Même si de toute façon, il n’avait jamais été en couple avec personne. Harry prenait bien trop de place dans sa tête pour ça. Il avait essayé quelque flirts à Poudlard, avec des filles au début par pur déni, ça n’avait absolument pas marché. Puis avec des hommes, mais ça ne marchait pas non plus. En plus, il ne voulait que des hommes bruns aux yeux verts, il lui était même arrivé plusieurs fois pendant les nuits qu’ils passaient avec certains de les appeler “Harry”. Ce qui les fit tous fuir bien entendu.

Après avoir fini de se préparer, Draco transplana au point de rendez-vous qu’il avait avec Blaise. En arrivant devant le café il discerna une expression sceptique et inquiète sur le visage de son ami.

- On dirait que t’as vu un mort-vivant, qu’est-ce qui t’arrive ?
- Non, ne t’inquiète pas, juste on va peut-être aller ... Ailleurs.

Blaise prit Draco par l’épaule pour l’amener ailleurs, ce qu’il rejeta pour aller voir ce qu’il y avait de si perturbant dans ce café. Il poussa la porte et, à peine rentré, perdit tous ses moyens. Au fond de la salle, il le voyait. Harry. Quel était ce hasard pour qu’il se retrouve dans le même café que Harry Potter. De plus il n’était pas seul, il était avec cette satanée Granger.
Blaise posa sa main sur l’épaule de Draco et le fit sortir.

- Je t’avais prévenu, on va ailleurs.
- Comment...
- Tu crois que je suis un abruti, Draco ?

Blaise eut un petit rire et l’invita à marcher avec lui le long de la ruelle.

- Tu crois que toute l’école n’a jamais vu la manière dont tu le regardais ? Tu crois que je ne peux pas voir qu’un de mes meilleurs amis est amoureux ? Tu me sous-estimes.

C’est la première fois que Draco entendait ça être dit oralement par quelqu’un. La première fois qu’il entendait quelqu’un formuler une phrase sur ses sentiments pour Harry.

- Je suppose que tu ne veux pas en parler?

Blaise lui tendait une perche, soit il la saisissait et pouvait enfin avoir une chance de se libérer de ce poids qui le rongeait depuis si longtemps. Soit il restait dans son isolement et continuait de se détruire, encore et encore. La solution sembla bizarrement assez évidente pour une fois.

- Je ... Qu’est-ce que tu veux que je te dise. Toutes les fois où j’y pense on dirait une mauvaise blague tellement c’est d’un ridicule. Le Serpentard arrogant amoureux de l’élu. Je ne l’ai jamais revu depuis la guerre, depuis le jour où il m’a sauvé de ce feudeymon dans la salle sur demande. Je ne l’avais d’ailleurs même pas remercié pour ça, je n’en ai jamais eu l’occasion.

Blaise le regarda, surpris, posa sa main sur son dos et ajouta :

- Du coup, je pense que tu peux peut-être essayer d’aller ... Lui parler. Pour l’en remercier.
- Et je lui dirais quoi au juste?!

Blaise rit et se rendit compte que, effectivement, qu’est-ce que le rival de Potter pourrait bien lui dire après 1 an, sans l’avoir revu depuis la fin de la guerre. Il opta pour un conseil basique :

- Tu peux commencer par... être gentil.
- Je n’ai jamais réussi à être gentil avec lui.

Ou plutôt il n’avait jamais réussi à faire autre chose que camoufler son amour par des remarques cyniques.

- Il y a un début à tout.

Son ami lui proposa de l’accompagner, mais il s’agaça, il n’avait pas 5 ans il pouvait quand même aller voir Harry sans paniquer. Il l'espérait en tout cas.
Draco franchit de nouveau la porte du café avec, cette fois, la respiration qui se bloquait, les mains moites et le stress qui montait de plus en plus.
Il ne s’était pas retrouvé face à lui depuis des lustres. Son cœur battait de plus en plus fort à chaque pas qu’il faisait en sa direction.
“Tout va bien se passer, il n'y aura aucune différence avec quand on était à Poudlard” se disait-il.
Mais bien sûr qu’il y aurait une différence. Harry arrêta soudain sa conversation avec Hermione, surpris de voir Draco et surtout de le voir se rapprocher.

- Malfoy.
- ... Potter.

Harry le regardait avec un sourire aux lèvres, aucun des deux n’avait réellement changé. Ils se revoyaient juste, enfin sans toutes ces égratignures et ces cernes énormes (du moins pour Harry) qu’ils avaient pendant la guerre.

- Je ... Je ne t’ai jamais remercié pour m’avoir aidé l’an dernier dans la Salle sur Demande, alors...

Harry regarda Hermione, qui lui fit un signe de la tête et partit à l’extérieur. Malfoy la regarda partir et tendit le bras vers elle.

- Oh, mais tu peux rester, Granger, je-
- Elle avait quelque chose à faire, ne t’inquiète pas.

Harry décala la chaise sur laquelle Hermione s’était assise pour faire comprendre à Draco qu’il pouvait venir s'asseoir à côté de lui. Il osait à peine le regarder dans les yeux, pourquoi il n’arrivait plus à se comporter avec lui comme il le faisait à Poudlard? Il n’arrivait plus à l’insulter ou à entretenir cette rivalité stupide qui lui permettait de pouvoir parler à Harry à chaque fois qu’il le croisait. Il alla finalement s’asseoir sur cette chaise mais n’osait toujours pas regarder l’homme qu’il aimait dans les yeux.

- J’ai appris pour ta mère il y a peu de temps, Malfoy. Je me doute que tu ne veux pas en parler, mais je suis sincèrement navré. Je ne sais pas si tu le sais, si elle a eu le temps de te le dire... Mais ta mère m’a sauvé la vie. C’est grâce à elle que nous avons pu gagner cette guerre.
- Si, elle ... Elle a eu l’occasion de me le dire. C’est pour ça qu’elle s’est faite attaquer d’ailleurs. Un.. Un mangemort n’a pas supporter la trahison de ma mère et l’a attaquée dans son dos, j’ai essayé de la guérir ... de la ramener, mais rien à faire.

Harry le regardait avec une douceur et une empathie incroyables, digne du sauveur du monde des sorciers après tout.

- Tu habites toujours au manoir? Tu n’es pas tout seul là bas au moins?

Il réfléchit quelques secondes. Devait-il lui dire la vérité, ou devait-il la rendre un peu moins glauque qu’elle ne l’était ? Ou est-ce qu’il devait l'envoyer balader comme il le faisait si bien avant ?
Il finit par choisir la première option en sentant le regard insistant de Harry.

- Si, je suis seul au manoir depuis le décès de ma mère. Qui voudrait venir habiter avec moi? Personne n’a envie de passer du temps avec moi ... et encore moins là-bas.

Il ne savait pas pourquoi il arrivait aussi facilement à s’ouvrir face à Harry. Il ne parlait plus à personne depuis des mois, et à peine le retrouvait-il qu’il arrivait à se confier à lui sans la moindre difficulté.

- Moi ça ne me dérange pas. Je peux passer te voir de temps en temps... Si ça te dit.

Draco écarquilla les yeux et finit enfin par tourner la tête pour regarder Harry et chercher le moindre signe d’humour ou de moquerie. Il n’y en avait pas.
Il ne savait absolument pas quoi lui répondre, Harry sourit et répondit “je prend ça pour un oui”.
Draco se secoua la tête, passa sa main dans ses cheveux et acquiesça de la tête.

- Je dois rejoindre Hermione, elle a encore des achats à faire pour le mariage...

Le visage de Draco devint blanc instantanément, il espérait avoir mal compris. Harry rit du malentendu et ajouta en se levant :

- Non, non, son mariage avec Ron, pas avec moi! Hermione est comme ma sœur, je n’aurais jamais pu ... Bref. A bientôt, Malfoy.

Potter commença à partir et Draco se dit qu’il fallait quand même qu’il lui dise :

- Au fait, bon anniversaire Harry.

Bordel, il n'aurait jamais dû dire ça. Il n’avait jamais eu le moindre mot gentil à son égard avant aujourd’hui, à quel moment était-il censé se souvenir de sa date d’anniversaire, c’était ridicule. De plus, Harry ne bougeait même pas, il restait planté là, dos à lui, sans rien dire. Draco avait l’impression que son cœur allait exploser tellement il cognait fort dans sa poitrine. Puis, sans même se retourner, Harry lui répondit:

- Je ne pensais même pas que tu te souvenais que c’était aujourd’hui... Merci.

Juste avant son merci, Harry se retourna face à lui pour le regarder. Pour autant, dès que ses yeux se posèrent sur lui, il baissa immédiatement la tête et espèra un miracle pour disparaître très vite.

- Hermione et Ron m’ont organisé une fête ce soir ... Tu veux te joindre à nous?

C’était l’occasion inespéré pour Draco, passer une soirée loin du manoir, loin de ses démons, et avoir enfin une chance de pouvoir parler à Harry, de pouvoir passer du temps avec lui. Mais était-il réellement prêt à affronter la vie, en dehors du manoir? Il n’en avait aucune idée.

- Je... C’est très gentil à toi, mais je pense que Weasley ne serait pas très content de me voir. Et je ne vois pas grand monde depuis... Tu sais. Alors je pense que je me suis habitué à rester seul.
- C’est mon anniversaire, Ron l’acceptera. Il fera peut-être une sale tête sur le coup et ça lui passera, comme d’habitude. Et justement, viens avec moi ça te ferait du bien, tu penses pas?
- Je l'amènerai, dit une voix que Draco connaissait bien.

C’était bien sûr Blaise qui venait de les rejoindre, sûrement pour voir s' il avait survécu à une interaction avec Saint-Potter. Le blond lui lança un regard agacé car il n’était pas sûr du tout d’être capable d’y aller, ni qu’il aurait sa place là bas.

- Oh, salut, Blaise! Merci, tu peux venir aussi si tu veux, bien entendu. C’est au 12 Square Grimaud. Bon, il faut que je me dépêche ou Hermione va me tuer, à ce soir!

Harry courut vers la sorti, probablement pour ne pas se faire passer un savon par sa meilleure amie, puis Blaise regarda Draco avec un sourire en coin.

- Ne me remercie pas.
- Oh ça ne risque pas. Je te déteste.

• • •

L’arrivée de Draco à la fête avait créé de nombreux chuchotements tous aussi agaçants les uns que les autres, il avait entendu des “harceleur”, “mangemort”, “fou”. Ron avait prit Harry sur le côté, sûrement pour lui demander si il avait toute sa tête d’avoir invité son ancien ennemi à sa fête d’anniversaire. En arrivant, Draco se sentit très vite .. Submergé. Avec cet isolement, il avait fini par développer une sorte d’agoraphobie, il n’arrivait plus à se sentir à l’aise en présence de plusieurs personnes, il n’en avait plus l’habitude. Blaise étant en train de parler avec Dean et Seamus dans le fond de la pièce, Draco préféra aller s’asseoir sur le canapé dans le fond du salon.
Il regardait Harry, qui parlait, riait avec tous ses proches qui avaient été conviés. Toutes ces personnes ou presque avaient, comme lui, participé à la guerre l’an dernier. Pour autant , toutes ces personnes, aussi jeunes soient-elles, avaient fait les bons choix.
Elles avaient combattu du bon côté, et aujourd’hui elles vivaient leurs vies, voyaient des gens, riaient, souriaient et parlaient. Draco refusait de voir qui que ce soit à l’exception de Blaise qui, avec de la chance, avait eu le droit de venir 2 fois au manoir. Il n’avait pas souvenir de la dernière fois que son visage avait eu une expression joyeuse, ou amusée. Bien entendu, la dernière fois, ça devait concerner ce putain de sauveur, quand ils étaient à Poudlard. Il était perdu dans ses pensées quand il sentit quelqu’un s’asseoir à côté de lui, une femme qu’il n’avait jamais vu mais qui ressemblait étrangement à sa tante Bellatrix, décédée l’an dernier comme la plupart des mangemorts.

- C’est drôle de se rencontrer à l’anniversaire de Harry, tu ne trouves pas?

Draco la regarda longuement et finit par comprendre. Qui donc pouvait vouloir faire sa connaissance, qui était invitée à l’anniversaire de Harry, et qui ressemblait à ce point à Bellatrix? Andromeda.

- Je pense que tu as dû entendre parler de moi, pas d’une bonne manière, c’est bien pour ça qu’on a jamais pu se voir avant aujourd’hui. Je suis allée aux funérailles de mes deux soeurs mais Harry avait insisté pour que je prenne sa cape, au cas ou. J’ai lu que ton père avait fui ... J’espère au moins que tu n’es pas seul dans cet affreux manoir ?
- Si. Mais je pense que je finis par m’y habituer après 1 an...

Andromeda sembla horrifiée par la réponse de son neveu.

- Certainement pas. Tu n’as pas à t’habituer à vivre seul dans un endroit pareil. Harry m’avait dit que c’était devenu le repère des mangemorts et que Tu-sais-qui y avait vécu en plus... Tu ne dois pas avoir de bons souvenirs là bas.
- Je... Effectivement, pas vraiment. Mais je n’ai nulle part d’autre où aller, nulle part où je me sente .. à ma place. Et je n’ai plus personne. C’est peut-être pour ça que je reste au manoir. Parce que ma place est dans un endroit comme ça.
- Tu ne peux pas rester tout seul, mon garçon, tu vas finir par sombrer.

Et si c’était déjà le cas? Et s'il était déjà trop tard pour lui après tout?
Elle hésita quelque seconde puis se leva, et s’accroupit face à Draco.

- Tu viendras à la maison de temps en temps à partir de maintenant d’accord? Mon petit fils Teddy va t’adorer.

Le Serpentard n’osait même pas la regarder dans les yeux, comment pouvait-elle être aussi gentille au bout de seulement quelques secondes passées à ses côtés? Elle ne le connaissait même pas?

- Je.. Je ne suis pas sûr de me sentir à ma place chez vous, je-
- Tu as ta place chez nous. Toi comme moi, nous n’avons plus beaucoup de famille depuis cette guerre, certains sont morts, d’autres ont choisi... D’autres chemins. J’espère vraiment que tu viendras nous voir avec Teddy, ça me ferait plaisir d’apprendre à te connaître, et de t’aider.

Elle mit sa main sur la sienne et attenda que Draco relève les yeux pour la regarder. Elle lui sourit gentiment, alla s’asseoir de nouveau à ses côtés et lui chuchota :

- Mais avant tout, je pense que tu devrais aller lui parler.

Andromeda jeta son regard sur Harry qui riait avec Ron en buvant sa bière au fond.

- Hein? De quoi est-ce que vous...
- On ne se connaît pas depuis bien longtemps mais je connais ce genre de regard.

C’était donc si évident que ça. Elle avait raison, il fallait qu’il aille lui parler. Mais comment aborder le sujet? Ce n’était pas comme s'il pouvait se déclarer à lui comme ça? Harry était très surement hétéro, de plus, ils se détestaient, ensuite c'était un ancien mangemort, et surtout, c’était impossible que Harry l’aime, lui porte le moindre intérêt. Pourquoi qui que ce soit lui porterait de l’interet? Il a la marque des ténèbres gravée à jamais dans son bras, des cicatrices sur tout son corps, dont une dont Harry était responsable, il était à la limite de l’anorexie car manger n’était clairement pas une chose qu’il prenait du plaisir à faire dernièrement. Personne ne pourrait le désirer, le vouloir, ou le regarder avec un autre regard que du profond dégoût.
Pourtant, quelques secondes plus tard, Harry croisa son regard, sourit et avança vers lui et sa tante.

- Oh tu as enfin rencontré Draco !
- Oui, pour mon plus grand plaisir.
- J’avoue avoir secrètement espérer que vous vous parliez ce soir, alors je suis vraiment heureux que ça ait fini par arriver !

Harry chercha a accrocher le regard de Draco, sans grand succès. Il regarda donc sa tante et inventa une excuse basique.

- Meda, au fait, Teddy te demande. J’ai absolument rien compris à ce qu’il veut, t’as plus l’habitude que moi.
- Bien entendu. A bientôt, Draco, n’oublie pas ce que je t’ai dis, tu as ta place chez nous.

Andromeda se leva et partit.
Harry lui, sourit de nouveau à Draco et lui tendit la main.

- J’ai quelque chose pour toi viens.

Draco resta quelques secondes à regarder sa main bêtement, il n’allait pas la refuser mais l’accepter serait étrange également. Il décida donc de ne faire aucun des deux, il se leva pour le suivre mais sans lui prendre la main pour autant. Harry sourit de sa timidité et le suivit dehors.

- Tu as du mal à parler aux gens, n’est-ce pas ? Ton isolement de ces derniers mois n’a pas dû aider.
- Mèle-toi de ce qui te regarde, Potter.
- Ne joue pas à ce jeu là avec moi. On a plus 11 ans.

Draco ne sut pas quoi lui répondre et préféra tourner son regard sur le sol pour ne pas affronter le sourire en coin de Potter. Pour autant ,il l’entendait fouiller dans un sac, puis il le sentit lui tendre quelque chose. Il releva son regard et vit sa baguette. Celle que Harry lui avait arrachée des mains au Manoir Malfoy il y a plus d’un an maintenant. Il ne sut même pas comment réagir, il tendit sa main pour la récuperer et la regarda longuement. Harry l’avait gardée.

- Tu l’as gardée...
- Bien sûr. J’attendais de te recroiser pour te la rendre. Tu avais pu récuperer une autre baguette?
- J’avais... J’avais celle qui appartenait à ma mère.
- Et ça allait?
- Pas vraiment...

Harry eu un regard compatissant envers lui et passa sa main sur son épaule comme pour.. Le consoler? Draco sursauta et par pure panique se décala à peine. Il était trop angoissé pour juste ... Profiter de ce moment qu’il avait avec lui.

- Mais ça va aller mieux maintenant. Tu peux l’essayer maintenant même! Tu peux faire, hmm... Ton patronus? Tu es doué, tu sais sûrement le faire.

La facilité avec laquelle Harry lui demanda de créer un patronus comme si c’était un sort de première année le fit rire.

- On s’appelle pas tous Harry Potter, tu sais. On a pas tous eu des cours particulier avec Lupin pour apprendre à produire son patronus à 13 ans.

“oh” fut la seule réponse que Harry lui donna sur le moment. Il se sentit bête, d’avoir paru rabaissant envers Draco. Puis une idée lui traversa l’esprit:

- Tu prendras des cours particuliers avec moi alors.
- Raconte pas de bêtise.
- C’était pas une question. Je viens te voir au manoir demain.

• • •

Draco était si stressé d’accueillir Harry au manoir. La dernière fois qu’il était venu, il avait été enfermé dans un cachot du manoir avec Hermione et Ron. Quand il entendit frapper à la porte son coeur loupa un battement, tout allait très bien se passer. Il n’y avait aucune raison que ce ne soit pas le cas. Bien sûr que si il y avait des raisons, il y en avait des centaines, des milliers. Mais essayons de ne pas trop y penser. Quand il ouvrit la porte, il trouva Harry encore plus beau que la veille. Même si, il est vrai qu’il le trouvait de plus en plus beau à chaque fois qu’il le voyait. Il le fit entrer et se rendit compte que le manoir était vide, il n’y avait quasiment rien. Il ne pouvait même pas lui proposer de manger quelque chose, pourquoi il n’y avait pas refléchit avant bon sang.

- Je suis désolé, je n’ai rien ici pour-
- Je ne suis pas venu pour le manoir, Draco, je suis venu pour toi.

Harry posa une main sur sa joue et releva le visage de Draco pour qu’il puisse le regarder. Le blond perdait totalement ses moyens, Harry ne l’avait jamais touché comme ça, qu’est-ce qu’il lui arrive. Harry sourit.

- Allez, viens, je crois que tu as un cours particulier aujourd’hui, et ton prof va être en colère si tu es en retard.

Draco rit et suivit Harry à l’extérieur du manoir (c’était largement plus accueillant que le salon noir et poussiéreux).

- Il faut que tu penses à ton plus beau souvenir, celui qui te rend le plus heureux.
- Je n’en ai pas.
- Tu as forcément quelque chose qui te rend heureux, ou qui t’as rendu heureux à un moment donné. Ou pas forcément un moment mais quelque chose, quelqu’un. J’avais pensé à mes parents la première fois que j’ai lancé ce sort.

Ses parents? C’est plutôt une bonne idée. Ou du moins sa mère. C’est ça, il allait penser à sa mère, ça devait pouvoir fonctionner. Il pensait à tous les moments où elle l’avait pris dans ses bras, aux milliers de colis de friandises qu’il recevait de sa part en première année, aux derniers moments passés avec elle.

- C’est bon.
- Vas-y.

Il souffla un grand coup et tenta une première fois “Expecto Patronum”, des petites étincelles sortirent ... mais rien de plus.

- Je te l’avais dis, c’est inutile.
- Tu crois qu'on peut y arriver du premier coup ? Re-essaye, jusqu’à ce que tu y arrives. Pense vraiment fort à ce... A ta pensée.

Il re-essaya une fois, deux fois, trois fois et finit par s’agacer. Il n’y arriverait pas, c’était perdu d’avance, il lui fallait un souvenir heureux, qu’est-ce qui dans ce monde le rendait heur… Mais bien sûr. Il prit la décision de changer de personne. Il n’imagina plus sa mère, mais Harry. Il revit passer tous les scénarios niais dont il rêvait quand il était étudiant à Poudlard. Harry qui venait le voir à la tour d’astronomie ou dans les toilettes de Mimi Geignarde et qui au lieu de l’attaquer se contentait de venir le prendre dans ses bras, de le rassurer, de lui dire qu’il l’aimait. Et plus précisément il pensa à ces derniers jours, Harry qui lui souriait hier soir, Harry qui lui avait touché la joue tout à l’heure, Harry qui était venu le voir aujourd’hui ... Il se concentra dessus comme son professeur lui expliquait, ouvrit les yeux et prononca à nouveau “Expecto Patronum”.
Draco n’en croyait pas ses yeux, il voyait un filet lumineux sortir de sa baguette, puis un animal se former doucement, un animal lumineux qui volait à travers le jardin du manoir Malfoy. Il pensait que ce serait un dragon, ou même un furet (ça l’aurait fait drôlement chier mais c’était possible) mais absolument pas. C’était grand, élancé, avec des bois.
Son patronus avait prit la forme de celui de Harry, un cerf.
Bien entendu que son patronus avait la même forme que le sien. Après tout, tout est basé sur lui, chacune de ses pensées lui sont dédiées depuis des mois, des années.
Harry resta bouche-bée devant la scène, probablement aussi surpris de sa réussite que de la forme qu’elle avait prise. Il le regarda avec ce fameux sourire en coin qui avait toujours eu le don de rendre Draco complètement fou. Harry se rapprocha, pas après pas, et chaque pas fit reculer Draco davantage. Il avança un peu plus rapidement, mis sa main dans le dos de Draco et le rapprocha de lui.

- Tu n’iras nulle part. Plus maintenant.

Il tenta de soutenir son regard, en vain. Il préféra fermer les yeux pour être sûr de ne pas fondre en larmes contre lui.

- Déjà, tu es bien plus doué que ce que tu penses, même si j’avoue ne jamais en avoir douté. Deuxièmement, je ne sais pas ce qu’était ton souvenir, ou ce a quoi tu as pensé, bien que j’en ai une petite idée, mais je vais te dire à quoi moi je pense, pour produire un patronus.

Il posa de nouveau sa main sur sa joue, ce qui procura à Draco un immense frisson.

- J’ai pensé à nous, exactement comme nous le sommes maintenant, mais avec ton visage beaucoup plus proche du mien, tes lèvres contre les miennes, et une alliance à ta main gauche.

Ayant les yeux fermés, Draco n’était même pas sûr que ce qui se passait était bien réel, cependant les larmes coulèrent toute seule. Il n’eut pas le temps de rouvrir les yeux que Harry prit l’initiative de réaliser une partie de cette pensée dont il lui avait parlé, en collant ses lèvres contre les siennes.
Il avait passé des jours entiers, des mois, des années, à imaginer la sensation que c’était d’embrasser l’homme qu’il aimait, mais ce n’était rien comparé à ce qu’il ressentait à l’heure actuelle. Il l’aimait ? Probablement. Il avait parlé d’alliance dans sa pensée, ça devait bien vouloir dire qu’il l’aimait.
Draco arrêta enfin de résister et prit le visage de Harry entre ses mains pour accentuer leur baiser, il le sentait sourire contre lui, ce qui le rendait encore plus heureux.
Il finit par s’éloigner à peine, pour une fois il se sentait capable d’affronter ses yeux verts. Il voulait le regarder, lui dire rien qu’à travers ses yeux, à quel point il l’aimait. Harry lui caressa la joue, se rapprocha un peu plus et lui chuchota, juste avant de l’embrasser à nouveau :

- Je t’aime.