Jour 9 - La Première Épreuve : Françoise Dupont

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L’arène était étonnamment grande. Elle était circulaire avec l’entrée des champions d’un coté et le dragon sur son trésor en face.

Le sol rocailleux et irrégulier. Il était de temps en temps fendu par des crevasses profondes pouvant faire de bonnes planques ou d’incroyable pièges mortels. Le reste du relief, entre rocailles accidentées et blocs de pierres plus grands que Françoise, offrait également de sympathiques opportunités.

Mais même si Françoise était douée en course à pieds et en courses d’obstacles, son adversaire était un PUTAIN de DRAGON !

Un Norvégien à crêtes très exactement. Des dents effilées comme des lames de rasoirs, des griffes comme des épées et d’épaisses plaques renforcées le long de l’échine. Ce dragon était un foutu tank qui bouffait des baleines.

Françoise allait crever.

Plongeant derrière un bloc de pierre, la seconde championne de Beauxbatons dégaina sa baguette. C’était la seule chose que les champions pouvaient apporter avec eux. Et c’était normalement la seule chose dont Françoise avait besoin.

Normalement.

Si David avait fait son boulot.

Ce qu’il faisait toujours.

Normalement.

Oh putain, elle allait crever !

« Aperire ad alibi » annonça Françoise en formant des cercles avec la pointe de sa baguette.

L’air crépita et se déchira laissant apparaître un trou noir d’un demi-mètre de diamètre bordé d’étincelles bleuâtres. Françoise y plongea la main et sourit. David avait fait son job.

Françoise était extrêmement sportive depuis sa plus tendre enfance. Elle faisait de l’aviron et du ski, avait passé plusieurs ceintures en judo et depuis son entrée à Beauxbatons s’était mise à l’escrime. En plus de cela, elle pratiquait la course régulièrement, que ce soit le trail ou le sprint. Ses aptitudes physiques et sa capacité à penser hors du cadre étaient ses principaux atouts. Mais face à un putain de dragon…

Lorsque Françoise surgit de derrière son rocher, elle était habillée d’une tenue ignifuge « empruntée » aux pompiers de Framboisy par David. Gants, veste et pantalons anti-feu. Elle avait même le casque !

(La version d’elle même qui avait 5 ans et qui était toujours dans un coin de sa tête hurlait de plaisir).

A son bras gauche elle avait un bouclier, copie quasi conforme des boucliers antiémeute, qu’elle avait gravé de runes nordiques afin de le rendre aussi résistant aux flammes que possible. Dans sa main droite, elle avait récupéré une lance en acier gobelin dont la pointe en céramique devait résister aux très hautes températures.

Normalement.

Si elle et Fleur-de-Lys avaient bien fait leur travail.

Ce qu’elles faisaient toujours.

Normalement.

Bordel de merde, elle était tarée !

Malgré ses airs de Saint Georges des temps modernes, Françoise était terrifiée. Le Norvégien à Crêtes l’avait repérée. Ses grands yeux étrangement argentés alors que son espèces avait habituellement des iris noirs ou mordorés semblaient analyser Françoise. La créature battit des ailes, soulevant un épais nuage de poussières.

Heureusement que la chaîne retenant le dragon était épaisse et solide.

Du moins Françoise l’espérait sérieusement.

Et si la chaîne lâchait ?!

Françoise secoua la tête. Elle était avec une foutue tenue ignifuge avec une lance et un bouclier face à un dragon. Ce n’était pas le moment de flancher.

« Qui furatur non sperat mori » cria Françoise avant de se mettre à courir.

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« C’était débile d’y aller de manière aussi frontale. »

Couchée au fond de son lit d’Infirmerie Françoise tira la langue à sa meilleure amie.

« Tu aurais pu te faire tuer. »

« Sans blague » rétorqua la championne alors que Fleur-de-Lys la fusillait de ses grands yeux noirs de biche.

Françoise soupira. Elle détestait quand son amie lui faisait la gueule.

« Ca a marché. »

« Tu as de la chance que le dragon ne t’ai aspergée de feu qu’une seule fois. Un peu plus et le bouclier aurait lâché. »

Françoise n’avait rien à dire à cette analyse.

C’était vrai.

Lorsqu’elle avait couru vers le Dragon, celui-ci avait lâché une longue gerbe de flammes dorées. Françoise s’était cachée derrière son bouclier, la chaleur était présente mais ni blessante, ni incommodante grâce à sa tenue. Mais elle savait qu’elle avait peu de temps. Les uniformes pompiers résistaient à la chaleur et aux flammes, mais pas au feu nourri d’un dragon adulte !

Françoise ne savait pas comment elle était parvenue jusqu’au trésor ou même comment elle était parvenue à récupérer l’œuf. Il lui semblait qu’à un moment elle avait jeté son bouclier sur la créature, et qu’à un autre elle le maintenait à distance à l’aide de sa lance.

Son cerveau était à moitié fri par l’adrénaline. Les souvenirs malgré qu’ils datent de moins d’une heure étaient flous.

Françoise savait que sa lance avait été brisée par la mâchoire du dragon. Elle savait qu’elle avait sauté dans tous les sens comme un cabri pour échapper aux flammes. Et elle savait qu’elle avait été projeté contre le mur de l’arène par la queue du dragon quelques pas à peine avant qu’elle sorte de sa zone d’influence.

C’était d’ailleurs à cause de ce choc qu’elle était à l’Infirmerie. Quatre cotes cassées et trois fêlées. Elle avait de la chance qu’aucune n’aient percé les poumons. Heureusement qu’avec un peu de pousse-os (Cette potion était dégueulasse), elle serait sur pieds dans deux heures maximum.

« Hey, Lily Fleur, viens là. » murmura Françoise.

La sang-pur aux longs cheveux blonds s’assit aux cotés de la championne sans se départir de sa mine boudeuse.

Françoise tira doucement une mèche dorée.

« Tu as raison. J’ai eu de la chance. Je suis passée à travers les flammes, les crocs et les griffes. J’ai parfois eu l’impression que le dragon jouait avec moi et qu’il m’a laissé partir avec l’œuf. J’ai eu de la chance. Mais ce pari, mon pari, il a payé. J’ai l’œuf. »

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Françoise Dupont : Héroïne de la série « Fantômette » de la Bibliothèque rose.

Celle qui va te voler espère ne pas mourir : Qui furatur non sperat mori

N’hésitez pas à me donner des noms de personnages sur lesquels vous voulez que j’écrive un chapitre !