
Chapter 1
30 octobre 2008,
Cher Bruce,
Si tu reçois cette missive, cela voudrait dire que je ne suis plus en vie. Je ne sais pas si tu te souviens d’un soir à Londres, il y a plus ou moins vingt-quatre mois ; nous nous sommes rencontrés lors d’une soirée caritative, nous avons ensuite passé la nuit ensemble. De cette nuit est né un fils, ton fils, Harrison Jameson Potter, il aura quinze mois demain. Il porte le nom de mon mari Jameson Potter. Si cette lettre te parvient alors il est également décédé en même temps que moi.
Il faut que tu ailles chercher Harrison le plus vite possible. Je t’en supplie. Je sais que tu vas avoir du mal avec ce que je te raconte mais crois moi. Il est en danger et je ne peux laisser Harrison être aux mains de ma sœur, au 4 Privet Drive, Surrey en Angleterre. Nous avons rédigé des testaments mais nous pensons qu’ils seront scellés pour de mauvaises, de réelles mauvaises raisons. L’homme qui est -sera- à l’origine de notre mort l’aura placé là.
Je ne peux t’en dire plus. Cela serait te mettre en danger, et je ne peux m’y soumettre. Je souhaiterais simplement que tu prennes soin de notre fils et l’élève comme le garçon qu’il doit être, j’aimerai qu’il grandisse entouré d’amour. Je sais que je t’en demande trop et que peut-être tu ne t’en occuperas pas mais ce que j’ai vu dans les médias et ce que je sais de notre soirée montrent que tu es un homme bon, généreux et honnête. Tu as pris sous ton aile trois magnifiques garçons et un magnifique fils. Je suis désolée de ne pas t’avoir dit que j’attendais ton enfant avant cet instant. J’ai paniqué au moment de ma grossesse et te voir dans les tabloïds avec tes autres enfants m’a fait prendre conscience que tu ne pouvais pas t’occuper d’un cinquième. Mais aujourd’hui, je n’ai plus le choix ... Les gobelins t’aideront, ils auront nos documents et bien plus.
Ce que tu dois comprendre c’est que j’ai beaucoup apprécié nos conversations et la nuit passé ensemble. Bien que notre fils porte le nom de mon mari, je te laisse le choix de son nom de famille. Actuellement, il te ressemble énormément, il a tes cheveux noir de jais et tes pommettes.
En espérant qu’un jour tu puisses me pardonner, donne tout mon amour à notre fils.
Lily Evans
Bruce reposa la lettre sur son bureau et regarda dans le vide durant plusieurs minutes. Il avait un fils. Un autre fils. Issu d’une nuit avec une personne dont ses souvenirs n’étaient que leurs conversations, ses cheveux rouges, ses yeux verts et la nuit passée ensemble.
La lettre était arrivée ce matin et il ne savait pas quoi faire. Harrison avait quinze mois. Lily avait caché son fils pendant vingt-quatre mois. Elle était morte, ainsi que son mari. Quelqu’un était à l’origine de leur mort. Quand cela s’était-il produit ? Il fallait qu’il sache, il devait savoir quand son fils était né. S'il était toujours chez cette personne, la sœur de Lily.
Il passa sa nuit à rechercher des informations sur elle, sur son mari, et sur son fils. Mais à part trouver un avis de décès pour Lily et James datant d’un mois avec comme cause une explosion de gaz, il ne trouva rien. Pas d’informations sur elle à partir de ses onze ans et aucune information sur son mari. C’était tellement étrange. Il trouva néanmoins un acte de naissance pour Harrison Jameson Potter, né le trente-et-un juillet deux mille sept. Il avait seize mois depuis la veille.
***
Le matin suivant, il retrouva Alfred, Tim et Damian pour le petit-déjeuner. Jason était chez un de ses amis pour un dossier de son école. Il devait le leur annoncer. Surtout qu’il devait aller en Angleterre pendant quelques jours pour les papiers et trouver son fils. Il avait pris sa décision. Il ne pouvait le laisser chez cette femme si même sa propre sœur ne le souhaitait pas.
Même s’il savait que ce serait dur, il ne pouvait pas laisser son propre fils à d’autres personnes. Le fait d’avoir élevé Richard après le meurtre de ses parents, d’avoir pris Jason, de s’occuper de Tim et de prendre la relève pour élever Damian lui avait fait comprendre qu’il ne pouvait laisser aucun enfant chez une personne qui ne le méritait pas.
- Je dois partir en Angleterre pour quelques jours. Je vais demander à Dick de venir aider Gotham dès qu’il le pourra.
- Maître Bruce ? Cela aurait-il un rapport avec la lettre que vous avez reçue hier ?
- Oui. Il s’interrompit juste après.
- Bruce ? L’interrogea Tim.
- Je … J’ai un fils. Un autre fils.
- … Il va venir ici, n’est-ce pas ? Demanda Damian.
- Oui. C’est un orphelin, sa mère est morte, son père adoptif aussi. Je dois aller le chercher.
- Pourquoi ? Ne peut-il pas s’occuper de lui tout seul ? Sûrement n’est-il pas tout seul aussi !
- Damian … Je sais que cela est très dur pour toi.
- Absolument pas ! Tu vas juste adopter encore une autre personne. On ne te suffit déjà plus ?
- Ce n’est pas ça ! Il n’a personne sur qui compter, je ne peux pas le laisser seul.
- Très bien, soit ! Prends-le ! Mais ne me demande pas de faire un effort.
- Le petit-déjeuner ne va pas se manger tout seul Maître Bruce, Maître Damian.
Tim ne parlait pas et observait plutôt. Il s’interrogeait aussi sur cette personne que Bruce allait ramener. Il commençait déjà à préparer des plans pour leur vie future quand il réalisa qu’il manquait une information capitale.
- Bruce ?
- Oui Tim ?
- Il a quel âge ? Et comment s’appelle-t-il ?
- Harrison Jameson Potter a actuellement seize mois.
Bruce avait déjà préparé ses affaires et pris ses dispositions pour l’adoption. Alfred allait préparer une chambre pour un enfant en bas âge et son avion partait le lendemain matin. Actuellement, il passait en revu le peu d'informations qu’il avait trouvé sur la famille de Pétunia Dursley née Evans. Mis à part le fait qu’elle et son mari habitait Surrey et qu’elle ne travaillait pas, il n’y avait pas grand chose. Malheureusement, il fallait attendre le surlendemain pour en savoir plus. Il décida de passer sa soirée en tant que Batman pour la dernière fois avant quelques jours.
***
En arrivant à Londres, Bruce s’installa dans sa chambre d’hôtel pour communiquer avec sa famille et savoir si tout se passait bien. Loin de lui l’idée qu’ils ne pouvaient se débrouiller seuls mais il préférait en être sûr. Après la mort de Jason et sa résurrection, il était devenu encore plus paranoïaque quant à la sécurité de ses enfants. Il décida d’écourter sa journée et alla se coucher pour affronter la journée du lendemain.
***
Devant la maison des Dursley, Bruce observa son environnement. De jolies maisons, toutes les mêmes, des petits jardins à l’arrière de celles-ci, de beaux pavés de fleurs. Rien ne sortait de l’ordinaire. Tout était également silencieux. Pourtant, en y regardant de plus près, il pouvait entrevoir des rideaux bouger. On surveillait ses voisins dans ce quartier. Rien de plus normal. Il sortit de sa voiture et s‘approcha de la maison. Une fois sur place, il sonna.
Il entendit des bruits de talons et la porte s’ouvrit sur une femme portant un enfant déjà arrondi.
- Oui ? Sachez que si c’est pour de la publicité, vous pouvez repartir. Je n’ai pas que ça à faire.
- Êtes-vous Madame Dursley Pétunia ?
- En effet, et vous êtes … ?
- Bruce Wayne. Pourrait-on entrer ? Ce que j’ai à dire ne regarde pas vos voisins.
A ces mots, Petunia regarda par-dessus son épaule et vit ses voisines regarder par leur fenêtre. Elle décida donc de le laisser rentrer. Elle avait bien entendu reconnu le nom et pensait qu’il voulait parler d’affaires. Vernon ne devrait pas tarder à rentrer de son travail, il pourrait parler business avec lui. Et elle, elle aurait de nouvelles conversations avec ses voisines, de quoi les rendre jalouses.
- Mon mari rentrera d’ici une trentaine de minutes. Je peux vous faire un thé, un café en attendant ?
- Bien volontiers. Un thé s’il vous plaît.
Bruce observa le salon, les cadres contenant les photos de trois personnes et les jouets à terre. La moitié d’entre eux étaient cassés et on pouvait voir qu’ils n’étaient destinés qu’à une seule personne. Si vous regardez attentivement, vous pourriez penser qu’il n’y a qu’un seul enfant ici. Or il savait que c’était faux, il y en avait deux. Où était Harrison ?
- Merci. Dit-il. Je ne peux m’empêcher de voir que vous avez un fils.
- Oh, oui ! Dudley est notre seul enfant. Il est déjà parfait et sait déjà ce qu’il veut ! Il deviendra comme son père !
- Hn. Cependant, je sais de source sûre que vous avez recueilli un autre enfant. De l’âge de votre fils.
- … Qui ? Voyons, ne venez pas dire des bêtises. Pourquoi tout devait se compliquer. Elle savait dorénavant qu’il n’était pas là pour parler affaires.
- Harrison Jameson Potter.
- ...
- Le fils de votre défunte sœur qui est décédée avec son mari le mois dernier.
- Pourquoi cela vous intéresserait-il ? Ma sœur n’était qu’une putain et elle et son mari sont morts dans un accident de voiture alors qu’ils étaient pleins comme tout !
- C’est là que votre version est fausse. Ils sont morts lors d’une explosion de gaz et Harrison est le seul survivant. Il a été placé dans votre demeure. Maintenant, où se trouve-t-il ? Je ne me répéterai pas.
- En quoi cela vous regarde-t-il ? Demanda-t-elle sèchement.
- Figurez-vous que Lily m’a écrit une lettre. Une lettre où à l’intérieur se trouvaient des informations importantes. Harrison est mon fils. Et-
- Ah ! Je savais qu’elle n’était qu’une putain ! L’interrompit-elle en s’exclamant.
- Je n’aime pas être interrompu. Dit-il sèchement. Cette conversation durait trop longtemps pour lui. J’ai déjà les papiers, il ne manque que votre signature et celle de votre mari. Maintenant-
Il entendit un bruit venant du couloir. Sachant que le fils Dursley et sa mère était ici et que le père ne revenait pas avant une dizaine de minutes, il sut qu’il s’agissait de Harrison. Se levant, il se dirigea vers la source du bruit et tomba nez-à-nez avec une porte. Une porte menant sous l’escalier. Il décida d’ouvrir la porte, fermée par le loquet.
- C’est une blague. C’est une putain de blague ?
Devant lui se tenait son fils. Il avait un regard effrayé. Du sang avait séché au niveau de sa tempe droite. De plus, il était assis sur ce qui ressemblait à un vieux drap.
Il décida de s’accroupir pour ne plus l’effrayer et lui parla d’une voix douce.
- Bonjour. Je m’appelle Bruce Wayne. Tu es Harrison ?
- …
- Tu peux parler tu sais. Je te promets que je ne te ferai pas de mal.
- Harry ! Annonça-t-il en se montrant du doigt.
- Je suis heureux de te rencontrer. Je suis ton papa. Je suis venu te chercher. Tu veux venir avec moi ?
- Moi bobo ?
- Non. Jamais. Je te le promets. Je ne te ferai jamais de mal.
Bruce lui tendit sa main et Harrison la prit sans hésiter. Il se retourna vers Mrs Dursley qui était restée pétrifiée à l’entrée du salon, demanda toutes les affaires liées à son fils et une fois les avoir récupéré, il s’agissait d’une énorme valise et d’une couverture de bébé ; il lui annonça d’une voix acerbe que ses avocats prendront les mesures adéquates quant à la situation. Bruce prit des photos pour le dossier qu’il comptait monter contre eux. Il décida de porter Harrison et se dirigea vers sa voiture avec les affaires. Il fut satisfait de remarquer que les voisines étaient toujours à l’affût.
***
Après avoir déposé Harrison dans son siège auto, avoir mis les affaires dans le coffre et être monté côté conducteur, il commença à rouler en direction de l’hôpital le plus proche tout en expliquant ce qui allait se passer à son fils. Il lui raconta qu’il avait quatre autres frères, un majordome qu’il décrit comme étant le grand-père de la famille et lui annonça ce qui allait maintenant arriver.
Une fois à l’hôpital, Bruce entreprit de porter Harrison et de l’emmener aux urgences pédiatriques pour être soigné. Évidemment des questions furent posées, surtout en voyant l’état de l’enfant. La police fut mise au courant et tandis que son fils passait des examens poussés avec les médecins, Bruce appela ses avocats pour les mettre au courant de la situation et envoya les photos qu’il avait prises, ainsi que les photos des médecins. Bruce décida d’appeler la maison pour prévenir de son arrivée le lendemain.
- Maison Wayne.
- Alfred, c’est moi.
- Maître Bruce, un problème ? A ces mots, Tim, qui passait par là, appela ses frères pour écouter la conversation ; sous le regard d’Alfred qui se disait qu’ils étaient tous bien trop curieux. Néanmoins, il mit le haut-parleur.
- Oui. Je rentre demain.
- Déjà ? B. Tu devais partir au moins deux semaines ! Il s’est passé quelque chose ?
- Je sais Dick. Je suis à l’hôpital-
- Bruce ?! Pourquoi ? Comment ? Tu vas bien ? Maître Bruce, dois-je prendre l’avion et vous rejoindre ? S’exclamèrent-ils tous en même temps.
- Je vais bien. Harrison est blessé. Il est actuellement en train de passer des examens et je ne peux pas être dans la pièce avec les médecins, c’est pourquoi je vous appelle.
- Blessé ? Du genre qu’il est tombé en te voyant ou du genre maltraitance ?
- Du genre maltraitance. Décidément, ses enfants étaient réellement perspicaces. Nos avocats sont déjà sur l’affaire et la police a été saisie.
Il y eut un moment de silence avant que Jason ne se mette à parler.
- Est-ce qu’il a quelque chose de grave ?
- Pour le moment je ne sais pas … Je ne l’espère réellement pas. Mais il était dans un si mauvais état quand je l’ai trouvé …
- Père ? Damian n’avait pas l’habitude d’entendre son père à court de mots.
- Ils le faisaient dormir dans un placard sous un escalier. Il put entendre des cris indignés et ne put distinguer qui jura. Il avait du sang séché sur sa tempe droite et il avait un regard tellement terrifié quand il m’a vu … Je n’ose pas imaginer ce qu’il a pu vivre.
On pouvait entendre les mouches voler tellement le silence était assourdissant. Personne n’osait parler.
- On sera là demain, pour le début d’après-midi. Je dois y retourner. Je vais m’entretenir avec les médecins. A demain.
- Faites un bon voyage Maître Bruce.
Bruce rentra dans l’hôpital et rejoignit Harrison et ses médecins dans la chambre. Il s’avança vers son fils et l'entoura de ses bras. Après une longue discussion pour déterminer qui était responsable et quelles mesures devaient être prises ensuite, Bruce pu se rendre à l'hôtel avec Harrison. Il eut beaucoup de mal à le faire dormir dans un lit. Harrison, malgré le fait qu’il ne soit resté que trente-et-un jours chez ces personnes, avait peur et n’osait pas toucher les meubles. Finalement, après plusieurs heures à essayer, et à prendre le temps qu’il fallait, Bruce réussit à le faire dormir avec lui dans le lit. Il va falloir tout lui réapprendre… Qu’est-ce que je souhaiterai pouvoir faire justice moi-même. se répétait-il.