Amortentia.

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
G
Amortentia.
Summary
Dans un élan de desespoir, Draco tombe dans les bras de Harry après lui avoir fait boire de l'Amortentia. Ce qu'il ignore encore, c'est que Harry n'a jamais bu son verre.
Note
De retour pour un petit OS Drarry (sinon vous pensez que c'est qui mon ship préféré? hihi)J'ai eu le plot de cet OS en tête pendant très longtemps mais impossible de le mettre en forme correctement, il m'a prit du temps mais j'aime bien la tournure qu'il a prit j'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi!Comme d'habitude des commentaires pour avoir des avis ça fait toujours plaisir ♥

Toutes les lampes du dortoir des Gryffondor étaient éteintes. Ou presque.
Quelqu’un sous sa couverture - pour ne pas déranger les autres - ne dormait toujours pas. Harry avait sa baguette en main, un Lumos de lancé pour y voir un peu plus clair, et la carte du maraudeur posé sur ses cuisses. Qu’est-ce qu’il observait? Malfoy. Bien entendu.
L’année était bientôt terminée, et il l’avait suivi chaque jour. De façon beaucoup trop régulière à son goût, il se mettait à penser à lui ,“qu’est-ce qu’il fait?”, “qu’est-ce qu’il prépare?”, mais dernièrement, il y eut une évolution.
Il s’est battu avec Draco dans les toilettes, et, en lançant un sortilège qu’il ne connaissait pas, a failli le tuer. Il a eu beaucoup plus de mal à s’en remettre que ce qu’il a bien voulu admettre devant ses amis. Devant Ron et Hermione, il disait qu’il n’avait fait que se défendre. Dans sa tête, il ne cessait de se demander comment Draco allait. Parce qu'avant cet affrontement, il l’a entendu pleurer. Harry n’aurait jamais pensé voir Draco Malfoy pleurer un jour. Il allait mal, c’était évident, ça se voyait de toute façon. Il était de plus en plus maigre, le teint de plus en plus blanc, les cernes de plus en plus prononcés.

Harry était allé à l’infirmerie plusieurs fois quand Malfoy y était, avec sa cape d’invisibilité bien entendu, pour vérifier qu’il se rétablissait bien.
Mais quelque chose dérangeait Harry, de nouvelles pensées à son sujet lui traversaient l’esprit, des pensées, qu’il n’avait jamais eues à l’encontre de quelqu’un jusqu’ici. Il voulait être sûr qu’il allait bien, s’assurer qu’il soit en sécurité, il voulait le protéger de ce monde, de cette guerre. Il voulait le prendre dans ses bras, et qu’il se confie à lui avec la même facilité qu’il l’a fait pour Mimi Geignarde. Il ne le regardait plus avec les mêmes yeux, il le trouvait beau, malgré ses cicatrices, malgré sa maigreur et son visage fermé. Il avait dû se rendre à l’évidence, il était attiré par Draco Malfoy, et ça ne datait pas de l’attaque dans les toilettes.

Pendant qu’il était perdu dans ses pensées, il vit Malfoy sur la carte, bouger du dortoir des Serpentard. Il le voyait partir, comme d’habitude, en direction de la salle sur demande. Mais cette fois, il était seul, ses deux gorilles de Crabbe et Goyle dormaient. C’était le moment ou jamais.

Harry éteignit sa baguette, prit la carte et la cape de son père, puis sortit du dortoir avec deux intentions. La première découvrir ce qu’il foutait dans cette salle sur demande, la deuxième, s’assurer qu’il allait mieux bien entendu. Dès qu’il franchit la porte de sa salle commune, il mit sa cape pour être sûr de ne pas être vu, de ne pas apporter plus d’ennuis à sa maison qu’il ne le faisait déjà.
Il se retrouva dos à Malfoy pile au moment où la porte de la salle sur demande allait apparaître, presque comme si Malfoy l’avait attendu pour entrer. Il n’avait jamais eu autant de chance, il se demandait presque si ce n’était pas un reste du Felix Felicis qu’il avait bu il y a quelques jours de ça.
Draco poussa la grande porte et Harry le suivit discrètement pour qu’il ne se rende compte de rien. Pour autant, il ne s’attendait clairement pas à ce que la salle prenne cet aspect-là.

Elle était assez différente de d’habitude. On aurait dit un grand salon, ça ressemblait sûrement au salon du manoir Malfoy ? Au centre, il y avait une table avec deux fauteuils, deux verres déjà remplis d’une boisson qu’il ne connaissait pas, et un lit à l’arrière (vert et argent bien entendu).
Draco s'assit dans un des deux fauteuils et esquissa un léger sourire.

- J’espère au moins que t’es pas trop déçu Potter.

Harry se retrouva tétanisé, comment il a pu savoir qu’il était là ?!
Il n’osa bien sûr pas lui répondre, au cas où, même si ses chances de rester discret étaient désormais... Limitées.

- Oh je t’en prie, tu n'as guère été plus discret que tu l'as été dans le train en Septembre. J’étais sûr que t’allais me suivre, une fois encore.

Harry finit par choisir de retirer sa cape, et d’affronter le regard de Malfoy.

- Tu peux m’expliquer ce que tu fabriques ici en pleine nuit?
- Et toi peux-tu m’expliquer pourquoi tu as jugé intelligent de me suivre ici en pleine nuit?

Touché.

- Réponds à ma question.
- Je risque de mourir dans quelques jours j’ai juste envie de passer des soirées agréables et de me changer les idées.

Le simple fait d’imaginer que Draco pouvait disparaître d’ici quelques jours, serra le cœur de Harry. Il avait raison. Même lui n’était pas sûr de vivre pendant encore très longtemps.

- Il y a 2 verres. Tu attends quelqu’un ?
- Non. Mais tu as pris tout ce mal pour me suivre alors qu’il est une heure du matin, j'ai donc pensé qu’un verre ne te ferait pas de mal.

Est-ce que Draco Malfoy, son rival depuis son premier jour à Poudlard, lui proposait de boire un verre avec lui ?! C’était invraisemblable et surtout risqué. Quoi que Harry pense de Draco aujourd’hui, il reste un Mangemort, un homme au service de celui qui veut le tuer depuis sa naissance.

- Tu as essayé de tuer Dumbledore 2 fois au cours de l’année, dont une fois avec du poison et tu espères que je vais boire un verre avec toi ?
- Oh pitié Potter, si j’avais voulu te tuer, je l’aurai fait depuis longtemps.

Draco attrapa le verre, se releva du fauteuil et le tendit à Harry en se rapprochant.

- Et de toute façon, si tu suis bien les cours de Rogue et de Slughorn, tu sauras reconnaître à l’odeur si j’ai mis du poison dedans. A moins que l’élu ne soit pas aussi talentueux que ce que tout le monde pense.

Harry lui arracha le verre des mains et le passa sous son nez. Sauf qu’il connaissait déjà cette odeur, mais il n’arriva plus à se souvenir d’où. Ça ne sent pas le poison, mais il l’a senti dans un cours de Slughorn dernièrement... Il s’était rapproché de la table où le professeur avait disposé plusieurs potions, c’était le jour où il a remporté le Felix Felicis. Et une de ces potions avait cette odeur, exactement la même, cette odeur ... de pomme?
Il fallut quelques secondes à peine à Harry pour faire le rapprochement, il repensa aux paroles de Slughorn

“C'est sans doute la plus puissante des potions qui se trouve dans cette salle.”

De l’Amortentia. A ce moment, il n’avait pas compris pourquoi il sentait de la pomme, mais en sentant ce verre, face à Draco, tout semblait enfin prendre sens.
Mais pourquoi diable Malfoy voulait lui faire boire de l’Amortentia ? Et de qui allait il tomber “amoureux” en buvant ce verre ? De Malfoy ? Baliverne. Pourquoi aurait-il fait une chose pareille, Draco n’aurait jamais...
Puis soudain, Harry eut une idée qu’il qualifia dans l’instant “d’incroyable”. Il fallait faire croire à Draco qu’il avait bu le verre, sans l’avoir réellement bu.

- Très bien, je sens pas de poison t’as gagné. Je vais aller poser ma cape là-bas je reviens.

Draco soupira et Harry partit dans le fond de la salle pour poser sa cape, vider le contenu du verre dans un autre récipient qui se trouvait là et remplir le verre avec sa baguette d’une eau ayant le même aspect que la boisson que Draco lui avait mit. Il but le verre en revenant vers lui, et Malefoy eut un sourire en coin en le voyant.
Ce qu’il ne savait pas en revanche, c’est que Harry n’avait pas pu une seule goutte de cette potion. De toute façon, si l’Amortentia était censé lui faire ressentir une attirance pour Draco, il n’en avait vraiment pas besoin.

Tous les deux ce soir, avait l’excuse de l’Amortentia pour faire de l’autre ce qu’ils voulaient. Mais avant ça, Harry voulait être sûr que Draco se visait lui-même avec cette potion. Il le laissa s’avancer en premier, puis poser sa main sur son épaule, tout lui caressant doucement le bras. Le signal était reçu cinq sur cinq.
Harry passa sa main dans son cou, et à peine l’avait-il touché qu’il le sentait déjà frissonner sous ses doigts. Ses paupières se fermèrent et Draco affichait une expression que Harry ne lui connaissait pas.

- Tout va bien ? Murmura Harry

Draco finit par ouvrir de nouveau les yeux pour le regarder. Il passa son autre main sur sa joue en remontant dans ses cheveux.

- Je n’ai jamais été aussi bien, c’est tout le problème... lui chuchota Draco.

Harry n'eut pas le temps de lui répondre que Draco l’embrassa en appuyant sa main contre l’arrière de sa tête. Est-ce que Harry devait lui dire dès maintenant qu’il allait se souvenir de cette nuit ? Que lui aussi en rêvait depuis des semaines, des mois ? Non. S'il lui disait ça maintenant Draco allait paniquer, il lui parlerait après. De plus, il ne voulait pas commencer une relation avec Draco alors que, lui aussi, risquait de mourir d’ici peu. Pour autant, il avait envie de lui crier qu’il n’était pas ensorcelé et que ce qui se passait était pour de vrai, que c’était réel, et une autre voix avait trop peur d’assumer ses sentiments et préférait continuer ce jeu ridicule.
Les mains des deux garçons commençaient à devenir baladeuses, l’une passait sous une chemise, une autre passait sur ses hanches. Leurs baisers étaient passés de timids et mignons à violents et passionnées. Les deux avaient suffisamment attendu pour continuer de résister. Harry finit par déboutonner entièrement la chemise de Draco et l’envoyer valser -il ne sait pas vraiment où- dans la salle sur demande. Puis, fait de même avec la sienne pour pouvoir sentir sa peau contre la sienne, son torse contre le sien. Harry ne savait pas s' ils allaient aller aussi loin que ce qu’il pensait, et il ne savait pas s'il le voulait. Il désirait Draco, depuis des semaines, des mois, mais il n’avait jamais fait ça avec un garçon avant, et il angoissait beaucoup plus que ce qu’il avait imaginé jusqu’ici.
Mais Draco ne semblait pas vouloir spécialement quelque chose de sexuel ce soir, il voulait juste l’avoir dans ses bras pour la soirée.

Draco le tira jusqu’au lit qui était juste derrière eux, ils s’allongèrent tous les deux l’un en face de l’autre. La main de Draco sur les hanches de Harry, le caressant doucement avec son pouce. La main de Harry sur sa joue, remontant parfois dans ses cheveux.
Harry se perdait dans ses fameux yeux gris, ces yeux qu’il avait tant regardés, dont il avait rêvé tant de fois, mais qu’il n’a jamais pu regarder aussi bien qu’aujourd’hui.
Harry pouvait lui poser toutes les questions qu’il voulait ... Il était censé être sous Amortentia après tout?

- Tu es amoureux de moi ?

Draco rit de sa question et approche son visage du sien pour l’embrasser de nouveau.

- Tu penses que tu serais là sinon ?

Harry rit à son tour et se blottit contre lui.

- Depuis quand ?
- Hm, je n’ai pas vraiment de souvenirs de moi sans aucun sentiment à ton égard, pour être tout à fait honnête. Pour autant, je ne l’ai pas accepté tout de suite. Imagine l’état du jeune Draco Malfoy de 11 ans, s'il se rendait compte qu’il était tombé amoureux du fameux Harry Potter. Draco rit en se frottant les yeux. Je pense que je le sais depuis le bal d’hiver, en quatrième année. T’avoir vu danser avec Patil m’a rendu fou.

Il le regarda longuement, comme pour enregistrer chaque seconde de cet instant, et ne jamais oublier. Harry faisait de même, il sentait son cœur battre, bien plus fort que d’habitude.

- Tu es gay ?
- Oui. J’ai hésité pendant longtemps, ne sachant pas si j’étais bi ou tout simplement gay. Mais plus que ça, la seule personne qui m’attire, et que j’ai envie d’avoir près de moi... c’est toi Harry. Du coup ma sexualité se résume plutôt à Harry Potter qu’aux hommes en général, dit-il en riant

Harry rougit en entendant cette nouvelle déclaration. Il ne savait pas si Draco allait croire tout ce qu’il allait lui dire à présent, mais il tentait sa chance.

- Je suis bi. C’est toi qui me l’a fait comprendre ces dernières semaines, ces derniers mois.
- Moi ?! dit-il surpris
- Je n’ai jamais autant été attiré et obsédé par qui que ce soit d’autre. Et je suis désolé pour l’épisode des toilettes il y a quelques semaines...
- Oh. Ce n'est rien, oublie.
- Rien?!
- Tu as voulu te défendre parce que je voulais te lancer un Doloris. Ce n’est pas bien dramatique. Tu as juste tenté d'accélérer le processus de ce qui m’attend dans les prochains jours.
- Je ne te laisserai pas mourir.

Draco sourit, il savait que Harry aurait tout oublié d’ici quelques heures mais il apprécia l’entendre lui dire qu’il le protégerait.

- Si seulement tu pouvais continuer de dire ça demain.

Draco mit sa main dans les cheveux en bataille d’Harry et posa de nouveau ses lèvres contre les siennes. Le temps était compté, il le savait très bien. Quand leurs visages s’éloignèrent de quelques millimètres, Harry est pris d’une bouffée d’amour, et sans y réfléchir, car ça lui semblait évident, il lui murmura :

- Je crois que moi aussi je t’aime. Pour de vrai.

Draco sourit, tout en ne croyant pas un seul mot de cette déclaration, même si entendre la voix de Harry lui dire qu’il l’aimait restera le meilleur des souvenirs. L’Amortentia est une potion particulièrement puissante qui peut, sans aucun problème, faire croire à la personne à de vrais sentiments amoureux. En la préparant Draco le savait très bien, il l’a dosé pile assez pour qu’elle dure une nuit, et surtout que Potter ne se souvienne de rien au réveil. Harry le savait, il avait ajouté ce “pour de vrai”, en espérant que Draco comprenne le sous-entendu, mais comment aurait-il pu se douter de quoi que ce soit ?

- Je crois que le pire de tout, c’est de me dire que tu ne te souviendras de rien, tandis que moi je vais passer le reste de ma vie à revivre ce souvenir dans la pensine du manoir.

Malfoy embrassa sa joue, et passa son bras autour de lui.
Il fallait qu’il lui dise qu’il le protégera. Qu’il l’aimait réellement. Qu’il ne pouvait pas le laisser mourir sans rien faire.

- Draco je...
- Chut. J’aimerai juste.... Pouvoir me reposer près de toi. Si ça te va.

Bon. Il lui dira demain matin.
Harry passa également son bras autour de Draco et s’endormit petit à petit contre lui.
Mais dès le réveil, il eut une mauvaise surprise. Toujours les yeux fermés, il passa sa main à travers le drap, et à tâtons sur le matelas pour reprendre Draco contre lui, mais il ne trouvait rien. Il ouvrit les yeux et découvrit que le lit était vide.
Harry se leva en sursaut tentant de voir s'l était ailleurs, quelque part dans cette salle, mais il n’y avait rien. Personne.
Draco ne voulait pas prendre le risque de se retrouver face à un Harry post-Amortentia. C’est tout à fait compréhensible vu qu’il ne savait pas que Harry n’en avait pas bu une seule goutte. Il fallait absolument qu’il le trouve, qu’il le trouve, et qu’il lui parle.

Harry n’en croyait pas ses yeux, tant de choses s’étaient produites en quelques minutes seulement, il venait de rentrer à Poudlard avec Dumbledore, Draco était arrivé pour essayer de le tuer, il n’a fait que pleurer et trembler, Rogue est arrivé ... Et Dumbledore était mort. C’était Rogue, depuis le début. Ça avait toujours été lui, comment il n’avait pas pu s’en rendre compte plus tôt. Harry s’était torturé l’esprit entre l’idée de se venger de Rogue, et celui de rattraper Draco pour lui parler, avant qu’il ne soit trop tard. Harry prit la décision de sortir de l’école le plus vite possible, pour pouvoir transplaner et prendre de l’avance sur eux. Il finit par voir Draco arrivé, un peu plus en avance que le reste des Mangemorts, Harry se plaça donc face à lui.
Le visage de Draco donnait l’impression de se décomposer en le voyant, il fit comme s'l n’avait rien vu et continua sa route.

- Draco!

Bien entendu. Il ne se retourna pas.

- Bon sang, tu ne m'entends pas quand je t’appelle ?!
- Laisse moi Potter. J’ai clairement ni le temps ni l’envie de te parler actuellement.
- J’ai juste une seule chose à te dire.

Draco finit par s’arrêter et se retourner face à Harry. Il prit son courage à deux mains, mais à l’instant où il ouvrit la bouche pour lui avouer ses sentiments, il entendit la voix de Bellatrix, qui criait au loin. Il était beaucoup trop dangereux pour lui, et pour Draco aussi, de rester là ensemble. Harry fit donc le choix de prendre son mal en patience, et d’attendre encore quelque temps.

- Une fois cette guerre terminée, viens me voir. J’aimerais te parler.

Draco le regardait avec beaucoup d’interrogation, mais Harry ne pouvait clairement pas lui répondre maintenant. Il lui fit signe de partir en disant “Sauve toi, il ne faut pas qu’ils te voient avec moi”.
Draco acquiesça, et juste avant de s’enfuir ajouta “On se voit à la fin de cette guerre. Bonne chance Potter.”

◘ 2 Mai 1998 ◘

Tout était enfin terminé. Voldemort était définitivement mort et Draco était entouré de ses parents dans un coin de la grande salle. Mais il y avait quelqu’un qu’il devait aller voir, il avait hâte de le revoir mais surtout il avait peur. Pitié qu’il ne se souvienne de rien de cette nuit-là. Pitié. Il décida de s’extirper des bras de Lucius et Narcissa pour le trouver, ou du moins quelqu’un qui saurait où il est.
Il aperçut Granger dans un coin de la pièce, c’était assez culotté de sa part d’aller la voir vu comme il lui a toujours parlé jusqu’ici, mais avait-il vraiment d’autre choix ? Non.
Il s’approcha timidement et avant qu’il n’ait le temps de prononcer le moindre mot, Hermione sourit et dit :

- Il t’attend devant la porte de la salle sur demande. Tout du moins de l’ancienne, vu qu’elle a brûlé cette nuit dit-elle en riant.

Comment pouvait elle ?...

- Ne pose pas de question. Vas-y.
- Merci Granger.

Draco sortit de la grande salle en courant pour aller rejoindre Harry. Il était si stressé de le revoir après tant de temps. Comment devait il se comporter avec lui ? De manière plus agréable que d’habitude ? Froidement comme avant ? Selon la conversation, devrait il lui avouer ce qu’il ressentait pour lui? Non. Mauvaise idée.
Tout en étant perdu dans ses pensées, il finit par arriver vers la salle sur demande, où il vit Harry, adossé contre le mur de pierre.
Draco s’approcha et ne sut pas comment lui dire bonjour, donc il se contenta de lui dire :

- Bravo pour cette bataille Potter.
- C’est en énorme partie grâce à ta mère que j’ai gagné cette bataille.
- Oui ... Elle m’a raconté.

Il fallait aller droit au but. Ça le rongeait de l'intérieur, son cœur battait à toute vitesse, s'il laissait les choses s’éterniser, ne serait-ce qu’une minute de plus, son cœur allait s’arrêter.

- Bon. L’an dernier tu as dit vouloir me parler. On ne va pas y passer la journée. Qu’est-ce que tu me veux.
- C’est si drôle de te voir de nouveau avec ce masque glacial sur le visage. Je te préfère sans.
- Qu’est-ce que tu racontes encore comment ç-
- Tu n’as vraiment aucune idée de pourquoi je t’ai fait venir ?

Il ne peut pas se souvenir de ça. C’est impossible, Draco était sûr de sa potion, c’est impossible. Il baissa les yeux et fit non de la tête.

- Très puissante potion l’Amortentia n’est-ce pas.

Draco écarquilla les yeux et s’adossa à son tour contre le mur, mettant le visage dans ses mains, couvert de honte. Il ne savait pas comment Harry pouvait se souvenir de ce soir-là, il était sûr de lui, mais apparemment il avait échoué. Les larmes lui montaient aux yeux tellement il avait honte de ses actions à ce moment précis.

- Je suis désolé Harry.

Harry se rapprocha de lui et lui posa une main sur l’épaule.

- Pourquoi as-tu fait ça ?

Draco n’avait plus le choix. Il fallait être honnête.

- Je te l’ai dit quand tu es arrivé ce fameux soir, tu ne te souviens pas? J’étais presque certain que j’allais mourir dans les jours à venir. Je voulais un souvenir auquel m’accrocher, ou auquel penser avant de mourir tout du moins. Je t’aime depuis des années mais je n’aurai jamais osé, ne serait-ce que te parler calmement sans cette potion. Je sais que j’ai mal agi. Je voulais juste.... Être heureux. Je suis désolé je ne voulais pas ... Faire de la peine à qui que ce soit. Tu peux aller tout raconter à Weasley si tu veux, vous avez vu le grand Malfoy pleurer parce qu’il s’est pris un râteau, quel exploit.
- A quel moment tu t’es pris un râteau au juste ?

Draco releva le visage vers Harry, qui lui, souriait toujours. Il s’approcha un peu plus de Draco et essuya ses larmes délicatement avec son pouce tout en lui parlant.

- Je n’ai pas bu ton verre Draco. J’ai reconnu la potion car elle avait ton odeur. Je n’avais donc absolument pas besoin de la boire pour te tomber dans les bras. Tu ne m’as pas donné l’occasion de te parler ce soir-là, et tu étais parti le lendemain matin. Je n’ai pas pu t’en parler avant je suis navré. Et je sais que ça peut te paraître difficile à croire, même pour moi, mais oui, l’élu est tombé sous le charme du prince des Serpentard.
- Tu...
- Oui.

Draco ne savait plus quoi faire, où regarder, ou même que dire. Cet instant avait duré quelques secondes mais paraissait durer une éternité. Pour s’exprimer, sans avoir besoin d’ouvrir la bouche, il prit Harry dans ses bras.

- Je ne vois pas dans quel monde quelqu’un comme toi peut-
- Draco je-
- Laisse moi finir. Je... Je ne sais pas dans quel monde quelqu’un comme toi peut m’aimer. Mais je te promets, que chaque jour que tu m’offriras à tes côtés, sera le plus beau jour de ta vie. Je t’offrirai tout ce que j’ai, tout l’amour que je peux donner. Je veux juste ton bonheur, cela me suffit amplement.

Draco desserra son étreinte pour pouvoir, pour la première fois, regarder de l’amour sincère, dans les yeux d’Harry Potter. Il en avait déjà vu l’an dernier, mais il n’y croyait pas. Ou du moins il ne savait pas qu’il pouvait y croire.
Harry mit sa main sur sa joue tout en essuyant de nouveaux ses larmes, qui continuaient de couler les unes après les autres.

- Être à tes côtés fait déjà de moi l’homme le plus heureux au monde.

Qui avait fait le premier pas ? Aucune idée. Mais quelques secondes après, ils étaient en train de s’embrasser devant l’ancienne salle sur demande.