Sauver l’homme qu’on a aimé sans retour

Harry Potter - J. K. Rowling
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Sauver l’homme qu’on a aimé sans retour
Summary
Quand Tom demanda à sa mère qui était son père, Mérope hésita. Pouvait-elle lui présenter ? Elle avait été rejetée avant même sa naissance pour sa sorcellerie. Elle ne souhaitait pas qu'il en souffre aussi. Mais devant ses yeux qui la faisaient craquer, comme son père avant lui, elle céda. Elle accepta de retourner à la maison. Juste au bon moment d'ailleurs, il y avait un incendie

Mérope élevait son fils comme elle pouvait dans une petite ville non loin de Londres. Tom était un garçon très gentil et il ressemblait énormément à son père. Et jusqu’à présent, elle n’avait jamais eu à s’inquiéter de lui en parler. Mais apparemment, à Poudlard, la question de son ascendance s’était faite sentir car il lui avait posé la question. 

 

— Ton père est un moldu, mon chéri. 

— Est ? Il est encore en vie ?

— Je… je l’ignore. Je crois oui. 

— Est-ce que je peux le rencontrer ?

 

Mérope hésita. Etait-ce une bonne idée ? Elle n’avait plus revu cet homme depuis bientôt quinze ans. Elle avait été rejetée pour sa sorcellerie. Elle avait eu beaucoup de mal à s’en remettre et elle ne souhaitait pas que son fils vive ce même rejet. Et d’un autre côté, cela signifiait retourner à Little Hangleton, près de la maison de son père. Ce n’était pas une particulièrement bonne idée non plus. 

 

— S’il te plait, Maman. Je veux comprendre pourquoi il n’est pas avec nous. 

— Parce que nous sommes des sorciers. 

— Je veux l’entendre de sa bouche. 

 

La mère soupira. 

 

— Très bien. Nous allons y aller. Mais uniquement si tu me promets de bien te tenir. 

— Promis, Maman. 

 

Elle se saisit du bras de son fils avec douceur mais fermeté et transplana aux abords de la ville de son enfance. Là, elle le guida vers le manoir haut sur la colline. 

 

— Maman, c’est là que tu nous emmènes ? Demanda Tom en pointant la grande bâtisse du doigt. 

— Oui, mon chéri, ton père est un…

 

Elle se figea en avisant l’incendie qui s’était déclaré sur le Manoir Jedusor. Une partie était déjà effondrée. Elle sortit sa baguette et fonça en courant, son fils sur le talon. Lui aussi était prêt à aider, bien sûr. Elle l’avait éduqué ainsi. Un Serpentard avec le coeur d’un Poufsouffle. 

Mérope pénétra dans la maison. 

 

— Tom ! Appela-t-elle avant de tousser. 

 

Elle se lança le sortilège de tête en bulle et plongea dans les couloirs, éteignant les flammes sur son passage. Du coin de l’oeil, elle vit son fils en faire pareil dans son sillage. 

 

— Si tu vois quelqu’un, fais-le sortir immédiatement ! 

— Combien de personnes vivent ici ? 

— Quand je suis partie, quatre. 

— Okay, on se retrouve dehors dans dix minutes ! 

 

Et son fils, très pragmatique, bifurqua dans un couloir opposé au sien pour fouiller un peu plus la maison. 

 

Mérope fouilla de nombreuses pièces et découvrit son ancienne belle-mère endormie, et intoxiquée, dans une chambre encombrée de fumée. Elle ne chercha pas plus loin et transplana à l’extérieur de la maison avec elle dans les bras. Elle retourna ensuite à l’intérieur par magie et continua ses fouilles. Ce fut là qu’elle le trouva, bloqué sous une bibliothèque. 

 

— Tom ! 

— Toi ! 

 

Elle fonça sur son ex-mari et avisa le meuble qui l’empêchait de se redresser. En chêne massif et sculpté, la bibliothèque pesait son poids. Impossible de la déplacer sans la magie. 

Elle agita sa baguette et dégagea Tom. Elle lui saisit le bras. 

 

— Viens ! 

— Non, je dois sortir mes parents de là !

— Ta mère est déjà dehors. Je ne sais pas pour ton père. Mais Tom est à l’intérieur aussi ! Il faut que je le sorte de là !  

— Tom ? 

— Ton fils ! Cria-t-elle en trottinant vers la sortie de la bibliothèque. 

 

Elle agita sa baguette et lança un patronus. Une petite musaraigne en sortit et courut droit dans un mur, disparaissant au travers. 

 

— Qu’est-ce que c’était que ça ?

— Un patronus ! Je veux savoir s’il va bien. 

 

BANG ! BANG ! 

 

Mérope s’approcha d’une fenêtre qu’elle ouvrit sans effort et se pencha. Elle sourit. Des étincelles vertes. Son fils allait bien. Elle vit une troisième gerbe d’étincelles vertes jaillir et elle porta son regard sur le terrain en contrebas. Tom s’y tenait debout, ses vêtements clairs noircis par la suie et la fumée, un peu roussi par endroit. Et juste à côté de lui, assis dans l’herbe, il y avait un vieil homme. 

 

— C’est mon père ! Cria Tom, juste à côté d’elle. 

— Et le jardinier ? Demanda-t-elle. 

— Il n’est pas là. 

 

Elle hocha la tête et, quand elle entendit un craquement sinistre juste au-dessus d’elle, elle se saisit du bras de Tom et transplana, juste à temps car le plafond se serait effondré sur eux. 

Ils réapparurent juste à côté de son fils. Mérope plongea sur lui. 

 

— Ca va ? Tu n’as rien ? Demanda-t-elle en l’examinant sous toutes les coutures. 

— Maman, se plaignit-il. J’ai rien du tout, c’est bon… Je ne suis pas en sucre ! 

 

Elle n’écouta pas et continua de l’examiner minutieusement. Rassurée, elle lui baisa le front et le serra dans ses bras. 

 

— Où est ma mère, Sorcière ! 

— Plus loin là-bas, fit Mérope en retenant une grimace alors que son coeur se serrait. 

 

Même après tout ce temps, elle l’aimait encore. Tout le groupe se déplaça jusqu’à la Lady Jedusor toujours inconsciente. 

 

— Qu’est-ce que tu lui as fait ?!

— C’est une blague ?! On vient de vous sauver la vie ! S’indigna le jeune sorcier en serrant les poings. Maman !

— Je l’ai trouvée ainsi dans sa chambre, rétorqua Mérope sans réagir. 

— Maman ? 

 

Le ton de son fils avait changé. Il était plus inquiet. Elle secoua la tête. 

 

— C’est lui, mon père ?

— Oui. 

 

Il força son père à le regarder quelques secondes et pinça les lèvres en effleurant son esprit.

 

— Tu as eu raison de le quitter. C’est un véracrasse

— Tom…

— Vous êtes des sorciers ! 

 

Le fils se pencha sur sa grand-mère et agita sa baguette au-dessus de son visage. Un nuage de fumée s’échappa des lèvres de la vieille dame qui respira bien mieux après et elle se réveilla. 

 

— Sorciers oui, malfaisants non. Mais vous n’êtes que des moldus. Vous êtes incapables de faire la différence. Et après on se demande pourquoi on a peur de vous… 

 

Tom se redressa et se rapprocha de sa mère. 

 

— Tu viens, Maman ? Je ne veux plus jamais le revoir. C’est un monstre. 

— Mais c’est ton père. 

— C’est mon géniteur. Je n’ai pas de père. Je n’ai qu’une mère magnifique, aimante qui le coeur sur la main. 

 

Mérope sourit et saisit la main de son fils. Elle jeta un regard peiné à l’homme de sa vie avant de disparaître dans un transplanage avec son petit Tom adoré.