dancing in the moonlight

« James je crois que Lisa te cherche.

- Oh merde je l'avais totalement oublié !

- Eh bien quel gentleman tu fais Jamie...

- Marnie d’un : ne m'appelle pas Jamie, je déteste ça. De deux : ça ne t'ait jamais arrivé d'oublier quelqu'un ?

- Pas quand j'ai prévu de me taper ce quelqu'un mon ami. Et tu pourras ajouter ça à la liste de conseils que je t'ai déjà gracieusement donné : n'oublie pas une personne que tu as invitée à une soirée dans le but de la choper.

- Sainte Marnie que feraient les pauvres maraudeurs que nous sommes sans vous !

- Peut-être plus de méfaits, aussi plus d'heures de colles, moins de soirée et certainement moins de rencards. »

Lily Evans sentait que l'alcool fessait effet sur elle. Elle s'en rendit compte car elle écoutait avec beaucoup d'attention la discussion de Potter et McKinnon alors qu'elle n'en avait rien à faire. Toute fois un détail de cet échange attira son attention. Elle tapota alors du bout du doigt le bras de James.

« C'est quoi cette histoire de Maraudeurs Potter ? »

James bonda le torse, de toute évidence très fier de pouvoir expliquer à Lily de quoi il retournait, oubliant du même coup Lisa pour la deuxième fois de la soirée. En le voyant aborder ce sourire plein d'arrogance qu'elle haïssait par-dessus tout, la jeune fille regretta instantanément sa curiosité.

« Les Maraudeurs c’est un groupe terroriste dont les attaques n'ont pas pour but la terreur mais une franche rigolade...

- Donc ce n'est pas vraiment un groupe terroriste.

- Ne me coupe pas Evans ! Je disais donc. Réunies durant un été propice aux méfaits, trois compagnons s'allièrent et créèrent le saint groupe des Maraudeurs. Peter Pettigrow, Sirius Black et James Potter...

- Ne me dis pas que tu vas parler de toi à la troisième personne tout au long de cette charmante explication ?

- Evans ! Tu es une des rares privilégiées à avoir l'honneur de ce récit alors, par Merlin, tais-toi ! Donc. Le premier méfait notable des Maraudeurs fut bien sûr d'avoir réussi à se faire exclure de la classe d'Ombrage en moins de trente minutes et tout ça grâce à un stratagème très ingénieux. »

Lily écouta, horrifiée, James dresser la liste des plus fameux méfaits Made in Maraudeurs. Était-il simplement possible d'avoir des cerveaux assez tordus pour penser à de telles choses ? Elle devait cependant reconnaitre une forme de talent dans l'élaboration de certains des plans qu'ils avaient mis en place.

James raconta avec entrain comment ils avaient réussi à déclencher un canon à confettis dans le gymnase, puis parvenus à faire rentrer des canards pendant un cours de McGonagall ou encore de quelle façon ils avaient échappé à la retenue après s'être cacher pendant près de trois heures dans la salle des professeurs et s'être fait courser par Binns dans les couloirs, juste après avoir été trouvé. Potter insista plusieurs fois sur le fait qu'il s'agissait d'une énumération non-exhaustive de leurs faits d'armes. Lily leva les yeux aux ciels. Si quelqu'un lui avait demander à cet instant précis si James Potter était si insupportable que ça, elle aurait répondu qu'il était encore pire que ce que l’on pouvait imaginer. Toutefois, Lily mentirait. En effet, l'arrogance de James la faisait rire ce soir. A ce moment précis, dans cette soirée et sur ce canapé, elle lui trouvait, dans sa manière se vanter, un air enfantin charmant et attachant. Mais son regard se détacha soudainement de son interlocuteur, qui était perdu dans le récit d'une autre folle aventure maraudienne. En arrière-plan la porte qui menait à la terrasse s’ouvrit et elle vit Remus rentrer dans la maison avec Sirius Black, qui était presque affalé sur son dos. Elle fronça involontairement. Comment était-ce arrivé ?

Était-elle tant absorbée par sa conversation avec cet idiot de Potter, pour ne pas remarquer l'absence soudaine de son meilleur ami ? Depuis quand Remus était-il parti du canapé ? Elle sourit légèrement. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Remus n’avait de cesse de rêver de ce cet instant où il parlerait à Sirius Black. Le « garçon de ses rêves » lui avait-il dit un jour. Remus avait un air gêné, timide, quand Sirius semblait déborder de joie. Voilà qui était intéressant.

Remus se demandait si la Terre ne s'était pas mise à tourner dans le mauvais sens. Ce qui se passait n'avait aucun sens. Pourquoi Sirius le regardait de cette façon ? Pourquoi le tenait-il comme ça ? Le poids de son corps sur ses épaules le faisait trembler. Tout son corps régissait comme celui d'un animal face au danger. Il avait passé tant de temps à fantasmer le jour où il parlerait enfin à ce garçon que la simple perspective que ce jour arrive réellement s'était évaporée au grès de rêves lamentables. Jamais dans ses plus fous scénarios, Sirius était celui qui initiait la conversation. Jamais Sirius ne semblait montrer si vite un intérêt particulier à Remus. En fait Lupin imaginait toujours qu'à un moment il aurait le courage d'aller le voir. Il imaginait toujours qu'il aurait un certain contrôle lors de leur premier échange. Qu'il se serait décidé et libéré de ses complexes et qu’alors il saurait totalement quoi faire. Seulement voilà, quand Sirius lui à parler dehors, Remus n'était pas préparé, ni décidé, ni libéré d’aucun complexe. Il n'y avait pas de contrôle bien au contraire. Il y avait seulement le chaos de la surprise et de l'admiration. Et cette petite voix dans sa tête qui n’avait de cesse de lui dire à quel point il était en train de se tourner en ridicule. Tu es ridicule. Qui peut être parfaitement serein en parlant à quelqu'un d'aussi impressionnant que Black ? Après l'avoir observé discrètement durant toute ces années, Remus avait remarquer que même Potter semblait parfois confus face à son meilleur ami. Les Blacks étaient une famille d'aristocrate à la réputation prestigieuse, tout le monde le savait. Sirius semblait avoir garder de son éducation un charisme et une prestance indéniable. Non seulement il avait une posture parfaite, une éloquence déstabilisante, une arrogance charmante mais il avait aussi cette fougue rebelle qui faisait de lui un personnage mystérieux et terriblement attirant. Alors oui, Remus ne comprenait pas comment on pouvait rester lucide face à Sirius Black. Il lui semblait que ses yeux gris hypnotiseraient qui oserait si perdre.

Ils se dirigèrent vers James, Lily et Marlène. Les mains de Sirius glissèrent lentement des épaules de Remus, caressants sans en avoir l'air le début du dos de l'adolescent.

« Je te jure que le projet sur lequel on bosse actuellement nous fera rentrer dans la légende ! »

Lily leva les yeux au ciel à cette énième exclamation de James.

« De quoi parles-tu encore James ?

- Ah Sirius ! Dis à Evans que ce n'est pas du vent quand je lui explique que ce sur quoi on travaille depuis des mois c'est du lourd !

- Ça doit bien faire dix minutes qu'il me vante un projet mystérieux et grandiose mais il refuse de me dire ce que c'est !

- C'est un secret Evans !

- Eh bien comment veux-tu que je croie au génie de tout ça si je ne sais pas de quoi ça relève ?

- Lily marque un point Jamie.

- Oh Marlène ne t'y met pas ! »

Sirius ria de la mine renfrognée de son meilleur ami et posa naturellement son bras sur les épaules de Remus. Il ne pouvait sans détacher.

Marlène fronça les sourcils. Qu'est-ce que Sirius tentait de faire ?

« Je crois que si nos deux nouveaux amis promettent de ne révéler à personnes nos intentions, nous pourrions les mettre dans la confidence.

- T'es pas Sirius sérieux ? »

James se rendis compte de son erreur et se frappa le front de la main alors que les autres étaient déjà en train de rire aux larmes. Même Remus laissa échapper un rire discret.

« Oh ça va ! Y a pas idée d'avoir un nom pareil ! C'est super dur à dire surtout avec autant de bières dans le sang !

- C'est bon James arrête deux minutes. Bon... »

Sirius fit une pause dramatique en regardant son « audience ».

« Vous promettez de n'en parler à personne ?

- Pourquoi on irait parler de vos histoires à quelqu'un franchement ?

- Je prends ça pour un oui Evans. Et toi alors Remus Lupin, promets-tu de garder notre secret ? »

Les yeux de Sirius... Remus ouvrir la bouche et un faible oui s'en échappa. Le brun sourit et sa prise sur le plus jeune se resserra un peu.

« Vous avez déjà dû entendre parler de la légende sur les souterrains de la ville, ils hochèrent tous la tête. Et bien cet été en fouillant dans le grenier du manoir familial, j'ai trouvé de vieux carnets qui parlent de leur construction.

- Quoi ? Mais ce n’est qu’une légende tout le monde le sais !

- Et oui ma chère Lily ! Ce fut ma réaction et aussi celle de James et Peter quand je leur ai raconté. Mais en fait il s'avère qu'il y a des siècles, les autorités politiques et économiques de la ville ont décidé de faire construire, le plus discrètement possible, un immense réseau souterrain sous toute la ville.

- Mais pourquoi ? Je veux dire ça a dut être un boulot immense alors pourquoi ils ont décidé un truc pareil ?

- De ce que j'ai compris les familles les plus importantes de la ville avaient quelques conflits avec des villes voisines et ils craignaient de se faire assaillir. Ils ont donc construit ces souterrains pour pouvoir évacuer tout le monde discrètement si jamais ça arrivait. Ils ont relié ces tunnels aux plus grands bâtiments et quelques maisons. Il y aurait des passages secrets un peu partout dans les plus vieux édifices de la ville ! Ne serait-ce pas incroyable ! L'école, la mairie, la bibliothèque, le tribunal et plein d'autres endroits accessibles à qui connait ces tunnels !

- C'est tout simplement fou ! On le saurait depuis le temps si une telle chose existait. Et puis il y aurait des traces, on aurait trouvé des vestiges de ces tunnels depuis le temps.

- On s'est dit la même chose, alors on a commencé à faire des recherches dans les archives de la ville et on a découvert que dans les années 1850, un incendie avait détruit la maison de Archibald Flamel, et Archibald Flamel était, je vous le donne dans le mille : le seul descendant de Nicolas Flamel ! L'homme qui aurait, d'après les carnets que j'ai trouvé dans le grenier du manoir, conçu tous les plans des souterrains. La maison a été totalement détruite et rien n'a échappé aux flammes selon le rapport. Alors une hypothèse nous est venue à l'esprit : et si tout ce projet de souterrain avait été gardé secret depuis tout ce temps ? Si ceux qui ont construit tout ça étaient si parano qu'ils avaient gardé ce secret entre eux, si les seuls plans avaient été détenu par Flamel ? Je sais comment marche les grandes familles de cette ville et c'est tout à fait le genre à considérer ce genre de secret comme un héritage familiale. Le père devait montrer à ses enfants les passages secrets et l'entrée des tunnels à ses enfants et ainsi de suite. Mais si après l'incendie il était devenu trop risqué de s'aventurer dans les souterrains et qu'au fur-à-mesure tout ça avait été oubliée et c'était transformé en une sorte de mythe ?

- Ça fait beaucoup de « et si » ...

- Oui mais on a trouvé des incohérences sur certains plans plus actuels. Des pièces qui n'existent pas et des sortes de placards entre deux pièces. On a vérifié et aucunes entrées !

- Bon sang vous avez du temps à perdre ma parole...

- Evans tu ne te rends pas compte ! Si on arrive à trouver l'entrée de ses souterrains on pourrait entrer presque n'importe où ! On pourrait refaire la carte de Nicolas Flamel et on deviendrait des légendes !

- Mais vous ne trouvez pas cette fameuse entrée, n'est-ce pas ?

- Non... On a passé la moitié de l'été à chercher dans les coins qu'on a établi être les plus logique mais rien… Et depuis la rentrée on a lu presque tous les livres de la biothèque sur cette foutue ville mais rien non plus.

- C'est peut-être parce que ces souterrains ne sont qu'une légende Sirius.

- Je crois que je sais où est cette entrée... »

En silence, quatre paires d'yeux exorbités se tournèrent vers Remus Lupin. Sous cette soudaine attention, il sentit le rouge lui monter aux joues.

Finalement, c'est James qui brisa le silence.

« Comment ça « tu crois savoir où c'est » ?

- Euh... Quand j'étais petit on explorait souvent la forêt de Poufsouffle avec ma mère. Un jour on s'est un peu perdu et on s'est retrouvé face à une sorte de porte creusée dans la roche. Il y avait pas mal de ronces mais on y est retourné quelques jours après et on est rentré. C'était comme un tunnel mais il faisait trop noir alors on est ressorti. De temps en temps j'y retourne parce qu’il n’y a jamais personne là-bas. C'est vraiment à la limite de la ville et c'est un peu escarpé. Enfin ce n’est pas très facile d'accès si on ne connait pas le chemin... Je ne sais pas si c'est ce que vous cherchez mais ça m'y a fait penser…

- Putain mais Remus t'es notre Godric ! Par Merlin Sirius t'as entendu ça ! Mais putain ouais ! »

James se jeta littéralement sur Remus avant de le prendre dans ses bras et de le soulever comme une plume. Sirius rirait. Marlène aussi et Lily ne pouvait réprimer un sourire face à tant de joie. Certains regards curieux se baladaient sur le petit groupe.

« Peter ! Peter viens ! Tu ne croiras jamais ce qu'il vient de se passer ! C'est énorme ! Remus. Accepterais-tu de devenir un membre officiel des Maraudeurs et de nous conduire là-bas ? Acceptes-tu de nous rejoindre pour le reste de cette aventure en mettant au profit de cette noble cause tes talents d'explorateur ? »

Ça ressemblait à une aventure, une de celle des livres qu'il lisait. Ça sonnait comme quelque chose d'existant. De nouveaux amis peut-être, une expérience certainement et quelque chose qui promettait de bons souvenirs de toute évidence, alors Remus oublia un instant cette voix dans sa tête qui catalysait ses peurs et lui disait que ce n’était peut-être pas une bonne idée et accepta. James couru jusqu'à Peter pour lui raconter et les deux amis se mirent à sauter en l'air sous les acclamations de tous les fêtards, qui ne savaient pourtant rien de ce qui se passait. La joie à l'état pure, et peut-être un peu démesurée, se donnait en spectacle, là, au centre de la maison des Potter, et cela semblait suffire à tout le monde.

Sirius regarda le sourire de Remus. Un sourire immense et sincère. Il se rapprocha du nouveau maraudeur et lui glissa à l'oreille.

« C'est un plaisir de savoir qu'on sera amené à plus se voir Remus Lupin. »

Pour la première fois de son existence, le châtain ne perdit pas ses moyens avec Sirius Black et il rit doucement, son sourire éclairant toujours son visage. Alors Sirius sut. Il sut qu'il ne pourrait jamais voire juste un ami en regardant Remus, parce qu'à cet instant il aurait voulu l'embrasser et sentir ce sourire sur ses propres lèvres.

Te sentir et te ressentir jusque dans mes tripes

Imprégner tes gestes dans ma peau

Avoir ton rire, ta voix tatoués sur mon corps.