dancing in the moonlight

Harry Potter - J. K. Rowling
Multi
G
dancing in the moonlight
Summary
Quand Alice et Frank commencent à sortir ensemble, leurs amis se voient dans l'obligation de se fréquenter également. Mais est-ce une si mauvaise chose ? Et si Remus n'était pas aussi invisible qu'il le pense ? Et si James n'était pas si insupportable que Lily le croit ? Et si Sirius se rendait compte qu'il peut encore être surpris ?
All Chapters Forward

L'invitation

 

 

          Alice courait dans les couloirs, un grand sourire sur le visage.

 

« Lily ! J'ai besoin de toi ! »

 

Lily Evans sursauta en entendant le cri de son amie. Elle referma son casier prête à disputer gentiment la brune sur le fait de hurler dans les couloirs mais, en découvrant son visage rayonnant, elle en perdit l'envie. Depuis quelques mois, la jeune rousse savait que seul une personne pouvait donner tant de joie à l'adolescente et elle n'était pas de ceux qui réprime l'amour.

 

« Et bien, qu'est-ce que Frank a fait aujourd'hui qui nécessiterait mon aide ?

- Oh t'es bête ! s'indigna Alice en infligeant une petite claque sur l'épaule de son amie. Ce n'est pas tant ce qu'il a fait mais ce qu'il a dit ! Et fait ! Oh les deux ! Lily... Il m'a invité à la soirée de James Potter ce week-end... Je crois que c'est un rencard ! C'en est un non ? Je lui ai dit que j'irai mais... j'ai peur d'y aller seule... Imagine qu'il passe la soirée avec ses potes et que je me retrouve toute seule ! Lily, viens avec moi s'il te plaît ! Je te serai éternellement reconnaissante !

- Respire Alice. Je suis pas sûr que...

- Oh non s'il te plaît les examens sont dans super longtemps ! On a pas cours le lendemain et Potter sera occupé avec ses amis il ne te dérangera même pas ! Dis oui s'il te plait !

- Mais laisse-moi parler ! Est-ce que Remus vient ?

- ...

- Si Remus vient je viendrais aussi mais je ne veux pas me retrouver à faire la chandelle à coté de toi et Frank. Surtout si je suis dans la demeure de saint Potter et son égo hors du commun.

- C'est horrible ce que tu me fais... Tu sais comme moi qu'il dira non.

- Moi ce que je sais, c'est que tu as plus que n'importe qui la capacité d'obtenir ce que tu veux. »

 

Lily conclu sa phrase d'un clin d'œil entendu avant de s'éloigner vers la salle de son prochain cours. Alice, quant à elle, resta planter là où elle était, l'air désespéré. Il serait plus facile de faire voler un balais que de convaincre le très timide Remus Lupin d'abandonner ses livres le temps d'une soirée, d'autant plus pour aller à une fête.

Malheur !

 

 


 

 

          Non loin de là, la tête reposant sur son poing fermé, un jeune garçon en regardait timidement un autre.

          Il était beau. Beau comme peu de gens l'était. Il avait du charisme, une aura, une présence. Ses cheveux noirs tombaient négligemment sur ses épaules. Il était beau sans chercher à l'être, attirant les regards, tantôt envieux tantôt enjôleurs. Il était ce que tous désiraient, d'une façon ou d'une autre. Peu importe ce qu'il pouvait porter, l'attitude qu'il abordait, ce qu'il faisait : il irradiait.

Pour Remus il n'y avait personne qui pouvait plus briller que Sirius.

Sirius Black, c'était le nom de celui qu'il observait avec un mélange de curiosité et de tendresse. Il le regardait discrètement depuis la place qu'il occupait à la bibliothèque. Il le regardait rire avec James Potter. Ils ne travaillaient jamais si bien que Remus se demandait pourquoi les deux inséparables venaient en ces lieux presque tous les jours. Affalés avec une forme de grâce sur les chaises usées, ils riaient, dessinaient et parfois semblaient se plonger dans un vieux livre sur la fondation de leur petite ville. Leur ville dont les seules richesses étaient de mystérieuses légendes, quelques dérives sectaires - dont personne n'osait parler - et ce lycée d'excellence, Hogwarts. Investie par les meilleurs partis de la région ou alors par de méritants boursiers, le lycée jouissait d'une réputation synonyme de réussite. Remus Lupin faisait partie de la deuxième catégorie d'élèves. Il n'avait pas le nom, l'argent, l'influence des élèves tel que Potter et Black. Il ne devait sa place qu'a un travail acharné et épuisant qu'il s'imposait depuis des années. Une rigueur qui un jour lui permettrait d'entrer dans une grande université et de faire ce qu'il voudrait de sa vie.

Qu'est-ce qu'il voulait faire de sa vie d'ailleurs ? Il n'en avait encore aucune idée mais il lui restait deux ans pour y penser. Il pourrait travailler dans la police comme son père ou bien être professeur comme sa mère. Il se verrait bien prof. Ça lui plaisait d'aider les autres à apprendre. Cette année il avait été choisi avec Lily et Severus pour être tuteur. Au début il s'était dit que ce serait une bonne façon de venir en aide à certains et aussi de se faire un peu d'argent de poche mais il s'était vite rendu compte que tous cela lui plaisait plus qu'il ne l'aurait pensé. Voir le regard de quelqu'un quand il a enfin compris, se dire qu'il y est pour quelque chose, se sentir utile... il y a plus désagréable. Mais pour aujourd'hui il préférait se perdre à rêver des yeux de Sirius.

 

          Un garçon un peu gauche, nommé Peter, arriva à la table de Potter et Black. Il leur dit quelques mots mais il n'en fallut pas plus pour que les deux comparses se mettent à ranger leurs affaires. Et ils partirent tout trois bras dessus bras dessous, le regard du jeune Remus Lupin les suivant. Ils semblaient toujours préparer un mauvais coup, un méfait qui leur vaudrait une admiration et une popularité supérieur. Pourquoi diable faisaient-ils tout pour se mettre dans des positions inconfortables ? Peut-être essayaient-ils de tester les limites du renvoie. Malgré tout ce qu'ils avaient déjà fait, ils n'avaient jamais écopé plus que de simples retenues. C'est surement ça être riche et puissant : demeurer dans la plus grande impunité. D'un autre côté, ils apportaient un peu de joie et de rire dans les couloirs parfois austères de cette école aux paraitre de château. Et pour cela les autres élèves avaient couronné James et Sirius d'une popularité presque sans accros, oubliant tous la participation de Peter à chacune de leurs frasques.

 

          Remus se remis, tant bien que mal, à l'étude de son cours de chimie. Il devait arrêter de rêver. Qu'y a-t-il de plus désolant que d'avoir seize ans et d'être amoureux de quelqu'un qui ne connait même pas votre prénom ? Il devait oublier cette idée stupide. Ça ne le mènerait nulle part de se languir de cette façon. Lily lui répétait souvent : « soit tu te décides à aller lui parler soit tu essayes de l'oublier ».

Lily n'avait jamais été amoureuse de toute évidence.

Il voulait le connaitre, voir en dessous du vernie. Il le fascinait. Il le fascinait comme un personnage de roman. Comme un Darcy, un Bel-Ami, un héros plein de certitudes en apparence. Il le fascinait comme les amours adolescents peuvent le faire. Serait-ce si mal de rêver un peu plus de lui ?

Lily lui dirait que oui.

 

          Il était devenu ami avec Lily pendant l'été qui précédait leur rentrée au lycée. Un coup de foudre amical qui avait eu lieu dans l'allée B3 de la bibliothèque de la ville. Quelques blagues sur le titre d'un livre plus que douteux et un fou rire avaient suffi à les convaincre qu'il fallait qu'ils se revoient et qu'ils passent du temps ensemble. Ils avaient fait, durant le restes de ces beaux jours, le tours de la ville à vélo, s'arrêtant à divers endroits pour explorer des coins, aux semblants secrets et mystérieux, tout en se racontant, entre deux romans, leur vie. A la fin de l'été Remus n'ignorait plus rien de l'existence de Lily Evans. De sa haine tenace pour James Potter qui avait eu l'audace en classe de CM1 de lui mettre une grenouille dans son cartable d'écolière, à son amitié inattendue avec Severus Snape, jusqu'à les difficulté qu'elle entretenait dans sa relation avec sa grande sœur Pétunia, Remus savait tout. Lui, il lui avait parler de sa mère avec qui il aimait créer toute sorte de choses : spectacles, dessins, poteries, etc. Ils s'amusaient devant son père qui n'avait rien de cette créativité mais qui par sa maladresse comique était une grande inspiration. Il lui parla de ce garçon qu'il avait aperçu un jour en passant devant le collège privé et que depuis il ne pouvait pas oublier, ce garçon qui, il l'apprendrait quelques semaines plus tard, s'appelait Sirius. Il lui parla de sa solitude qu'il appréciait et avait paradoxalement en horreur. Il lui parla de « l'accident ». Il lui dit qu'elle était sa première vraie amie. Il lui parla de partir, loin. Cet été-là, Lily était devenue non seulement la première vraie amie de Remus Lupin mais également la meilleure amie qu'il n'aurait jamais pu rêver. Cet été-là, Remus était devenu le meilleur ami de Lily Evans, le meilleur qu'elle n'aurait jamais pu rêver. Et parfois Remus repensait à ces semaines, un sourire rêveur se posé sur le visage.

 

« Remus j'ai quelque chose à te demander ! Et avant de dire non tu dois savoir que toute expérience est bonne à prendre et est une source d'enrichissement personnelle absolument incroyable. »

 

Le jeune garçon releva la tête, sourcils froncés, regard perplexe, vers Alice qui venait d'apparaitre comme par magie face à lui.

 

 


 

 

« Mais Alice tu m'as bien regardé ? Qu'est-ce que tu veux que j'aille faire à une soirée ?

- Je sais pas, t'amuser par exemple ! Danser, peut-être rencontrer des gens...

- Très drôle ! Je ne sais pas parler aux inconnus ! Tu sais très bien que je deviens rouge et que je me mets à bégayer comme un gamin.

- Et bien tu pourras parler avec Lily. S'il te plaît ! Elle ne viendra pas si tu restes chez toi... Tu n'es même pas obligé de rester jusqu'à la fin. Une heure c'est tout ce que je te demande. »

 

Zigzagant entre les étudiants dans les couloirs à présent noirs de monde, Alice sentait bien que son ami été sur le point de céder. Elle parait chacun des arguments de Remus par un autre. Il ne suffisait plus de grand-chose, un poil de pitié peut-être, pour qu'il craque. Elle saisit alors la manche de son pull en laine usé pour le faire s'arrêter. Il se tourna face à elle. Son regard été suppliant, le genre de regard qui veut dire « s'il te plait ne me fait pas ça » mais Alice lui fit une moue pleine d'espoir et de désespoir, dont elle avait le secret.

 

« Rem', mon petit loup solitaire, s'il te plait... Je suis sûr que ça te plaira et je te revaudrai ça. Tu pourras me demander ce que tu veux. »

 

Et à cet instant, il comprit. Il comprit que depuis le moment où Alice était rentrée dans la bibliothèque pour lui demander de venir à cette soirée, depuis ce moment il était condamné à accepter. Il y était condamné car jamais il ne pourrait dire non à un ami qui avait besoin de son aide, et cela même si c'était pour quelque chose d'aussi bête que d'aller à une soirée chez James Potter.

Sirius sera là-bas... Non arrête c'est stupide de penser à ça...

 

 


 

Forward
Sign in to leave a review.