KISS, MARRY, KILL.

Harry Potter - J. K. Rowling
F/M
M/M
G
KISS, MARRY, KILL.
Summary
Parier pour un baiser avec le tentateur. Se marier avec celui qu'on considère partout comme un ennemi, un traître. Régler ses comptes entre escrocs.Les diables à visage humain sont partout, impénitents qu'ils sont. Mais après tout, que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre...
Note
Voici enfin la réponse que je souhaite donner à mon propre défi de drabble, dont le thème est, vous l'aurez deviné, dans le titre. Cela faisait longtemps qu'elle était dans mes brouillons, et ça y est, elle est enfin achevée.J'ai eu un peu de mal à trouver un personnage que j'avais envie de trucider (oui oui vraiment, je vous vois les sceptiques du fond de la salle... vous me connaissez trop bien), jusqu'à ce que je me rappelle d'un certain personnage. (Pas James, j'ai dit que j'arrêtais de lui taper dessus, en tout cas pour le moment haha.) Et évidemment, il fallait que la mise à mort soit bien plus longue qu'un drabble...Pas de tags révélateurs - je vous laisse la surprise intacte. Enjoy 🙃


 

KISS

 

Il aurait pu miser le concentré de son âme dans ce pari, il avait été convaincu de ne jamais le remporter. Autant jouer contre un Détraqueur.

 

La lueur d'évidence des lacs sans tain le prouvait pourtant : il avait eu tout faux. Lorsque les lèvres sèches s'étaient posées contre les siennes, ses jambes s'étaient coupées du sol qui les soutenait. Lui qui n'avait jamais souffert le vertige de l'envol s'était raccroché à son épaule. Oh, juste un peu.

 

Une étonnante connaissance faisait son chemin. A la saveur de ses lippes, perdre prenait un goût plus triomphal que n'importe quelle autre victoire.

 

 

MARRY

 

Pendant toute la procession, il n'avait cessé de se repasser équations de réaction et propriétés de chaque ingrédient. Les mariages étaient censés être heureux... et tous ceux qu'il avait connus autour de lui s'étaient brisés. Il ne voulait pas que cela leur arrive. Elle était si précieuse et pourtant si forte. Elle avançait avec confiance vers lui alors qu'il tanguait sur ses pieds, jambes raides et gorge nouée. La voir ainsi lui coupa le souffle un instant. Si belle... et lui si hideux. Si lumineuse... et son avant-bras souillé par l'infamie.

 

Non. Ce tourbillon ne l'emporterait pas de nouveau. C'était la clé d'une promesse secrète, qu'il comptait bien tenir, devant l'autel et jusqu'à sa mort.

 

Ce n'était pas si différent d'un Serment Inviolable. D'une allégeance envers un maître éternel. Mais tout cela, c'était sa vie d'avant. Cela s'était achevé avec son agonie, terminée à la seconde où la mort l'avait recraché saignant, faible, mais vivant.

 

C'était un autre type d'engagement qu'il prenait en cet instant.

 

 

KILL

 

 

Mondingus Fletcher n'était pas connu pour être honnête et fiable. Il revendait pour se faire un peu d'argent, histoire d'arrondir ses fins de mois. Ça faisait un joli pactole, parfois. Et puis, il ne pouvait pas s'en empêcher.

 

Bien mal lui en avait pris de s'attaquer à la demeure des Black. Sans savoir comment il avait fait, avec ses jambes courtes et ses maléfices de répulsion il avait réussi à se sortir de cette pétaudière bardée de sortilèges anti-transplanage. Seulement, la magie laisse des traces et on avait fini par le localiser... Quel pétrin. Le bijou et autres objets de valeur dans un sac Sans Fond, il s'était grimé en Inferius pour échapper aux agents du Ministère venus le traquer. C'était une vieille histoire, pourtant. Une vieille rengaine aussi.

 

Sauf qu'il n'avait pas prévu cette variation. Il n'avait jamais aimé les chats ; d'ordinaire, il les fuyait comme la peste. Mais celui-là avait l'air bien nourri et bien élevé. Un collier de bonne facture tintait à son cou. Sa maîtresse devait être fortunée...

 

Il n'était pas du genre à se lancer dans des combines qu'il n'était pas sûr de maîtriser. Mais ayant commis son petit forfait (il ne restait plus grand chose à se mettre sous la dent chez cette vieille famille sans héritage), cela lui paraissait bien dérisoire en comparaison du chat. S'il l'emmenait avec lui contre demande de rançon...?

 

— Minet minet, viens par ici...

 

Rien à faire. Il n'était pas doué avec les animaux de toute façon. Sauf à les revendre... et celui là, bien racé, devait valoir son pesant de Gallions.

 

À peine avait il eu le temps de suivre l’animal sous un vieux pont sous la Tamise qu'une cinquantaine de félins se jetèrent sur lui, ronronnant et s'agrippant à lui de partout, faisant tomber le sac de son épaule griffue. Déstabilisé, il regarda de partout sans rien remarquer d'anormal… jusqu'à ce qu'une voix haut perchée retentisse, accompagnée d'un sortilège :

 

— Finite Incantatem.

 

Mondingus se retrouva exposé, sa tignasse rousse et ses vêtements crasseux resurgissant de la forme effrayante, décharnée, de l'Inferius. Le chat rejoignit sa maîtresse, faisant tinter son collier.

 

— Bien, mon ami.

 

La horde de félins grouillait sur lui, tellement qu'il finit par tomber au sol. L’un d’entre eux rapporta sa baguette à la silhouette en cape sombre. Assis sur les pavés, il voulut se dégager mais aussitôt les animaux se mirent à lui lacérer bras et jambes en feulant et en crachant de colère.

 

— Non, non, non. Vous n'irez nulle part, Monsieur Fletcher, dit la voix en s'avançant vers lui.

 

Sous sa cape doublée de rose, une petite femme joufflue, baguette levée, le menaçait. L'assistante de Fudge en personne.

 

Par Morgane, il était fait comme un rat ! Il eut le réflexe de cacher le sac hors de sa vue, mais le geste attira son attention.

 

— Q-qu'est-ce qui me v-vaut cette visite Madame ?... bégaya le voleur.

 

— Allons, Monsieur Fletcher, je crois que vous le savez bien, n'est ce pas ?... Cela fait des années que vous vous soustrayez à nos opérations de contrôle pour la répression des fraudes. Puis-je jeter un œil à ce que vous avez là ? demanda-t-elle en désignant du menton l'objet du délit.

 

Sans attendre sa réponse, la femme attira à elle le contenant illégal dont il avait fait pendant un temps le trafic et plongea une main dedans.

 

Il se raidit, songeant qu'il aurait du mettre un maléfice dévorant sur l'ouverture. Il ne pouvait pas transplaner avec ces sales boules de poils sur lui. S'il n'essayait pas de se débattre ou de partir ils ne lui faisaient pas de mal. Ils léchaient avec leurs langues râpeuses les entailles pleines de sang qu'ils avaient causées quelques minutes auparavant. La douleur était telle qu’il dut retenir quelques larmes.

 

 

La sous-secrétaire d’État du Ministre de la Magie lâcha un petit rire surpris, presque admiratif, avant de poser la main contre sa bouche en souriant, comme si une sottise venait de lui échapper. Le regard que lui lançait ses yeux ronds, cependant, indiquait que c’était plutôt lui qui avait commis une sacrée bêtise.

 

— C'est un beau butin que vous avez là, Monsieur Fletcher. Quel dommage que vous ayez également voulu vous emparer d'un des chats de sorciers de ma brigade, fit la sorcière d’un ton plus dur. Emparez-vous de lui ! commanda-t-elle en le pointant du doigt, sourcils froncés.

 

Les chats miaulèrent et le plaquèrent au sol. Mondingus se débattit comme il put mais leurs poils étouffèrent son nez, sa bouche et ses yeux. Il ne voyait rien et avait beau les rejeter à pleines mains, ils revenaient et attaquaient.

 

Leurs griffes acérées se plantèrent dans sa chair et n'épargnèrent aucun endroit. Leurs pattes le labouraient d'entailles, leurs crocs visaient les tendons de ses chevilles, ses doigts, sa jugulaire. Ni ses cris, ni ses suppliques ne les arrêtèrent.

 

— Oh, et je prends ceci également, fit-elle en riant comme une petite fille.

 

Il pouvait difficilement le voir, mais dans sa main courtaude, tendue bien haut, se trouvait le médaillon qu’il avait par par chance récupéré chez les Black.

 

— C'est un objet qui m'appartient, voyez-vous. Une relique familiale. Nous dirons que c'est le prix à payer pour effacer la dette colossale que vous devez à nos services, Monsieur Fletcher.

 

Un petit silence s'installa, seulement rompu par ses supplications.

 

— ...Pour avoir mobilisé tant de fois nos forces vives en revanche... un châtiment s'impose, continua-t-elle en ronronnant, son ton enjoué démentant la fausse moue contrite de son visage.

 

Les chats ne cessèrent pas de le harceler, même après avoir déchiré sa peau. Ils ne s'arrêtèrent que lorsqu'elle les rappela. Il n'arriva pas a se relever, le souffle saccadé, ne voyait que du sang partout. Son corps tout entier le brûlait et poissait de liquide.

 

— Voilà ce qu'il en coûte aux voleurs, fuyards et menteurs professionnels engagés par Dumbledore. Transmettez lui toutes nos amitiés, de ma part et de celle du Ministre de la Magie.

 

Endoloris !

 

La petite dame en rose y mit tant de hargne que, cette fois, il ne se relèverait pas.