Dieu de la mort.

Harry Potter - J. K. Rowling Marvel Cinematic Universe The Avengers (Marvel Movies) Iron Man (Movies) Thor (Movies)
Gen
M/M
G
Dieu de la mort.
Summary
Briseur de sort était un de ces métiers où on peut dire qu'il faut se méfier des anciens dans une profession qui tue jeune. Harry blâmait pourtant sa chance Potter lorsqu'il fut éjecté de sa dimension, pour atterrir dans un monde où les dieux existent. Au moins, il pouvait offrir une bonne vie à son double. Et qui sait ? Peut-être même rencontrer son dieu favoris.
Note
Fic aussi postée sur ffnet. Les 5 premiers chapitres sont écris et seront posté ici aujourd'hui ou dans les jours qui viennent.
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Entretiens.

 

Alvis entra dans la pièce et salua les personne présentes avant de s'asseoir à la table et de poser ses béquilles à côté de lui. Le Comité en face de lui l'observait avec un mixe de curiosité et de méfiance. Dumbledore lui sourit et prit la parole :

 

_ Bienvenue, Lord Black, et merci d'être venu à cet entretient.

_ Il n'y a pas de quoi, directeur Dumbledore.

 

Dumbledore lui présenta les autres membres du CIMS avant de rentrer dans le vif du sujet.

 

_ Nous avons étudié votre dossier et avons juste quelques questions complémentaires avant de décider si oui, ou non, on revalidera votre immunité diplomatique.

_ Je vous écoute.

 

Il lui sourit, avant de faire signe à la représentante du MACUSA de parler :

 

_ Lord Black, dans les souvenirs que vous avez fournis, plusieurs de nos alter ego vous ont traité, je cite, d'emmerdeur professionnel, pouvez-vous clarifier cela ?

 

Il eut un sourire amusé, se doutant que ça les avait fait tiquer.

 

_ Bien sûr. Je dois beaucoup voyager pour mon travail, ce qui est normal pour un briseur de sort. Cependant, j'ai aussi un don pour m'attirer des ennuis sans le vouloir. Par exemple, je peux aller au milieu de nul part au Guatemala, à la recherche de ruines et tomber sur des trafiquants de créatures magiques. Ou aller acheter du pain au village proche du site où je travail et me retrouver mêler à une prise d'otage. Ou cette fois aux USA, où je suis allé signaler ma présence dans le pays aux Aurors et je suis tombé sur un mage noir qui essayait de faire sauter les barrières autour du congrès magique, ce qui aurait créé un effondrement en cascade qui aurait rasé New-York. Et lorsque je tombe sur ce genre de situation, j'interviens. Ma meilleure amie m'a dit régulièrement que j'avais un complexe du héro et qu'un jour ça me fera tuer. D'un autre côté, je blâme les moutons anglais pour m'avoir conditionné à être leur sauveur, à cause d'une prophétie.

 

Le représentant français leva un sourcil à sa formulation et demanda, presque amusé :

 

_ Moutons ?

_ Vous savez ? Ceux qui refusent de réfléchir par eux-même, suivent toujours celui qui bêle le plus fort, qu'il ai raison ou non, et qui changent d'avis comme de chemise ? Le mouton de tête en ce moment est directeur Dumbledore.

_ Vous avez une opinion intéressante de votre propre communauté, commenta le même homme.

_ Disons qu'il y a de très bonnes raisons pour lesquelles j'ai envoyé une demande de citoyenneté au MACUSA.

 

Dumbledore se racla la gorge avant qu'ils ne puissent poursuivre sur cette ligne de discussion.

 

_ Messieurs, dames, on s'éloignent un petit peu du sujet.

_ C'est vrai, toutes mes excuses.

 

Le représentant de Chine hocha la tête et demanda :

 

_ Peut-on voir des souvenirs de certains de ces incidents ?

_ Bien sûr.

 

Dumbledore tapa la table du bout de sa baguette et une pensine sortit du centre. Alvis y plaça plusieurs souvenirs et les représentants les regardèrent par groupe. Lorsqu’ils furent tous passé, il y en avait plus d'un qui le regardait avec incrédulité, mêlée d'admiration horrifiée. Dumbledore était parmi eux et fut celui qui murmura :

 

_ Vous avez encaissé le contrecoup magique d'un effondrement en cascade qui aurait dû raser New-York et ses alentours et vous y avez survécu... Comment ?

_ Je n'en ai honnêtement aucune idée. J'ai beau plaisanter en disant que ma spécialité de briseur de sort est de survivre, sur ce coup-là, je pense que c'était juste un miracle.

 

Ils prirent un instant pour se remettre de ce qu'ils venaient de voir et la représentante du MACUSA reprit la ligne de questionnement :

 

_ Donc, on vous traite d'emmerdeur professionnel, parce que vous avez tendance à arrêter tous les criminels que vous croisez par accident ?

_ Oui. Ça, et j'ai la mauvaise habitude de maudire de façon créative les personnes qui m'irritent beaucoup trop, avec des enchantements ou malédictions dont tout le monde a oublié l'existence. Même si je me limite généralement à des choses embarrassantes et incommodantes, plutôt que dangereuses.

 

Il y eu un instant de silence à ça, et Dumbledore demanda :

 

_ Et vous n'avez jamais eu d'ennuis légaux pour cela avant de recevoir l'immunité ?

_ Non.

_ Comment ? Vous avez soudoyez les autorités locales ?

_ Oh non, même pas. Je m'en suis tiré sur la simple technicalité que personne ne pensait avoir qui que ce soit capable de m'arrêter. Et plus tard, de prisons pouvant me contenir. D'où l'accord avec le CIMS. J'ai l'immunité diplomatique, du temps que je préviens les autorités locales quand je suis dans le coin, j'accepte d'aider avec des criminels difficiles à appréhender, et je ne deviens pas un mage noir. D'après eux, si j'allais après quelqu'un, c'est qu'ils l'avaient cherché et méritaient ce qui leur arrivait.

 

Ils échangèrent des regards, puis, Dumbledore reprit la parole :

 

_ Si on vous rend votre immunité, que comptez-vous faire ?

_ La même chose qu'avant. Voyager pour mon travail et me tirer des ennuis que je m'attirerais sans le vouloir. Enfin, pour les dix prochaines années, j'ai l'intention de vivre en paix aux USA avec mon double. Je ne veux pas prendre de risques inutiles tant qu'il ne sera pas majeur.

_ Cela veut-il dire que vous refuserez d'aider pendant ces dix ans ?

_ Oui. À moins que la menace ne soit d'ordre mondiale et que personne d'autre ne puisse s'en charger, je préférerais être en congés. Je n'ai pas l'intention de chercher les ennuis, même si je sais qu'ils finiront par me trouver.

 

Ils échangèrent de nouveaux des regards et certains prirent des notes, avant que la question suivante ne lui parvienne :

 

_ Dans le souvenir, il est dit que vous êtes un danger de niveau double S. Pourquoi cela ? Si on se base sur les dates, vous n'aviez que vingt ans et n'étiez pas encore une briseur de sort vétéran de haut niveau.

 

Il grimaça et se gratta la joue, légèrement gêné.

 

_ Ah oui, ça. Je vous ai dis que j'avais mis fin à la seconde guerre de sang contre Voldemort ?

_ Oui.

_ J'ai peut-être oublié de préciser mes méthodes.

 

Dumbledore leva un sourcil, curieux et demanda :

 

_ Et de quelles méthodes s'agissait-il ?

 

Il soupira, avant de se redresser et de le fixer avec un air sérieux. Soudainement, ce n'était plus un briseur de sort décontracté et socialement maladroit qu'ils avaient devant eux, mais un général de guerre.

 

_ Comprenez une chose, directeur, je ne suis pas un pacifiste comme vous et je ne donne pas de secondes chances. Pour le contexte, Voldemort est revenu à la fin de ma quatrième année, a passé un an à rassembler ses forces pendant que le gouvernement jouait l’autruche et refusait de croire en son retour, puis la guerre a vraiment débuté à la fin de ma cinquième année. Le gouvernement était inutile, l'ordre du phœnix ne faisait quasiment rien d'utile et la plupart des adultes s'attendaient à ce que je règle le problème, à cause d'une prophétie. En avril 1997, j'ai appris le secret derrière la survie de Voldemort, de la part de Dumbledore. Il chassait déjà les artefacts l'ancrant dans le monde des vivants et les protections autour de l'un d'entre eux l'ont blessé mortellement, bien qu'il ai réussi à ralentir la progression de la malédiction pour survivre juste la fin de l'année, où il a demandé à son espion de l’achever publiquement, pour solidifier sa position. J'ai quitté l'école cet avril là pour faire la chose logique et engager des briseurs de sorts pour traquer les artefacts. Tuer Voldemort et mettre fin à la guerre était plus important que finir mes études. Lors de ma cinquième année, j'ai aussi lancé deux clubs de défense clandestins, vu que le ministère nous avait assigné quelqu'un qui refusait de nous enseigner quoi que ce soit, vu que le ministre était persuadé que Dumbledore montait une armée d'élèves pour faire un coup d'état. Le premier était pour ceux qui voulaient juste passer leurs exams. Le second était pour ceux qui voulait apprendre à se battre et participer à la guerre. Lorsque je suis parti, j'ai laissé la protection de l'école et des élèves entre les mains de ceux qui y étaient encore et j'ai rassemblé les majeurs qui n'y étaient plus pour m'aider. Lorsque le ministère est tombé, on avait déjà des bases de prêtes et on avait la liste des nés-moldus. On était prêt à l'action et on a aussitôt commencé l'évacuation massive.

 

Il prit une inspiration et sortit un bouteille d'eau de son sac pour boire un coup. Puis, il poursuivit :

 

_ Encore une fois, les adultes et l'ordre du phœnix étaient inutiles. Ils continuaient de suivre la doctrine de Dumbledore de capturer en priorité. Mon groupe avait une politique différente. Lorsque Voldemort a remis en place le tabou sur son nom, on l'a exploité. On le déclenchait dans des lieux sécurisés, on capturait tous ceux qui se pointaient, puis on les dosait de veritaserum pour savoir s'ils étaient volontaires ou non. Les innocents étaient envoyés à l'une des bases et leurs familles sécurisées, si possible. Les volontaires étaient pendus après qu'on ai extrait toutes les informations qu'ils avaient. L'espion de Dumbledore a fini par nous mettre en contacte avec un autre espion, un Mangemort qui voulait s'échapper avec sa famille. Grâce à leurs informations, on a pu capturer beaucoup plus de partisans de Voldemort. Et, au final, ils nous ont fournis la date, l'heure et le lieu d'une réunion générale de toutes les forces restantes. On a attendu que la famille évacue avec les otages, avant de faire sauter les barrières dans un effondrement en cascade, ce qui a tué Voldemort pour de bon, avec ce qui restait de ses hommes.

 

Il prit une nouvelle gorgée en observant leurs réactions. Dumbledore était attristé et horrifié, mais beaucoup semblaient approuver de ses méthodes. Le but d'une guerre n'était pas de mourir pour ses idéaux et son pays. C'était de faire en sorte que ceux d'en face meurent pour leur pays et idéaux.

 

_ Bien sûr, ça ne s'est pas terminé là. Lorsque les adultes et le gouvernements sont lâches, incompétents et corrompus au point où des enfants, sans entraînement formel, doivent mettre fin à leur guerre, alors ils ne devraient vraiment pas s'étonner quand ces même enfants décident de prendre le pouvoir et de tout raser pour repartir sur des bases saines, et s'assurer que ce genre de chose ne recommencera pas de ci-tôt. Toute une partie de mon groupe était dédiée à la planification de l'après-guerre. Quelles lois garder, lesquelles brûler, quel type de gouvernement, ce genre de choses. Je ne suis pas un politicien ou un diplomate. Cependant, il a quand même été décidé que je serais à la tête du gouvernement d'après-guerre, ne serait-ce que pour dissuader toute rébellion. J'y suis resté un an et demi, avant de laisser les rênes dans les mains de quelqu'un de confiance et de compétent. Puis, je me suis cassé pour devenir briseur de sort, en leur disant de ne pas me donner une raison de revenir me mêler de leur politique.

 

Il prit une dernière gorgée et rangea sa bouteille et continuant de fixer Dumbledore, qui semblait avoir encore pris plusieurs années d'un coup.

 

_ Je n'ai eu à y retourner qu'une fois en vingt ans et je n'ai eu qu'à m'asseoir à ma place au Magenmagot pour que la loi en question soit aussitôt abandonnée. Et ça, c'est la raison pour laquelle je suis considéré comme une menace de rang double S.

 

Il eut un sourire sardonique et se détendit dans sa chaise en ajoutant :

 

_ Bien sûr, je suis complètement inoffensif, du temps qu'on ne touche pas à ma famille ou ceux sous ma protection. Juste... un briseur de sort et emmerdeur professionnel.

 

Il y eu un nouvel instant de silence, puis on lui demanda :

 

_ Comptez-vous attaquer qui que ce soit en Angleterre ?

_ Non, je compte me barrer de là et laisser la politique à ma cousine. Je me suis déjà assuré que Voldemort soit mort pour de bon, donc il ne devrait pas y avoir de problème, jusqu'au prochain idiot qui décidera de prendre le pouvoir pour soutenir son agenda raciste. Et, en ce qui me concerne, ce qui arrive aux moutons anglais n'est pas mon problème. Du temps que ma famille n'est pas visée, je n'en ai rien à faire. J'ai fais mon devoir une fois, je ne recommencerais pas.

 

Sa réponse sembla les satisfaire. Dumbledore avait juste l'air triste, comme si on avait tué son chiot devant lui. Il se reprit cependant avec un sourire forcé :

 

_ Merci pour ces clarifications, Lord Black. S'il n'y a plus de questions ?

 

Personne n'en posa et il hocha la tête.

 

_ Dans ce cas, vous pouvez y aller, nous vous feront parvenir notre décision par hiboux.

_ Merci de m'avoir écouté. Je vous souhaite une bonne journée.

 

Ils se dirent au revoir et il s'en alla. Ça ne s'était pas si mal passé et il pensait avoir gagné de bons points avec ses souvenirs. Avec de la chance, ils arriveront à la même décision que leurs alter ego.

 

-sSs-

 

Il ajusta sa cravate nerveusement. Ce n'était pas tous les jours qu'on rencontrait la reine pour savoir si on sera radouber pour ses crimes de guerres dans une autre dimension. Pour l'occasion, il avait mis un costard moldu, même s'il avait gardé son sac, ses bottes et ses gants. Le mage royale qui l'avait accueilli n'arrêtait pas de lui jeter des coups d’œils méfiants, comme s'il s'attendait à ce qu'il se mette à attaquer tout le monde en vue. Peut-être que leur envoyer des souvenirs montrant tout le déroulement de la guerre, pour qu'ils aient le contexte le plus complet possible, avait été de trop ? Cependant, ils avaient demandé des souvenirs détaillés pour juger si oui, ou non, il était digne d'un adoubement.

Finalement, on le conduisit dans le bureau royal. La reine était assise à son bureau et deux sorciers gardaient le bureau lui-même. Alvis s'avança jusque devant le bureau et inclina la tête avec respect.

 

_ Votre Majesté.

_ Lord Potter Black Peverell.

 

Elle pointa l'une des chaises pour visiteurs.

 

_ Asseyez-vous donc.

 

Il s'exécuta, posant ses béquilles contre le meuble. Il avait hâte de ne plus devoir les utiliser. D'après Andy, il en avait encore pour deux ou trois jours, les potions faisant enfin leur effet pour soulager les tissus endommagés autour de son genou. Quelqu'un apporta un service à thé et les servit tous les deux. Alvis accepta sa tasse avec des remerciements et bu une gorgée, après un sort sans baguette pour vérifier qu'il n'y avait pas de potion dedans.

 

_ Je dois avouer que votre lettre m'a surprise. Ce n'est pas tous les jours que je suis contactée par quelqu'un venant d'un autre monde similaire au nôtre. Puis-je savoir comment vous vous êtes retrouvé dans cette situation ?

_ Oui, ma'am. Je travaillais sur un site où l'une des mises en gardes se traduisait par « les intrus seront bannis de la réalité » et me suis pris un sort dans le dos pendant que je démantelais une barrière. Ça m'a explosé à la figure et je me suis réveillé dans la forêt interdite de Poudlard.

 

Elle hocha la tête et but une gorgée de thé.

 

_ Je vois. Cela n'a pas dû être facile pour vous.

_ Non, en effet, ma'am. Cependant, j'ai été trop occupé ces derniers jours pour vraiment y penser. Je n'ai aucun doute que je finirais pas m'effondrer à un moment ou un autre, mais pas tout de suite.

 

Il continuait, après tout, à utiliser son occlumancie pour compartimenter ses émotions et son passé. Il savait que c'était une mauvaise idée, mais il avait trop à faire pour le moment.

 

_ J'ai cru comprendre que revalider votre adoubement faisait parti de ces tâches dont vous cherchez à vous acquitter.

_ Oui, ma'am.

_ Pourquoi souhaitez-vous être radoubé ?

 

Il prit une gorgée de thé et reposa lentement sa tasse avant de répondre :

 

_ J'ai sacrifié mon enfance pour sauver la communauté anglaise, pour faire le devoir qu'ils m'ont imposé. Être adoubé pour ma victoire dans la seconde guerre de sang a été une surprise, mais c'était la récompense que la reine a choisi de m'offrir. Je sais que ce n'était pas ici, cependant, c'est une chose que j'ai obtenu par mes propres forces, mes propres moyens. C'est un titre dont je pouvais être fier, contrairement à ceux que les sorciers m'ont donné au fil des ans. Ce n'est pas quelque chose que j'ai hérité, ou qu'on m'a infligé alors que je ne l'ai ni demandé, ni mérité. Ce titre m’appartenait.

 

Il n'avait jamais aimé les surnoms donnés par les moutons, ils changeaient d'avis comme de chemise. Héro un jour, mage noir le suivant et tyran le jour d'après. Mais Sir Harry Potter, chevalier de sa majesté ? C'était à lui, un titre dont il pouvait être fier, car il l'avait obtenu grâce à ses propres efforts dans la guerre.

La reine resta silencieuse un instant, avant de demander :

 

_ Tom Riddle risque-t-il de retrouver un corps ici ?

_ Non, ma'am. La première chose que j'ai faite en arrivant à été de détruire ses points d'ancrages dans le monde des vivants. Il est mort pour de bon.

_ Bien. Mon mage en chef et moi-même avons vu les souvenirs que vous avez envoyé. Je n'ai aucun désir de voir mon pays sombrer de nouveau dans la guerre civile. Vous avez mes remerciements pour vous être débarrassé une bonne fois pour toute de ce mage noir.

_ Merci ma'am.

_ Que comptez-vous faire, désormais ?

_ Je compte partir vivre aux USA avec mon double et lui donner la vie qu'il mérite, en m'assurant qu'il ne finisse pas comme moi. J'ai bien peur, qu'après la guerre, j'ai développé un certain dédain pour la communauté anglaise, de ce fait, je préfère ne pas vivre ici. Lorsque Harry sera adulte, je pense que je reprendrais mon travail de briseur de sort.

_ N'avez-vous aucune intention de vous mêler de la politique de votre communauté ?

_ Non, ma'am. Je ne suis pas un politicien ou diplomate. Je suis un soldat et général. Je laisse la politique à ma cousine, Andromeda, elle y est bien plus compétente. Si vous désirez voir des changements dans la communauté magique, il faudra compter sur elle, car mes méthodes seraient bien plus drastiques.

 

Elle acquiesça, puis fit un signe à l'un de ses homme. Ce dernier sortit aussitôt sans un mot.

 

_ Très bien, j'accepte votre position sur la question. Vos souvenirs m'ont motivée à m'intéresser d'un peu plus près à ce que fait le ministère de la magie, cependant, je ne pense pas qu'un changement armé soit nécessaire, pour le moment. Je ne ferais appel à vous qu'en dernier retour.

_ Merci, ma'am.

 

L'homme revint avec une longue boîte en bois laqué. Alvis sourit en se rendant compte de ce qui allait se passer. La reine se leva et l'homme lui présenta la boîte ouverte, dévoilant une épée de cérémonie.

 

_ À genoux, Lord Potter Black Peverell.

 

Il s'exécuta en espérant qu'Andy ne lui en voudrait pas trop d'avoir plié le genou sans permission. On ne désobéissait pas à la reine, après tout. La cérémonie se passa comme dans ses souvenirs. Elle le félicita pour service rendu à la couronne et posa l'épée sur ses épaules et sa tête. Il se releva et reçu son manteau, son médaillon, sa croix et sa médaille, qu'il avait renvoyer avec sa demande de revalidation. Il était désormais officiellement un chevalier grand-croix de la couronne, de nouveau. Il ne put s'empêcher de sourire largement à ça, s'il y avait un titre qu'il souhaitait conserver, dont il était fier, c'était celui-là.

 

-sSs-

 

Il gara sa moto devant l'école, bien content d'être débarrassé de ses béquilles. Il portait un jeans et un T-shirt rouge, avec une veste en cuir normal et ses bottes et gants habituels. Sa croix GBE était accrochée à sa ceinture, visible lorsque sa veste était ouverte.

Il descendit de sa moto et rejoignit les autres parents d'élèves qui attendaient la fin des cours. Il jeta un coup d’œil à sa montre à gousset et hocha la tête, il avait encore quelques minutes avant que les enfants ne sortent. Il s'assit donc sur la rambarde séparant le parking de l'école elle-même, en ignorant les regards curieux et méfiants que lui jetaient les autres adultes. Jusque maintenant, Andy ou Ted allait récupérer Harry, vu qu'il ne pouvait pas vraiment conduire, mais comme il était enfin libre de toute contrainte médicales, il comptait bien assumer son rôle de gardien jusqu'au bout. Il sortit un livre d'histoire de son sac et se mit à lire en attendant son neveu. Il continuait de trouver de petites différences historiques entre son monde et celui-là et aimait faire les comparaisons, tout en se mettant à jour sur l'histoire locale. Après tout, la moitié du travail pour trouver des sites était d'étudier l'histoire du coin. Même quand il se contentait de jeter une fléchette à sa carte du monde pour trouver sa prochaine destination, il faisait ses recherches. C'était toujours bon d'avoir une vague idée de ce sur quoi on allait tomber.

 

_ Bonjour.

 

Il leva les yeux de son livre pour voir qu'un couple l'avait approché.

 

_ Bonjour.

_ C'est la première fois que nous vous voyons dans le coin, êtes-vous nouveau ?

_ Oui. Mon neveu est entré à cette école il y a deux semaines.

 

Puis, il décida d'être polit et ferma son livre pour leur tendre la main.

 

_ Alvis Peverell.

 

C'était le nom qu'il comptait utiliser dans le monde moldu et sous lequel étaient tous ses papiers non-magiques. Y compris ses papiers de citoyen américain, qui étaient arrivés le matin même, avec ceux de Harry. Apparemment, la représentante du MACUSA au CIMS avait convaincu son gouvernement de les accepter, en leur montrant le souvenir de l'effondrement en cascade. Il était juste content d'avoir récupéré son immunité diplomatique globale et sécurisé une promesse de ne pas le contacter, en dehors d'une catastrophe mondiale, pour aider avec quoi que ce soit jusqu'à la majorité de Harry.

 

_ Dan Granger, voici ma femme Emma.

_ Enchanté.

 

Il était surpris de trouver les Granger ici, il avait choisit cette école parce qu'elle était proche et avait une bonne politique contre le harcèlement scolaire. Il avait laissé Harry choisir s'il voulait finir l'année dans son ancienne école ou changer et le garçon avait choisit d'aller ailleurs.

 

_ Comment s'appelle votre neveu ?

_ Harry Potter. Il a six ans.

_ Oh ! Notre fille, Hermione, nous a parlé de lui. Leur maîtresse, Madame Campbel lui a demandé de l'aider à s'intégrer.

_ Ah, vous êtes donc les parents de la fameuse Hermione. Harry m'a un peu parlé d'elle, elle sonne comme une petite fille très intelligente.

 

Harry lui avait parlé d'elle, mais il s'était dit que ça devait être une coïncidence. Le nom était rare, certes, mais il se doutait qu'il devait bien y en avoir une ou deux dans le pays. Clairement, il devrait arrêter de se forcer à croire aux coïncidences. Le couple sourit, clairement fiers de leur fille.

 

_ Oui, elle est la meilleure de sa classe.

_ Cependant, sans vouloir être indiscrets, jusque maintenant, c'était un autre couple qui venait chercher Harry.

 

Il hocha la tête, comprenant parfaitement qu'ils soient méfiants d'un gars avec sa trogne qui traîne devant une école.

 

_ Ma cousine Andy et son mari, oui. Je me suis blessé à la jambe récemment et n'ai reçu la permission de laisser tomber les béquilles qu'aujourd'hui, donc ils m'aidaient avec Harry.

_ Rien de grave, j'espère.

_ Non, ne vous en faite pas.

 

La cloche sonna dans l'école et ils se tournèrent vers le bâtiment alors que le bruit de centaines d'élèves excités de partir leur parvenait.

 

_ On dirait qu'ils vont sortir, marmonna-t-il.

_ En effet. Hermione devrait avoir Harry avec elle.

 

Il hocha la tête, mais ne bougea pas de son perchoir. Il se contenta de ranger son livre en attendant. Une vague de gamin sortit bientôt de l'établissement et il essaya de repérer son neveu dans le tas. Il s'en dégagea finalement, tiré par une version miniature de sa vieille amie. Il sourit en les voyant, nostalgique, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas revu Hermione, en dehors de leurs appels via miroir. Lorsque Harry le vit, son visage s'illumina et il se précipita vers eux.

 

_ Oncle Al !

 

Son sourire s’agrandit lorsque le garçon l’appela comme ça, ça lui avait pris une semaine pour le convaincre d'utiliser le diminutif. Il sauta de son perchoir pour réceptionner l'enfant et le soulever sur sa hanche.

 

_ Hey, champ. Comment était ta journée ?

_ Super ! Je savais pas que tu viendrais ! T'as plus les béquilles ?

_ Non, je suis officiellement libéré de toute restriction médicale.

 

Harry hocha la tête avec un large sourire, puis pointa Hermione, qui avait rejoins ses parents et l'observait avec curiosité.

 

_ C'est Hermione, elle est un peu à chevale sur les règlements, mais sinon elle est cool.

 

Il reposa Harry et lui tendit la main avec un sourire aimable.

 

_ Enchanté, Hermione. Je suis le gardien de Harry, Alvis Peverell, il m'a beaucoup parlé de toi.

 

Elle serra timidement sa main.

 

_ Enchantée, monsieur Peverell. Harry parle de vous, il dit que vous êtes son héro.

 

Il ébouriffa les cheveux du garçon, en télégraphiant le mouvement, ce qui n'échappa pas aux parents Granger.

 

_ Vraiment, champ ?

_ Bien sûr ! T'es même un chevalier, comme dans les histoires !

 

Il rit face à son enthousiasme.

 

_ Je ne suis pas sûre de croire à ces histoires de chevalier, fit Hermione. J'ai lu qu'il fallait être exceptionnel pour être adoubé.

_ Mais oncle Al l'est ! Il a même la croix et la médaille et tout !

 

Alvis eut un sourire en coin en voyant l'air sceptique de la petite fille. Il souleva le bord de son manteau et décrocha la croix de sa ceinture pour lui montrer. Il fut amusé de voir les yeux des trois Granger s'écarquiller en la voyant. Il laissa même le père la prendre pour vérifier qu'elle était bien authentique.

 

_ Service rendu à la couronne, fit-il simplement.

 

Il pouvait dire qu'il venait de gagner beaucoup de points avec la famille, et les parents qui écoutaient en douce leur conversation. Avec ça, ils risquaient moins de l'accuser d'avoir de mauvaises intentions envers les enfants. C'était une chose de se méfier d'un gars avec des cicatrices, c'en était une autre d'accuser un chevalier.

Ils partirent peu après, Harry montant avec enthousiasme dans le side-car, même s'il grommela au casque intégrale qu'Alvis lui fit porter. Il se dérida bien vite lorsqu'ils partirent à plein pot. Il aimait définitivement tout autant que lui la vitesse.

 

-sSs-

 

Il prenait l'air dans un parc lorsqu'un trou s'ouvrit sous ses pieds et il tomba dans un pièce inconnue. Il prépara aussitôt un sort dans sa main et analysa la situation d'un coup d’œil. Sol carrelé rouge avec des carrés noirs, meubles bas en bois ancien, architecture népalaise, une personne. Femme, chauve, habillée de robes shaoling, puissante, yeux anciens. Thé sur la table.

 

_ Vous êtes quelqu'un de très difficile à traquer, monsieur Peverell, fit-elle.

 

Il se redressa lentement et répondit, méfiant :

 

_ C'est parce que je me suis assuré de ne pas pouvoir être traqué. Qui êtes-vous et que me voulez-vous ?

_ On m'appelle l'Ancien.

 

Elle se dirigea vers la table avec le thé et s'assit d'un côté.

 

_ Thé ? Je veux juste vous parler.

 

Il hésita, puis décida d'accepter. Elle était polie, pour l'instant. Il s'assit en tailleur et accepta un tasse de thé, la testant par réflexe, sous le regard amusé de la femme. Il but une gorgée et le reposa.

 

_ Que me voulez-vous ? Et comment m'avez-vous emmené ici ?

 

Une méthode de déplacement magique qui ne le rendait pas nauséeux ou ne le faisait pas se ramasser par terre ? Où signait-il ? De plus, si ces portails permettaient d'aller d'un bout à l'autre de la planète, alors il pourrait aisément transitionner entre chez Andy et sa futur maison aux USA.

 

_ Je suis à la tête d'un ordre de mages utilisant les arts mystiques, plutôt que la magie conventionnelle que vous connaissez. Notre rôle est de protéger la terre des menaces d'autres dimensions. Cela vous dit-il quelque chose ?

_ Ah. C'est au sujet de mon déplacement dimensionnel.

_ C'est au sujet de votre déplacement dimensionnel, acquiesça-t-elle. Ainsi que des vagues qu'il a créé dans la fabrique de la réalité et notre ligne de temps.

_ Oups ?

 

Créer des vagues dans la réalité et la ligne de temps était très difficile, et rarement un bon signe.

 

_ Pour ma défense, c'était un accident et je n'ai pas de mauvaises intentions ?

 

Elle inclina la tête, tout en continuant de l'observer.

 

_ Depuis votre arrivée, je n'arrive plus à voir l'avenir de ce monde. Tout est brouillé et je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose.

 

Il grogna et demanda :

 

_ Pitié, dites-moi que vous n'êtes pas l'une de ces voyantes qui pense que le futur qu'elle voit est le seul futur acceptable et qui fait tout pour l'obtenir, qu'importe le nombre de personne à sacrifier et de vies à ruiner.

_ Non, je ne le suis pas. Je vois toujours de multiples futurs possibles. Et même si je manipule parfois les événements pour obtenir certains résultats, je fais de mon mieux pour ne pas intervenir. Dois-je en déduire que vous avez un problème avec les prophètes ?

_ Une prophétie a gâché mon enfance et m'a forcé à devenir un général de guerre à dix-sept ans. Si je n'avais pas atterrit ici, elle aurait pourri la vie de mon neveu. Tout ça parce que deux vieillards y croyaient dur comme fer.

_ Vous m'en voyez désolée, monsieur Peverell. Les enfants de prophétie comme vous ont rarement une vie facile.

 

Il hocha la tête, acceptant sa sympathie, il savait qu'elle ne le prenait pas en pitié.

 

_ Allez-vous faire quelque chose au sujet de ma présence ici ?

_ Cela dépend de vos intention dans ce monde.

_ Élever mon neveu et lui offrir la vie que je n'ai pas eu. Après ça, on verra, mais probablement reprendre mon job de briseur de sort.

_ Je vois. Dans ce cas, je ne vois pas de raison d'intervenir.

 

Il sourit et bu une autre gorgée.

 

_ Tant mieux. Parce que j'ai vraiment envie d'apprendre à faire ces portails.

 

Elle leva un sourcil.

 

_ N'avez-vous pas déjà des méthodes de transport magique.

_ Et je les déteste toutes, à l'exception des balais. Ces portails sont géniaux. De plus, si votre magie est différente de la mienne, j'aimerais beaucoup l'apprendre. J'ai toujours aimé apprendre de nouvelles magies.

_ Les arts mystiques se reposent sur la manipulation d'énergie externes, la plupart d'entre nous sont ce que vous appelez des moldus. Serez-vous capable de garder le secret de notre ordre auprès des communautés magique.

_ Bien sûr ! Bon, je ne garanti rien du côté de ma famille, mais je m'assurerai qu'ils comprennent l'importance du secret.

 

Elle le fixa un long moment, comme si elle évaluait sa sincérité. Alvis fit son meilleur regard de chiot battu. Il voulait ces portails ! Finalement, elle posa sa tasse et se leva.

 

_ Très bien. Je vais vous indiquer où se trouve le sanctuaire de Londres et comment rejoindre le temple principal à partir de là, vous pourrez rejoindre les novices demain matin.

 

Il se leva aussi et la suivit dans les couloirs, passant devant une cour où des disciples pratiquaient leur magie et arts martiaux.

 

_ Vous faites aussi les arts martiaux ?

_ En effet, on croit fermement à l'entraînement du corps, tout autant que l'esprit.

_ Cool. Je me dit toujours que je devrait apprendre à utiliser correctement mon épée, mais j'oublie toujours par manque de temps. Oh, et je compte déménager aux USA à la fin de l'année scolaire.

_ Dans ce cas, j'espère que vous aurez maîtrisé l'art des portails avant votre départ. Cependant, nous avons aussi un sanctuaire à New York, si besoin.

_ Dûment noté.

 

Elle le guida jusqu'à une salle contenant des miroirs servant de portail. Il les observa avec fascination, ses doigts s’agitant sous l'envie de les examiner de plus près. C'était tellement cool !

 

_ J'pourrais les examiner ?

_ Peut-être un jour, lorsque vous serez prêt.

_ Je suis un maître enchanteur, vous savez ?

_ Pas avec nos arts mystique, non. Cependant, je n'ai aucun doute que vous grimperez rapidement dans les rangs, donc faites preuve d'un peu de patience.

 

Il hocha la tête, la salua et passa par le portail l'emmenant à Londres. Il rentra chez lui de très bonne humeur. De la nouvelle magie ! Il avait vraiment hâte de commencer.

 

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