Le Rituel des Ancêtres
Antarès a six ans, et ce soir marque un tournant dans sa jeune vie. Pour la première fois, il va participer pleinement au grand rituel des Ancêtres, une cérémonie séculaire qui lie les vivants et les morts dans la famille Peverell. Le manoir, habituellement silencieux, est maintenant un centre d'activité fiévreuse. Les préparatifs durent depuis l’aube, chaque recoin de la demeure a été imprégné d'une magie ancienne, celle qui a protégé et guidé les Peverell à travers les âges.
Antarès se tient près de la grande fenêtre de sa chambre, regardant la lumière du crépuscule teinter le ciel d’une palette de rouges et d'oranges. Un mélange d'excitation et de nervosité bouillonne en lui. C’est un honneur immense que de participer au rituel, mais quelque chose au fond de lui le trouble, une impression qu'il ne parvient pas à définir. Depuis des jours, il ressent une présence, une chaleur qui semble vibrer au rythme de ses pensées, une présence qui lui est étrangement familière.
« Antarès, il est temps, » appelle son père, Azrail, depuis le seuil de la porte. Azrail est un homme d'une stature imposante, mais ce soir, son visage est grave, empreint de la solennité du moment.
Antarès hoche la tête et suit son père à travers les couloirs du manoir, leurs pas résonnant faiblement sur le sol de marbre. Ils descendent un large escalier et arrivent dans le grand salon, transformé pour l'occasion. Les murs sont recouverts de tentures arborant des symboles runiques qui scintillent d'une lumière argentée, se reflétant sur les lustres d'argent. Un cercle de pierres anciennes a été disposé au centre de la pièce, chaque pierre gravée des noms des ancêtres de la famille. L'air est épais, chargé d'énergie magique, et Antarès peut presque sentir le poids des générations qui le regardent à travers le voile de l'au-delà.
Les membres de la famille, vêtus de robes cérémonielles noires, sont déjà rassemblés autour du cercle, murmurant des prières en langue ancienne. Antarès reconnaît les visages de ses oncles, tantes, cousins, et même ceux des serviteurs qui ont tous été élevés dans le respect de cette tradition sacrée. Mais c’est vers le centre du cercle que ses yeux sont attirés, où se tient Akira Eos Peverell, le jeune chef de famille. À 24 ans, Akira dégage une aura de puissance maîtrisée, une présence qui commande le respect et l’obéissance. Ses cheveux blancs, presque argentés, contrastent avec la noirceur de sa robe, et ses yeux, d'un bleu intense, semblent percer l’âme de ceux qui croisent son regard.
« Ce soir, nous honorons nos ancêtres, » commence Akira, sa voix résonnant dans le silence. « Nous invoquons leur sagesse, leur force et leur protection pour guider nos pas dans ce monde et au-delà. »
Les murmures s'amplifient, les incantations s’enroulant autour de l’air comme un voile invisible. Antarès se joint à eux, récitant les prières que son père lui a enseignées, mais il ne peut s’empêcher de se concentrer sur l’étrange énergie qu’il ressent au plus profond de lui. C’est comme une chaleur douce, qui s’éveille et s’étend, montant de la base de son crâne jusqu’à ses mains, comme si quelque chose, ou quelqu’un, répondait à l’appel du rituel à travers lui.
Alors que les voix atteignent leur apogée, Akira lève les bras, et une vague de magie pure jaillit du cercle de pierres. Les runes sur les murs scintillent plus intensément, inondant la pièce d’une lumière argentée. Antarès ferme les yeux, se laissant emporter par l’énergie qui l’entoure. La magie lui paraît plus intense, plus puissante que tout ce qu’il a jamais ressenti. Soudain, une force inconnue s’insinue en lui, une force plus ancienne, plus profonde que celle de sa famille. Une sensation étrange l’envahit, une impression de déjà-vu, mais il ne parvient pas à mettre le doigt sur son origine.
Les murmures des ancêtres, habituellement une douce mélodie qui guide les Peverell, deviennent soudain plus insistants, presque pressants. Le cercle de pierres semble vibrer, et une lumière plus sombre, plus dense, commence à se mêler à l’éclat argenté des runes. Les membres de la famille échangent des regards inquiets, sentant que quelque chose d’inhabituel est en train de se produire.
« Que se passe-t-il ? » murmure une vieille tante, sa voix tremblant légèrement. « Ce n’est pas comme les autres fois… »
Azrail, le père d’Antarès, fronce les sourcils. Il sent aussi le changement dans l’air, cette pesanteur inhabituelle, comme si une autre présence se manifestait à travers le rituel. Son regard se pose sur son fils, qui se tient au centre du cercle, les yeux fermés, une expression de profonde concentration sur son visage juvénile.
Akira, lui, reste impassible, mais une lueur d’appréhension traverse son regard. Il sent la magie d’Antarès se déployer avec une puissance qu’il n’avait jamais soupçonnée chez un enfant si jeune. « Ce n’est pas normal, » pense-t-il. « Ce garçon… il résonne avec quelque chose de plus grand, de plus ancien. »
Alors qu’il observe Antarès, une vague d’énergie plus forte que jamais balaye la pièce, forçant certains membres de la famille à reculer. Mais Akira reste debout, fixant Antarès comme s’il cherchait à percer le mystère qui se déroulait sous ses yeux.
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Antarès est plongé dans une obscurité totale, pourtant il ne ressent aucune peur. L’obscurité est douce, enveloppante, comme un cocon protecteur. Il tend la main, cherchant un point d’ancrage, mais ne trouve rien. Puis, devant lui, une lueur apparaît, petite au début, mais grandissant rapidement pour prendre la forme d'une silhouette.
La silhouette change constamment, passant d’une forme humaine, masculine, féminine, puis à une entité plus floue, faite d'ombre et de lumière. Elle avance vers lui avec une grâce surnaturelle, ses pieds ne semblant pas toucher le sol. Ses yeux, d’un éclat argenté, le fixent avec une intensité qui le fige sur place.
« Qui es-tu ? » murmure Antarès, sa voix résonnant étrangement dans le vide.
La silhouette ne répond pas immédiatement. Elle penche la tête sur le côté, comme si elle l’étudiait. Puis, un sourire énigmatique apparaît sur ses lèvres.
« Tu sais déjà qui je suis, Antarès, » dit-elle, sa voix douce comme un murmure de vent. « Tu m’as déjà rencontrée, dans une autre vie. »
Antarès est soudain assailli par des images et des sensations. Des souvenirs flous, presque oubliés, remontent à la surface de son esprit. Il voit des éclats de lumière verte, des visages qu’il reconnaît sans pouvoir les nommer. Il entend des cris, des pleurs, et quelque part au fond de son esprit, une voix familière qui l’appelle. Puis il se souvient de tout, de sa vie passée, des trahisons, de la bataille, et de cette marche qu’il avait faite vers ce qu’il croyait être sa fin.
« La Mort... » chuchote-t-il, réalisant enfin qui se tient devant lui. « C’est toi. »
La Mort acquiesce doucement. « Oui. Et toi, mon petit maître, tu es bien plus que ce que tu crois. »
Il veut poser des questions, comprendre ce qui lui arrive, mais la vision commence à vaciller. Mais cette fois, la Mort ne se retire pas immédiatement. Elle semble s'amuser de l'état de confusion dans lequel Antarès se trouve. Elle prend un peu plus de temps, changeant lentement de forme devant ses yeux, passant d'un homme d'âge moyen à une jeune femme aux traits doux, puis à une silhouette indistincte, presque éthérée.
« Tu te poses tant de questions, petit maître, » murmure-t-elle d’une voix qui semble résonner à l’intérieur de sa tête. « Tu cherches des réponses, mais es-tu prêt à les entendre ? »
Antarès reste silencieux, luttant pour comprendre ce qui se passe. Son esprit est encore embrouillé par les fragments de souvenirs qui défilent en lui, et cette présence face à lui, à la fois familière et étrangère, ne fait qu’ajouter à sa confusion.
« Pourquoi suis-je ici ? » finit-il par demander, sa voix tremblante d’une émotion qu’il peine à dissimuler.
La Mort sourit, une expression à la fois tendre et moqueuse. « Parce que tu es mien, Antarès. Tu l’as toujours été, depuis cette autre vie que tu commences à peine à te rappeler. Nous avons un lien, toi et moi, qui dépasse la simple existence. »
Elle s'approche, sa forme flottant gracieusement dans l'obscurité. « Ce lien te rendra puissant, mais il te demandera aussi des sacrifices. Es-tu prêt à les faire ? »
Antarès hésite, ses pensées tourbillonnant dans son esprit. Il se sent écrasé par le poids de ce qu’on lui demande. Les souvenirs de Harry Potter, de sa lutte contre Voldemort, de sa mort et de sa renaissance, tout cela se mélange en lui, créant un maelström d’émotions qu’il ne sait comment gérer.
« Je ne sais pas, » admet-il finalement, sa voix à peine un murmure.
La Mort éclate de rire, un son cristallin qui résonne dans l’obscurité. « Ne t'inquiète pas, petit maître. Le temps te donnera les réponses. Mais souviens-toi, je serai toujours là, dans les ombres, à t’observer. Nous avons encore beaucoup à accomplir ensemble. »
Et sur ces mots, elle commence à s’éloigner, sa silhouette se fondant peu à peu dans les ténèbres environnantes. Antarès tente de la retenir, de poser encore des questions, mais les mots se bloquent dans sa gorge. Avant qu’il ne puisse réagir, elle a disparu, le laissant seul dans cette obscurité réconfortante qui commence à se dissiper.
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Lorsqu’il rouvre les yeux, Antarès se retrouve de nouveau dans le grand salon du manoir, entouré de sa famille. L’air est toujours chargé de magie, mais quelque chose a changé en lui. Il sent la magie pulser plus fort, résonnant avec une nouvelle fréquence, comme si elle était plus ancienne, plus profonde. Mais ce changement n’a pas seulement affecté Antarès.
Les autres membres de la famille, eux aussi, ont ressenti l’altération dans le flux du rituel. Les murmures des ancêtres se sont tus plus tôt qu’à l’accoutumée, laissant un silence lourd, presque oppressant, dans la pièce. Tous fixent Antarès avec une curiosité mêlée de crainte.
Azrail, qui a observé son fils avec une attention particulière, se penche vers lui, l’expression préoccupée. « Antarès, est-ce que tout va bien ? » demande-t-il, sa voix pleine de sollicitude.
Antarès hoche la tête, bien qu’encore sous le choc de ce qu’il vient de vivre. « Oui, tout va bien, » répond-il doucement, mais au fond de lui, il sait que rien ne sera plus jamais pareil.
Il est toujours Antarès, mais il sent une présence, une ombre à ses côtés, qui l’observe silencieusement. C’est comme si la Mort elle-même était restée avec lui, invisible aux yeux des autres, mais toujours là, tapie dans l’ombre, prête à répondre à ses appels, à lui rappeler qu’il est bien plus qu’un simple enfant.
Alors que la cérémonie touche à sa fin, et que les membres de la famille commencent à se disperser, Antarès reste immobile, les mots de la Mort résonnant encore dans son esprit. « Mon petit maître, tu es bien plus que ce que tu crois. »
Il comprend maintenant que sa réincarnation n’était pas un simple hasard, mais que quelque chose de plus grand est à l’œuvre. Le lien qu’il partage avec la Mort est plus puissant qu’il ne l’avait jamais imaginé, et cela le terrifie autant que cela l’excite. Mais une chose est sûre : ce lien fera de lui quelqu’un de très puissant, peut-être plus puissant que n’importe quel autre sorcier de sa lignée.
Avec cette pensée, Antarès se tourne vers son père et Akira, les fixant avec une nouvelle détermination. Le jeune garçon qu’ils ont toujours connu commence à disparaître, laissant place à un être bien plus ancien, bien plus sage. Les souvenirs de sa vie passée se réveillent en lui, apportant avec eux une soif de connaissance et de pouvoir qu’il n’avait jamais ressentie auparavant.
Azrail, observant son fils, sent ce changement subtil mais indéniable. Il perçoit cette profondeur nouvelle dans les yeux de son fils, un éclat qu’il n’avait jamais vu auparavant. « Quelque chose s’est passé, » pense-t-il, mais il sait qu’il n’est pas encore temps de poser des questions.
Akira, lui aussi, a remarqué cette transformation. Il se demande ce qui a pu se produire durant le rituel pour provoquer une telle réaction. Mais pour l’instant, il se contente de garder le silence, sachant que le moment venu, la vérité se révélera.
Il est Antarès Phoenyx Yuri Peverell, héritier des Peverell, mais il est aussi Harry Potter, le Maître de la Mort. Et un jour, il découvrira toute l'étendue de ses pouvoirs.