The Winter of 1981 [FR]

Harry Potter - J. K. Rowling Hogwarts Legacy (Video Game)
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G
The Winter of 1981 [FR]
Summary
Sebastian a fait quelqu'un d'impardonnable.Pour Ominis, la situation est doublement difficile. ✧ L’histoire se déroule durant l'année scolaire 1981-2, après les événements de Hogwarts Legacy.✧ DISCLAIMER : Je ne soutiens pas les idées et propos de JK Rowling.
Note
ENGLISH VERSION AVAILABLE : https://archiveofourown.org/works/59487133/chapters/151711357AUTRES PROJETS DANS LE MÊME UNIVERS :- One Last Glance (Sirius & Remus, angst) - à venir- The Autumn of 1987 (Seb & Ominis, angst) - à venir✧・゚: *✧・゚:*   *:・゚✧*:・゚✧
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Odeur de potiron

Odeur de potiron

Theme music : https://www.youtube.com/watch?v=QYYiwdjlC5A

Mercredi 9 Décembre 1981. [PDV Ominis]

Les journées d’hiver défilèrent sur le château de Poudlard aussi rapidement que le froid s’installait. Autour d’un bon repas, sur l’une des grandes tables de la Grande Salle, ou même au détour d’un couloir, les rumeurs allaient bon train. L’on parlait notamment d’un étudiant Gryffondor qui s’était adressé à la plus jolie élève des Beauxbâtons en assemblant plusieurs mots dans un français très sommaire et à la prononciation si douteuse que cela la fit rire, et qu’elle accepta d’être sa cavalière de bal. Le garçon avait eu l’audace que beaucoup avaient du mal à trouver ces temps-ci. Les fauteurs de trouble quant à eux étaient bien plus préoccupés à trouver LE gadget de chez Zonko ou LA nouvelle farce à inventer qui pourrait détrôner les fabuleuses « chaises péteuses » de Garreth.

Ominis entre autres se préoccupait davantage des devoirs de métamorphose ou de potions (il n’a jamais été particulièrement doué pour ce dernier cours). C’est pourquoi il s’était rendu un après-midi à la bibliothèque pour rédiger sa dissertation sur « les utilisations des œufs de Serpencendre dans la création de potions d'amour et de mémoire », mais sa plume avait à peine formé quelques mots à l’encre noir sur son parchemin, qu’il s’était endormi sur sa table en calant sa tête dans le creux de ses bras. En plus d'être une véritable archive du savoir magique, la bibliothèque offrait un lieu calme pour le sorcier qui était caché dans un coin reculé derrière d’innombrables étagères, remplies de livres anciens.

Contrairement à ses cauchemars habituels, Ominis était cette fois-ci plongé dans de douces rêveries. Le bruit des pages de romans qui se tournaient était remplacé par un rire doux et lointain dans son monde onirique. Il pensait à ce qui se passerait une fois qu'il aurait terminé ses études et se retrouvait à aspirer à une vie plus libre, loin de l'influence oppressante de sa famille et des douleurs et traumatismes du passé. Dans son rêve, le garçon imaginait les plaisirs simples de la vie, son environnement empli de chaleur et de paix. Il se voyait baigné dans l'air frais et vif des Highlands écossais, où l'odeur des bois après une averse se mêlait à… un subtil mélange de potirons et quelque chose de… typiquement masculin.

Il sentit alors de légères secousses qui le tirèrent de ses rêves. Quelqu’un venait de poser son arrière train sur le même banc que lui, ce qui le fit doucement grommeler de mécontentement.

- Ça bosse dur, dis donc !

Hormis Sebastan, personne d’autre à Poudlard prenait (ou n’osait prendre) la peine de le réveiller. Le sorcier blond frotta son visage dans le creux de ses mains avant de questionner son ami en un chuchotement suffisamment bas pour ne pas troubler le calme de l’immense salle :

- Qu’est-ce que tu fais ici ? T’étais passé où ?
- Par la barbe de Merlin ! J’étais en train d’étudier, évidemment !
, éclara-t-il d’un ton goguenard en haussant des épaules, Puis je t’ai vu, et je suis venu m’assurer que tu faisais bien ton travail.

Ces boniments firent soupirer doucement Ominis qui se doutait, en toute évidence, que son ami lui cachait la véritable raison de sa venue ici. D'autant plus que les devoirs théoriques de potions n’étaient pas non plus dans ses préférences.

– Tu pourr-

A peine avait-il entrouvert de nouveau les lèvres que l’on entendit quelqu’un s’éclaircir la gorge pour manifester sa présence : il s’agissait de Madame Scribe, la bibliothécaire d’une autorité redoutable, qui scruta le fauteur de troubles d’une sévère expression, marquée par des sourcils froncés et des lèvres pincées. Elle a toujours eu peu de tolérance pour le désordre et les bêtises, et pour ceux qui les causent… tel Sebastian, qui a un peu trop l’habitude d’écoper de retenues.

- Etrange de vous voir du bon côté de la bibliothèque, monsieur Sallow.
- Figurez-vous que je compta–
– Chut.
, fit-elle pour exiger le silence,Je vous préviens : je vous ai à l'œil.

Elle fit demi-tour pour repartir vers son bureau, non sans lâcher un dernier regard vers leur table par-dessus ses petites lunettes rondes.

- Tss, qu’est-ce qu’elle peut-être agaçante ! Si elle le pouvait, elle confisquerait probablement les plumes pour être trop bruyantes, disait Sebastian entre ses dents avant de se pencher de nouveau vers Ominis pour lui parler plus doucement, On disait quoi déjà ?

Mais Ominis pouvait à peine enregistrer les mots dans son esprit. Son corps tout entier s'était tendu au moment où, sous la table, la jambe de Sebastian avait effleuré la sienne alors que l’odeur de vieux parchemin qui emplissait l’air de la bibliothèque se mêlait à présent à une plus forte odeur d’essence masculine ainsi que d’un arôme plus riche et terreux… Son cœur s'accéléra même si extérieurement, il restait immobile, stoïque même. L’espace entre eux, bien que léger, semblait infini. Les mots tâtonnèrent au bord de son esprit, avant de réussir à aligner plusieurs mots à la suite :

- J'imagine que si t’es là, c’est que tu n’as toujours pas commencé à toucher ta pile de devoirs. Me trompes-je ?

Sebastian mit une main sur sa poitrine en exagérant :

– Comment oses-tu douter que je n’ai pas fait mon travail ?, dit-il d’un ton sarcastique, Bien sûr que je l’ai fait. Qui penses-tu que je suis ?

Il regarda ensuite le haut plafond voûté, apparemment profondément dans les pensées.

– Quoique, maintenant que tu le mentionnes, j’ai peut-être oublié de faire un devoir ou deux… ou trois ?
– Idiot. Le devoir de Potions est pour bientôt, tu le sais, ça ?
– Ominis, je ne veux pas faire semblant de savoir... parce que je ne le savais pas.

Le blond poussa vers lui un manuel à l’intitulé : « Index des ingrédients pour usage magique », dans lequel s’y trouvaient beaucoup de réponses. Ominis ne l’avait pas encore ouvert, n’ayant écrit que l’introduction à sa dissertation avant que le sommeil ne le gagne… Étant aveugle de naissance, le sorcier de Sang-pur avait besoin d’une assistance magique pour « lire », ou plutôt pour « écouter » les lignes des livres à l’aide du sortilège Sonorus Legere ; ce qui est plutôt inconvénient quand il y a du monde à côté, mais cela restait toujours plus fiable que les lectures de Sebastian, qui s’était bien trop souvent amusé à lui raconter des conneries en prétextant que c’était réellement écrit dans le texte.

– Qu’est-ce que je ferais sans toi ?, déclara finalement le fauteur de troubles avant de sortir un parchemin.

Ainsi, pendant plus d’une heure, ils firent leur devoir alors que Sebastian Sallow se penchait de temps en temps pour poser une question ou partager une remarque intéressante, son bras effleurant par moment celui d'Ominis. Ce n'était rien, juste le contact occasionnel de deux amis étudiant ensemble. Pour Sebastian, c'était normal.

Pour Ominis, c'était tout.

Sa présence chaleureuse, son rire facile qui lui échappait de temps en temps (sous les yeux noirs de Scribe jetant des éclairs) , et même la façon dont sa main heurtait occasionnellement celle d'Ominis sur la table, toutes ces choses faisaient battre son cœur d'une manière qu'il ne pouvait pas (et ne devait pas) expliquer.

Pour une énième fois, il ne put s’empêcher de se demander si c’était égoïste de sa part d’avoir voulu garder son ami auprès de lui alors que celui-ci porte secrètement le poids d’un meurtre sur ses épaules ? Ominis a toujours été un sorcier sage. La voix de la raison. Mais bien que sa tête lui avait dicté de le dénoncer aux Brigades magiques… son coeur en avait été incapable.

Et voilà où ils en étaient.

Il ne sut pas combien de temps il put rester assis comme ça, si près de Sebastian, mais si loin d’être en capacité de lui dire ce qui est logé dans sa poitrine depuis ce qui semble être une éternité. Il avait accepté depuis longtemps que ses sentiments pour lui étaient différents, mais comment pourrait-il le lui dire ? Honteux de lui-même, Ominis resta silencieux alors que l’intrépide sorcier, au milieu de quelques remarques studieuses, lui posa une question inattendue :

– Ce serait cool que tu puisses lire un jour. Je veux dire… sans avoir à écouter tout un blabla barbant que les autres peuvent entendre. Et qu’à la place, tu puisses lire au simple contact des pages, sans ta baguette ! Tu ne trouves pas ?

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