
Noël au coin du feu avec des plaids et du lait de poule
Case 23: Noël au coin du feu avec des plaids et du lait de poule (suite 22)
Installé confortablement sur leur canapé, TK observait son amant qui allumait leur cheminée électrique un sourire aux lèvres.
Après toutes ces émotions, il profitait de ces quelques instants de calme.
Ils avaient accroché les décorations de son enfance sur le sapin, chose qui n’avait pas été facile comme l’arbre était déjà bien chargé, puis TK était venu s’installer sur le canapé muni de plusieurs albums photos, un grand plaid bien douillet lui couvrant le corps, les tasses de lait de poule encore fumantes posées sur la table basse du salon.
Depuis son dernier coma, dès qu’il faisait un peu froid, TK avait bien du mal à se réchauffer. Les médecins l'avaient prévenu que ces effets secondaires pouvaient persister pendant plusieurs mois, raison pour laquelle Carlos avait acheté plusieurs plaids immenses pour agrémenter la collection de linge de maison (mais aussi une très bonne excuse pour se pelotonner bien au chaud contre celui qu'il aimait) et TK en était vraiment reconnaissant. Comment avait-il pu imaginer un seul instant être capable de vivre sans lui ? Carlos était son âme-soeur, son pilier, son meilleur ami et ce geste, qui pourrait sembler bien banal, lui montrait un peu plus cette chance incroyable qu’il avait.
Tout perdu dans ses pensées, il réalisa à la dernière seconde que son chéri venait s’installer près de lui. Il y avait de la place sur le canapé, il aurait pu s’installer sur l'autre partie de ce canapé d'angle mais non. Visiblement le latino voulait vraiment regarder les albums avec lui, collés l’un à l'autre sous une seule et même couverture.
Comment TK pouvait-il refuser une telle requête ? C'était tout bonnement impossible.
Le jeune homme se décala un peu en se tournant sur le côté, le dos collé au dossier du canapé, en sorte que Carlos puisse venir s’allonger lui aussi. Généralement dans cette position, l’ancien pompier s’endormait rapidement mais c'était ainsi qu’il voulait être, bien au chaud au calme contre son amant.
Les deux futurs époux regardèrent les pages une à une, chaque Noël depuis sa naissance mis en images. On le voyait coiffé d’un bonnet ou vêtu d'un body rouge et blanc, l’air rieur et joyeux en ouvrant ses paquets.
Carlos lui dit à de nombreuses reprises à quel point il était déjà adorable à l’époque, même dans sa période où il était shooté à l’oxycodone. Cela se voyait à son visage émacié, ses traits tirés. Pourtant, il n’avait raté aucun de ses repas de famille… contrairement à son père, que l’on voyait bien peu sur les clichés.
Un soupir défait lui échappa alors qu'il passait un peu plus rapidement les pages. Même si aujourd'hui il lui devait beaucoup, il avait du mal à ne pas en vouloir à son père d'avoir été si peu présent durant son enfance. Sa mère avait tout fait pour compenser ce manque, Enzo aussi avait été là pour lui… mais une petite part de lui ne pardonnait pas à Owen. Les choses auraient pu être si différentes pour lui.
“Tu sais, mon père était assez souvent absent lui aussi. Des affaires à résoudre, des astreintes, je ne l’ai pas vu tant que ça durant mon enfance mais… mais il était là quand j'étais malade ou blessé et quand il ne pouvait venir à mes spectacles, il demandait à ma mère de bien tout enregistrer, on le regardait ensuite tous les deux. J’ai… j’ai peut-être pas d’innombrables souvenirs avec lui mais… mais il était là aussi pour l'ouverture des cadeaux le matin de Noël, même s’il devait aller travailler après. Comme ton père, il a été là pour toi quand il le fallait, puis surtout… dit Carlos d’une traite avant de faire tourner le visage de son amant vers le sien, sans lui je ne t’aurai jamais connu !”
TK se sentit fondre comme la neige au soleil à ces mots, lui faisant oublier sa rancœur aussi vite qu’elle n'était réapparue. Il releva sa tête qui était posée sur l'épaule de son homme et l’embrassa aussi amoureusement qu'il lui était possible, caressant sa joue avec une grande tendresse.
Carlos avait bien raison sur un point : peut-être que son père n’avait pas été toujours là mais grâce à lui, il vivait ce qui pouvait arriver de mieux dans une vie : l’amour avec un grand A, et c'était tout ce qui comptait pour lui.
Les albums et le lait de poule furent bientôt oubliés, alors que la passion remplaçait la tristesse et les gémissements les pleurs.
Fin.