
Tradition familiale
Case 20. Tradition familiale. (RWRB le film)
25 décembre, New-York.
Henry s'Ă©tira tel un chat en soupirant de bien-ĂȘtre. La journĂ©e s'annonçait belle. C'Ă©tait le jour de NoĂ«l, et pour une fois dans sa vie, il nâavait aucune contrainte familiale ni dâinterviews. Il Ă©tait enfin tranquille, enfin autant que pouvait l'ĂȘtre un hĂ©ritier de la couronne britannique qui nâavait pas eu dâautre choix que de faire son coming-out.
Cela faisait plus de trois mois que sa vie avait Ă©tĂ© chamboulĂ©e et un mois depuis la réélection de la mĂšre dâAlex. Beaucoup de choses avaient changĂ© dans sa vie.
Il avait quittĂ© le continent europĂ©en pour venir vivre ici, dans la ville qui ne dormait jamais, puis surtout, il pouvait passer beaucoup plus de temps avec son amant, avec qui il nâavait plus besoin de se cacher. Que demander de mieux ?
Une seule chose lui venait Ă lâesprit : un jour prochain, il espĂ©rait que sa famille (son grand-pĂšre, son frĂšre) lâaccepteraient enfin pour ce qu'il Ă©tait.
En attendant, il avait bien lâintention de savourer son premier NoĂ«l aux cĂŽtĂ©s de lâhomme qu'il aimait, dans son nouvel appartement, et pas plus tard que maintenant.
Le latino dormait paisiblement Ă ses cĂŽtĂ©s, ses boucles en bataille sur l'oreiller, ses lĂšvres Ă©tirĂ©es en un lĂ©ger sourire. Il Ă©tait beau Ă damner un saint. ArrivĂ© hier soir de Washington, ils avaient passĂ© un rĂ©veillon tranquille avec un bon plateau de fruits de mer, du foie gras et une dĂ©licieuse bĂ»che au chocolat venue dâun des meilleurs pĂątissiers de New-York. Puis ils avaient terminĂ© la soirĂ©e de maniĂšre passionnĂ©e et s'Ă©taient endormis tard, mais heureux dans les bras de lâautre, David couchĂ© au pied du lit.
Henry prit quelques secondes encore pour observer son amant, puis dĂ©cida de se lever, suivi par son fidĂšle compagnon Ă quatre pattes, pour prĂ©parer sa premiĂšre surprise du jour. Il passa dans la salle de bains se rafraĂźchir avant d'enfiler la robe de chambre bien moelleuse que lui avait offert son chĂ©ri. Il avait aussi reçu une trĂšs belle montre avec un bracelet en cuir. Pour Alex, il avait choisi un portefeuille en cuir brodĂ© de ses initiales, une robe de chambre aussi et quelques livres dâauteurs anglais.
VĂȘtus de leurs robes de chambre, ils avaient pris de nombreux selfies qu'ils sâĂ©taient empressĂ©s dâenvoyer Ă Nora et Bea, qui avaient inondĂ© leurs tĂ©lĂ©phones dâemojis en rĂ©ponse.
Ce rĂ©veillon avait Ă©tĂ© simple et joyeux, exactement comme il lâavait souhaitĂ© et en ce jour de NoĂ«l, il voulait mettre une de ces traditions familiales en valeur.
Au cours des derniĂšres semaines, il avait appris Ă cuisiner, avec plus ou moins de succĂšs, mais Ă force dâobstination, il commençait Ă faire des repas corrects. Celui de ce matin lui tenait particuliĂšrement Ă cĆur.
Il ouvrit le frigo et sortit tout le nĂ©cessaire pour prĂ©parer son repas. Bacon, Ćufs, haricots rouges, saucisses pour le cĂŽtĂ© anglais, et un peu de français avec des viennoiseries, des galettes de sarrasin avec plusieurs accompagnements au choix. Il agrĂ©menta le tout d'un jus dâorange pressĂ©, un cafĂ© bien chaud pour Alex et un thĂ© aux saveurs de NoĂ«l pour lui.
En mĂȘme temps, il vĂ©rifia la mousse au chocolat qui lui avait donnĂ© tant de mal Ă prĂ©parer la veille, celle-ci avait bien tenu la prise au froid ce qui le rĂ©jouit. Ses aspics au saumon Ă©taient tout aussi beaux, il ne lui restait plus quâĂ prĂ©parer le rĂŽti de bĆuf et ses accompagnements pour le prochain repas.
Pour un novice en cuisine, c'Ă©tait un sacrĂ© exploit mais c'Ă©tait vraiment quelque chose quâil voulait faire, pour lâhomme qui comptait le plus dans sa vie actuelle.
Alors quâil installait le petit-dĂ©jeuner sur la table, un Alex Ă peine rĂ©veillĂ©, tout dĂ©coiffĂ©, fit son apparition dans la piĂšce. Un sourire tendre se dessina sur les lĂšvres du blond, Alex Ă©tait vraiment craquant au rĂ©veil.
âBonjour toi !
-âjour! Hum ça sent bon, qu'est-ce que tu fais ?
-Une vieille tradition de famille le 25 décembre, débuta-t-il en amenant les boissons sur la table, un petit-déjeuner européen.
-Hummm⊠je sens quâon va se rĂ©galer⊠surtout si tu as rĂ©ussi Ă ne pas tout brĂ»ler !
-He !â rĂ©pondit bĂȘtement lâanglais en lui balançant un torchon Ă la figure, alors quâAlex se contentait de rire.
Ils sâassirent tour Ă tour autour de la table puis commencĂšrent Ă piocher dans le copieux repas, Alex poussant des soupirs apprĂ©ciateurs. Visiblement, Henry avait rĂ©ussi.
âEh bien, eh bien, tu m'avais cachĂ© ce talent bien trop longtemps dis-moi !
-Je suis plein de surprises mon cher puis⊠c'est une façon de rendre hommage Ă mon pĂšre, câest toujours lui qui insistait pour prĂ©parer ce petit-dĂ©jeuner le jour du rĂ©veillon !â expliqua Henry avec une pointe d'Ă©motion dans la voix.
C'Ă©tait un des jours oĂč son pĂšre, parti beaucoup trop tĂŽt, lui manquait le plus. Une absence qui le marquait Ă jamais. Aujourd'hui, c'Ă©tait la premiĂšre fois quâil prĂ©parait ce repas traditionnel et il Ă©tait plutĂŽt fier de lui. C'Ă©tait une façon de rendre hommage au premier homme de sa vie, en cuisinant pour celui quâil espĂ©rait ĂȘtre le dernier.
Voyant son Ă©motion, le latino se leva de sa chaise et vint passer les bras autour de son cou, en posant la tĂȘte sur son Ă©paule. Henry colla son visage contre le sien, apprĂ©ciant comme il se devait ce moment de rĂ©confort et de tendresse
âEh bien je suis sĂ»r que de lĂ oĂč il est, il doit ĂȘtre trĂšs fier ! Câest dĂ©licieux mon ange ! affirma Alex en l'embrassant sur la joue.
-Merci Alex ! répondit le blond, le sourire aux lÚvres, heureux de sa réalisation.
-Ca te dit dâaller patiner aprĂšs ? Ou mĂȘme aller Ă Central Park ? Ăa doit ĂȘtre assez calme aujourd'hui, non ?
-Ok ça me va !â
AprĂšs s'ĂȘtre rassis, Alex reprit du cafĂ© et mangea avec gourmandise les mets prĂ©parĂ©s, en parlant de ses propres traditions familiales.
Pour le jeune couple, ce premier NoĂ«l promettait d'ĂȘtre merveilleux.
Fin.