
Lorsque Peter demanda à Tony de lui lire un livre, Harry failli exploser de rire. Pas méchamment, non, cela ne lui ressemblait, mais simplement de surprise. Peter avant trois ans de plus que lui, autrement dit quinze ans. Et à quinze ans... on ne se faisait plus faire la lecture, non ?
Même s'il avait fait de son mieux pour masquer son étonnement, celui-ci dû être apparent, puisque Peter se senti obligé de se justifier :
- Ma tante me lisait toujours des histoires. Aujourd'hui, je lis tout seul, mais j'aime aussi parfois qu'on lise à voix haute, cela me rappelle ces moments avec ma tante.
Devant une telle réponse, Harry ne pu que rougir. Peter avait toujours l'air si jovial et optimiste qu'il en oubliait parfois cette triste réalité : il avait un passé tout aussi noir que le sien. Peter avait en effet reçu un pouvoir tout aussi grisant que terrifiant, et était devenu Spider Man. Sa double identité lui avait causé de nombreux ennuis... et de nombreux ennemis. Ennemis qui étaient allés jusqu'à tuer sa tante May, qui était sa dernière famille. Orphelin, complètement seul, il avait été recueilli par Tony Stark.
C'était un peu dans les mêmes circonstances qu'un an plus tard, Harry avait rejoint la tour Stark. Lorsqu'il était entré à Poudlard, les stigmates des sévices subits chez les Dursley étaient si évidents que Minerva McGonagall avait exercé sur Dumbledore une pression sans relâche pour que celui-ci accepte de placer Harry ailleurs. Dumbledore avait donc finit par contacter Tony, qui possédait des ressources suffisantes pour cacher et protéger Harry lorsqu'il ne serait pas à Poudlard.
Monsieur Stark était très accueillant. Néanmoins, comme il n'allait chez lui que durant les vacances, il avait parfois encore un peu de mal à s'adapter à cette vie américaine, et certains rituels mis en place par Peter et par leur protecteur lui étaient encore un peu obscur. Ce moment de lecture à voix haute ne faisait donc pas exception. Harry était toutefois suffisamment gêné d'avoir donné l'impression à Peter qu'il devait se justifier qu'il ne rajouta rien, se contentant de s'asseoir en silence près de Peter sur le canapé. Tony, lui, s'installa sur son fauteuil, un livre de poche entre les mains.
- C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier, narra Tony avant de s'arrêter pour dire : c'est faux.
- Pepper va être ravie de l'apprendre, ironisa Peter. Mais tu vas commenter chaque phrase ?
Tony bougonna quelques instants pour la forme avant de reprendre sa lecture. Comme l'avait craint Peter, celui-ci s'interrompait souvent pour discuter d'une phrase, d'une situation. Parfois, c'était Peter lui-même qui le coupait. Harry, lui, demeurait silencieux. Mais cela ne voulait pas dire qu'il n'appréciait pas le moment, bien au contraire. Les Durlsey ne lui ayant jamais lu aucune histoire lorsqu'il était petit, Harry avait pensé que cette activité était bien peut divertissante. En réalité, entendre Tony donner vie à ce texte, partager un tel moment riche d'échange, découvrir en même temps ces personnages drôles et attachants... c'était un délice. Il comprenait mieux pourquoi Peter aimait ces moments. Ainsi, lorsque Tony annonça qu'il était l'heure d'aller manger, c'est avec un soupir de déception bien sincère qu'il accueillit la nouvelle.
- On reprendra la lecture demain, promit, dit Tony en voyant la réaction de ses deux protégés.
Cette fois-ci, c'est un sourire joyeux qui se dessina sur leur visage.
Harry songea alors que pour rien au monde il ne serait revenu en arrière. Même si rien ne les avait destiné à vivre ensemble, Tony et Peter étaient devenus sa famille.