Deux soirées pour tout détruire

Harry Potter - J. K. Rowling
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Deux soirées pour tout détruire
Summary
A leur sortie de Poudlard, Léwina, les maraudeurs et leurs amis n’hésitèrent pas avant de se jeter corps et âme dans la guerre contre les forces du mal qui faisait rage. Cependant, protégés pendant trop longtemps par les murs de Poudlard, la réalité du terrain fut bien différente de celle qu’ils s’imaginaient. Peut-être étaient-ils trop jeunes, trop faibles ou bien trop naïfs ? Mais cela n’avait plus d’importance, car une fois engagés dans l’Ordre du Phénix, plus aucun retour en arrière n’était possible. Alors, il ne tenait plus qu’à eux d’honorer leur promesse à Dumbledore et de prendre tous les risques pour la victoire du bien. Ou bien préféreront-ils se tourner vers le mal après avoir été confrontés à la souffrance, à la torture, à la mort de leurs amis et à leur propre sacrifice ? Car « La colère, la peur et la souffrance peuvent transformer le plus raisonnable des Hommes en monstre. ». Sept minutes suffisent pour s’aimer.Mais deux soirées suffisent pour tout détruire.
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Amitié et trahison

-On parle de pas moins de 30 disparitions sur ces deux dernières semaines.
Quand Peter referma le journal et le posa devant lui sur la table, il se rendit compte d’à quel point sa déclaration avait jeté un froid. Tous les membres de l’Ordre qui étaient présents s’étaient soudainement tu. On n’entendait plus que le crépitement des flemmes et l’eau qui coulait dans la cuisine où la vaisselle était en train d’être lavée.

La vérité faisait peur. Elle donnait envie d’attraper ses bagages et ses proches et de se réfugier dans un pays loin de toute cette agitation. Elle donnait envie de fuir, pour survivre.

A l’autre bout de la table, on retrouvait Sturgis Podomore qui semblait particulièrement ennuyé par cette révélation. Ses cheveux lui retombaient devant les yeux mais cela n’était pas suffisant pour cacher les cernes qui soulignaient son regard. Sa tête était baissée et sa main reposait contre son front. Derrière lui, se dressait l’imposante carrure d’Owen. Il avait ses mains posées sur ses épaules et semblait y exercer une légère pression dans un massage discret. Même s’ils ne l’avaient jamais dit, il était clair pour tout le monde que ces deux-là sortaient ensemble. En vérité, beaucoup se posaient la question depuis déjà plusieurs mois mais les évènements récents avaient laissé transparaitre la tendresse qu’il y avait entre eux et depuis plus personne ne doutait. Owen avait souffert de la perte de son frère et même s’il était souvent resté de marbre en public, il avait passé des heures à se morfondre en privé. Il ne comptait plus les fois où Sturgis avait dû le serrer dans ses bras jusqu’à ce que les larmes sèchent. Quant à lui, Sturgis souffrait d’une toute autre manière. Récemment, il avait obtenu une promotion. Il avait quitté le service administratif du Magenmagot pour intégrer ce dernier en tant que greffier. Son rôle était de noter les informations principales du procès afin de conclure l’enquête du jugé. Cette promotion était une mine d’or pour l’Ordre du Phénix qui avait maintenant un accès bien plus simple à tous les procès. Mais elle avait d’horribles conséquences sur Sturgis. Tout d’abord, il était surmené. Les procès étaient nombreux et il travaillait de longues heures au ministère. Ses seules journées de repos étaient occupées par des réunions ou des missions de l’Ordre et nombres de soirées par des tours de garde. De plus, il voyait défiler un nombre incalculable de Mangemorts, parfois même qu’il avait déjà combattu, aux procès. Chacun était accusé des pires horreurs et les preuves étaient nombreuses. Mais pour l’instant, aucun n’avait été condamné. Combien de fois Sturgis, qui était plutôt de nature introvertie, avait voulu bondir de sa chaise pour crier à tous combien ces gens avaient fait du mal et qu’ils ne méritaient que de finir leur vie au milieu des détraqueurs d’Azkaban. Mais il ne pouvait rien dire. Il était important qu’il garde son appartenance à l’Ordre secrète pour éviter d’être pris pour cible. Alors, chaque jour, ses cernes gagnaient du terrain. Heureusement pour lui, Owen était là pour le soutenir, comme toujours.

Les autres membres n’étaient pas non plus au meilleur de leur forme. La guerre s’éternisait et ils étaient les premiers à en souffrir. Ils semblaient fatigués et diminués physiquement. Lily et Marlène faisaient toujours au mieux pour les guérir lorsqu’ils rentraient de mission mais la magie n’était pas capable de tout effacer. Nombreux gardaient des cicatrices de leurs combats. Sirius garderait à jamais la trace d’un mauvais sort sur l’épaule droite, Emmeline avait une oreille complètement entaillé à cause de Rodolphus Lestrange et Léwina aurait toujours cette trace de brûlure sur la main qu’elle s’était elle-même infligée en tuant Trin Barnes.

Contrairement à eux, le camp de Voldemort ne semblait pas faiblir, au contraire. Les morts et les disparitions se multipliaient. Chaque jour, il était rejoint par de nouveaux sympathisants. On disait même qu’il cherchait à former une armée. Certains parlaient des géants, des loups-garous ou encore des vampires. C’est pour cela, qu’en ce moment, l’Ordre avait surtout besoin d’informations.

*****

Autour de la table, ils étaient sept. Trônant au bout de celle-ci, Albus Dumbledore semblait toujours aussi calme malgré que ses lèvres tirés montraient que quelque chose semblait l’énerver. A ses côtés, il y avait Alastor Maugrey dont le corps semblait comporter encore plus de cicatrices que la dernière fois. Benjy Fenwick était assis sur la table en face de lui et ne cessait de marmonner dans sa barbe. A ses côtés, Léwina avait les bras croisés sur sa poitrine. On retrouvait aussi Marlene McKinnon qui aiderait pour n’importe quelle urgence médicale. Enfin, Gideon et Fabian étaient de l’autre côté de la table et au fil de leurs rencontres, Léwina les trouvait de moins en moins joyeux. Mais n’était-ce pas leur cas à tous ?

-Laissez-moi récapituler pour qu’on soit sur qu’on vous comprenne bien professeur, lance Benjy Fenwick. Vous voulez qu’on s’introduise chez les Lestrange pour trouver des informations ?
-C’est exact.
-Mais on ne sait même pas ce qu’on doit chercher !
-Bellatrix est le bras droit de Voldemort et Rodolphus n’est pas en reste non plus, Benjy, affirme Owen se mêlant à la discussion. Si des Mangemorts doivent cacher des informations, c’est définitivement eux.
-Ou les Malfoy, affirme Gideon.
Léwina fronça les sourcils en entendant cela. Gideon dut voir son attitude surprise ainsi que celle de quelques autres puisqu’il continua :
-Arthur, le mari de notre sœur, nous a dit que le bruit court que sa maison regorge d’artéfacts de magie noire. Il essaye d’obtenir la permission de faire une descente chez eux depuis des semaines puisqu’il travaille au service de détournement des objets moldus mais ils n’ont jamais pu. Lucius est trop bien placé au Ministère et réussit à bloquer toutes les demandes. Voldemort sait qu’il est intouchable et donc si j’étais à sa place, je cacherais mes petites affaires là-bas.
Il eut un silence autour de la table durant lequel Léwina sentait de plus en plus de paires d’yeux la fixer. La théorie de Gideon tenait debout mais il ne servait à rien de la regarder de cette manière puisqu’elle n’avait plus posé un pied au manoir Malfoy depuis l’enterrement de sa mère.
-Intéressons-nous d’abord aux Lestrange, reprend Maugrey. Nous fouillerons chez les Malfoy et les autres après.

*****

Trois jours plus tard, nos six membres de l’Ordre du Phénix se retrouvaient en pleine nature pour atteindre la maison des Lestrange. Celle-ci était habillement cachée au beau milieu d’une forêt et possédait plusieurs sortilèges de protection. C’est pourquoi, ils s’étaient séparés en trois groupes. Evidemment, les jumeaux Prewett étaient restés ensemble puisqu’ils se connaissaient par cœur. Léwina faisait équipe avec Benjy. Ils avaient pris l’habitude de travailler ensemble grâce à leurs nombreux tours de garde. Enfin, Marlene était avec Maugrey, ce qui permettait notamment qu’elle soit particulièrement bien protégée puisqu’Alastor était un auror hors-pair. Se séparer leur permettait de mieux se rendre compte des différentes menaces qui existaient dans cette forêt. De plus, ils pouvaient entrer plus discrètement en créant de très légères brèches dans les sortilèges de protection. Enfin, dès qu’ils seraient repérés, car ils ne doutaient pas que ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne le soient, l’ennemi aura connaissance des trois brèches qu’ils auront créés : « ils penseront que nous sommes beaucoup plus, au moins quatre ou cinq par groupe », avait expliqué Maugrey, « ils iront en reconnaissance avant d’attaquer ce qui nous laissera le temps de fuir ».

Léwina et Benjy n’avaient pas encore pénétré la forêt. Ils restaient à sa lisière, intelligemment cachés derrière un haut tas de pierre. Il entendait qu’un patronus de sanglier passe devant eux avant de s’élancer. C’était les ordres d’Alastor Maugrey.

Au début, Léwina avait détesté se retrouver avec Benjy pour leurs tours de garde. C’était un homme qui soit détestait le silence soit aimait trop le son de sa propre voix. Alors, il ne s’arrêtait jamais de parler. La Serpentard, au contraire, ne refusait jamais un peu de silence, surtout à l’approche d’une mission car elle avait besoin de se concentrer. Mais contrairement à ce qu’elle s’attendait, elle avait fini par l’apprécier. Elle ne savait pas trop pourquoi d’ailleurs mais passer des nuits entières rien qu’en sa compagnie avait dû adoucir son jugement et inévitablement les rapprocher.

-Dumbledore est fou de nous envoyer dans une mission comme ça, déclare Benjy en regardant par-dessus son épaule si jamais il n’apercevrait pas le sanglier.
-A t’entendre, quelqu’un pourrait croire que tu as peur, Benjy, répond Léwina sur un ton néanmoins moins fort que le sien, de peur de se faire repérer.
-Je n’ai pas peur pour moi, bien sûr, répond Benjy en commençant à devenir plus agité. Mais cette mission comporte des risques évidents puisque le but même est de s’infiltrer chez l’ennemi. Disons que j’ai plus peur pour vous.

A ces paroles, Léwina fronça les sourcils, surprise de ce qu’elle était en train d’entendre. Tant, qu’elle lâcha du regard la lisière de la forêt pendant quelques instants pour poser ses yeux sur Benjy qui regardait l’horizon. Elle le trouva différent que d’habitude. Il se baladait toujours avec un sourire collé sur le visage mais ce n’était pas le cas actuellement. Mais surtout, il ne s’arrêtait jamais de parler avant d’avoir expliqué tout ce qu’il y avait à expliquer. Il ne laissait jamais planer de mystères sur la signification de ce qu’il venait de prononcer.

-Qu’est-ce que tu veux dire, lui demande-t-elle ?
-C’est simple pourtant, dit-il un sourire triste prenant place sur son visage. J’ai déjà quarante et un an. Mes parents sont morts et je n’ai jamais eu de frères ou sœurs. A Poudlard, j’étais encore plus timide que ton amie Emmeline. Je passais ma vie dans des livres et j’ai perdu de vu à la sortie de Poudlard les seuls camarades que j’ai réussi à me faire. J’ai travaillé pendant plusieurs années à Gringotts et malgré que les goblins puissent être assez sympathiques, les relations humaines me manquaient.
Léwina ne dit rien, l’invitant à continuer son récit. Elle n’était pas quelqu’un de très empathique mais l’histoire de Benjy commença à la toucher lorsqu’elle s’imagina à Poudlard sans Arthur à ses côtés.
-Alors les années sont passées et ma timidité m’a quitté mais je n’ai toujours pas eu plus de chance dans les relations sociales. Enfin, la guerre est arrivée et je me suis engagé dans l’Ordre du Phénix.
Benjy marqua une pause.
-Je crois que c’est la première fois que je me suis senti aussi proche des gens.
Une brise se leva mais Léwina ne détourna aucunement son regard de Benjy. Pourquoi lui disait-il tout ça à elle ? Leurs nombreuses heures passées ensemble ne lui avait-il pas appris qu’elle était très mauvaise pour rassurer les gens ?
-Je peux mourir, personne ne m’attend, murmure-t-il en tressaillant comme si c’était la première fois qu’il le disait à voix haute. Mais toi, des gens t’attendent.
Léwina était trop surprise pour prononcer le moindre mot. Il n’y avait ni colère ni reproches dans la voix de Benjy. Elle était neutre et formelle comme s’il énumérait des faits. Léwina ne savait quoi lui répondre. Devait-elle lui promettre qu’il finirait par trouver des gens qui l’attendraient, au risque que cela ne se réalise jamais ?

Malgré tout, Léwina finit par ouvrir la bouche, elle se devait de répondre quelque chose, n’importe quoi. Pourtant, ce ne fut pas sa voix qui s’éleva dans la fraicheur de la nuit :
-Le sanglier est là, allons-y.
Sans rajouter quoi que ce soit d’autre, Benjy se leva et s’élança vers la forêt. Pour ne pas le perdre, Léwina dut se dépêcher de le suivre. Maintenant qu’ils étaient en terrain ennemi, elle ne pouvait plus parler. Il y avait trop de risques qu’on l’entende et qu’on les repère. Du moins c’était ce que lui criait sa conscience. Mais elle avait envie de parler, envie de dire quelque chose. Elle ne savait pas que Benjy était plongé dans une telle souffrance au point d’accepter de mourir. Ils savaient tous pour quoi ils avaient signé en entrant dans l’Ordre du Phénix mais personne ne souhaitait perdre la vie. Finalement, Benjy et elle n’étaient pas si différents, ils avaient simplement deux modes d’actions. Elle se murait dans le silence jusqu’à ce que la souffrance disparaisse tandis que lui se noyait dans ses paroles afin de l’effacer.

Ils avaient avancé sur plus d’une centaine de mètres avant de faire leur premier arrêt. Leurs directives étaient assez simples. La forêt formait un cercle et la maison des Lestrange se trouvait en plein centre. Il fallait donc aller toujours tout droit en faisant attention à ne pas trop dévier.

Le vent soulevait les branches des arbres ce qui créait des milliers de petits craquements sonores ce qui mit Léwina particulièrement sur ses gardes. Si l’ennemi devait s’approcher d’eux, ils ne l’entendraient peut-être pas à cause de ces bruits. Alors, elles n’arrêtaient de regarder d’arrière elle, à droite et à gauche. Une certaine montée d’adrénaline la parcourut alors qu’elle répétait ce schéma. Son cerveau était entièrement absorbé par la mission ce qui ne lui laissait aucune occasion de se perdre dans des pensées noires. Même les confidences de Benjy avaient fini par passer au second plan derrière la mission. Elle ne s’était jamais sentie aussi calme durant ces dernières semaines.

Léwina et Benjy continuaient d’avancer. Ils n’avaient pour l’instant rencontrer aucune protection magique à part quelques sortilèges repousse moldu qui n’avertissait en aucun cas les Lestrange de leur présence. Ils ignoraient si cela se passait aussi bien dans les autres groupes. Même si les meilleurs sorciers pouvaient toujours tomber au combat, Léwina ne se faisaient pas trop de soucis. Fabian et Gideon étaient deux sorciers remarquables mais surtout qui se connaissaient si bien qu’on dirait qu’ils communiquaient par télépathie durant un combat. De l’autre côté, Maugrey était l’un des meilleurs aurors de sa génération si ce n’est le meilleur et Marlene était capable de guérir presque n’importe quelle blessure.

Mais soudainement, ils entendirent un craquement. Léwina s’arrêta nette. Ce craquement semblait plus marqué que les autres, comme si quelque chose de lourd avait marché sur un branche. Elle remarqua que Benjy s’était également arrêté de lui-même et cela la conforta dans l’idée que c’est bien un animal ou une personne qui avait produit ce bruit et non seulement le vent. Elle et le Serdaigle se regardèrent quelques secondes avant d’hocher la tête et d’aller respectivement se cacher derrière un arbre.

Ils n’entendirent plus rien pendant quelques minutes. Léwina tenait fermement sa baguette dans les mains et tentait au mieux de se concentrer sur son ouïe. Mais il était très difficile de distinguer les sons naturels aux bruits humains dont ils devaient se méfier. Elle n’osait lancer aucun sortilège car le moindre son ou la moindre lumière les trahirait.

Mais leur patience finit par payer car ils entendirent une voix au loin. Elle semblait si loin qu’ils ne comprirent aucun des mots prononcés. Or, ils avaient maintenant la certitude que quelqu’un était près d’eux. Léwina lança un regard à Benjy et son visage lui affirma qu’elle n’avait pas rêvé. Il était peu probable que cela soit un des autres groupes de l’Ordre du Phénix car ils étaient encore loin de la maison des Lestrange.

-Tu es sûr que nous ne sommes pas allés trop loin ?
Léwina retint son souffle. Elle était maintenant certaine que cela n’était pas un de leur groupe allié car elle avait parfaitement bien reconnu la voix de Rabastan Lestrange. Le pire était que la voix provenait de seulement quelques mètres derrière elle.
-Cherche encore !
Cette fois-ci, la voix était plus grave. Léwina ne mit pas longtemps non plus à reconnaître Antonin Dolohov. Elle sera davantage sa baguette dans ses doigts. Rabastan n’était pas particulièrement bon en duel et elle n’aura aucun problème à le battre. Mais ce n’était pas le cas de l’autre Mangemort qui lui était véritablement redouté pour sa cruauté. Il y avait donc minimum deux ennemis, pourtant les bruits de leurs pas qui cassaient les branches laissant entendre qu’ils étaient davantage…
-Le maître a dit qu’ils seraient ici. Du moins l’un des trois groupes puisque normalement ils venaient de trois directions différentes. Nous n’avons qu’à continuer dans cette direction et on reviendra sur nos pas après s’il le faut.
Rodolphus Lestrange, qui venait de parler, était également un très bon sorcier et cela ne rendrait que le combat plus dur. Mais quelque chose inquiéta davantage Léwina que le combat qu’ils s’apprêtaient à livrer. Comment Voldemort pourrait-il être au courant de leur venue ?
-A qui avons-nous à faire, demande Rabastan sur une voix presque craintive ?
-Deux traites à leur statut de sang pur : Benjy Fenwick et Léwina Malfoy.

Le sang de Léwina ne fit qu’un tour et elle sentit un vent froid la parcourir. Il n’y avait maintenant plus aucun doute sur la manière dont Voldemort avait toutes ces informations. Il n’y avait qu’une seule explication : il y avait un espion dans l’Ordre du Phénix.

Mais pour l’instant, elle et Benjy avaient d’autres préoccupations. Les frères Lestrange et Dolohov avançaient tout droit dans leur direction et ce n’était plus qu’une question de secondes avant qu’ils ne tombent sur eux. En infériorité numérique, leur seule et unique chance était de les attaquer en premier et de créer une diversion qui leur donnerait le temps de s’enfuir. Elle tourna la tête vers Benjy qui la regardait déjà. Elle crut voir une lueur de tristesse dans son regard. Quand elle vit qu’il s’apprêtait à se lever, elle comprit ce qu’il comptait faire. Mais c’était très mal connaître Léwina que de croire qu’il pouvait se sacrifier pour elle. Elle faisait trop de cauchemar d’Arthur mort à ses pieds pour rajouter un second cadavre.
-Expelliarmus !
Elle réussit à toucher Rodolphus qui ne s’était pas préparé à l’attaque. Benjy sortit à son tour de derrière son arbre et ne tarda pas à attaquer l’ennemi. Ils s’échangèrent plusieurs sortilèges avant que Rodolphus revienne dans le combat. A partir de cet instant, les choses commencèrent à se compliquer. Assez rapidement, Léwina et Benjy comprirent qu’ils étaient clairement en infériorité, surtout sur un terrain qu’ils ne connaissaient pas et où d’autres Mangemorts pouvaient arriver à n’importe quel moment. Léwina tenta de trouver un échappatoire mais toutes ses idées étaient déplorables. Elle avait l’impression de se retrouver à nouveau le soir de la mort d’Arthur, lorsque tout semblait perdu.
-Aaaaaargh !
Le cri de Benjy la ramena à la réalité. Il se tenait son visage entre ses mains et avait arrêté de se battre sous la douleur. Léwina comprit que s’ils restaient ici un instant de plus, ils allaient mourir.

Léwina lança un bombarda sur un groupement d’arbre devant les Mangemorts. Immédiatement, les arbres commencèrent à tomber pour leur bloquer la route. Mais, Léwina ne regardait plus le sort des trois hommes depuis longtemps. Elle avait bondi sur Benjy. Elle savait que ce qu’elle s’apprêtait à faire été risqué. Mais une seconde d’hésitation pouvait leur coûter la vie à tous les deux. Alors elle cria en pointant sa baguette vers ses propres pieds :
-Catapultam !
L’effet fut immédiat. Elle sentit ses pieds décollés du sol et tout son corps et celui de Benjy être propulsés vers le haut. Elle savait que cela allait faire mal et elle ne se trompa pas. Assez rapidement, ils dépassèrent les arbres de la forêt. Les branches et les épines lui lacérèrent le dos. Ensuite, ils entamèrent la descente. Le vent lui empêchait presque de voir le sol qui se rapprochait mais elle réussit tout de même à crier au bon moment :
-Arresto momentum !
Elle et Benjy se figèrent dans les airs à quelques centimètres du sol. Elle les laissa ensuite tomber et se releva immédiatement prête à se mettre à courir. Mais Benjy resta au sol. Il la regarda. Son visage était maintenant gâché par une longue balafre ensanglantée qui tapissait ses yeux, ses lèvres et ses joues de sang. Elle vit une nouvelle lueur de tristesse dans son regard. Mais elle refusa d’accepter la demande silencieuse qu’il lui faisait. Elle s’approcha de lui à grande enjambée, lui attrapa le bras sans douceur pour le mettre debout :
-Moi, je t’attendrai ! Je t’attendrai aussi longtemps qu’il le faudra. Maintenant cours putain !

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