Deux soirées pour tout détruire

Harry Potter - J. K. Rowling
F/F
F/M
M/M
G
Deux soirées pour tout détruire
Summary
A leur sortie de Poudlard, Léwina, les maraudeurs et leurs amis n’hésitèrent pas avant de se jeter corps et âme dans la guerre contre les forces du mal qui faisait rage. Cependant, protégés pendant trop longtemps par les murs de Poudlard, la réalité du terrain fut bien différente de celle qu’ils s’imaginaient. Peut-être étaient-ils trop jeunes, trop faibles ou bien trop naïfs ? Mais cela n’avait plus d’importance, car une fois engagés dans l’Ordre du Phénix, plus aucun retour en arrière n’était possible. Alors, il ne tenait plus qu’à eux d’honorer leur promesse à Dumbledore et de prendre tous les risques pour la victoire du bien. Ou bien préféreront-ils se tourner vers le mal après avoir été confrontés à la souffrance, à la torture, à la mort de leurs amis et à leur propre sacrifice ? Car « La colère, la peur et la souffrance peuvent transformer le plus raisonnable des Hommes en monstre. ». Sept minutes suffisent pour s’aimer.Mais deux soirées suffisent pour tout détruire.
All Chapters Forward

Première soirée

15 janvier 1980

-Léwina, Léwina !
La dénommée reconnut aisément la voix de son meilleur ami qui l’appelait en criant. S’ajoutant à ce bruit, elle l’entendit dévaler les escaliers de bois à tout vitesse. Reposant le plat qu’elle faisait virevolter dans les airs grâce à son Wigardium Leviosa, elle tenta de passer de la cuisine à l’entrée pour comprendre ce qu’il se passait mais Arthur, surgissant soudainement, la retint. Il s’agrippa à ses épaules avec force et son visage témoignait d’une peur certaine. En la secouant légèrement, il continua de crier :
-J’ai vu le sinistros !
-Quoi ?
Ce fut la seule réponse que Léwina puisse donner : elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’il se passait. Ses mains attrapèrent les bras d’Arthur dans l’espoir d’arriver à calmer leurs tremblements, mais rien n’y faisait le Serpentard faisait preuve d’une agitation qu’elle n’avait jamais connu. Ses yeux bleus n’étaient plus qu’un océan d’anxiété et il continuait de serrer ses épaules avec hargne.
-Le sinistros, j’ai vu le sinistros, se plaint-il.

Ils furent interrompus par un énorme éclat de rire provenant de l’entrée. Léwina paniqua : qu’est-ce qu’il était en train de se passer ? Mais soudainement, le visage d’Arthur s’adoucit et un sourire vint étirer ses lèvres avant qu’il n’explose de rire à son tour. La Serpentard, le cœur battant à vive allure, ne comprenait rien à la situation :
-Mais il se passe quoi, putain ?

La personne dans l’entrée n’était d’autre que Sirius et il se tordait littéralement de rire. Léwina s’accrocha aux bras d’Arthur qui était toujours aussi hilare :
-T’aurais dû voir ta tête, finit par lancer le Serpentard.
Léwina mit quelques instants à faire la connexion mais son air apeuré finit par se tordre dans un air mi-ennuyé mi-énervé. Son meilleur ami et son copain s’étaient bien joué d’elle. Ce dernier, justement, s’approcha d’eux alors que Léwina se dégageait difficilement de la poigne d’Arthur.
-J’ai vu le sinistros, le sinistros, rit ce dernier en s’imitant lui-même.
Léwina roula des yeux et croisa ses bras sur sa poitrine. Sirius vint déposer sa main sur son épaule, son fou-rire n’était pas encore complétement passé :
-Allez fait pas cette tête, mon amour, susurre-t-il, ta tête était vraiment drôle. Et puis c’est pas la faute d’Arthur, rigole-t-il en posant sa deuxième main sur l’épaule du Serpentard, il a vraiment vu un gros chien noir, sauf que ce n’était pas le sinistros, c’était moi.
-Vous êtes vraiment des abrutis, soupire Léwina.

Les deux garçons se regardèrent alors et repartirent en fou-rire en se rappelant de l’expression de panique pure de Léwina. Cette dernière continua de tirer la tête mais cela lui réchauffa néanmoins le cœur de voir Sirius rire. C’était un son qu’elle avait rarement eu l’occasion d’entendre durant ces dernières semaines malgré qu’elle l’adorait. En effet, le trois janvier, Euphemia et Fleamont avaient rendu la vie, seulement à quelques heures d’intervalle, sur leur lit d’hôpital. Sirius avait été retourné. Ses yeux s’étaient gorgés d’eau et il avait explosé en sanglots dans les bras de Léwina. Il avait une grande estime des parents de James, il les considérait presque comme ses parents de substitution. Or, il s’était attendu à cela. Cela faisait plusieurs semaines que leur état se dégradait et les médecins ne savaient plus quoi faire pour les faire guérir de cette agressive Dragoncelle. Léwina et Sirius s’étaient rendus à Sainte Mangouste dans la soirée et le Gryffondor avait ravalé sa tristesse afin de consoler son meilleur ami. James était au plus bas. Depuis, Sirius se remettait doucement de ce décès. « Au moins, ils ne seront pas séparés l’un de l’autre » répétait-il souvent lorsque Léwina lui posait des questions sur son état.

 

Les voilà deux semaines plus tard et le trio composé d’Arthur, Léwina et Sirius se préparaient maintenant pour partir en mission. Il s’agissait du même type de mission que Léwina et Arthur avaient déjà eu l’occasion de réaliser avec Emmeline. Cette fois-ci, ils devaient se retrouver dans une forêt au nord de l’Angleterre pour saboter la transaction d’un objet de magie noire entre deux sorciers. Ils ignoraient de quoi il s’agissait mais il était toujours plus prudent d’empêcher Voldemort de mettre la main sur ce genre d’objets. C’était la première mission d’Arthur et de Sirius depuis le nouvel an. Au contraire, Léwina avait déjà eu l’occasion de mener une mission de protection d’un membre du ministère avec Peter et Marlène ainsi qu’une autre d’espionnage avec les jumeaux Prewett. A tout cela, on ajoutait ses tours de garde récurrents puisqu’elle avait également remplacé Owen pendant la semaine où il était parti en Ecosse pour recruter de nouveaux membres. Elle n’avait effectivement pas chômé durant ces derniers jours. Néanmoins, bien que leur réunion concernant les sortilèges impardonnables datait d’environ trois semaines, Léwina n’en avait pas encore fait usage. Or, elle se sentait prête. Prête à abandonner cette vision du gentil parfait et à accepter qu’elle deviendrait le plus mauvais des gentils. Lever sa baguette et prononcer ces quelques mots ne devaient pas être bien difficile, non ?

Les trois amis se tenaient dans l’entrée et finissaient de lasser leurs chaussures d’un coup de baguette. Cette mission était pour les deux hommes la parfaite occasion de se remettre en jambes. Alors, c’était confiants qu’ils transplanèrent pour arriver en haut d’une colline. Le vent leur fouettait le visage et Léwina admira le paysage qui s’offrait à elle. Le spectacle du soleil couchant et des oiseaux qui virevoltent dans l’air était quelque chose dont elle ne se passerait jamais. Elle tourna la tête pour apercevoir que Sirius était lui aussi en pleine admiration et elle eut un sourire. Elle n’avait pas oublié que ce dernier aimerait vivre à la campagne pour pouvoir admirer ce spectacle tous les soirs. Déçue de troubler la concentration de son copain, elle fut quand même obligée de demander :
-Quelle heure il est, Arthur ?
Ce dernier jeta un coup d’œil à sa montre. « Dix-sept heure moins trois, répond-t-il, dépêchons-nous ». Sirius se fit sortir de son admiration par la main de Léwina qui se lia à la sienne et qui l’entraîna quelques mètres plus loin. Ils se retrouvèrent devant leur habituel portoloin en forme de vieux pneu de voiture moldue. Quelques secondes plus tard, le trio finit par s’agripper à ce dernier et ils disparurent dans les airs.

Lorsqu’ils revinrent à eux, ils avaient parcouru en un clin d’œil plusieurs centaines de kilomètres. Ils prirent quelques minutes pour reprendre leurs esprits. Bien qu’ils étaient maintenant habitués aux trajets en portoloin, la sensation de leur tête qui tournait à toute vitesse après avoir retrouvé la terre ferme était toujours bien présente.

Une fois remis, ils observèrent leur environnement. Ils se trouvaient à la lisière d’une forêt dense mais traversable et ici le ciel était déjà sombre. Cette forêt n’était normalement pas très grande en termes de superficie, ainsi, même s’ils ignoraient le lieu exact du rendez-vous, ils n’imaginaient qu’ils n’auraient aucun mal à trouver leurs malfaiteurs.

Sirius vint proposer sa main à Léwina pour l’aider à se relever. Cette dernière l’accepta et se retrouva rapidement sur ses pieds. Ils se rapprochèrent alors d’Arthur qui était quelques mètres plus loin.
-Prêt ?
Le Serpentard acquiesça et se leva à son tour. Ils s’enfoncèrent alors dans la forêt sans un bruit, conscient que le moindre petit chuchotement pouvait les trahir.

Léwina se demandait s’ils allaient tomber de nouveau sur Mallory Grimshaw. Oui, car, comme les Serpentard s’y étaient attendus, cette dernière n’avait pas été condamnée. Les motifs d’accusions étaient trop faibles et dépendaient trop de la présence de témoins pour confirmer leurs dires, témoins que l’Ordre n’avait pu produire. Alors le frère et la sœur étaient de nouveau en cavale. Léwina n’avait aucun doute : ces deux-là étaient retournés en rampant vers Voldemort.
La Serpentard en avait néanmoins profité pour se renseigner sur eux. Au fil du temps, Sturgis s’était imposé comme un informateur de qualité et elle était donc naturellement allé le voir. Mallory Grimshaw était une habituée des missions de transaction. Cela était sûrement grâce à sa beauté hors-norme, elle devait envouter tous ceux qu’elles rencontraient et les encourageait à lui donner ce qu’elle désirait. Baissant leurs gardes sous son regard doux, il était difficile pour eux de réagir lorsque le sortilège vert venait les toucher de plein fouet. Il n’était donc pas impossible que Léwina la retrouve pour ce soir. Or, les convictions de Léwina avaient changé depuis leurs dernières rencontres et cette fois-ci, elle n’hésiterait pas, elle aussi, à user de certains sortilèges.

Etonnamment, la forêt perdait en densité au fur et à mesure qu’ils avançaient. A travers les feuilles, la lune, particulièrement brillante ce soir, les éclairait juste assez pour avancer. Sirius, Arthur et Léwina étaient tous trois sur leurs gardes, ils ignoraient d’où arriverait l’ennemi et ils voulaient à tout prix le trouver avant qu’ils ne les trouvent. Ils marchaient chacun à quelques mètres de distance, juste assez pour ne pas se perdre de vue.

Arthur s’arrêta soudainement. Il était celui qui menait le groupe et ainsi, les deux autres l’imitèrent. Il se tourna vers l’un puis vers l’autre en leur mimant de garder le silence. Il avait un mauvais pressentiment. Il finit par s’avancer vers un arbre et se cacha grâce au tronc. Il regarda ensuite derrière lui : il n’y avait personne. Quoique, au loin, là où sa vision ne lui permettait plus de voir avec précision, les ombres des arbres de cette nuit sans vent dansait étrangement. Comprenant ce qui était en train de se dérouler, Léwina et Sirius se rapprochèrent de lui et se cachèrent chacun derrière un arbre. Arthur leur demanda silencieusement s’ils étaient prêts et ils acquiescèrent. Alors, le Serpentard sortit de sa cachette et se glissa d’arbres en arbres. Au fur et à mesure qu’il avançait, il comprit que son pressentiment était fondé. Il distinguait dorénavant deux silhouettes encapuchonnées de longue cape noire : des Mangemorts cela ne faisait aucun doute.

Le trio dépassa en vitesse un endroit sans arbre sur plusieurs mètres et finirent leur course silencieuse en se dissimulant derrière les prochains troncs assez épais. Ils n’étaient maintenant qu’à quelques mètres à peine de deux personnes et ils pouvaient entendre sans comprendre leurs murmures. Léwina, un mètre plus éloigné qu’eux, ne pouvait définitivement rien entendre, elle fixait alors les deux hommes avec attention dans l’espoir de comprendre quelque chose à partir de leurs expressions. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Sirius semblait être en grande concentration et jouait distraitement avec ses doigts. Arthur avait fermé ses yeux, tentant de se concentrer sur son ouïe seule, et se laissait complètement aller contre le tronc de l’arbre. Mais soudainement ses yeux s’ouvrirent lorsqu’il entendit une voix grave et lente qui sembla retentir dans toute la forêt dire :
-Ils sont là, maîtres.

Une fumée noire s’éleva dans l’air mais elle ne semblait venir d’un incendie puisqu’au lieu de se réchauffer, la température chuta de plusieurs degrés. La nuit semblait tout un coup plus noire et le vent se leva. Léwina entendit son cœur battre à tout rompre dans sa cage thoracique, il résonnait de ses pieds à ses oreilles. Elle jeta un coup d’œil aux deux autres et comprit rapidement qu’ils étaient dans le même état qu’elle. Elle expira doucement tentant de faire ralentir son organe vitale et remarqua le filet de fumée qui s’échappa de sa bouche. Un frisson lui parcourut l’échine. Léwina avait pris l’habitude de partir en mission avec l’Ordre. Malgré son jeune âge, elle était sûrement l’une de ceux qui avaient été le plus appelés. Elle avait alors appris que parfois, même si cela semblait le plus déraisonnable et absurde, il fallait mieux se fier à son instinct. Et actuellement, son instinct lui disait de prendre ses jambes à son cou et de fuir le plus rapidement possible.

Ce fut dans cette atmosphère pesante que la fumée noire finit par se dissiper. Or, elle fut vite remplacée par plusieurs silhouettes encore indistinguables. Léwina s’empara immédiatement de sa baguette, le cœur battant toujours aussi fort, et s’éloigna de l’arbre. Les deux hommes finirent par l’imiter.

Pas moins de dix, non, quinze, personnes apparurent devant eux et Léwina se plaça en position d’attaque. Ses yeux parcourent le groupe qui approchait : c’était des Mangemorts. Leurs longues capes noires et masques argentés ne pouvaient tromper personne. Léwina regarda tour à tour chacun de ses adversaires. Mais, à mesure que ses yeux se rapprochèrent du centre, sa respiration accéléra. Bellatrix Lestrange, William Grimshaw, Rabastan Lestrange, Trin Barnes lui faisaient face. Le dernier nom lui inspira un sentiment qu’elle n’avait que rarement connu : la peur. Immédiatement, elle s’empressa de la dissimuler au plus profond d’elle. Elle tenta d’ériger des multiples barrières afin de ne pas la montrer sur son visage mais elle la sentait bien dans son estomac : contrairement aux autres, Léwina n’avait assisté à aucune séance pour apprendre à combattre l’Imperio. C’était un simple hasard d’emploi du temps entre ses tours de garde, ceux où elle avait remplacé quelqu’un, les fêtes de fin d’années et ses nombreuses missions. Mais la vérité était bien celle-ci : elle n’avait jamais été au contact du sortilège d’Imperium. Elle tenta de se rassurer, elle était douée en duel et de ce fait il était peu probable que le sortilège ne la touche. De plus, elle était assez réservée sur ses émotions et il était très probable que cela soit la preuve qu’elle aurait une facilité naturelle à repousser le sortilège. Alors, un souffle de confiance traversa son être : elle améliora sa position, releva son bras devant elle et planta ses pieds plus fermement dans le sol. Elle serait prête.

Pourtant, le dernier visage qu’elle vit lui fit ravaler sa confiance. Elle ne l’avait jamais vu mais pourtant elle savait qui il était. Celui-dont-on-ne-prononce-pas-le-nom. Il avait un teint blanchâtre, un crâne chauve, des yeux perçants rouges et des deux fentes à la place des narines, à la manière d’un serpent. Son physique était le témoin des profondeurs de la magie noire dans lesquelles il s’était enfoncé. La température chuta à nouveau de plusieurs degrés et Léwina en frissonna. Elle ne comprenait pas comment elle n’avait pas pu le voir plus tôt, maintenant elle ne voyait plus que lui, comme si les autres Mangemorts n’existaient plus.

-Fait chier, laisse échapper Arthur.

Léwina se mit à regarder autour d’eux : la fuite était probablement la meilleure option maintenant, mais à quel prix ? Le premier d’entre eux qui fuyait sauvait peut-être sa vie mais scellait le sort des deux autres. Trois contre quinze, peu importe leurs qualités au combat, ils ne faisaient pas le poids, surtout quand vous-savez-qui se tenait droit devant eux. Par le regard apeuré que lui lancèrent Sirius et Arthur, ils avaient également compris : soit ils mourraient ensemble, soit l’un s’échappait, tuant les deux autres. Léwina se sentit prise au piège : elle n’avait jamais ressenti ce sentiment, peu importe la mission. Or, ces pensées furent arrêtées par la voix nasillarde de Bellatrix qui s’avançait, roulant une mèche de ses cheveux entre ses doigts :
-Cousin, cousine… à un certain degré, et toi le Serpentard pas vraiment Serpentard, quelle bonne surprise de vous voir ici.
Peut-être que leur unique solution était celle-ci, plus le temps avançait, plus il était certain qu’on allait s’interroger de leur absence. Anna devait probablement attendre Arthur pour aller dormir et elle s’inquièterait forcément de ne pas le voir. Alors, peut-être fallait-il converser avec les Mangemorts le plus longtemps possible.
-La joie n’est pas partagée Bellatrix, lance Léwina d’une voix forte.
La dénommée ragea alors qu’Arthur et Sirius jetèrent un regard étonné à Léwina. En effet, n’importe qui savait qu’il ne faillait mieux pas énerver ces gens-là, avait-elle perdu toute raison ? Mais Léwina ne les regarda pas. Elle tenta de réunir le reste de courage encore présent dans ses entrailles. Elle transforma la haine brûlante qu’elle avait du mage noire en confiance dans l’espoir infime qu’ils pourraient sortir vivants d’ici.

Sirius ne savait pas quelle tactique adopter, il n’était pas un fin stratège. Or, il savait qu’il ne partirait pas. Il était prêt à donner sa vie s’il le fallait. C’était avec une certaine fierté qu’il réalisa que le Choixpeau ne s’était pas trompé sur son compte, il comptait faire honneur à sa maison ce soir. Arthur était dans un tout autre état d’esprit, il évaluait toutes les possibilités, pouvaient-ils combattre, pouvaient-ils fuir, un sortilège leur permettraient-ils de leur donner assez de temps pour disparaitre ?

-S’en est assez.
Sa voix était froide et sifflante, Léwina crut qu’un serpent était venu lui chuchoter à l’oreille. Ces quatre petits mots eurent un grand effet sur les Mangemorts : ils se redressèrent, revinrent en formation et sortirent leur baguette. La Serpentard réalisa que le temps leur était compté alors elle déclara dans l’espoir de gagner quelques précieuses minutes :
-On nous avait dit que cela serait une simple transaction, je suis déçue. Je comptais surtout revoir ta sœur, Mallory.
-Je lui passerai le bonjour, déclare William, malheureusement tu ne pourras jamais entendre le sien puisque tu seras six pieds sous terre, le cadavre déjà froid.
-Quelle joie de savoir que je serais enterrée. C’est une chance que vous ne donnez pas à tous j’ai cru comprendre.
Extérieurement, Léwina semblait sûre d’elle, intérieurement, elle tremblait de tout son être. Elle se félicita d’avoir une telle facilité à masquer ses émotions. Elle lança un regard à Sirius et son cœur battit un peu plus fort : était-ce vraiment la dernière fois ? Dégoutée de ce qu’elle pouvait imaginer, elle détourna le regard et adressa un faux sourire aux Mangemorts, usant de toute la condescendance qu’elle avait.

-Qu’est-ce qui nous a trahi, demande Arthur ?
Léwina se tourna alors vers son meilleur ami. Au vu de son air concentré, il semblait avoir compris ce qu’elle tentait de faire : attendre en nourrissant l’espoir qu’on viendrait les secourir. Léwina eut envie de sourire : eux deux étaient définitivement sur la même longueur d’onde.

Ils s’attendaient à ce qu’un Mangemort leur réponde mais ce ne fut pas le cas puisque la voix de Lord Voldemort s’éleva une nouvelle fois dans cette forêt maudite.
-Comment, demande-t-il ? Comment des sang-purs comme vous veulent se battre pour la survie de ces moldus.
Sa voix était trainante et coupa l’envie à Léwina et Arthur de dire quoique ce soit. Il continua :
-Dans vos veines coulent le sang de tous vos ancêtres, comment pouvez-vous vous associer avec de tels individus.
-Belles paroles, serpent.
La voix de Sirius s’éleva dans l’air. Ses sourcils froncés et ses lèvres tirées étaient preuves de sa colère. Il avait l’impression qu’on avait allumé un incendie dans son être. Un feu brûlait à l’intérieur même de lui et il ne pouvait entendre de telles paroles.
-Vous vous croyez supérieurs ? Vous n’êtes qu’une poussière dans un univers trop grand pour vous !
Voldemort sembla surpris par de tels propos et Sirius serra sa baguette avec une telle rage qu’elle menaçait de se briser.

Puis, le visage du mage noir changea et prit un air ennuyé :
-Soit. J’aurais au moins essayé. Sears, lequel ?
Un Mangemort encagoulé fit un pas en avant et Léwina pointa sa baguette dans sa direction, sentant son plan lui couler entre les doigts. Sa respiration accéléra de nouveau. Ils allaient s’en sortir ! S’en sortir tous les trois… Il le fallait. Elle n’était pas prête pour mourir et elle refusait de ne plus jamais entendre le rire de Sirius ou bien voir les yeux rieurs d’Arthur.

-Celle-ci !
Le Mangemort la pointa soudainement du doigt et elle eut un mouvement de recul : qu’est-ce que tout cela voulait-il dire ?

Or, elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions car un sortilège la toucha de plein fouet. Arthur et Sirius regardèrent celui qui tenait encore sa baguette : Trin Barnes était celui qui venait de lancer le sortilège. Il n’y avait donc aucun doute sur sa nature, Sirius et Arthur s’échangèrent un regard empreint de peur, Léwina venait d’être placée sur un Imperium. La machine qu’était le cerveau du Serpentard se mit à tourner à vive allure : la fuite était dorénavant complètement inenvisageable car Léwina serait tuée. Ils ne pouvaient pas non plus se battre sans leur meilleur élément. Leur seule chance était que sa meilleure amie résiste à l’Imperio. Sirius était vite arrivé à la même conclusion et regarda Léwina avec attention alors que les rires des Mangemorts commençaient à s’élever dans les airs dans la rythmique d’une mélodie funeste. Seule l’adrénaline qui coulait dans ses veines empêchait Sirius de tomber à genoux et de supplier les Mangemorts d’épargner Léwina. Il ne pouvait imaginer sa vie sans elle : il ne saurait plus vivre sans elle.

Alors, lorsqu’elle releva les yeux et qu’il y vit son air habituel, il eut envie de crier sa joie. Léwina resta un instant dans cette même position à les regarder avec attention, mais Sirius en était sûr : elle avait combattu l’Imperio, leur faisait comprendre afin qu’ils puissent attaquer les Mangemorts tous en même temps et puis fuir. Alors, il abaissa son centre de gravité, prêt à bondir. Mais, il ne s’attendait pas à bondir pour une telle raison.

Il n’entendit même pas la formule prononcée par Léwina, seuls les rires funestes des Mangemorts resonnaient dans ses oreilles. Or, il vit parfaitement l’éclair vert qui s’échappa de la baguette de Léwina. Il en vit parfaitement la trajectoire. Ce n’était pas lui qui était visé et encore moins les Mangemorts. Le sortilège atteignit parfaitement sa cible et Arthur recula de plusieurs pas avant de s’écraser au sol.
Sirius bondit alors sur Léwina et il transplana, profitant de l’inattention des Mangemorts. Laissant derrière lui, les serviteurs de Voldemort, hilares, et Arthur, qui ne rirait plus jamais.

Forward
Sign in to leave a review.