
La vie d'Harry Potter après la guerre avait été merveilleuse. Il avait un magnifique appartement dans Londres qu'il partageait avec Draco, son petit-ami, et avait obtenu un travail au poste de directeur des Aurors au Ministère de la Magie. Donc, pourquoi, pourrait-t-on se demander, était-t-il en train de pleurer sur le sol de sa cuisine ?
Il y avait tant de choses que le monde ne savait pas sur Harry Potter, Le Garçon Qui Avait Survécu. Par les Enfers, Draco et ses amis en savait seulement un tout petit peu plus que le grand public. Il y avait tant de choses qu'il aurait aimé pouvoir leur dire, mais Harry n'avait pas le courage d’alourdir leurs vies avec de si terribles souvenirs ; des souvenirs qui les forceraient à le voir d'une autre façon.
Non, Harry ne les laisseraient pas voir cette facette de lui. Bien sûr, il y avait des portes qui devaient être ouvertes, mais il y avait aussi des portes qui devraient rester fermées, à clé, et plus jamais regardées pour qu'on oublie jusqu'à leurs existences. Harry avait l'habitude de recoller d'une façon ou d'une autre les morceaux brisés de sa vie, il n'avait besoin de personne pour l'aider dans cette entreprise.
Donc il en était là, le Garçon Qui Avait Survécu mais n'avait jamais réellement commencé à vivre. Ainsi il était allongé, dos à son canapé, dans son magnifique appartement dans le centre de Londres avec un travail qu'il aimait et un petit-ami aimant et des amis loyaux, ayant une crise de panique.
Heureusement, Draco était sortit au Chemin de Traverse pour aller chercher quelques courses, donc Harry était seul. C'était seulement un plat, un plat IKEA bas de gamme, qu'il avait laissé tomber. N'importe quelle autre personne aurait un peu pesté et aurait nettoyé, mais non. C'était comme si Harry avait été touché par tout les sorts Impardonnables en une seule fois.
Une vague de panique le traversa alors qu'il tombait sur ses genoux, blessant ses mains et jambes sur les morceaux du plats. Harry s'éloigna faiblement du bordel, horrifié.
Les souvenirs des bleus après les coups, des coupures et des insultes, lui revenaient. Des tremblements violents secouèrent son corps, l'anxiété faisant remonter de la bile dans sa gorge. Harry attrapa sa baguette, qui l'avait fait passer d'un petit garçon sans défense à un homme anxieux et éploré, et l'a tint devant lui. Il s'éloigna encore, rampant à l'aide de ses mains et ses jambes dans la cuisine.
« Accio cape ! » Cria Harry pour faire venir sa cape d'invisibilité avec un tel degré de désespoir dans la voix qu'on aurait pu le croire sur le point de mourir.
Harry faillit envoyer l'Avada Kedavra au canapé quand son dos le toucha, mais il s'en empêcha au dernier moment. La cape vola depuis sa cachette entre les lattes du lit jusqu'aux mains d'Harry. D'ailleurs, par rapport à ça, Harry ne l'avait pas caché consciemment, c'était plus comme s'il ne voulait pas dire à Draco qu'il l'avait. Il était sûr que Draco savait qu'il l'avait, juste pas qu'ils l'avaient dans leur maison.
Donc, il était là, gémissant sur le sol de l'appartement à lui et Draco avec la cape d'invisibilité enroulée étroitement autour de lui. Les souvenirs des mois et des semaines privé de nourriture pour de petites erreurs flashaient dans l'esprit d'Harry. Son corps était transi de peur à la pensée de ce qui pourrait arriver à cause de cette erreur. Un plat, cassé par ses mains comme il avait cassé tout ce qu'il y avait autour de lui.
Quand Harry entendit des bruits de pas s'approcher, il faillit transplaner presque instinctivement jusqu'en Chine, mais il savait que les coups seraient encore pires s'il essayait de fuir. Il se recroquevilla encore plus en dessous de la cape, tremblant trop violemment pour que la cape ne le recouvre entièrement. Il laissa échapper un cri lorsque la porte s'ouvrit.
« Harry, chéri ! Je suis à la maison ! » Il pouvait entendre Draco poser les clés sur leur comptoir, où il trouva le plat cassé.
La voix de Draco devint un peu plus paniqué, « Mon amour, est ce que tu es ici ? »
Il avait dû entendre les pleurs pathétiques d'Harry car il marcha jusqu'à la salle à manger. Pendant un moment, il ne vit rien. Puis, Harry sentit la cape être doucement enlevée de son corps. Il se redressa et se poussa frénétiquement pour s'éloigner de Draco.
« Harry, mon amour, c'est moi. C'est Draco, chéri, » la voix de Draco était douce. Bien sûr qu'il avait déjà traversé des épisodes similaires avec Harry, ce garçon qui se noyait dans un océan de traumatismes.
La clarté dû revenir dans l'esprit d'Harry alors qu'il relevait son regard vers son petit-ami. Un regard de soulagement. Oui, son merveilleux petit-ami. Il ne blesserai jamais Harry, il comprendrai. Draco se rapprocha gentiment d'Harry, anticipant son sursaut de peur. Doucement, Harry s'accrocha à Draco, et une fois qu'il eut totalement compris qui c'était, il s'agrippa à Draco comme si c'était la seule chose qui l'empêchait de se noyer.
« Qu'est ce qui ne va pas, mon amour ? » Draco garda sa voix douce et calme.
« Un plat, il y a un plat. J'ai cassé le plat et je savais qu'ils seraient fou de rage et je casse tout ce que je touche et je sais que je le mérites mais c'est si douloureux et j'ai tellement peur- » bredouilla Harry, hésitant sur chaque mot pendant que ses yeux analysaient le reste de la pièce.
Draco le laissa monologuer pendant un moment, le laissant exprimer ses émotions. Si vous pensiez que Draco n'avait pas interrogé Ron et Hermione sur chaque instant de la vie d'Harry après la première crise de panique qui était arrivée avec lui, vous auriez totalement tord. Donc, bien sûr Draco était au courant pour les Dursley et à quel point ils étaient horribles. Il savait ce qu'ils avaient fait, et ça lui avait prit toute sa patience et sa maîtrise de soi pour ne pas transplaner directement dans leur maison et les tuer à coup d'Avada Kedavra un par un.
A la place, il fît courir ses doigts dans les longs cheveux emmêlés d'Harry et écouta chaque peur et chaque émotion que le garçon avait en lui. A la place, il le prit dans ses bras quand il pleurait, et le réveillait de ses terreurs nocturnes. Et, peut être qu'un jour, il irait rendre une petite visite aux Dursley. Ce jour n'était juste pas arrivé.
« Tout va bien, mon amour. J'ai déjà réparé le plat. Personne n'est en colère, tu vois ? Viens, allons te rendre un peu plus présentable, » Draco guida gentiment Harry jusqu'à la table de la cuisine, où il le fît asseoir.
Draco prit quelques affaires provenant de leur trousse de secours et nettoya les diverses coupures que Harry avait, le nettoyant avec des caresses prudentes et des compliments amoureux. Une fois propre et soigné, Draco guida Harry jusqu'à leur chambre à coucher, où il l'allongea doucement sur le lit.
« Harry ? » demanda Draco avec une patience infinie.
« Draco, » la voix d'Harry était rauque, mais il était cohérent.
« Tout va bien, mon amour. Allons, dormons un moment, d'accord ? » Draco caressa les mèches de cheveux d'Harry, ayant connaissance du fait que ses caresses calmaient Harry.
Harry grogna en signe d'accord, autorisant Draco à l'envelopper de ses longs bras. Ils dormirent en paix. Harry n'en reparla pas le matin suivant, mais Draco savait qu'il avait apprécié son aide quand il fût piégé dans l'étreinte de l'homme qu'il aimait.