The Cadence of Part-time Poets

Harry Potter - J. K. Rowling
M/M
NC-17
The Cadence of Part-time Poets
Summary
“Ils sont… chaotiques,” déclara fermement Remus. “Et le chaos, c’est—”“Rock and roll.”Il lança un regard perçant à Sirius et, pour une fois, lui rendit son sourire. “Ouais.”“Alors peut-être que c’est mon excuse,” dit Sirius. “Je sème un peu de chaos maintenant, et peut-être qu’un jour, ça deviendra du rock and roll.”Après avoir perdu sa mère à onze ans, Remus a passé la majeure partie des quatre dernières années à faire le tour des écoles ou à courir dans Londres en prétendant ne pas être le garçon bien élevé que son père l’avait éduqué à devenir. Maintenant que toutes ses chances se sont épuisées, il est envoyé à Hawkings Independent School dans une ultime tentative pour redresser la barre. Là-bas, il rencontre les personnes qui marqueront le reste de sa vie et est forcé d’affronter les morceaux de lui-même qu’il pensait avoir perdus depuis longtemps.
Note
Coucou! Voici ma traduction de l’œuvre incroyable qu’est TCOPTP, écrite par la merveilleuse mostwolo!J’ai vu qu’il y a déjà une traduction en français mais il n’y a a que 8 chapitres donc je me devais de continuer, pour le bien des francophones ;)N’hésitez pas à me notifier de quelconque faute d’orthographe ou de grammaire, je jongle entre études et traduction donc je suis parfois HS hahaBonne lecture!PS:Certaines phrases sont en français dans la version originale, car quelques personnages parlent français. J’ai décidé de les laisser en français mais de les souligner afin que ça reste compréhensible, car c’est important dans certains passages.J’espère que vous comprenez ce que je veux dire :)
All Chapters Forward

Conséquences

My head hurts, my feet stink, and I don’t love Jesus,
It’s that kind of mornin’;
Really was that kind of night,
Tryin’ to tell myself that my condition is improvin’,
And if I don’t die by Thursday I’ll be roarin’ Friday night…

- “My Head Hurts, My Feet Stink, And I Don’t Love Jesus” Jimmy Buffet, 1976

 

Mary avait dit vrai, seize ans, c'était complètement différent de quinze. Avant ce matin-là, il était plus simple, moins fatigué du monde, et peut-être même capable de voir l'humour dans sa situation actuelle, mais maintenant, à seize ans, Remus aurait fait n'importe quoi pour se libérer de la pénitence qu'impliquait une nuit de consommation excessive.

Après avoir passé son anniversaire à mélanger des liqueurs et à boire leur poids en vodka, whisky et tequila - bien que Remus n'en soit toujours pas sûr - les quatre garçons se sont réveillés au son de Benjy Fenwick frappant sans pitié deux pots l'un contre l'autre devant leur porte.

"DEBOUT LÀ DEDANS!" cria-t-il à travers le bois. "L'AVENIR APPARTIENT À CEUX QUI SE LEVENT TÔT? PAS VRAI? OU ALORS OU À LA GUEULE DE BOIS PEUT ÊTRE, POTTER?"

Remus s'assit sur son lit et se sentit instantanément nauséeux. Sa bouche était comme du papier de verre et son goût était à mi-chemin entre une flaque boueuse et le fond d'une bière vieille de trois jours. En face de lui, Sirius le fixait, ses cheveux noirs tombant sur son visage comme un rideau flasque.

"Qui a bien pu nous cafter au surveillant du dortoir ?" grommela Sirius.

Il y eut un gémissement, et James se redressa, sa peau sombre paraissant nettement cendrée. "On m'a attrapé en rentrant hier soir", grimaça-t-il. Il sembla vouloir développer, mais s'interrompit en se plaquant la main sur la bouche et en manquant de se pendre avec les rideaux de son lit, occupé à se précipiter aux toilettes.

Remus soupira et regarda son réveil : 7 h. " Qui va dire à Potter qu'il s'est fait prendre en rentrant ce matin ? " Il soupira, tira sur ses draps et balança ses jambes autour du lit, pour finalement tomber directement sur Peter, qui avait dû s'évanouir par terre entre leurs lits.

"Ah ! Putain, Pete !"

"Ferme ton clapet, Lupin", gémit Peter depuis le sol, la tête appuyée sur une petite pile de livres de Remus.

Bang! Bang! Bang!

"ALLEZ LES GARS, LA JOURNÉE NE FAIT QUE COMMENCER!"

Sur l'insistance de Benjy, tous les quatre se levèrent du lit à 19h30 et se dirigèrent vers le réfectoire, trépidants comme des morts-vivants. Le chariot était à éviter, de peur de perdre le reste de leur estomac pendant le trajet. Ils empruntèrent donc le chemin habituel vers le réfectoire Hawkings, plissant les yeux et grimaçant sous la vive lumière matinale, avant d'être assaillis par les néons une fois à l'intérieur. Nombre d'enfants se tournèrent vers eux en les regardant fixement en traversant le couloir pour rejoindre leur table habituelle – et pourquoi pas ? Pour eux, c'était un jeudi comme les autres, pas une matinée pour se repentir d'avoir bu bien au-delà des limites humaines.

"Dis Cindy", dit Sirius en s'arrêtant à une autre table pour tapoter l'épaule d'une fille. "T'as un élastique "J'ai perdu le mien."

"Euh, ouais, tiens", marmonna Cindy en détachant l'élastique de son poignet et en le tendant à Sirius, les yeux écarquillés. Elle n'avait probablement jamais vu le grand Sirius Black aussi débraillé, mais au moins il arborait ce look avec un certain sens de l'accomplissement. Remus ne voulait même pas penser à ses cheveux.

S'affalant sur la table, Peter poussa un horrible gémissement, berçant sa tête dans ses bras.

"C'était l'idée de qui de se réveiller aujourd'hui ?" souffla James en s'affaissant à côté de lui.

"Pas moi", grommela Remus en se frottant les yeux. Les autres élèves autour d'eux bavardaient bruyamment pendant leur petit-déjeuner, ce qui aggravait encore son mal de tête.

"Rappelle-moi de mettre des laxatifs dans le déjeuner de Benjy", grommela Sirius, lui aussi allongé sur la table. Ils restèrent tous assis là un moment, les yeux rivés sur le thé qu'ils avaient ramassé en chemin, se demandant si cela valait la peine de tenter à nouveau de bouger.

"Bon, autant essayer de manger quelque chose", dit James en tendant la main par-dessus la table à côté de Remus et en donnant un coup de coude à Sirius. "Allez, Black."

"Encore cinq minutes, maman."

James et Remus esquissèrent tous deux un sourire amer, mais se levèrent ensemble. Remus tendit la main vers Sirius et l'aida à se relever, tandis que James attrapait Peter, qui refusait astucieusement de quitter la table.

"C'est bon, je vais te prendre une assiette", grommela James en laissant tomber son bras sur la table.

"T'es la meilleure, maman", gémit Peter, face contre terre.

Ils traversèrent le couloir pour faire la queue pour le petit-déjeuner, prenant leurs plateaux et leurs assiettes et avançant les uns après les autres. Remus se retrouva devant, et alors qu'il arrivait aux fruits assortis, une des filles de son cours d'histoire se fraya un chemin pour attraper une banane pendant qu'il bâillait.

"Mon Dieu", dit-elle après avoir regardé à deux fois, et Remus plissa les yeux vers elle.

"Oh, salut Hannah."

"Tu as l'air affreux, Remus", dit Hannah en tendant la main pour ajuster ses lunettes. "Tu vas bien ?"

"Ouais", acquiesça-t-il en expirant tandis qu'une vague de nausée le frappait au ventre. Il dut déglutir pour se calmer. "Je me remets juste d'un petit virus."

Hannah recula, comme si elle craignait qu'il soit contagieux. "Tu devrais peut-être aller voir Mme Pomfresh."

"Tout va bien", dit Remus amicalement, avant de sentir une forte poussée de l'autre côté.

"Bouge, Lupin", grommela Sirius, "j'essaie d'atteindre les œufs."

Leurs assiettes pleines, les garçons retournèrent furtivement à leur table, où Peter n'avait même pas bougé. James laissa tomber un plateau devant lui et, lentement, il tourna la tête, inclinant la coupe de fruits vers lui, avant de grogner à nouveau. "Je déteste le melon miel."

"Tais-toi et mange ton petit-déjeuner", murmura James en plantant sa cuillère dans un pot de yaourt. Rien que de regarder, Remus se sentit à nouveau mal, mais James continua, probablement déterminé à se nourrir de quelque chose de nutritif.

"Je crois que je suis encore un peu saoul", dit Sirius. Puis, encore plus horrifié : "Vais-je avoir encore plus la gueule de bois au fil de la journée ? On a cours de sport aujourd'hui !"

"Oh mon Dieu, tais-toi, s'il te plaît", gémit Remus en se pinçant le front. Un coup soudain sur sa gauche le fit sursauter, et il se retourna pour trouver Mary assise à côté de lui, son cartable sur la table. Ses cheveux étaient nettement plus crépus que d'habitude, à peine contenus sous un foulard, et elle avait une trace d'eye-liner de la veille sous ses cils inférieurs.

"C'est votre faute", siffla-t-elle doucement, tout en les regardant un par un.

"Nous ?" répéta Remus.

"Oui, vous tous. Je vous en veux tous pour cette putain de gueule de bois."

Il y eut un petit rire et Sirius leva les yeux de son bol de céréales. "Tu t'es levée du mauvais pied, Macdonald ?"

"Voilà ton foutu pantalon", grogna doucement Mary, passant la main autour de Remus pour lancer à Sirius son pantalon d'école gris.

"Merci", marmonna Sirius avant de fouiller dans les poches. "Lupin, ici." Nonchalamment (ou peut-être était-ce juste la gueule de bois), Sirius lui tendit un briquet plaqué argent, bien plus beau que celui qu'il avait perdu aux doigts sales de Rusard le trimestre précédent. Remus effleura le métal froid, avant de le retourner et de découvrir une petite gravure sur le devant : RJL.

"Merci", dit-il timidement, tandis que Mary se levait de table en se pinçant le nez.

"Comment peux-tu manger des œufs ?" gémit-elle derrière sa main, avant de traverser la pièce en direction des toilettes des filles.

"Faible", dit Sirius en tendant la main et en embrochant une partie du petit-déjeuner de Remus avec sa fourchette.

"Mange les tiens", grommela Remus en retirant son assiette, même s'il avait presque envie de suivre Mary aux toilettes. Levant les yeux au ciel, Sirius tendit simplement la main par-dessus la table et prit une fraise dans la coupe de fruits de James. James le laissa faire, le regard perdu dans le vide, portant son thé à sa bouche et buvant lentement.

"Ça va, Potter ?" demanda Remus.

"Hm ?" James leva les yeux, cligna des yeux et hocha la tête. "Oh oui, génial."

"Au fait, merci pour le cadeau", dit-il en montrant le briquet.

"Oh, pas de problème. Content que ça te plaise."

Hochant la tête, Remus retourna à son petit-déjeuner, avalant environ deux bouchées avant de devoir poser sa fourchette et souffler un peu. Il leva de nouveau les yeux vers James, dont les cernes sous les yeux auraient pu rivaliser avec les siens.

"À quelle heure êtes-vous rentrés, toi et Pete, hier soir ?"

James contempla son thé. "Trois heures, peut-être ?"

"Zut alors. Et…comment vont les filles ?"

Levant brusquement les yeux, James esquissa un sourire peu impressionné. "Tout va bien, je te le dis."

"Oh vraiment", coupa Sirius, "parce que quand Lupin et moi sommes partis…"

"Tu veux dire quand vous nous avez abandonnés ?"

Sirius jeta un regard en coin à Remus. "Je savais qu'il serait furieux. Tu me dois des clopes."

"Cela ne faisait pas partie du pari."

"Vous avez parié tous les deux ?" demanda James en baissant son thé.

"Seulement sur si Evans te renvoyait chez toi dans un sac mortuaire", ricana Sirius.

"Eh bien, elle ne l’a clairement pas fait !"

"Alors…" insista Remus, "ne me dis pas que tout mon travail acharné n’a servi à rien ?"

James porta de nouveau sa tasse à ses lèvres. "Je t'informe qu'Evans et moi…" S'arrêtant brusquement, James baissa sa tasse et regarda derrière Remus, qui se retourna juste à temps pour voir Lily s'approcher avec Marlene.

Les deux filles avaient l'air nettement plus mal en point que d'habitude, le visage pâle et les queues de cheval en bataille. Elles s'approchèrent de la table avec leurs plateaux de petit-déjeuner, les déposant à côté de Remus avant de se glisser sur le banc. Lily souleva le sac abandonné de Mary et le laissa tomber par terre avant de croiser le regard de Remus et de se redresser.

"Bonjour", dit-elle, bien que son attitude joyeuse habituelle ait été remplacée par une formulation guindée qui disait qu'elle avait trop peu dormi et trop bu la nuit précédente.

"Bonjour", répondit Remus avant de se pencher pour observer Marlene, qui portait des lunettes de soleil à l'intérieur. "Ça va, McKinnon ?"

"Si tu me parles, je devrai te tuer", dit Marlene à voix basse, se nourrissant lentement à la cuillère de petits morceaux de porridge.

"J'aurais dû prendre mes lunettes de soleil", marmonna Peter de l'autre côté de la table, la tête toujours appuyée sur un bras.

"Ferme les yeux et fais semblant, Pete", lui dit Remus. Peter s'exécuta, avant de reposer son front contre la table. Secouant la tête avec un léger amusement, Remus se tourna vers Lily et lui donna un petit coup de coude. "Où est Lottie ?"

"À l'infirmerie. Elle a dit qu'elle voyait des taches. "

"C'est n'importe quoi", s'exclama Marlene. "Elle ment juste pour échapper au cours."

Lily hocha la tête amicalement, mais ne semblait pas avoir grand-chose à redire.

"Tu te sens bien ?" lui demanda finalement James, les épaules voûtées, comme s'il était nerveux.

"Ouais. Ça va." souffla-t-elle. "Et toi… ?"

"Ça va", acquiesça James d'un hochement de tête. " Ta surveillante t'as donné du fil à retordre ? "

"Un peu. Le tien ?"

"Oh ouais."

Lily esquissa un petit sourire, et Remus sentit sa mâchoire tomber. Il jeta un coup d'œil à ses deux amis, qui s'étaient hurlés dessus à tue-tête quelques heures auparavant. Surprenant son regard, James s'éclaircit légèrement la gorge et fit un geste du menton vers le petit-déjeuner de Lily.

"Tu veux du thé ?"

"Je veux bien", dit Lily après s'être léché les lèvres. "Deux sucres, s'il te plaît."

Debout, James prit sa tasse. "Du thé, Lupin ?"

Remus désigna sa tasse intacte : "Non merci."

"Cool", dit James, avant de tapoter plusieurs fois le fond de sa tasse de la main et de s'éloigner maladroitement.

"Rapporte-m'en un !" appela Sirius, avant de s'effondrer contre la table, les yeux fermés.

"D'accord…" commença Remus en se tournant vers Lily, "c'était quoi ça ?"

"Qu'est-ce qu'était quoi ?" demanda-t-elle innocemment en s'essuyant les coins de la bouche avec sa serviette.

"Ça. James et toi, vous parliez poliment."

"Nous sommes toujours polis."

Remus toussa et rit d'un rire théâtral. "Ne me dis pas que tout cet alcool t'a fait oublier ce qui s'est passé hier soir ?"

Lily soupira et reposa sa serviette. "Non. Mais il ne s'est pas passé grand-chose après ton départ. Et d'ailleurs, je l'ai remarqué."

Il lui adressa un sourire coupable. "Eh bien, ça a marché, non ? Tout sortir d'un coup ?"

"On a eu une retenue."

" Une retenue ? Je te croyais préfète. "

"C'est le cas", se moqua Lily, et la satisfaction suffisante d'entendre que son statut de parfaite ne la protégeait pas de toutes choses fut suffisante pour faire bouger un peu Remus sur son siège.

"Stacy a surpris Potter dans notre chambre", soupira-t-elle finalement.

"C'est la surveillante de dortoir ?"

"Mmm. On est collés ensemble pendant deux semaines. Ça aurait été plus long si elle avait trouvé les bouteilles vides, mais Mary les a jetées sur la pelouse qu'elle puisse les voir."

"J'imagine qu'elle n'a pas pu faire sortir James assez vite, alors", sourit Remus. "Alors, qu'est-ce qu'ils vous font faire faire ?"

"On est pas tous punis", interrompit Marlene en se penchant vers Lily et en relevant ses lunettes de soleil pour révéler ses yeux bleus rougeoyants. "James qui a pris la responsabilité. Il a dit à Stacy qu'il s'était incrusté à mon anniversaire."

Incroyablement fier, Remus regarda à travers la salle à manger pour voir James remplir plusieurs tasses de thé ; un véritable héros en chair et en os.

"Alors toi et Mary avez échappé la retenue ?" demanda-t-il à Marlene, émerveillé. "Et Pete ?"

Lily claqua la langue. "Peter était caché sous le lit de Lottie."

"Mais alors, qu'en est-il de toi ?"

"Eh bien… En tant que préfète, j’aurais dû être celle qui empêche la fête de se passer."

Remus ne s'était jamais senti aussi scandalisé. "Alors c'est…"

"Elle et Potter", gloussa Marlene, comme si elle avait oublié sa gueule de bois. "Ils font face à plusieurs semaines de colle ensemble." Elle porta une main à sa bouche. "Seuls."

"Oh, s'il te plaît !" D'un ton théâtral, Lily se couvrit le visage de ses mains et gémit. Remus et Marlene ne purent s'empêcher de rire, et il finit par lui donner un coup de poing au-dessus du petit-déjeuner de Lily. James revint quelques minutes plus tard, glissant une tasse de thé sur la table à Lily et Sirius, qui s'était endormi la tête sur la table.

Lily prit sa tasse et marmonna un merci avant de la siroter timidement, évitant le regard de James dans son embarras évident. Remus, lui, n'avait aucun scrupule.

"Tu ne nous as pas dit que tu t'étais fait prendre dans le dortoir des filles", songea-t-il en utilisant le côté de sa cuillère pour couper ses œufs brouillés en petits morceaux. James regarda Lily et Marlene avant de remonter ses lunettes sur sa tête.

"D'accord, Lupin, puisque tu as clairement envie de te moquer…"

"Nooooon. Je voulais juste dire que j'étais surpris de l'entendre, mon pote. Je te jure."

"Tu es un tu sais tellement pas mentir putain", dit James, Remus et Marlene commencèrent à rire à nouveau, tandis que Lily pencha la tête en arrière, suivi d'un autre gémissement.

"Tu as raison", avoua Remus en tambourinant sur la table. "Je me moque." Et il était heureux. Heureux que ses amis se parlent au moins à nouveau, et que tout le temps passé à faire la navette entre les deux groupes n'ait pas été entièrement perdu. Il se sentait toujours aussi mal, mais en regardant Lily et James s'échanger des regards de l'autre côté de la table, un sentiment de fierté lui monta au cœur.

Vers la fin du petit-déjeuner, Mary revint enfin, s'arrêtant derrière Marlene, le visage encore plus pâle qu'au moment des œufs. "Je ne boirai plus jamais", soupira-t-elle en attrapant la serviette sur le plateau de Marlene.

"J'ai déjà entendu ça", plaisanta Marlene, et Mary s'arrêta pour tirer brusquement sur sa queue de cheval blonde. "Aïe !"

"Oups." Saisissant la serviette, Mary descendit la table et ramassa son sac avant de jeter un coup d'œil à Sirius, toujours évanoui à la table. "Il a ma jupe ?" demanda-t-elle à Remus, qui grimaça machinalement.

"Ah oui… à propos de ta jupe, Mary. Tu vois, il y a eu un petit incident en rentrant dans notre chambre." Remus se gratta la nuque. "Sirius fumait et il a laissé tomber de la cendre et, eh bien…"

"Il a brûlé ma jupe ?"

"C'est juste un petit trou en fait."

"Roohhh." En fronçant les sourcils, Mary tendit la main par-dessus la table et prit la cuillère que James utilisait pour son yaourt avant de se diriger vers le bout de la table où se trouvait Sirius.

"Réveille-toi", lança-t-elle sèchement, mais Sirius se contenta d'un léger grognement, détournant la tête. Sans hésiter, Mary claqua la cuillère sur la table, juste à côté de son oreille, et, avec Peter, Sirius se redressa brusquement, complètement réveillé et paniqué.

"Un sucre !" cria-t-il avant de cligner des yeux et de se frapper le front. "Putain, Macdonald."

Plusieurs élèves des tables autour d'eux commencèrent à rire, et Remus soupira devant le pauvre idiot, poussant la tasse de thé de Sirius vers sa main.

"Tu m'achètes une nouvelle jupe, espèce d'idiot", siffla Mary. Avant que Sirius puisse saisir la tasse, elle s'empara du thé et l'avala d'un trait sans même grimacer, laissant la tasse renversée sur la table comme un verre à liqueur avant de pivoter sur ses talons et de sortir de la salle à manger en se pavanant.

"Je n'arrive pas à croire que Macdonald ait fait ça", dit James, puis, croisant le regard de Lily, il ajouta : "Pas parce que c'est une fille. Le thé c'est chaud, c'est tout…"

* * *

Lundi 12 avril 1976

"Putain."

Remus raccrocha violemment le combiné, si fort que le garçon de 9ème année qui parlait à sa mère avec l'autre téléphone sursauta et émit un petit couinement. Marmonnant des excuses, il se détourna des lignes téléphoniques du couloir et monta les escaliers deux par deux jusqu'au quatrième étage, s'essoufflant sous l'effort.

Alors qu'il revenait à grands pas par la porte de leur chambre, Sirius leva les yeux de sa place sur son lit, un stylo dépassant du coin de sa bouche, la Rickenbacker sur ses genoux et plusieurs pages de partitions éparpillées devant lui.

"Quoi d'neuf ?" marmonna-t-il autour du stylo.

Remus marqua une pause, la main toujours sur la poignée de la porte. "Tu viens vraiment de parler français juste pour te la péter, tout en tenant une putain de guitare sur tes genoux."

"Hé, ouais, peut-être." Sortant le stylo d'entre ses dents, Sirius se pencha sur l'une des partitions et continua à prendre de petites notes dans les marges pendant que Remus fermait la porte derrière lui.

"Alors, qui était au téléphone ? Ton père ?"

Remus renifla et retourna à son lit, ramassant la pile de livres qu'il avait rangée avant le coup de fil. "Comme si. Non, c'était Giles, son chauffeur. Il dit que je ne rentre pas pour nos vacances, apparemment."

Sirius se redressa un peu. "Ils te font rester à l'école pour les vacances de Pâques ?"

"Ouais."

"Méchant."

Remus se tourna vers lui, livres à la main. "Tu veux rester ici ?"

Sirius hocha la tête avec empressement. "Je lècherais le pied nu de McGonagall si je pouvais rester jusqu'à la fin des vacances."

Remus fronça les sourcils, chassant de son esprit l'image des pieds de leur directrice. "Alors, pourquoi pas ?"

"Tu sais déjà pourquoi. Maman me tuerait."

"Tu dis ça, mais que peut-elle faire de l’autre côté de ce foutu pays ?"

"Tu serais surpris."

"Ouais, eh bien, au moins ça signifie que j'aurai un peu de paix et de tranquillité sans vous."

Sirius gratta violemment sa guitare, faisant tressaillir Remus. "Nous sommes très paisibles."

"Connard."

Sirius sourit et se tint le menton pensivement. "Au moins, les vacances ne sont pas avant une semaine. Tu as le temps de t'habituer à qu'on te manque."

"Ou de t'ignorer. Ça me ferait vraiment du bien."

Agitant les sourcils, Sirius retourna à ses inquiétudes tandis que Remus rangeait le reste de ses livres. Ils étaient dans le désordre uniquement parce que Sirius les feuilletait sans arrêt, ce salaud.

"As-tu vu Pete ?" demanda finalement Remus après avoir jeté un coup d'œil aux draps froissés de Peter.

"Il est avec Moira."

"Encore?"

"On est d'accord! Je pense que c'est à cause d'elle qu'il va rater ses maths cette année."

"Tant qu’il ne la ramène pas ici."

"Oh, ne sois pas si moraliste. Franchement, je suis surpris qu'il ait trouvé une copine. Mais après tout, ce n'est que Moira."

Remus fronça les sourcils. Moira était… attirante ? Plutôt jolie, au moins, et Peter semblait lui plaire, ce qui était un plus. Son attitude critique envers la petite amie de Peter le faisait presque se demander ce que Sirius pensait secrètement de lui, surtout les matins les plus difficiles. Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis son anniversaire, lorsqu'ils s'étaient tous réveillés avec l'air d'avoir été renversés par le tramway de Stan, et pourtant Remus n'avait pas réussi à retrouver son rythme de sommeil. C'était comme si son esprit refusait de s'arrêter. Si ce n'était pas une chanson en boucle, alors il revivait les événements de la journée, repassant chaque situation qui aurait pu se passer différemment et les réimaginant. Pire encore, les souvenirs, ceux qui revenaient avec des problèmes qu'il ne parvenait pas à résoudre mentalement.

Pour se distraire, il lisait, rangeant sa lampe sous les rideaux de son lit pour ne pas déranger les autres garçons. Si cela ne suffisait pas, il traversait la pièce en douce et s'asseyait contre le buffet de Sirius, empruntant la chaîne stéréo et les écouteurs pour écouter jusqu'au petit matin. C'est lors d'une de ces nuits que Sirius s'était réveillé et avait trouvé Remus là, éclairé par la lumière de la lune qui entrait par leur fenêtre. Il n'avait rien dit, bien sûr, préférant rester allongé là à observer jusqu'à ce que Remus remarque enfin que ses yeux étaient ouverts. Ce Sirius silencieux, qui n'existait que la nuit, était plus perturbant que n'importe quel bruit provenant de l'East End, et il avait pensé à s'arrêter après cela, mais la chaîne stéréo restait trop tentante ces nuits-là, et la musique contribuait à couvrir tout le reste.

"Hé, Lupin, qu’est-ce que tu penses de ça ?"

Remus leva les yeux de ses livres tandis que Sirius posait ses doigts sur les cordes de la Rickenbacker, jouant une petite mélodie rauque qui atteignait un pic rapide au milieu et s'estompait à la fin. Le riff était bon, presque comme un piano jazz ; mais Sirius n'aurait pas pris cela pour un compliment, alors il le garda pour lui.

Quand l'autre garçon leva les yeux de sa guitare, Remus hocha la tête. "C'est vraiment bien. Y a-t-il des paroles pour accompagner ça ?"

Sirius secoua la tête. "Non, mais si tu en as, dis-le-moi, d'accord ?"

Remus renifla. "D’accord."

"J’ai quand même écrit quelque chose l’autre jour."

"Oh ? Tu écris des chansons maintenant ?"

"Juste quelques morceaux. On en aura besoin si on veut réussir en tant que groupe plus tard."

"Eh bien, vas-y, espèce d'idiot suffisant, écoutons-le."

Sirius fit un clin d'œil et joua un accord. ‘Hey diddle, diddle, Black and his fiddle, come listen to this merry tune. Pete’s a silly prat, Pot’s a right twat, and Lupin jumped over the moon’."

"T'es trop con" s'esclaffa Remus en attrapant un de ses oreillers et en le jetant à travers la pièce. L'oreiller heurta Sirius à la tête et il tomba en arrière avec un "omph" théâtral au moment même où la porte d'entrée s'ouvrait et où James entrait, son cartable sous le bras, en fredonnant.

"Ça va les gars ?"

Détachant l'oreiller de son visage, Sirius sourit à Remus, qui essayait de ravaler son rire. "Ça va", répondit-il. "Comment s'est passée la colle ? On t'as pas vu au dîner."

"J'ai mangé avec Lily", dit James, ouvrant le clapier au pied de son lit et rangeant les livres scolaires qui l'avaient accompagné en retenue après les cours ce jour-là.

Remus et Sirius échangèrent tous deux un regard entendu jusqu'à ce que la curiosité de Sirius prenne le dessus.

"Alors, comment va Evans ?" demanda-t-il en jetant l'oreiller de Remus à travers la pièce.

James haussa les épaules avec désinvolture. "Elle va bien."

"Ah, 'bien'. Je vois." Jetant un nouveau coup d'œil à Remus, Sirius secoua la tête et enfonça son médiator entre ses dents. C'était agréable de le voir faire preuve d'un peu de retenue, surtout qu'ils étaient à peine sortis d'affaire concernant Lily.

"Tu vas t'entraîner ?" demanda Remus tandis que James ôtait sa veste d'école et remontait son t-shirt par-dessus sa tête. Contrairement aux autres, James n'avait jamais hésité à se déshabiller au milieu de la pièce. Remus soupçonnait que s'il avait pu faire comme il le voulait, le dortoir ne serait devenu qu'un simple vestiaire magnifié.

"Oui", dit James, "les gars se préparent pour le tournoi fin mai. On veut battre les Écossais, tu sais, pour rattraper notre fierté anglaise blessée par la défaite de l'an dernier."

"C'est juste parce que nous n'avons pas l'habitude de perdre contre eux", ricana Sirius tandis que James enfilait son maillot par-dessus sa tête.

"Tu veux venir, Lupin ? On pourrait toujours avoir besoin de quelqu'un d'autre pour faire des exercices."

Remus secoua la tête. "Oh non, vas-y sans moi."

"On pourrait penser qu'avec des jambes comme ça, il serait plus coordonné", dit Sirius.

James lança une de ses chaussures de foot à Sirius. "Et toi, alors ? Autant faire travailler autre chose que ta bouche."

"Oh oui", dit Remus, "emmène le. Je veux terminer un devoir et ce serait bien de ne pas avoir à le faire dans la salle commune juste pour éviter ses bavardage."

Sirius lui lança un regard offensé, mais posa la guitare. " D'accord, Potter. Mais je ne vais pas faire de tours. "

"C'est un bon exercice !"

"C'est un bon exercice… bah !" railla Sirius en se levant et en fouillant dans un tiroir de son buffet. Il revint avec un short en jersey et un t-shirt et traversa la pièce jusqu'à la salle de bains.

"Tu ne vas pas te changer ici avec ton pote ?" lança Remus d'un ton taquin.

"Toi d’abord, espèce de grand dégingandé !"

Se mordant la lèvre, Remus regarda Sirius disparaître dans la salle de bain pour se changer, avant de lancer un crayon à James, qui laçait ses chaussures. "Qu'est-ce qu'ils vous font faire, toi et Lily, en retenue ?"

James se redressa sur son lit, réfléchissant. " Eh bien, d'abord, il y avait les lignes. 'Je ne me faufilerai pas dans les dortoirs des filles', 'Je ne mentirai pas à mon surveillant', 'Je ne dépasserai pas le couvre-feu'. "

"Est-ce que tu as réussi à en assimiler une ?"

"Non, il faudrait qu'ils me tatouent pour que le message reste." En souriant, James lança son crayon en arrière, et Remus se précipita pour l'attraper en l'air.

"Et moi qui pensais que tu étais censé être le gentil. Ça veut dire que toi et Lily vous parlez ?"

"Ouais. C'est bien."

"Juste 'bien' ?"

James esquissa un sourire timide. "Bon, peut-être un peu mieux que bien."

D'un air suffisant, Remus glissa le crayon derrière son oreille et se leva, traversant la pièce pour jouer avec la chaîne stéréo. C'était trop calme sans les grattements de Sirius.

"Hé Lupin ?"

"Hm ?"

"Merci."

Détournant son regard des commandes de la chaîne stéréo, Remus lança à son ami un sourire narquois. "Pour?"

James soupira. "Tu sais pourquoi. Pour tout."

"Ouais, ben, fais-moi plaisir et ne me demande plus jamais de jouer les entremetteuses. Je suis officiellement sorti du monde de l'amour. "

"Mais tu étais si doué pour ça."

Remus lui frappa le crâne, et James lui rendit son geste d'une tape. Ils continuèrent, leurs ricanements se transformant en grognements légers, jusqu'à ce que la porte de la salle de bain s'ouvre enfin et que Sirius sorte pour les trouver à moitié agrippés, souriant comme des idiots.

"Hé, ne me laissez pas de côté !"

Avant que Sirius ne puisse les atteindre, Remus s'écarta et retourna à son lit, se jetant parmi ses livres.

"Vite, amène le", dit-il à James, qui s'était levé et avait attrapé le ballon de football sous son lit.

"Il me déteste", se plaignit Sirius, mais James se contenta de lui faire un petit chut, poussant sa balle dans ses bras et le conduisant à la porte.

"On se retrouve pour dîner plus tard", a-t-il lancé, puis ; "Oh, et Remus, Southampton s'est qualifié pour la finale de la Coupe !"

Mâchonnant distraitement le bout de son crayon, Remus leva les yeux de ses notes. Il était presque sûr que James n'appréciait qu'Arsenal, mais peut-être avait-il changé d'avis et avait-il simplement décroché de la conversation.

"Oh ouais?"

"Ouais, je ne sais pas encore contre qui ils vont jouer, c'est entre Manchester United et Oxford, mais il faudra qu'on regarde le match ensemble !"

Pas moyen. "Bien sûr, mon pote." Ça a l'air horrible. "Ça a l'air génial."

James lui sourit et leva rapidement le pouce avant de disparaître par la porte tandis que Sirius, lançant un ballon de football de haut en bas dans les airs, se mit à son pas.

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