L'amour sans frontière. (Love is without Borders)

The 100 (TV) The 100 Series - Kass Morgan
F/F
F/M
Multi
G
L'amour sans frontière. (Love is without Borders)
Summary
Clarke a 23 ans. Elle a une vie de rêve. Elle vit à Los Angeles entourée de ses colocataires, Raven et Octavia, et de Finn, son petit copain depuis 3 ans. Pourtant, elle sent que sa vie manque de sens, de piment. En étude de médecine, elle décide soudainement de partir en mission humanitaire avec une équipe de Médecins sans Frontières, direction une base située dans une forêt tropicale Cambodgienne. Sur place, elle fait une découverte qui va changer sa vie à plus d'un titre et lui donner un nouveau rôle à jouer...
Note
6 mois sont passés et Clexa me manque toujours autant donc voici ma petite contribution pour rendre honneur à ce ship totalement magique. C'est ma première fanfiction donc j'espère que vous aimerez. Le premier chapitre est un peu lent car je souhaitais déjà introduire quelques personnages et le background général autour de la vie de Clarke. Le réservoir de personnages est riche et je veux essayer de leur donner chacun un petit rôle dans cette histoire, et pas forcément ceux auxquels ont attends. Les éléments concernant la véritable intrigue arriveront raidement, certainement dès le chapitre 2.N'hésitez pas à laisser un petit mot pour que je puisse avoir votre ressenti, voir ce que vous aimez plus ou moins, si vous voulez que je continue... ou pour essayer de deviner où je veux vous emmener ;) PS : les personnages ne m'appartiennent pas (Kass Morgan et The 100), c'est juste une fanfiction, so enjoy !
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Chapitre 16

Ontari releva sa visière et posa son casque sur le siège de sa Kawazaki Z750 encore chaude. Elle fit les quelques pas la séparant de l’entrée.

C’était une belle soirée d’été. Devant elle, « Le Bunker » se dressait, avec sa vieille pancarte dont on peinait à décrypter l’enseigne à cause du soleil.

Elle adorait ce bar, un peu roots avec une ambiance extraordinaire, brute et pleine de vie. Pas comme ces bars branchés de la côte, il y avait littéralement une âme qui habitait ce lieu. Au cours des dernières années depuis que son frère lui avait fait découvrir ce bar, c’était devenu son QG. Elle y avait fait des soirées mémorables, y avait les meilleurs et les pires souvenirs... et surtout s’était crée une bande de potes incroyable. Mais si elle y venait aujourd’hui, ce n’était pas pour se chambrer ou savourer leur délicieux Whisky, non.

Elle passa la tête par l’embrasure et trouva aussitôt Echo du regard. La grande brune était accoudée au bar, une pinte à la main. Arrivée à son niveau, Ontari s’assit à ses côtés sans prendre la peine de commander.

« Où est-elle ? »

Echo lui répondit par un discret mouvement de la tête vers la droite. Ontari se pencha légèrement pour observer la scène à travers les embrasures du comptoir. Elle soupira et se releva.

« J’aurais pu intervenir, Ri » déclara Echo.

Ontari craqua un sourire.

« Je sais que tu l’aurais fait, mais crois moi, je pense qu’il vaut mieux que ce soit qui y aille… pour le reste, je compte sur toi » lui dit-elle avec un clin d’œil. Echo répondit pas un hochement de la tête satisfait.

Ontari passe derrière le comptoir pour se diriger dans une petite alcôve au fond du bar. Elle se fraya un chemin parmi les quelques clients du soir en train de discuter vivement, pour aller vers un petit groupe posé dans un recoin de la pièce. Plus elle s’approchait, plus le nuage de fumée devenait épais. Elle commença à regarder à travers et trouva la personne qu’elle était venue chercher, la clope à la main, en train de se descendre - ce qui ne devait pas être - son premier shot de la soirée.

« Ca va Griffin, tu gères ? » dit-elle précautionneusement en s’approchant d’elle

Interpellée, la blonde se retourna et son visage s’illumina.

« Riiiii ! » Et Clarke se jeta dans les bras dans la brune en manquant de trébucher dans le processus. Au contact, Ontari ne put que sentir l’alcool qui embrumait sa bouche et la fumée qui embaumait ses vêtements. Ontari détestait cette odeur.

« Hophophop ! Ca suffira pour ce soir Clarke, vient par là.» dit-elle en se défaisant de son embrace et en la soutenant pour aller la faire asseoir.

Ontari l’éloigna du groupe et commença à se tourner vers une banquette.

« Hey qu’est ce que tu nous fait Ri ! Reviens, laisse la tranquille, elle s’amuse avec nous. N’est ce pas Princesse ?

- Va chier Cage, casses toi et ne me le fais pas répéter. Tu te souviens de ce qui s’est passé la dernière fois. »

Cage Wallace était seulement un client occasionnel du bar, dieu merci. Contrairement à Ontari ou Echo, il ne venait pas la pour respecter l’ambiance mais plutôt pour s’apporter une dose de frisson. C’était le fils de Dante Wallace, actionnaire dans une grosse entreprise, et venir dans le quartier South Central à Los Angeles avec ses amis plutôt que de traîner dans les bars les plus huppés de la côte était une manière pour lui de flirter avec les danger et d’asseoir une sorte de domination malsaine sur ses amis et conquêtes un peu impressionnable. Cage Wallace était l’épythome du macho et du connard fini.

Le frère d’Ontari, Roan, était un nounours la plupart du temps, mais pouvait aussi se montrer très protecteur. Quand Cage avait commencé à faire le beau à la dernière soirée en autorisant ou non l’entrée de certaines personnes dans le bar, en méprisant totalement le personnel comme à son habitude et en critiquant ouvertement les autres à voix plus que haute, Roan avait eu les mains qui s’échauffaient. Ontari jubilait rien qu’à y repenser.

« Pfff, de toute façon, elle n’en vaut pas la peine. C’est rien qu’une minable traînée qui passe son temps à chialer. J’ai mieux à faire que de jouer les baby sitter, salut poufiasse.» rétorqua-t-il amer, touché au vif.

Si elle n’avait pas Clarke dans ses bras et si elle n’était pas aussi inquiète de son état, elle se serait jeté sur lui pour lui donner une bonne leçon.

Ce serait pour un autre soir.

Elle fit asseoir Clarke sur une banquette sur le balcon, éloignée de toute l’agitation qui régnait dans l’intérieur du Bunker. Elle s’éloigna 5 minutes le temps de repasser à la cuisine chercher un verre d’eau. A son retour, Clarke était toujours prostrée, la tête basse. Ontari s’asseya, lui tendit le verre et commença à lui parler.

« Ca fait longtemps que je ne t’avais pas vu dans cet état. Tu n’étais pas censée avoir arrêtée ça ?

Elle lui désigna le joint qu’elle avait dans les mains. Clarke ne releva pas.

Elle releva sa tête et pour la première fois de la soirée, Ontari pu observer son visage. Elle avait l’air très fatiguée, de grosses cernes, elle était pâle et les yeux vitreux. Elle avait vu sa cousine dans des états bien pire en fin de soirée et elle n’allait certainement pas la blâmer pour un joint ou deux. Ce n’était pas la première fois qu’elle en prenait et entre elle d’eux, c’était certainement Ontari qui en avait consommée le plus dans sa vie. Mais elle sentait que ce soir, il y avait quelque chose de plus important qui se jouait dans la tête de Clarke que l’envie de passer une soirée très festive.

Contrairement à elle, elle mettait rarement les pieds ici et faisait rarement des sorties en solo comme ce soir. Sa bonne humeur n’était que de façade. Ce n’était pas Clarke. Cette version là de sa cousine, elle ne l’avait entraperçu qu’une seule fois. Après le décès de son père. A cette époque, Clarke était encore au lycée et s’était réfugiée dans l’alcool et les soirées improbables pour oublier la douleur. C’est également à cette époque qu’elle avait acquis bien malgré elle le surnom de « Party Girl Griffin » qui lui est resté. Abby s’inquiétait de voir sa fille décliner. Elle avait tenter de lui en parler mais elle se renfermait, continuait ses excès et ses sautes d’humeurs fréquentes n’aidaient pas à la communication. Marcus, avait soutenu Abby et aidé à reconstruire petit à petit sa vie mais elle se retrouvait impuissant face à la jeune fille. Clarke voulait être seule et se noyer dans son chagrin.

Ontari n’avait jamais été très proche de Clarke. Elle se voyait de temps en temps, se croisaient en soirée et au lycée mais n’en n’étaient pas à parler de leur vie plus que ça. La mort de son oncle Jack l’avait attristée, elle aimait beaucoup le père de Clarke. C’était le premier à l’avoir fait monter sur une moto pendant ses vacances chez les Griffin et le premier à la considérer comme une adulte, plus que sa propre mère qui ne lui accordait que peu d’attention. Même quand elle avait déconné et qu’elle s’était retrouvée en garde à vue à 16 ans suite à un vol de voiture, il l’avait soutenu, aidé à ressortir de cette histoire en payant sa caution. Quand elle lui avait demandé pourquoi il avait ça, qu’il n’était pas obligée, il lui avait simplement répondu « Les erreurs forgent la jeunesse ».

Bien qu’elle ne soit pas encore une sainte aujourd’hui, elle était très reconnaissante de ce que le père de Clarke avait fat pour elle et aujourd’hui, c’était à son tour de rendre la pareille à sa fille.

Quand il avait disparu, il avait laissé un grand vide dans la famille. Elle se souvient de la « fête » de Thanksgiving glacial qui s’était déroulée un mois après son enterrement. C’était à ce moment là qu’elle avait vu sa cousine en piteux état. Elle avait entendu des rumeurs qui couraient au lycée mais elle n’avait pas pu la croiser car elle séchait une grande partie de ses cours, à l’insu de sa mère. Ontari s’était décidée à aller voir le groupe avait qui elle traînait. Raven et Octavia étaient les deux seules filles qui s’inquiétaient vraiment pour leur amie. Le reste de ses amis commençait à s’agacer de l’attitude de Clarke et la pressait d’aller de l’avant, de passer à autre chose.

Le manque d’empathie de ces derniers énervaient Ontari, mais elle avait du mal à leur en vouloir vraiment. C’est dur de pleurer une personne qu’on ne connaît pas, quand bien même elle peut être la personne la plus formidable de l’univers. Et après un mois pour eux, il était normal de vouloir penser à autre chose.

Accompagnée de Raven et d’Octavia dont elle appréciait le soutien sincère auprès de sa cousine, elle avait forcée Clarke à leur faire face pour parler. Cela avait été difficile. La blonde s’était défilée plusieurs fois mais au bout d’une semaine, à force de persévérance, elles avaient réussi à la confronter dans une énième soirée. Dehors, elle leur avait hurlé sa rage à la figure, pleurer de colère avant de s’effondrer dans leurs bras. Elle était à bout de force physiquement et psychologiquement. Rien ne la retenait, elle était à fleur de peau et aurait pu commettre l’irréparable si elles s’y étaient prises trop tard.

Depuis, les liens entre les deux jeunes filles s’étaient véritablement améliorés et elle s’ouvrait plus. Mais ne restait pas très bonne pour communiquer ses sentiments donc Ontari décida de lancer prudemment le sujet qu’elle pensait être la cause de la tristesse de sa cousine :

« C’est Finn ? »

Cette fois-ci, elle n’eut pas besoin de la forcer à parler. Clarke s’effondra en larmes en prenant sa tête entre les mains et en se prostrant à nouveau

« Hey… Clarke chérie, regarde-moi, regarde-moi… »

Entre deux reniflements, Clarke balbutia quelque syllabes

« C’est pas lui… c’est moi… j’y arrive plus... »


Cela faisait 6 mois que Clarke était de retour sur le sol américain. 6 mois qu’elle avait quitté cette forêt. 6 mois qu’elle essayait de reprendre sa vie en main. 6 mois sans succès.

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« Clarke, veux tu devenir notre ambassadeur? »

Quand Lexa lui avait posé cette question, sur le moment, la réponse lui avait paru évidente. Elle avait acquiescé.

« Qu’est ce que tu attends exactement de moi Lexa ?

- Je te propose une alliance. Les gens de cette organisation… tu as confiance en eux ? »

Clarke réfléchit. Elle avait eu l’occasion de rencontrer de nombreux émissaires de la haute sphère de l’ONU lors de soirées caritatives où Marcus invitait sa mère et elle, mais honnêtement, elle ne pouvait pas mettre sa main à couper qu’ils soient aussi compréhensif et dignes de confiances que son beau-père.

« Je me porte garante pour certains, je ne peux pas te dire que je les connais tous, mais une de leur mission est de venir en aide aux peuples comme le votre, fournir des soins, des aides diverses, un peu comme la mission pour laquelle je venais ici de base.

- Mmh.

- … Mais nous ne savions pas que même TonDc faisait parti de votre territoire.

- TonDc fais parti du territoire Trikru, ma tribu. Nous sommes assez éloignés du reste des clans et de notre capitale, nous fonctionnons un peu différemment.

- C’est à dire ?

- Même si nous sommes loin des gens de ton peuple ici... » dit-elle en désignant la forêt « ...nous ne sommes pas fermés au monde extérieur, nous sommes pacifiques. Votre aide nous est bénéfique et en échange, nous faisons un peu de commerce. Vous n’avez rien à craindre de nous. »

Clarke sourit repensa à son court séjour à TonDc avant qu’elle ne rencontre Lexa. Elle se remémora le tour du village qu’elle avait fait après avoir prodigués quelques soins aux enfants, les étals traversés, la simplicité et la joie de vivre qui se dégageait des gens ici, et ce moment où Aiyanah lui avait offert une tunique complète réalisée par ses soins. Ce n’était pas la fierté grounder qui l’avait poussé à faire ça, simplement une reconnaissance, un remerciement, sans arrières pensées.

« … Nous avons de rares visiteurs comme vous, et cela nous convient. » continua Lexa. « Mais beaucoup de clans ne pense pas pareil et sont hostiles à votre présence. » dit-elle

- Ils n’écoutent pas Heda ? »

Un court silence s’installa avant que la brune ne réponde

« Ils devraient, mais ne le font pas. »

Clarke laissa sa curiosité de côté, mais il semblait il y avoir un conflit intérieur dans la tête de Lexa concernant ces clans qui devaient la toucher à un autre degré qu’une lutte de pouvoir.

« ...Pour éviter ces conflits Clarke, j’aurai besoin que tu portes un message en tant qu’ambassadeur de mon peuple et au nom d’Heda à cette organisation. Je veux que tu leur dise que notre peuple existe, même s’il était invisible à vos yeux…. » puis d’enchaîner « … nous ne pouvons plus vivre cachés comme avant, mais cela ne doit engendrer aucun changement de comportement chez eux par rapport à notre situation actuelle. Nous ne voulons pas d’ingérence, ni de soldats. Nous pouvons nous défendre et nous le feront en cas d’activité suspecte. TonDc restera une zone neutre d’échange avec vous comme elle l’est aujourd’hui, et deviendra un avant poste. » déclara-t-elle placidement.

Clarke avala sa salive par deux fois. C’était une énorme responsabilité qui retombait sur ses épaules.

« Je ferai ma part Lexa. Mais tu penses que ces clans dont tu parles vont accepter cela et que ce soit moi qui vous représente ? »

Lexa posa ses deux mains sur la table, pensive.

« Ils l’accepteront. C’est dans leur intérêt commun et dans le votre. Nous ne sommes pas hostiles Clarke, mais si votre peuple tente des incursions sur notre territoire, nous ne pourrons pas répondre de leurs actes. Eux cherchent la guerre, nous, nous essayons de l’éviter. Mais si des hommes comme Emerson se représentent, nous ne resterons pas passifs, surtout en territoire Trikru... »

Le visage de Lexa s’était refermé pour laisser échapper une regard d’une noirceur inquiétante.

La blonde repensa au désastre crée par sa présence et ne put s’empêcher de se mettre à la place de Lexa qui venaient de perdre des frères d’armes, qui avait failli perdre sa mentor tout cela sous l’impulsion d’un seul homme. Clarke ne pouvait pas être faible, elle devait à tout prix prendre cette responsabilité à bras le corps. Elle irait voir Marcus dès son retour, c’était son seul objectif en tête maintenant. Elle voulait revoir un TonDc heureux et pimpant, non plongé dans un bain de sang. Elle voulait que le peuple de Lexa puisse vivre sereinement dans cette forêt sans jamais plus entendre le bruit d’une arme à feu.

Clarke se rapprocha de la brune et attrapa doucement son avant bras crispé en lui donnant une légère pression.

C’est fini

Lexa se détendit au toucher et se redressa. Clarke laissa sa main retomber à ses côtés avant de poser une question:

« Quand tu disais que TonDc deviendrais un avant poste… ?

- Sha. J’aimerais que tu nous avertisses si tu entends parler de quelque chose ou que la discussion avec ces représentants tournent mal afin que nous puissions nous préparer à toute éventualité.

- Bien sûr Lexa. Je vais demander à Raven de bricoler une radio pour communiquer avec vous. Avec le matériel qu’il reste à la base, ça devrait le faire...

- Formidable. »

Clarke hocha la tête anxieuse.

« Tu penses à voix haute Clarke…

- Tu va penser que c’est stupide, mais j’ai peur de ce qui va se passer. Tu accordes beaucoup de confiance dans ce plan et même si je mets tout les moyens, je ne suis pas sûre de réussir… ça ne dépend pas que de moi...

- Tu es très convaincante, je sais que tu peux te faire écouter. Je n’en ai aucun doute. » dit-elle, esquissant un sourire à la blonde.

- Qu’est ce qui te fait dire ça ? »

Lexa fit mine de réflechir.

« Tu es un médecin prévenant et obstiné malgré tes patients récalcitrants...»

Clarke leva ses yeux au ciel au teasing de Lexa

« ... Mais c’est surtout ton instinct. » déclara Lexa « Ta persévérance pour sauver tes amis et les préserver, ta bienveillance avec les miens, ton répondant, ta rigueur… tout ça, ce sont des choses qui me font dire que tu réussira Clarke… Tu es quelqu’un de bien, les gens t’écouteront. Comme moi. » murmurant la fin de sa phrase.

Mais Clarke avait entendu, et ces derniers mots la chamboulaient encore plus que les qualités flatteuse que Lexa avait pu lui adresser.

Depuis leur rencontre, elles s’étaient montrées toutes les deux aussi obstinées, avec des idées bien tranchées, mais elles étaient passées du relation de méfiance à deux leaders qui s’écoutent, argumentent, conçoivent leurs plans ensembles. Clarke était très sociable, mais il y avait une sorte d’alchimie quand elles étaient ensemble qu’elle n’avait jamais connu d’autre qu’avec elle et qui la troublait au plus au point.

Raven et Octavia étaient ses « Ride or die », des filles à qui elle pouvait tout confier, avec qui elle pouvait faire toutes les conneries du monde et passer du rire aux larmes entre deux verres. Malgré leur tempérament de feu et leurs nombreuses engueulades, à elles trois, elles formaient un tout indestructible.

Bellamy, avec son sourire si contagieux, était un ami en or, prévenant, calmant les ardeurs du trio et rattrapant leurs erreurs quand elles allaient trop loin. Elle l’adorait de tout son coeur.

Roan et Ontari étaient ses modèles, Roan, le monsieur muscle de la famille, sombre et torturé mais au grand coeur qu’elle regrettait de ne pas voir plus souvent, et Ontari la figure libre et rebelle, la grande soeur qu’elle voulait copier et ressembler quand elle deviendrait plus grande.

Finn, « le gendre idéal» avec son petit brin de folie, qui ferait tout pour elle, voire peut-être bien au delà du raisonnable...

Elle repensa à leur dernière discussion qui lui avait fait étrangler des sanglots...

Et Monty, Harper, Lincoln, Echo, Wells, Niylah... Tous étaient des amis qui prenaient une place chère dans le cœur de Clarke, mais la jeune femme n’arrivait pas à situer dans ce spectre sentimental où se trouvait Lexa.

Elle détourna le regard de la brune vers la table pour cacher sa gêne et son rougissement.

« Je croyais que qu’il ne fallait pas suivre son instinct, mais plutôt écouter sa raison. »

Lexa fixa le visage de Clarke d’un air pensif et pris quelques secondes pour répondre.

« Oui. Mais il faut croire que certaines choses peuvent évoluer... » déglutit-elle difficilement

A ce moment là, le cerveau de Clarke devint blanc.

Elle leva la tête vers Lexa et elles se fixèrent, yeux azurs rencontrant yeux émeraudes dans un tournoiement de tendresse et d’incertitude. Les traits de Lexa étaient plus doux qu’à l’accoutumée, ce n’était pas la guerrière qu’elle avait en face d’elle, mais la femme, cette femme n’avait jamais autant sembler libérée depuis qu’elle l’avait rencontrée. Jamais elle ne se serait confiée comme elle venait de le faire.

Clarke ne savait pas si c’était l’influx de toutes ces dernières heures qui retombait, mais elle laissa s’échapper une larme au moment où elle posa une main hésitante sur la joue de Lexa. Dans un réflexe, au toucher, le bouche de Lexa s’entrouvrit légèrement pour laisser échapper une respiration qu’elle devait garder depuis le début de leur joute visuelle.

Clarke se rapprocha et pencha sa tête vers la brune, lui laissant le temps de faire un pas de recul si nécessaire. Lexa ne le fit jamais. Clarke ferma les yeux au moment où ses lèvres rentrèrent en contact avec le coin de la bouche de Lexa pour y poser un baiser délicat, puis Lexa, sortie de sa transe, pencha sa tête à son tour pour capturer pleinement les lèvres de la blonde.

Le baiser se construisit patiemment, doux mais passionné, comme un symbole de leur relation. Lexa changea lascivement sa tête d’angle et entrouvrit sa bouche pour accueillir la langue de Clarke qui se pressait furieusement contre ses lèvres. La main de Lexa en bas de son dos, encore hésitante, rapprochait petit à petit la blonde de son corps.

Elles n’auraient su dire combien de temps il avait durer, mais une chose est sûre, quand elles se séparèrent brièvement pour retrouver leur respiration, quelque chose semblait avoir changé…

Lexa avança sa tête pour presser un nouveau baiser quand Clarke fit un mouvement de recul. Elle lu la confusion dans le regard de Lexa et se mordit les lèvres d’avance pour les mots qu’elle allait prononcer.

Des mots qui résonnaient encore en elle aujourd’hui.

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Les effets de l’alcool commençaient à se dissiper et la tristesse reprendre le chemin de ses pensées. Clarke sentait un mal de crâne arriver mais c’était moins à cause du houblon que du tournoiement de regrets qu’elle avait.

« Et qu’est ce qui s’est passé ensuite ?» questionna Ontari, pendue au récit de Clarke.

Clarke laissa échapper un rire maussade.

« Ensuite, rien.

- Comment ça rien ? »

Clarke commença à se relever, agacée.

« Vraiment Ri, j’ai pas envie de parler… »

Ontari se frotta la tête. Elle était aussi butée qu’elle, c’était visiblement quelque chose qui coulait dans leur sang. Mieux valait ne pas insister maintenant.

« Tu veux rentrer ? »

Clarke hésita un instant puis acquiesca, fatiguée.

« Ok. »

En retournant dans le bar, Ontari se dirigea vers le groupe d’Emerson pour reprendre les affaires de Clarke. Elle ne manqua pas le regard noir qu’il lui lança, mais il ne fit rien de plus. Elle lui rendit le même regard, mais elle n’avait pas le temps de s’occuper de lui maintenant. Elle se dirigea vers Echo et sa cousine au bar, en pleine discussion.

« Ça t’a fait du bien ? » demanda gentiment Echo

« Un peu... merci de ne rien avoir dit.

- Tant mieux. Crois moi, j’ai dû faire tout mon possible pour retenir Bellamy de préparer une battue pour te retrouver, tu sais comment il est » dit-elle en haussant les sourcils, visiblement soulagée elle aussi.

C’était un sarcasme sans en être un. Clarke savait très bien que Bellamy était capable de ce genre de geste. Son attention pour les autres était une de ses plus grandes qualités.

« Merci Echo, c’est sympa. Un avis de recherche dans l’année, je pense que ça me suffit pour l’instant. » répondit-elle sur le même ton.

« Pas de problème Clarke, on est une famille. »

La blonde ne connaissait peut-être pas Echo depuis très longtemps mais c’est ce qu’elle aimait le plus chez cette femme, elle ne jugeait jamais et malgré son côté un peu rude prime abord, elle était loyale et faisait tout pour ses amis. C’était la seule personne qui pouvait traîner avec Ontari et Roan en même temps sans péter un câble et les taquiner sans représailles et rien que pour ça, elle méritait le respect.

Ontari pris Echo dans ses bras.

« Merci, tu es la meilleure. Je décolle avec Clarke, tu peux tranquilliser ton homme pour ce soir. »

Echo lui fit un baiser sur le front et se détacha d’elle.

- Sans soucis. Prenez soin de vous en rentrant » dit-elle, souriante avec un clin d’oeil.

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Elles étaient sur la route depuis une demi heure. La voie était dégagée et Ontari en profitait pour rouler à vive allure. Clarke n’était pas adepte de cette prise de risque et en temps normal aurait reproché gentillement à sa cousine sa rapidité excessive, mais pas ce soir là. Bizarrement, la sensation de vitesse lui procurait une sensation de plénitude.

Elle ne prenait pas vraiment le temps d’admirer le paysage, elle avait trop de choses en tête pour ça. Agrippée férocement à la veste en cuir d’Ontari, elle ferma les yeux. Elle avait juste envie de se laisser porter par le mouvement du bolide, de laisser voguer ses problèmes derrière elle.

Bientôt, elles arrivèrent à destination. Le moteur s’arrêta de vrombir et les deux filles descendirent du bolide. Ontari déposa son casque sur la selle et en profita pour se détendre les lombaires pendant que Clarke cherchait ses clés.

Après avoir déverrouillé la porte, Clarke se précipita sur le tiroir de sa pharmacie pour avaler un comprimé, puis elle s’effondra sur le canapé.

« Ugh, j’ai perdu l’habitude » se plaigna-t-elle en massant ses tempes.

Ontari s’avança dans l’appartement et s’assit en croisant les jambes aux côtés de la jeune femme.

« Si tu voulais quelqu’un pour t’accompagner, tu pouvais m’appeler tu sais » avança la brunette, mi-amusée, mi-sérieuse.

Clarke ne releva pas immédiatement mais quand elle le fit, ce fut avec un visage fermé et marqué.

« J’avais besoin d’être seule » dit-elle.

« Ok Clarke, pas de problème. » répondit-elle un peu surprise par le ton de sa voix.

Un remord passa sur le visage de Clarke qui se prit la tête entre les mains et soupira.

« Pardon.. c’est pas contre toi, j’avais quelque chose à faire... »

« Clarke, je peux comprendre. C’est ta vie. Moi, tes potes, Abby... on a pas à s’en mêler, on est juste un peu inquiets avec tout ce qui s’est passé dernièrement. Je veux que tu te mettes bien en tête que si tu te sens prête à un moment ou si tu as besoin d’aide, à ce moment là, on sera là, et que tu n’hésites pas à nous faire appel, ok ? »

Clarke avait quelque chose sur le cœur, quelque chose d’autre qui la tourmentait. C’était clair pour Ontari, mais elle ne la pousserait pas à parler.

Clarke acquiesça reconnaissante.

« Tu veux venir demain midi au restaurant de Lincoln ? » demanda-elle

« Avec plaisir, tout ce que tu veux »

Ontari se mit debout et s’approcha de la porte

« Je te laisse te reposer. Tout ira bien ?

- Oh oui ! Rien que des dolipranes et des litres d’eau ne pourront faire assez » répondit la blonde avec un sourire, « bonne nuit Ri, à demain ».

« Dors bien Griffin »



Quand Ontari passa la porte du restaurant, elle fut accueilli par Bellamy qui venait de la précéder. Le jeune la salua homme et la pris dans ses bras chaleureusement.

« Merci pour hier soir.

- De rien, mais tu sais bien que je ne laisserait rien lui arriver » dit-elle en lui retournant le geste. Puis elle s’écarta de lui pour mieux l’observer « Et je devais au moins ça à Echo pour qu’elle passe de meilleures nuits sans un homme stressé à ses côtés. C’est mauvais pour la libido » dit-elle en le teasant.

Bellamy sourit la bouche grande ouverte.

Ils se dirigèrent vers une grande table au fond de la salle.

A l’approche de son frère aîné, Octavia s’exclama :

« Bell, rappelle moi qui dans cette salle m’a toujours assommer sur les règles de la ponctualité depuis plus de 20 ans ?

- Chut, ne l’écoutes pas, elle est juste énervée de ne pas avoir pu toucher à son verre avant que vous n’arriviez » expliqua Raven

« Les règles de la table chérie... » ajouta Lincoln, amusé.

« Stupide règle, mais je t’aime quand même mon cuisinier d’amour » répondit-elle en déposant en baiser sur les lèvres de son mari.

« Si je peux éviter cette scène la prochaine fois, promis je demanderais à mon chef de ne pas m’envoyer chercher un homme en état d’ivresse qui a eu la bonne idée de se servir de mon uniforme comme poubelle juste avant un repas avec ma chère sœur. Comme ça, je serait propre et à l’heure.

Raven fit une mine de dégoût.

« Pour une fois, je suis d’accord avec la petite » déclara Murphy en bout de table, le dossier appuyé contre le mur et les pieds sur le table

« Pour quelle partie de sa phrase ? » demanda Ontari qui dégagea ses pieds pour s’asseoir à côté de lui et hérita d’un regard noir.

« Allez Murphy, on a tous un crush sur Lincoln, admet le aussi, rejoint la LincLove family- AIE ! »

Raven fut interrompu par un coup de coude d’Octavia

« D’ailleurs Rae, si tu pouvais supprimer ce groupe Facebook...

- …. Et franchement Raven, qui utilises encore Facebook en 2019 » s’empressa d’ajouter avec un sourire Clarke qui venait de rejoindre la tablée

« OKOK ! Si c’est la mort du fun que vous voulez... » s’offusqua-t-elle en levant les bras en l’air.

« Oh oui, trinquons à ça » proposa Lincoln avant de croiser le verre avec ses amis.

Murphy pris une gorgée de sa bière avant d’observer sérieusement Clarke.

« Loin de moi que l’idée ne m’enchante pas d’être convoqué ici blondie mais est ce qu’on va attendre d’être au dessert comme dans les films en se balançant des banalités tout le repas avant de savoir ce qu’on fout ici ? A moins que ce soit ton jour de charité pour les ex-otages d’une bande de fous mais dans ce cas, il manque du monde à l’appel... » avança-t-il froidement

« Murphy...» haussa d’un ton Bellamy

« Non, laisses. » coupa Clarke

Les 6 paires d’yeux se retournèrent vers la blonde pour la fixer. Clarke déglutit difficilement mais essaya de se calmer pour garder une expression aussi neutre que possible afin de s’adresser à ses amis.

« Murphy a raison. C’est vrai que cette réunion n’est pas dénuée de toute intention. Ce qu’on a vécu il y a quelques mois avec Murphy et Raven n’est un secret pour personne... » elle rencontre des regards compréhensifs et Octavia posa sa main sur la sienne en signe de soutien. Elle pensa en cet instant à Atom, le chaînon manquant de leur groupe qui n’avait pas pu être présent aujourd’hui. Ça avait été sans doute le plus traumatisé d’entre eux à leu retour à la vie « normale » et Clarke n’avait à coeur de lui imposer cette réunion « retrouvaille », surtout à cause de ce qu’elle s’apprêtait à dire et demander à ses amis.

Elle vit Murphy dans le fond s’impatienter.

« … vous savez également que cela fait plusieurs mois que j’ai des réunions à l’ONU par rapport aux grounders... »

Une vague d’acquiescement suivi sa confession.

Elle joigna ses mains sur la table et tourna la tête vers ses amis, le regard déterminé.

«  Quelque chose se prépare. J’ai besoin de vous pour faire tomber Dante Wallace »


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