La Rencontre
Aujourd’hui était le jour de l’anniversaire de Henry, le fils d’Emma et adopté par Regina. C’était censé être une soirée paisible… mais à Storybrooke, le mot _normal_ était une notion à oublier. Cette nuit-là, Emma, Regina et Mr. Gold avaient mis en pause leur querelle enfantine pour le petit garçon.
Durant la soirée, Mr. Gold, le grand-père de Henry, était le seul à le surprotéger pour tout et n’importe quoi. Après les événements récents avec Baelfire, même Henry avait été tenté de pleurer la perte de son père.
Depuis la mort de Baelfire, Gold en voulait à Emma, bien qu’il sache qu’elle n’aurait rien pu faire pour éviter la mort de son fils.
C’est pourquoi, durant la soirée, lorsque Henry ouvrit le cadeau de Gold, il fut ému.
C’était une photo d'eux, avec Baelfire et Mr. Gold, prise au bord de la plage après le retour de son père à Storybrooke, dans un cadre.
Gold annonça : « Ce cadeau te protégera, Henry, peu importe où tu sois, peu importe la menace. Tu m’as bien compris ? »
Le regard de Gold était ferme, une assurance qui rappelait son ancienne vie de ténébreux.
Henry comprit, grâce à l’insistance de son grand-père, que cet objet était magique.
Il fit un câlin à Gold tout en pleurant et en le remerciant, Gold avait dû payer un prix pour créer un tel objet, car comme il le disait si bien en tant que Rumplestiltskin, "la magie a toujours un prix à payer".
Mais ils n’eurent que quelques secondes de répit avant qu'une puissante source de magie soit ressentie par toutes les personnes présentes au Granny.
La raison pour laquelle toutes les personnes présentes au Granny avaient pu localiser cette apparition de magie était leur précédente expérience avec le lancement de malédictions depuis cet endroit.
Quelques secondes plus tard, après avoir ressenti et localisé cette nouvelle menace, la Sauveuse, la Méchante Reine et le Ténébreux se téléportèrent près du puits de la ville. À peine trois secondes après s’être téléporté, Gold, le regard scrutateur et méfiant, prit la parole : « Écoutez-moi, l’ami, je ne sais pas où vous vous cachez, mais aujourd’hui n’est vraiment pas le jour de m’énerver. Alors, remettons ce combat à demain, à moins que l’on… »
Avant qu’il ne puisse finir sa phrase, un jeune homme apparut soudainement devant eux. De taille similaire à celle d’Emma, il avait les yeux noirs, le teint pâle et les cheveux blonds. Sa présence, presque surnaturelle, dégageait une aura d’assurance. Il se tenait avec une confiance déconcertante, et sa voix, exaltée et hystérique, résonna dans la nuit : « Gold !!!! Tu as meilleure mine que dans la dernière dimension où je t’ai vu ?! Tu as fait un régime ? D’ailleurs, quelle date est-on aujourd’hui ? »
Emma et Regina, qui avaient suivi Gold de près, arrivèrent juste derrière lui. Emma, n’ayant pas entendu le jeune homme parler, commença à demander : « Pourquoi vous êtes-vous arrêtées… » Mais elle s’interrompit net en voyant le jeune homme. Son expression passa de la confusion à une stupéfaction totale alors qu’elle scrutait le visage du jeune homme. Ce dernier, visiblement troublé, balbutia : « E-Emilie ? »
Regina, qui était également intriguée, entra dans le champ de vision du jeune homme et demanda, les yeux écarquillés : « Bonny ? » Emma et Regina se regardèrent avec un mélange de confusion et de curiosité. Elles répétèrent en chœur, avec un ton incrédule : « Comment ça, Emilie ? Bonny ? »
Le jeune homme, réalisant l’effet de son apparition, tenta de reprendre contenance. Avec une note de calme retrouvé, il dit : « Excusez mes manières exécrables. Je me présente : je suis Henry. Vous êtes Gold, Regina et Emma, je présume ? » Emma, toujours déconcertée par cette rencontre inattendue, pensa que le jeune homme venait d’éluder leur question. Regina, quant à elle, ne se contenta pas de garder cette réflexion pour elle. Avec une détermination palpable, elle demanda : « Vous venez d’éviter notre question… et pourquoi portez-vous le nom de notre fils ? Je doute que ce soit une coïncidence. »
Henry, qui avait maintenant retrouvé une attitude plus posée et assurée, répondit : « Vous m’avez percé à jour, Madame le Maire, mais je préfère ne pas répondre à votre question. Quant à la seconde, mon nom n’a rien à voir avec celui de votre fils. Ma mère m’a renommé à l’âge de 10 ans parce qu’elle était bipolaire, tout comme moi. Enfin, Madame le Maire, je peux vous assurer que je suis ici en tant qu’allié. »
Regina, encore sous le choc de cette révélation, était visiblement désorientée. Comment ce jeune homme pouvait-il connaître son nom et sa profession ? Comment pouvait-il savoir autant de choses sur elles ? Pour s’assurer qu’il disait bien la vérité, elle scruta le regard de la Sauveuse, dont elle connaissait le pouvoir de détection de la vérité. Emma, comprenant ce que Regina cherchait dans ses yeux, lui fit un signe de tête discret mais affirmatif. Regina, apaisée par cette confirmation silencieuse, relâcha sa méfiance mais resta vigilante, consciente que la situation était loin d’être résolue.
Après cinq minutes de silence, durant lesquelles Henry avait créé un feu de camp pour réchauffer l’atmosphère, Gold reprit la parole : « Donc, vous venez d’une autre dimension… » demanda-t-il, se basant sur ce que le jeune homme avait dit en arrivant. Henry acquiesça et répondit : « C’est exact, pour être précis, le 999ème! »
Gold perdit sa contenance, les yeux écarquillés : « Comment ! Même moi, le Ténébreux, il m’a fallu une centaine d’années pour trouver la solution pour arriver dans ce monde ! Vous allez me dire que vous pouvez le faire aussi facilement ? » Henry se sentit gêné et sourit : « Il faut bien avouer qu’au bout de trois fois, j’ai commencé à prendre l’habitude. »
Gold, toujours incrédule, demanda : « Mais la magie a toujours un prix à payer, quelles sont vos dettes ? » Henry, avec une attitude plus posée, répondit : « Je suis le mieux placé pour connaître cette règle ici, je suis bien plus vieux que vous, Ténébreux. Pour mes dettes, disons que lorsque j’arrive dans une nouvelle dimension, je dois faire produire certains événements pour payer cette dette. D’ailleurs, je viens de penser à quelque chose : pourquoi avoir dit notre fils ? Madame le Maire, êtes-vous en couple avec Emma ? »
Regina, les joues rouges de confusion, fut outrée par cette question et répliqua sèchement : « Comment ça, en couple avec Miss Je Suis En Retard ???? » Emma, la colère montant, lança un regard furieux à Regina avant de conclure : « Je ne vous permets pas de m’insulter devant un inconnu. De plus, comment ça, en couple ? » Henry, réalisant sa boulette, plaça sa main devant sa bouche, l’air embarrassé : « Je dois dire que je pensais que vous étiez ensemble… Après tout, vous avez sauvé la ville ensemble en combinant vos deux magies. Ce qui, dans mon jargon, s’appelle la magie de l’amour… »
À l’annonce d’Henry, Regina faillit s’étouffer. Ses joues devinrent rouges de honte et elle se demanda comment ce jeune homme avait pu dévoiler une telle vérité avant qu’elles n’aient eu l’occasion de le faire elles-mêmes. De plus, ce garçon semblait savoir des détails personnels sur ses sentiments envers Emma, sentiments qu’elle venait de découvrir il y à 1 mois de cela. Avant qu’elles ne puissent réagir, Emma s’emporta : « Comment ça ? Expliquez-vous ! »
Henry, visiblement mal à l’aise, expliqua : « Vous, Emma, avez réussi à mélanger votre magie avec celle de Regina. Lorsque deux magies se mélangent parfaitement, on appelle ça l’amour… C’est un phénomène que peu de magiciens connaissent. » Gold, voyant la réaction d’Emma, ajouta pour clarifier : « Votre magie blanche s’est mélangée avec celle de Regina, noire. Une analogie de votre monde serait lorsque vous mélangez le ketchup avec la mayonnaise : le résultat est une sauce cocktail. En magie, le mélange de deux magies donne le résultat appelé l’amour. »
Emma, comprenant enfin après les explications de Gold, demanda : « Très bien, mais Regina ne le savait pas ? » Elle chercha le regard de Regina, qui, loin de fuir son regard, lui rendit son regard avec une sincérité communicative. Emma comprit que Regina n’avait pas encore pris pleinement conscience de ce phénomène.
Henry, voyant que la conversation s’éternisait, interrompit : « Ce n’est pas pour être impoli, mais puis-je vous demander de m’héberger chez vous, Madame le Maire ? » Regina, frottant les plis de son tailleur avec nervosité, répondit : « J’accepte, à une condition : quel est cet événement que vous devez produire dans ce monde pour pouvoir quitter cette dimension ? Et il faudra nous parler plus amplement de cette histoire de multivers. »
Henry, résigné, expliqua : « Je dois réunir le véritable amour de cette dimension, voilà ma tâche. Quant à l’histoire des multivers, je vous renseignerai autant que je le peux. » Regina sembla satisfaite de cette réponse, bien que la tâche de réunir le véritable amour de cette dimension demeurait ambiguë. Devait-il réunir un véritable amour quelconque ou un grand amour spécifique ?
Perdue dans ses pensées, Regina n’entendit pas Emma l’appeler : « Regina… ? Regina… ?! Regina ! » Elle sursauta et répondit : « Oui, Mademoiselle Swan. » Emma tiqua à l’appellation formelle de Regina : « On est revenue au Mademoiselle Swan ? Bref… Je viens chez vous, Madame le Maire. Nous ne serons pas assez de deux pour garder un œil sur quelqu’un qui dégage autant de magie. »
Les personnes présentes évitaient de penser à la pression qu’elles ressentaient, qui avait parfois failli les faire perdre pied, comme lorsque Emma n’avait pas compris le concept de mélange magique. Regina, quant à elle, était désemparée ; il y a à peine deux jours, elle avait découvert ses sentiments pour Emma, et maintenant cette dernière voulait s’installer chez elle, même si c’était pour surveiller Henry. Regina se demanda pourquoi elle utilisait son nom de manière aussi familière ; peut-être était-ce à cause de son fils ?
Regina répondit finalement à Emma : « Oui, bien sûr, venez chez moi ! Avec une personne aussi puissante, vous avez totalement raison. » Henry, ayant entendu la conversation, commença à réduire sa présence magique. Il sourit intérieurement, pensant : « J’ai réussi à les tromper une fois de plus, ce groupe de malheur… Un pas de plus pour trouver l’Origine, encore un peu, j’y suis presque. » Regina, après sa conversation avec Emma, prit Henry par l’épaule et Emma par la main, et les téléporta dans son manoir.