Arrête de te mentir à toi-même

Captain America - All Media Types
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Arrête de te mentir à toi-même
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Summary
Sam pensait que le retour de Bucky dans la vie de Steve ne lui apporterait que des emmerdes : il ne s'attendait pas vraiment à trouver une âme-sœur sur le champ de bataille au passage.
Note
Si j'avais su que c'était CACW qui me referait écrire des fanfictions, je serais aller le voir le soir de son avant-première ! Parfois, il suffit d'un blockbuster ultra sexy et bastonné pour se faire du bien. Ce film m'a soigné-e en mode éclair, wow ! Vive mes bébés Marvel !
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Chapter 3

Ice ice baby (soldier)

 

Sam Wilson est un mec plutôt chill. OK il est militaire, a une stature exemplaire (une musculature splendide), mais vraiment c'est principalement un bon gars qui suit son cœur. Il se bat pour la justice, pas pour son pays ; il se trimballe ses propres casseroles mais ça ne l'empêche pas de s'éclater à vivre. Il aime son alcool avec modération, il aime ses ami-e-s avec compassion, il aime les belles âmes dans de belles formes. Franchement, pas difficile l'homme.

Il a toujours regardé de loin son attirance pour les gens de son sexe. Pas par dédain, nah, plus par timidité. Il connaît les emmerdes que ça amène et tant qu'il ne s'est pas trop amouraché pour aucun bellâtre, il a laissé ça de côté pour ne pas trop se prendre la tête.

Il appréciait les moments où la picole faisait s'embrasser ses collègues de bataillon lorsqu'ils se traînaient dans des bars pour respirer – il a échangé son propre lot d'embrassades mais sans jamais pousser la chose.

Le derrière de Steve était sa chose favorite à regarder quand il le dépassait lors de leurs petits footings à l'aurore ; mais il aimait aussi la figure de Natasha, alors il ne s'est pas trop posé de questions. Aimer les belles courbes est une passion qu'il chérit depuis môme, mais il ne se sentait pas encore l'âme à franchir le pas. Sa sœur l'a longtemps taquiné sur ça mais sans trop le pousser à bout – et il a été là pour elle quand elle a fait son coming-out trans à sa mère, et bien que l'annonce a été accueillie avec beaucoup d'acception, ce n'était pas son droit de s'y incruster.

Barnes lui fait penser qu'il est aujourd'hui prêt à faire quelque chose par rapport à ses affections multiples pour tous les genres. Et encore là, il se dit qu'il ne va pas forcer les choses... Advienne que pourra, pense-t-il, et puis au pire, il s'est fait un bon ami dans le process.

Ils viennent de se taper 100 kilomètres de bitume et le temps est lourd, un peu ensoleillé mais surtout calme. Pas un ennui n'a tâché leur route. C'est un peu comme un cadeau après toutes les horreurs qu'ils viennent de s'enquiller sur plusieurs semaines. Un acte de rédemption. Le calme mérité des bons guerriers.

C'est lui qui conduit, parce que même très talentueux, un super assassin à un seul bras n'a pas vraiment toutes les dispositions pour conduire – et puis son permis doit être périmé depuis 1950.

Bucky est très silencieux. Très à l'aise dans son silence, aussi.

Ils sont allés voir sa mère qui leur a fait une tarte aux prunes et un thé très sucré. C'était étrange de lui présenter ce type sorti de nulle part qui avait été bâché sur toutes les chaînes nationales, mais depuis qu'il est super-héros à plein temps, elle accepte de plus en plus facilement ces cas d'étrangetés.

Buck a été très calme face à elle. Il a perdu son humour mais pas ses bonnes manières. Il a aidé à la vaisselle et a complimenté sa cuisine (c'était tellement domestique et affectueux que sa mère lui a ensuite envoyé un texto pour lui dire qu'elle avait adoré son nouveau petit-ami et qu'elle espérait le voir bientôt, pour Thanksgiving peut-être – il lui a répondu que ce n'était pas encore sûr, parce qu'il devait faire un long voyage dans les glaciers d'Afrique).

La radio crache des tubes à la mode. Parfois il met une playlist qu'il avait d'abord faite pour Steve, et Bucky prend tout avec attention ; il semble assoiffé d'informations, il a faim de tout découvrir dans le peu de temps qu'il lui reste.

L'horizon en bout de route prend de belles couleurs rouges et roses. Ça aussi, c'est très doux. Sam adore l'action, mais il aime l'apaisement après le combat d'autant plus. Il se sent accompli, utile, bien constitué.

Le motel qu'ils ont réservé est encore à deux bonnes heures, mais ça aussi ce n'est pas un problème. Probablement ne vont-ils même pas dormir et juste regarder tout ce qu'ils trouveront à la télé. Les couleurs pastel qui ébauchent les prémisses d'une nuit douce se reflètent sur les pommettes pleines de Sam, et la beauté du phénomène est directement capté par les yeux attentifs de Bucky ; il boit les contours de son visage et il se sent empli de trop de choses- de bonheur, de satisfaction, de peur. Mais il garde le silence car il a peur de ce qu'il va dire, il a l'impression qu'il ne sait plus parler anglais ou plus parler l'amour. Alors il regarde le tableau mis à sa vue et en profite. Avoir le temps de ne rien faire que regarder est un luxe qu'il pensait à tout jamais mort. Même pas.

Soudainement, une pluie brutale bat le métal de l'automobile. Les deux sont surpris et se regardent comme des cons ; puis ils rient, parce que c'est chouette aussi.

« Eh bah merde, je pensais pas qu'avec un coucher de soleil comme ça on pouvait se prendre une telle averse.

– On est encore loin du motel ?

– Un peu, ouais.

– Et si on s'arrêtait un peu en attendant que ça passe ? »

Sam est un peu crevé alors il dit « oui », mais aussi parce qu'il ne pense plus trop être capable de dire non à Bucky maintenant.

Le bruit du moteur s'endormissant rend leur silence plus dense. Sam va pour le briser mais Bucky commence à enjamber son siège pour se mettre sur la banquette arrière. Une fois assis, il sourit en coin en tapotant la place à côté de lui (Sam ne se le fait pas dire deux fois).

L'espace alloué est un peu petit pour eux et leurs grandes épaules et ils se retrouvent collés plus que de raison. De la buée badigeonne les vitres.

Sam lève un sourcil, sarcastique :

« T'as un plan, Bucky ?

– On peut regarder les dernières aventures de Rick et Marty sur mon portable-

– C'est Morty, pour la énième fois-

– Ou bien on pourrait faire... connaissance. »

Sam rit comme jamais avant, il s'en tient les côtes tellement il est euphorique.

« Mon dieu tu as les pires répliques du monde, c'est pas croyable-

– Est-ce que ça t'a fait mal ?

– Hein, quoi ?

– Quand tu es tombé du ciel. »

Le rire grossit encore plus.

« Bah oui du con ! Quand tu m'as arraché les ailes !

– OK, c'était ma meilleure pick-up line. Attends, j'ai mieux.

– Hm ?

– Je suis perdu. Est-ce que tu pourrais m'indiquer le chemin vers ta chambre ? »

Sam rit toujours, mais avec une putain de tendresse. Il laisse ses mains traîner sur les genoux de l'autre en se penchant sur ses lèvres :

« Bucky, t'es pas trop fatigué ?

– Quoi ?

– Parce que t'as parcouru mes pensées toute la journée. »

Enfin ils s'embrassent mais avec beaucoup de peine parce qu'ils sont étouffés de rire. C'est très peu sensuel mais complice ; une association faite sur le long terme, les suppositions, le feeling. Merde, c'est tellement niais mais juste parfaitement eux.

Leurs bouches se rencontrent comme de vieilles amies, sans rien à prouver, juste pour le plaisir de se revoir. Sam chevauche Bucky pour ne pas perdre son équilibre, se tape un peu la tête sur le plafond mais de ça aussi, il peut rire : le moment est trop précieux pour ne pas continuer. Peau contre peau, sans aucun métal pour tenter d'étrangler, ils peuvent faire semblant que le danger est inexistant, qu'ils ne servent aucun autre rôle que de s'embrasser pour le plaisir. Ils s'échauffent de plus en plus, avec des soupirs plus envieux que riant, et c'est fantastique mais toujours beaucoup trop petit pour leurs deux corps. Ils en restent aux baisers mais c'est déjà très satisfaisant.

Sam trace les lignes piquantes de sa barbe jusqu'à son cou, goulûment avide d'y goûter. Bucky est sonore sur combien il adore ça, sa main calée dans le creux du dos de l'autre, allant de ses reins à ses fesses pour en mémoriser la rondeur exquise et les petits bruits que ça lui tire.

Ils sont ridicules comme deux ados de film romantique. Rien à foutre, il était temps que ça arrive.

Sam remonte vers sa bouche, fan à l'excès de ses lèvres ultra roses parfaitement posées contre les siennes. Leurs membres font des pêle-mêle étranges, ils sont vraiment chauds.

C'est de ça dont Sam avait peur en n'allant jamais vers un autre homme – de trop aimer ça. Merde, il est en train de perdre sa virginité gay avec un ex-soldat russe de la seconde guerre mondiale. Il veut que ce soit écrit en doré dans ses mémoires.

« Je pensais pas qu'un vieux pouvait emballer comme ça.

– J'ai l'expérience, mon oiseau.

– Et une bouche qui va avec.

– Attends qu'on soit au motel. Tu verras comment tu l'aimeras autre part. »

Sam rit de soulagement. Il aurait pas aimé être avec un autre gars que ce con de Bucky, lui seul pouvant le faire rire d'être en chaleur pour ses attentions. Il continue de l'embrasser quand même, pas prêt à le lâcher – il veut avoir assez de souvenirs de cet instant à garder pour lui une fois qu'il ne sera plus là. Et même si le sentiment est assez dur à supporter, Sam est un grand garçon : carpe putain de diem, il est bien là. Il emmerde le futur et tous les vengeurs.

Il voit à travers ses paupières Bucky renverser sa tête et il roule des hanches pour lui arracher un tout petit plus de soupirs. C'est le paradis : une audi, lui sur Bucky.

Ouep, Sam est un homme comblé.

 

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